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Le monde de Ran d’Aki Irie

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Titre : Le monde de Ran

Auteur : Aki Irie

Editeur vf : BlackBox

Année de parution vf : 2016

Nombre de tomes vf : 7 (série terminée)

Histoire : Dans la famille Uruma, il y a la fille, Ran, le frère, le père et la mère. Une famille tout à fait normale. A part peut-être qu’il s’agit en réalité d’une famille de sorciers ! Et pour le père, gérer tout cela au quotidien n’est pas toujours facile, surtout avec une femme au comportement théâtral qui n’hésite pas à utiliser sa magie en public et une jeune Ran qui n’a qu’une envie : découvrir le monde. Et pour cela, elle possède un pouvoir spécial : celui de se transformer en adulte grâce à une simple paire de basket ! Alors, imaginez les possibilités infinies d’histoires, de quiproquos et d’aventures qui attendent cette famille finalement pas tout à fait normale. C’est tout cela, le Monde de Ran.

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Mes avis :

Tome 1

Ça faisait un moment que j’entendais parler de cette série et que les superbes couvertures me faisaient de l’oeil, mais la difficulté de les trouver les librairies à cause de la distribution pourrie de l’éditeur me freinait. Mon libraire ayant fait l’effort de l’acquérir, j’ai fait l’effort de le prendre pour le tester.

Comme je le pressentais, c’est tout d’abord une vraie claque graphique. L’auteur revisite les codes du shojo manga des années 70-80 et les modernisent complètement. C’est un régal de dynamisme, de « pétillance », de magie et de petits détails savoureux. J’ai vraiment adoré chaque page et design des personnages. Les décors sont magiques eux aussi et je regrette juste qu’on n’ait pas de pages couleurs à l’intérieur en prime. Les couvertures sont aussi très belles et la première est assez amusante avec son côté recto/verso.

Venons-en à l’histoire. Le tome 1 est une introduction à l’univers du monde de Ran, cette petite fille avec des pouvoirs magiques qui vit avec son père et son frère mais sans sa mère. Le premier chapitre plante directement le décor et les caractères de chacun, puis au fil des pages l’univers vient s’enrichir de nouveaux personnages et de nouvelles problématiques. Mais le coeur de l’histoire reste Ran qui vit très mal sa séparation forcée avec sa mère. Il lui manque un modèle, une présence et les repères qui vont avec, du coup elle fait un peu n’importe quoi. C’est amusant de la voir faire et en même temps un peu triste voire dérangeant parfois. L’idée de l’auteur de lui faire prendre le corps d’une jeune femme rappelle celle des dessins animés comme Creamy, ça m’a plu au départ, mais dès qu’elle rencontre un type louche qui lui fait du rentre dedans ça devient vraiment dérangeant. En effet même si Ran grandit physiquement quand elle utilise ses pouvoirs, elle garde son âme d’enfant, ça peut donc vite devenir malsain. C’est dommage parce que j’aime bien son pouvoir et la mise en scène autour de celui-ci. A côté d’elle, il y a son frère qui s’occupe beaucoup d’elle tout en gardant un côté très détaché. Il en veut beaucoup à leur mère et est souvent bougon, j’aimerais en apprendre plus sur lui. Le père est un peu absent, on ne le voit pas beaucoup et il me semble un peu trop effacé aussi. Il manque cruellement de charisme à l’image de sa fuite dans les dernières pages, mais c’est un bon élément comique. Enfin vient la mère dont on comprend peu à peu les raisons de l’absence et qui est une belle hurluberlue. J’aime bien son côté décalée et la façon dont elle prend quand même soin de sa famille malgré la distance.

L’ensemble donne une famille très atypique, drôle et touchante mais aussi très farfelue dont il me tarde découvrir la suite des aventures magiques. La magie justement est très bien distillée par touche au milieu d’un monde on ne peut plus normal. Ça crée des décalages fort amusants et cela donne une vraie originalité à l’univers de la série.

