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Reine d’Egypte de Chie Inudoh

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Titre : Reine d’Egypte

Auteur : Chie Inudoh

Éditeur vf : Ki-Oon (Kizuna)

Année de parution vf : 2017 – 2022

Nombre de tomes vf : 9 (série terminée)

Résumé du tome 1 : C’est le début d’une nouvelle ère dans l’Égypte des Pharaons : le mariage de la jeune Hatchepsout et de son demi-frère Séthi fait de ce dernier l’héritier légitime du trône, sous le nom de Thoutmôsis II. Représentants des dieux sur terre, ils resplendissent sous leurs parures, et forment à première vue un couple parfait. Mais sous ses airs d’épouse idéale, Hatchepsout cache une colère profonde… Elle ne veut pas être simple reine, mais plutôt devenir pharaon elle-même, comme son guerrier de père ! Enfant, elle n’a cessé d’humilier Séthi au combat à l’épée, et elle est imbattable au tir à l’arc. Pourquoi ne serait-elle pas digne d’accéder au rang suprême, juste parce qu’elle est née femme ? Pour Hatchepsout, c’est le début d’un combat pour s’affranchir des conventions ancestrales d’une des plus grandes civilisations du monde !
L’Égypte ancienne revisitée, à travers les yeux d’Hatchepsout, la première grande reine de l’histoire de l’humanité ! Reine d’Égypte n’est pas seulement un régal pour les yeux, c’est aussi une fresque historique minutieusement documentée sur le combat d’une femme trop libre pour son époque. Son charisme, son intelligence et sa volonté sans faille sont ses meilleurs atouts, mais suffiront-ils à provoquer une révolution au pays des dieux ?

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Mes avis :

Tome 1

Reine d’Egypte est le premier titre de la toute nouvelle collection de Ki-Oon consacrée aux cultures étrangères, la collection Kizuna. Effectivement ce titre met en lumière la culture de l’Egypte ancienne avec tous les clichés du genre. L’auteure popularise le sujet et permet au néophyte de se faire une idée de la façon dont vivaient les Egyptiens à l’époque de la célèbre Hatchepsout, l’une des seules femmes à avoir réussi à s’élever au rang de Pharaon et à avoir gouverné en Egypte. Le défaut inhérent à ce genre de projet, c’est qu’à populariser une telle histoire, on tombe vite dans les clichés et qu’on en fait quelque chose de bien trop léger. C’est ce qui m’a le plus dérangée ici. J’ai vraiment eu l’impression de lire un titre à destination des enfants plutôt qu’à des adultes, alors que c’est un seinen à l’origine. Par contre, j’ai trouvé les dessins vraiment très réussis, ils sont vivants, vibrants et riches en détails plutôt réalistes. Ils rendent le titre vraiment dynamique.

Maintenant pour en venir à l’histoire, nous suivons la jeunesse et les premières années d’Hatchepsout en tant que reine d’Egypte, femme du pharaon Thoutmosis II. C’est une jeune femme très vive et enjouée mais aussi très intelligente qui voit bien que son frère Séthi n’est pas à la hauteur pour prendre la place de leur père comme prévu. Leur père est l’un des premiers grands pharaons et a beaucoup fait pour son pays entre ses conquêtes militaires et sa politique de construction et d’embellissement des bâtiments. Hatchepsout rêve de prendre sa suite mais c’est une femme. On la voit donc imaginer tout un plan pour y parvenir et le gros défaut du titre, c’est que pour tout amateur de l’Egypte ancienne comme moi, forcément on sait ce qui va se passer et comment cela va finir, donc ça enlève pas mal de sel à l’histoire. Du coup, j’ai eu l’impression que tout allait très vite, était traité trop superficiellement à l’image des personnages dont les caractères sont très rapidement définis et ne changent pas ensuite. Ce sont souvent de vraies caricatures ambulantes, le pire étant Séthi. Pourtant il y avait du potentiel avec le caractère bien trempé d’Hatchepsout et le charisme de Senmout. Peut-être cela viendra-t-il par la suite.

En attendant, cela donne l’impression d’un titre beau mais superficiel et c’est bien dommage parce que l’histoire se prête à quelque chose de bien plus fort.

Tome 2

Je continue à trouver le titre un peu trop léger pour moi d’un point de vue historique. Tout vas très vite, trop vite pour ce qui compte et en même temps on s’attarde trop et mal sur des points de détails. On sent vraiment que l’auteur manque de sources historiques et brodent en attendant d’arriver aux moments clés du règne d’Hatchepsout.

Après, ça reste bien fait. La reine est un personnage charismatique. Elle est intelligente, a bon coeur et sait manigancer pour obtenir ce qu’elle veut. Senmout est parfaitement digne d’elle contrairement à son frère. Ses luttes de pouvoirs avec les prêtres sont bien menée et facilement compréhensible, de même que les disputes au sein du harem même si on reste en surface. Cela reste entraînant pour le néophyte, moins pour celui qui connait un peu l’Egypte ancienne et c’est bien ce que je reproche à ce titre qui reste trop dans la vulgarisation. Le dessin est d’ailleurs très beau, très léché, encore une fois. C’est un régal pour les yeux aussi bien au niveau des costumes que des décors ou des personnages.

