Titre : Fils-des-Brumes
Auteur : Brandon Sanderson
Editeur vf : Orbit / Le livre de poche
Années de parution vf : 2011-2013 (poche)
Nb de tomes : 3 (série finie)
Résumé du tome 1 : Les brumes règnent sur la nuit,
Le Seigneur Maître sur le monde.
La jeune Vin ne connait de l’Empire Ultime que les brumes de Luthadel, les pluies de cendre et le regard d’acier des Grands Inquisiteurs. Depuis plus de 1000 ans, le Seigneur Maître gouverne les hommes par la terreur. Seuls les nobles pratiquent l’allomancie, la précieuse magie des métaux.
Mais Vin n’est pas une adolescente comme les autres. Et le jour où sa route croise celle de Kelsier, le plus célèbre voleur de l’Empire, elle est entraînée dans un combat sans merci. Car Kelsier, revenu de l’enfer, nourrit un projet fou : renverser l’Empire.
Mes avis :
Tome 1 : L’Empire Ultime
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre concernant ce titre après avoir lu le résumé et surtout ne connaissant l’auteur que pour Elantris et la fin de la Roue du temps que je dois encore lire. J’avais beaucoup aimé le premier et j’avais été surprise par l’univers qu’il avait su créer, ce fut aussi le cas ici.
Dès les premières pages, j’ai compris que j’allais aimer. Le style de Brandon Sanderson est simple et sans fioriture, il va droit au but. Son histoire, elle, est plus alambiquée. Les pages se tournent sans qu’on s’en rendent compte mais quand au bout d’un moment on fait une pause, on se rend compte qu’on en a tourné beaucoup sans qu’il se soit forcément passé grand-chose. C’est tout le talent de l’auteur pour construire son univers et le rendre crédible. Dans ce titre, il a créé tout un monde rien qu’autour de la cité de Luthadel qui en est le coeur. Il a inventé un monde post-apocalyptique très différent de ceux qu’on connait, où un événement il y a plus de 1000 ans a conduit un « homme » à détruire tout ce qu’il y avait avant pour prendre le pouvoir et régner à jamais. Un nouveau système de magie est né aussi à ce moment-là : l’allomancie. J’ai trouvé celui-ci vraiment original et frappant visuellement parlant. Les bases n’en sont pas complexes mais la mise en oeuvre peut e révéler l’être. J’ai donc parfois eu du mal à bien tout comprendre à ce niveau-là, je l’avoue ^^ La ville de Luthadel que l’on découvre à travers les yeux de Vin puis de Kelsier est un endroit où tout espoir a disparu, où chacun suit le destin dont on semble l’avoir affublé. C’est vraiment une ville où il ne fait pas bon vivre mais qui va se transformer peu à peu au fil de l’histoire.
En effet, le coeur de celle-ci, c’est le projet de rébellion de Kelsier, un homme qui a été durement touché par le régime et qui en a marre de l’injustice qu’il fait régner. Avec son petit groupe d’amis proches que l’on découvre au fil des chapitres, il va monter un projet insensé : renverser l’Empereur. Ce projet qui au début a tout d’un plan à la Ocean Eleven, va se révéler beaucoup plus tordu et complexe. Le suivre a vraiment été un plaisir tant il était palpitant d’essayer de deviner à chaque fois comment ils allaient faire pour le remettre sur rail après chaque nouvelle embûche. C’est à travers lui qu’on découvre tout le monde de Fils-des-brumes, aussi bien les magies que la société, le régime, la religion… et c’est vraiment très riche.