Tome 2

La série poursuit son bonhomme de chemin et l’auteur approfondit son univers. Ce tome est plus sombre et sérieux que le précédent tout en conservant l’humour du premier opus. J’ai aimé qu’Aki Irie développe un peu le personnage du père que je trouvais trop transparent dans le premier tome. Ici, on commence à comprendre quel rôle il joue dans l’univers de la série et il est plutôt classe au final. J’aimerais bien qu’elle développe un peu son couple avec Shizuka parce qu’ils ont l’air très intéressants mais qu’ils restent assez mystérieux. A la place, on continue à suivre les amourettes de Ran, ce qui me laisse assez froide. Je n’aime pas du tout ce qui se passe entre elle et Ôtaro, surtout que celui-ci est un beau tordu. Par contre, j’aime bien ce qui semble se développer entre elle et son camarade de classe, c’est mignon et ça correspond plus à son âge. Ensuite, il est un peu question de son frère Jin et de ses relations avec les femmes, mais entre sa froideur avec certaines et ses chaleurs, je ne sais pas trop sur quel pied danser. Là aussi, j’espère qu’on reviendra sur ce personnage. Enfin, la palme du personnage inutile revient à la prof de Ran, Tamao, que j’attendais avec impatience et qui ne sert à rien dans ce tome. Je suis déçue. Voici donc un tome sympathique mais en-dessous du premier où beaucoup trop de choses restent en suspens et manquent de développement. Heureusement que j’aime bien le mélange de magie et de noirceur qui pointe avec l’histoire de l’insecte.

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Tome 3

J’ai trouvé le début de ce tome très fouillis et dans l’ensemble il est aussi un peu en-dessous des autres. En effet, ici, on se concentre surtout sur les histoires de coeur de Jin et Ran, le reste passant au second plan. On ne reparle presque pas de leurs parents alors que je les ai trouvés très intéressants. La magie passe aussi au second plan et n’est qu’un effet parmi d’autres pour rendre l’histoire mignonne et la faire un peu avancer. Surtout, j’ai été très déçue par l’évolution du personnage de Jin qu’on décrit maintenant comme suivant avant tout son instinct et ses besoins en tant que loup. La façon dont il traite les femmes quand il est en chaleur et en particulier Sango m’a vraiment dérangée. J’ai trouvé ça malsain et rétrograde et ça ne m’a pas amusée alors que je pense que c’est ce que voulait le mangaka. Du côté de Ran, je n’ai jamais aimé son histoire avec Ôtaro et c’est de pire en pire. Même s’il ne sait pas que c’est une enfant, c’est au mieux une jeune fille pour lui et ce qu’il lui fait faire me gêne. De la même façon, je ne comprends pas que Jin n’intervienne pas plus fortement pour protéger sa soeur, ni que la mère le laisse repartir comme ça. Heureusement la présence de Makoto me donne espoir pour la suite. Je me dis que peut-être Ran va finir par abandonner Ôtaro pour se tourner vers un garçon de son âge pour qui elle compte aussi. En attendant en dehors de ces amourettes, il n’est presque pas question de magie. Leur monde ne s’élargit pas comme dans les premiers tomes et c’est bien dommage.

Tome 4

Comme le précédent, ce tome est un peu dans le creux de la vague mais l’auteur remonte le niveau dans les dernières pages. Les premiers chapitres consacrés à Ran qui se cherche des amis sont un peu cul cul. Pourtant j’aime bien les personnalités de ces amis, aussi bien Makoto que la petite nouvelle : Nio, mais c’est fait de façon assez niaise. De même, la magie de Ran est « bloquée » depuis un bail, mais il suffit d’un petit rien pour que tout se décoince, pas très crédible non plus. Cela donne toutefois lieu à des scènes assez mignonnes et cocasses parce que la magie de Ran est enfantine tout comme elle. Le décalage entre elle et les autres est amusant à voir, Nio le note bien. Mais l’ensemble fait trop simple, trop rapide, pas assez abouti. Heureusement la seconde partie du volume est bien plus intéressante. On s’intéresse enfin à ce qui se cache chez Ôtaro, c’est amené subtilement avec les deux petits chapitres dits « bonus », mais encore une fois la suite fait très précipité. Le mangaka ne prend pas le temps de faire monter la tension. Tout nous est balancé à la va-vite : l’attaque des corbeaux, leur défaite, l’attaque de la porte que gardait Shizuka puis du village. Il y a vraiment un souci de rythme dans ce volume et c’est bien dommage parce que l’intrigue est intéressante, elle.