Reine d’Egypte est donc un bon divertissement mais il lui manque le petit plus qui le transformerait en lecture incontournable pour moi.

Tome 3

C’est peut-être avec ce tome que le titre décolle enfin pour moi. J’ai trouvé l’histoire bien plus sombre et mature que dans les tomes précédents et l’impression de légèreté que j’avais s’est complètement envolée. Dans ce tome, on plonge en plein coeur des intrigues politiques d’Hatchepsout pour obtenir le pouvoir. On la suit dans ses manoeuvres toujours plus sombres et rusées afin de prendre le dessus sur son frère. On la voit tantôt réussir de main de maître, tantôt échouer lamentablement et en subir les cruelles conséquences. Cela donne lieu à des scènes très dures à voir et à des sous-entendus tout aussi horribles à imaginer. Je me suis vraiment retrouvée embarquer dans toutes ces intrigues. J’ai eu peur et mal pour elle. J’ai trouvé sa relation avec son frère insoutenable. J’en ai voulu à sa nourrice. J’ai détesté les prêtres d’Amon. Mais j’ai aussi trouvé du réconfort comme elle auprès de ses amies même si leur côté trop « maternel » m’a parfois agacée. Et j’ai également été ravie de voir brièvement Senmout qui fut ma lueur d’espoir dans ce tome bien sombre. Un premier chapitre se referme ici et un nouveau plus prometteur s’ouvre devant Chepsout. J’ai beau connaître l’histoire, je reste quand même impatiente de la voir aux commandes maintenant.

Tome 4

Comme je l’avais dit la dernière fois, je suis vraiment bien rentrée dans l’histoire depuis un tome. Ici, on entame un nouveau chapitre dans la vie de Chepsout. Elle se retrouve confrontée au rôle de Régente et de Reine mère qui n’est pas une sinécure. J’ai été touchée de voir Chepsout rongée par ce qu’elle a fait à son frère mais aussi en proie au doute sur la façon d’élever ses enfants. C’est triste de voir la maladresse qui régit ses relations avec son fils, Djehouty, et qui va avoir tellement de conséquences sur leur futur.

En parallèle de ses éléments relevant de l’intime, la politique n’est pas en reste. Chie Inudoh raconte avec brio les relations tendues entre la Régente et les prêtres d’Amon, la puissance montante du royaume. La façon dont ses conseillers l’aident dans la réalisation de ses grands projets : devenir pharaonne mais aussi réhabiliter l’ancienne capitale du nord du pays. C’est l’occasion de voir revenir Senmout, un personnage que j’ai toujours apprécié, et qui est bon pour elle. Il la bouscule et la pousse à réfléchir, en plus de savoir l’épauler. J’espère qu’ils continueront à former un bon duo à l’avenir.

En tout cas, l’histoire avance bien. L’alliance entre intime et politique se fait toujours aussi bien. Et on entre vraiment à partir d’ici dans les parties les plus intéressante de la vie de la future Hatchepsout.

Tome 5

J’ai failli dire que l’autrice posait tranquillement son histoire dans ce tome pour bien développer la politique d’Hatchepsout et ses relations avec ses enfants, mais c’était sans compter l’accélération finale. J’ai vraiment passé encore un bon moment. C’est assez fascinant de voir l’Histoire s’écrire sous nos yeux. On a parfois l’impression que ce ne sont que des petites choses insignifiantes relevant de l’intime, mais quand on se rend compte qui ça concerne, on comprend que les implications sont bien plus vastes. C’est là la force du titre.

Dans ce tome, on suit la lente de transition d’Hatchepsout, Reine mère, Régente à Hatchepsout, Pharaon. Elle montre encore une force rare. Elle est intelligente. Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle sait rebondir. Elle sait s’affirmer au milieu d’hommes hostiles et en même temps, elle n’oublie pas qui elle et ce qu’elle veut vraiment pour son pays. Par contre, elle s’oublie un peu trop comme personne, aussi bien comme femme que comme mère. Les brefs moments où on la voit dans ses rôles, on sent bien que ce ne sont pas les plus importants et qu’ils ne sont pas fait pour durer, mais juste pour apporter un réconfort éphémère. C’est le propre de la royauté.

L’autrice parvient ici à alterner les lieux, les personnages pour rendre son histoire dynamique et faire avancer l’intrigue. On a autant le droit de suivre Hatchepsout dans le développement de sa politique extérieure, que les intrigues autour de Thoutmosis au palais, ou encore la relation qui se tisse entre Senmout et Neferouret. Le tout sans que rien ne semble forcé, c’est au contraire très fluide au niveau de la lecture et chaque personnage devient attachant. L’autrice a vraiment trouvé le bon équilibre.