Le tome en soit, bien que lent, est palpitant à suivre. On suit avec plaisir aussi bien l’avancée de leur plan que l’évolution des personnages. Ceux-ci sont un vrai atout pour le titre. Il y a tout d’abord la jeune Vin, une bâtarde mi-skaa mi-noble, qui se révèle être une Fille-des-brumes très très douée et vive d’esprit en plus. Mais comme elle a toujours vécu dans la peur et la misère, elle a du mal à faire confiance. Sa mission dans le complot est d’espionner les nobles pour récolter des informations, mais elle va tomber amoureuse de l’un d’eux. Il y a ensuite, Kelsier, le chien fou, que la vie n’a pas épargné avec la mort de sa femme qui l’aurait trahi. C’est un leader né, gai, ouvert, toujours près à transmettre ses connaissances à Vin. Il a tout du père pour elle et c’est aussi un fin stratège et un guerrier de premier ordre qui maître parfaitement ses pouvoirs. Vient ensuite, le Terrisien Sazed, qui est peut-être l’un de ceux qui m’intrigue le plus. C’est l’homme à qui on peut toujours faire confiance. De part le peuple auquel il appartient il sait plein de choses. Je me suis même demandée si ce n’était pas un androïde vu les pouvoirs que lui confère sa magie : la ferrochimie. Ensuite, il y a bien sûr la fine équipe composée de Dox, Ham et Brise : le bureaucrate, le général et l’homme politique, comme les définit Kelsier, qu’on a pour l’instant juste aperçus et que j’espère mieux découvrir par la suite. Il y a également le frère aîné de Kelsier : Marsh, qui m’aura surpris jusqu’au bout et qui est vraiment un grand homme. Enfin, il y avait le mystérieux Seigneur Maître de l’Empire, source de bien des terreurs, dont j’avais deviné l’identité un peu avant qu’on nous la révèle. Chacun de ces personnages tient bien son rôle et évoluent au grès des événements. Certains sont plus mis en avant que d’autres mais ça ne gêne pas et surtout aucun n’est à l’abri de la plume sanglante et tranchante de B. Sanderson.
J’ai donc d’abord été séduite par l’univers de l’Empire Ultime, puis j’ai été entraînée par l’histoire de ces personnages hors du commun qui sont capable de tout abandonner pour un idéal, et enfin j’ai été surprise par les retournements de situation de la fin. Je ne demande qu’une chose : vite lire la suite !
Ma note : 17 / 20
Tome 2 : Le puits de l’Ascension
Je ne pensais pas que ce soit possible mais ce tome était encore meilleur que le premier. Il commence tout doucement, remettant chaque élément en place deux ans après la chute du Seigneur Maître. On découvre qu’Elend a été choisi comme Empereur, que les alliés de Kelsier ont chacun un rôle important à jouer dans le nouveau fonctionnement de Luthadel, mais surtout que rien n’est aussi facile qu’il le croyait. Le chaos règne. Luthadel est menacé de toute part aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur et du coup ce tome est véritablement sous tension.
J’ai aimé voir chaque personnage évoluer que ce soit Vin qui apprend encore et toujours à s’accepter malgré tous ses doutes et surtout sa très mauvaise image d’elle-même, ou Elend qui devient enfin le dirigeant qu’il se doit d’être. Mais ce ne sont pas les seuls Dock, Ham, Clampin, Spectre ou encore Sazed, chacun doit apprendre à tenir son nouveau rôle, doit apprendre à se faire à ce nouveau régime où les nobles sont toujours présents même s’ils n’ont plus tous les pouvoirs. Certains y arrivent mieux que d’autres mais chacun avance. Toute la première partie de l’histoire qui y est consacrée peut parfois sembler un peu lourde et redondante mais elle est très utile pour nous replonger dans l’univers de Fils-des-brumes.
Cependant, le plus intéressant ce n’est pas tant ces questions internes que les affrontements entre la bande de Kelsier/Luthadel et leurs ennemis : Straff, Cett et ensuite les Koloss. J’ai beaucoup aimé voir les différentes stratégies élaborées de part et d’autre, voir les avancés et les reculades de certains, voir l’évolution des plans au fur et à mesure. C’était vraiment très immersif et cela a permis de découvrir de nouveaux personnages dont certains particulièrement fascinant et effrayant comme Zane. J’ai beaucoup aimé ce dernier et j’ai été triste du destin qui l’attendait.
En effet, ce tome est un tome très brutal et violent, où de nombreuses morts importantes arrivent malheureusement. On perd des personnages auxquels on s’était vraiment attachés même s’ils ne sont apparus que dans ce tome parfois. Parce que ce deuxième tome présente de nouveaux personnages qui prennent vite leur place et dynamisent la petite bande qu’on suit depuis le début à l’image de Zane, dont j’ai déjà parlé, mais aussi de Cett et sa fille, Tindwyl, ou encore Spectre qu’on redécouvre et surtout « Le premier témoin sacré » dont j’ai adoré lire les écrits.