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Tome 5

Voilà le tome que j’attendais depuis le début ! La série prend enfin toute son ampleur ici grâce à l’affrontement entre le monde magique et la créature qui possède Ôtarô. C’est un vrai plaisir à suivre. Il y a de la tension, de l’humour, des batailles, de la magie, de l’amour, de l’amitié, bref tout ce que j’attendais de cette série. Enfin chaque personne du monde magique qu’a croisé Ran joue son rôle. C’est vraiment très intéressant à voir. On découvre également de nouvelles personnes comme les petits apprentis ailes noires, les chiens blancs ou la maire de la ville. On en apprend également un peu plus sur le passé de Jin, sur les pouvoirs des soeurs de Sango, les relations entre les sorciers et le maire de la ville, et on voit l’amitié entre Ran et Nio s’épanouir, tout comme celle entre Ran et Makoto. J’aime vraiment énormément celui-ci et toutes les choses positives qu’il apporte à Ran. J’espère qu’on continuera sur cette lancée dans les derniers tomes en ce qui concerne les personnages et qu’on alternera entre les petits moments d’émotions et ceux plein de tension où la magie joue toute son importance. Mes seuls petits regrets pour ce tome sont que j’ai trouvé la maîtrise des pouvoirs de Ran très rapide donc peu crédible, et que j’ai été agacée par son désir de sauver à tout prix Ôtarô. Sinon c’est du tout bon !

Tome 6

Comme le précédent, j’ai adoré ce tome où j’ai trouvé tout ce que je voulais avec en prime une bonne dose d’émotion. La bataille contre l’insecte qui a pris possession d’Ôtarô continue, elle n’est pas finie contrairement à ce que tout le monde croyait. Le bref calme avant la tempête qu’on ressent est plein de tension et j’ai aimé que le combat final se recentre sur la famille de Ran et Makoto. C’était poignant de sentir le désespoir de Ran, de sentir à quel point elle voulait sauver Ôtarô et le dernier tome risque d’être terrible sur ce point. J’ai beaucoup aimé la façon dont chaque personnage a interagi avec les autres ici, en particulier Makoto. C’est la révélation de ce tome. Le courage dont il a fait preuve ne m’a pas étonné, c’est un personnage qui a évolué positivement tout au long de l’histoire et sur qui on peut vraiment compter. La lutte finale a été très bien orchestrée par le mangaka avec l’arrivée graduellement de chaque membre de la famille de Ran, leur échec, puis leur sauvetage inattendu et le point final qu’y met Shizuka avec l’aide de Ran. C’était parfait et ça montre combien cette dernière a grandi elle aussi. Elle a réussi à lâcher prise et c’est pour ça qu’elle a pu utiliser ses pouvoirs à un tel niveau. La fin avec les derniers chapitres après la lutte finale sont plus calmes, plus apaisants et j’ai trouvé que c’était une bonne idée de faire intervenir Muan en duo avec Nio. J’ai beaucoup aimé leur relation et surtout les pouvoirs du jeune homme. C’était une jolie façon de faire la transition avant le dernier tome et le réveil de Ran que j’attends désormais avec impatience pour voir comment elle va réagir à cette tragique nouvelle.

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Tome 7

Après quelques péripéties pour mettre la main sur ce dernier tome me revoilà quelques semaines plus tard avec la conclusion de la série. La première chose à dire c’est que j’ai trouvé qu’il y avait énormément de douceur, de tendresse et de bons sentiments qui se dégageaient de ce dernier tome. J’ai également vraiment apprécié cette fin qui correspond parfaitement à ce que j’attendais de la série. C’est donc avec un vrai coup de coeur que je la termine.

Le tome s’ouvre d’abord sur une vaste galerie des personnages de l’histoire où chacun ou presque se retrouve avec un petit mot et un portrait de lui maintenant et étant plus jeune. J’ai bien aimé découvrir ainsi le passé de certains.

Ensuite l’auteur nous livre deux petits chapitres bonus, l’un très drôle sur la jeunesse de Shizuka, l’autre nous rapproche de l’histoire en nous nous montrant ce qui se passe dans la classe de Ran durant son absence.

Puis quand l’histoire commence véritablement, on comprend vite que ce tome sera consacré à Ran, à son deuil et à son passage à l’âge adulte. L’histoire prend plus de place que d’habitude, les chapitres sont longs et denses mais sans jamais que cela pèse sur la narration puisque les pages se tournent avec un vrai bonheur. J’ai aimé suivre le rôle des différents personnages qu’on a rencontrés dans le parcours de Ran, c’était très touchant à voir.

Il y a d’abord Nio, sa rivale et amie, qui va la réveiller et la mettre face à la réalité pour l’aider à l’accepter. Nio est un personnage dont j’ai aimé les interventions et dont la magie et son rapport avec elle était vraiment intéressant. Il y eu ensuite, bien évidemment, Makoto qui est la seconde pierre angulaire du tome avec Ran. Il a vraiment su grandir et occuper une place importante dans sa vie, étant toujours là pour la soutenir et l’épauler. J’ai beaucoup aimé la façon dont sa seule présence permet à Ran de surmonter sa peine de la perte d’Ôtarô. D’ailleurs la façon dont elle exprime celle-ci à travers sa magie est très belle et touchante. J’aime vraiment la façon dont le mangaka utilise la magie dans son titre, c’est toujours beau et poétique et ici encore plus.

Puis dans une seconde partie, on sent que la rupture a eu lieu, que Ran a pris conscience de ce qui s’est passé et qu’elle a décidé de vraiment grandir, pas juste physiquement mais aussi émotionnellement et psychiquement. Elle fait enfin de vrais efforts pour murir et apprendre à maîtriser ses pouvoirs pour en faire quelque chose d’utile pour les autres. Et tout ça se sent dès qu’on la voit. Il se dégage d’elle une impression de maturité, de sagesse et de paix intérieure. Ainsi, elle recherche l’aide de Sango pour tout ce qui a trait aux tâches ménagères (même si ça me fait un peu tiquer ><). Elle s’appuie sur Nio et Tamao pour développer et maîtriser ses pouvoirs. Elle fait la paix avec sa famille et apprend à accepter les occupations de certains, voire l’absence de ses parents pris par leur travail. Et tout ça donne lieu à plein de petits moments touchants, plein de douceur et de tendresse aussi bien en famille qu’entre amis. J’ai adoré tous ses moments qui sont parfaits pour dire au revoir à tout ce petit monde auquel on avait fini par s’attacher. Je suis particulièrement fan de la romance qui se tisse peu à peu entre elle et Makoto, cela fait tellement plus naturel que sa relation précédente.

L’ensemble crée une conclusion parfaite où on a le temps de dire au revoir à chacun sans se presser. On sait ce que chacun devient, on les voit grandir, murir, s’accepter et ce jusqu’à la toute dernière page. C’est une vraie réussite.

Pour conclure, je fais un point sur les dessins qui auront été encore plus beaux que d’habitude dans ce dernier tome. J’ai trouvé qu’Aki Irie avait vraiment soigné le dessin de Ran, la rendant très belle, très douce et mature sans être vulgaire ou trop sexy comme c’était le cas avant. Il se dégage de ses dessins une grande douceur voire même une certaine poésie qu’il n’avait pas encore atteint. C’est superbe !

Ma note : 17 / 20

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7 commentaires sur “Le monde de Ran d’Aki Irie

  1. Bonjour, je suis tombée sur votre blog en cherchant des images de Basara et depuis, je vous suis, notamment car nous avons pas mal de goûts communs 🙂
    Le monde de Ran m’a laissé un goût amer (sans mauvais jeu de mots) car pour moi, il y avait un gros potentiel mais qui a été gâché par le gros, gros fan-service parfois très malsain auquel l’auteure s’est laissée aller. C’est très dommage car l’univers et les dessins sont fantastiques, mais ça ne rattrape pas tout. Je ne vous spoile pas mais vous souhaite bonne lecture des volumes suivants !

    Aimé par 2 personnes

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