Parce que le dernier élément clé de ce tome, celui qui m’a peut-être le plus intéressé, c’est tout ce qui touche au manuscrit découvert par Sazed et écrit par « Le premier témoin sacré » qui interroge vraiment sur ce qu’ils savent d’Allendi et Rashek. J’ai été fasciné du début à la fin par l’étude conjointe qu’en font Sazed, Tindwyl et Vin, non seulement parce que ça a trait à leur passé, à leurs origines, mais aussi à leur présent et à leur futur. Car s’ils s’y intéresse c’est parce qu’une ancienne menace revient planer et qu’ils veulent trouver des solutions, mais trouveront-ils la bonne ? Toutes les contradictions qu’on trouve dans les différents textes ne suggèrent-elles pas autre chose ? Ce sont les questions qu’on se pose d début à la fin et qui trouveront leurs réponses fracassantes dans les toutes dernières pages.
C’est là tout le talent de Brandon Sanderson qui aura su nous maintenir en haleine durant plus de 1000 pages qui conclure sur un final tonitruant qui nous laisse esseulé et mal en point ! Superbe !
Ma note : 18 / 20
Tome 3 : Le Héros des siècles
La conclusion ne se sera pas faite attendre et Sanderson aura été largement à la hauteur des premiers tomes qu’il avait produit.
Ce dernier tome est encore plus immersif que les précédents. J’ai vraiment suivi les aventures de Vin et Elend avec beaucoup d’angoisse, de joie, de peine et d’attention. On sent vraiment bien à quel point ils ont grandi et muri depuis le premier tome, tout comme leurs compagnons. Cette saga est autant un titre de fantasy qu’un titre synonyme de voyage initiatique. Il porte parfaitement l’idée du passage de l’adolescence, plein d’espoir et de grands idéaux, à l’âge adulte où ses derniers se frottent à une réalité plus pragmatique.
L’évolution des personnages était parfaite pour moi. Jamais je n’aurais cru qu’Elend pourrait autant changer et me plaire, du coup. J’ai aussi aimé l’assurance et la foi que gagne Vin. La perte de foi et son regain par Sazed. L’acception d’eux-même d’Ham et Brise. La rébellion de Ten-Soon. La nouvelle maturité de Spectre. Le sacrifice et l’intelligence de Marsh. Et j’en oublie sûrement certain.
Une fois de plus, l’action n’est pas en reste. L’auteur peut se montrer bien cruel parfois avec nous et ses personnages ici aussi. On suit les recherches de Vin et Elend sur les cachettes du Seigneur Maître et on apprend à connaître celui qui n’était au final pas vraiment le tyran que tout le monde croyait. On apprend également à mieux connaître le monde dans lequel ils évoluent et qui recèle bien des mystères. En cela, j’ai beaucoup aimé les ouvertures de chapitres avec les pensées et réflexions de Vin.
J’ai également beaucoup aimé suivre les affrontements que se livrent Vin et Ravage tout au long de ce tome et j’ai été surprise à plus d’une reprise par un renversement de situation. Chacun a un plan qu’il suit au début mais qui sera amené à évoluer au fil des circonstances en nous entraînant à sa suite. Au final, tout est bel et bien lié et on sent toute l’intelligence de la narration et des choix scénaristiques de Sanderson.
Pour conclure, dans ce titre qui est bien loin de la fantasy à la papa, j’ai beaucoup aimé tout l’univers et les systèmes de magie créés par Sanderson. Ils sont originaux et en même temps font échos à nos mythes et religions. Les personnages y sont très attachants sans être blancs ou noirs, et l’auteur a un vrai talent de conteur. Je ne me suis pas ennuyée une seconde et j’ai enchaîné les tomes en moins d’un mois malgré leur épaisseur. C’est une vraie et belle découverte que je compte poursuivre avec d’autres titres qu’il a écrits.
Le premier tome a été un gros coup de cœur, j’ai adoré m’immerger dans l’univers des Fils-des-Brumes et de découvrir ces personnages très attachants et bien construits. Et déjà que l’envie de lire la suite était forte, ton avis ne peut que me réconforter dans le choix de le lire le plus rapidement possible. J’ai très hâte de découvrir le rôle d’Elend, l’évolution de tous les autres personnages et la rencontre avec les petits nouveaux qui vont donner du fil à retordre à nos héros.
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Ça me fait plaisir de te donner envie de poursuivre. C’est vraiment une très bonne série ^^
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