Maintenant que notre chère reine a pris la couronne du Pharaon, il me tarde de découvrir la suite de son histoire mise en image ici, que ce soit sa politique avec les autres pays, ses constructions en Egypte, ou ses relations avec ses enfants et les intrigues de cour que ça va impliquer avec les religieux aussi. J’ai hâte.

Tome 6

Alors que la mangaka nous plonge de plus en plus dans les méandres du règne d’Hatchepsout, je ne ressors pas pleinement satisfaite de ma lecture, car pour cela elle use d’effet trop simplistes pour vulgariser son histoire. Dommage.

En effet, Chie Inudoh a une mine d’or entre les mains avec tout ce qu’aurait fait cette reine d’Egypte. Mais quand elle veut le mettre en scène, je ne peux m’empêcher de trouver qu’elle tombe systématiquement dans le mélodrame et du coup, je ne rentre jamais pleinement dans l’histoire. Je trouve le ton pas assez sérieux, pas assez sombre, pas assez mature. Ayant déjà lu plusieurs titres sur ce personnage historique, je ne peux m’empêcher de trouver qu’ici cette grande histoire n’atteint pas sa pleine mesure et c’est dommage.

Parce qu’à côté de ça, les événements décrits sont passionnants. J’aime voir la direction prise par le règne d’Hatchepsout, sa rencontre avec Panéhésy qui permet de mettre en lumière tout ce qu’elle a fait pour le commerce et la prospérité de son royaume afin de développer celui-ci grâce à l’économie et non grâce à la guerre. J’ai aussi aimé le tournant qu’elle commence à prendre concernant son image. Elle veut apparaitre comme un homme et pour cela elle doit se débarrasser de ce qui fait d’elle une femme, ce qu’elle ne fait pas sans mal. On est donc à fond sur la construction de l’image d’une Pharaonne puissante mais sage et aimant son peuple. Cela va semble-t-il venir se fracasser prochainement contre l’image plus virile et militaire que va se donner son « fils adoptif » et ça il me tarde de le voir !

En résumé, le titre continue à bien se lire mais il lui manque une certaine maturité pour prendre une autre dimension.

Tome 7

On entre de plus en plus dans le vif du sujet avec ce septième tome de Reine d’Egypte où le règne d’Hatchepsout atteint sa vitesse de croisière. L’autrice en profite donc pour nous présenter simplement les différents aspects de celui-ci : militaire, économique, artistique, religieux et familial.

Hatchepsout est pleinement pharaonne dans le sud de l’Egypte, elle y mène campagne militaire, développement commercial et vague de constructions. Elle assume vraiment bien son rôle et on la voit devenir celle qu’elle rêvait d’être étant jeune. Cela s’accompagne bien sûr de sacrifices, ce que l’autrice met bien en scène avec la solitude dans laquelle elle s’enferme. Cela la rend d’ailleurs un peu lisse et fade par rapport à avant où on sentait bien plus sa fougue. Ici, ce sont de beaux discours bien rodés qu’on entend et ça n’emporte pas le lecteur. On sent qu’elle commence à avoir fait son temps.

La passion et la fougue, on les retrouve dans ses enfants, le nouvel espoir de l’Egypte. Il y a d’abord Djéhouty, qui devient un homme et commence son entraînement militaire, se faisant enfin un nouvel ami. Il en a bien besoin dans l’ambiance de complots dans laquelle il vit. Il me fait vraiment de la peine cet enfant qui a grandi dans la plus grande solitude. On veut nous le présenter comme fort, je vois plutôt un petit garçon qui porte un masque et est bien influençable. Il a la fougue de son père et l’intelligence de sa tante. J’y vois un personnage prometteur. Face à lui, commence à poindre la princesse Néférouré, tout aussi intelligente que sa mère, elle a été blessée par les derniers choix de celle-ci et commence à se rebeller. Bien conseillée, elle pourrait elle aussi faire une très belle figure politique et peut-être soulager et épauler le solitaire Djéhouty comme semble le rêver Chepsout. Ça pourrait donner une belle dynamique au titre de voir ces deux jeunes figures s’associer et proposer un nouveau souffle.

Car dans ce tome, nous sommes dans l’ensemble resté sur quelque chose de très simple avec des scènes du quotidien qui prennent pas mal de place sans qu’il y ait d’événement historique majeur. On voit ainsi Hatchepsout en cheffe de guerre, en conductrice de travaux, en conductrice de cérémonie religieuse mais également en mère inquiète. On voit Djéhouty prendre part aux rites pour devenir adulte, en couple avec son épouse, partir à la chasse à l’hippopotame avec ses amis, et enfin Néférouré gouvernant à la place de sa mère absente, se déplaçant au village des artisans. Des moments sympathiques mais qui préparent plus la suite et étoffent le décor qu’ils n’apportent à l’histoire présente le souffle que j’attends de ce type de récit.

J’ai donc préféré ce tome au précédent, je l’ai trouvé plus honnête avec moins de fioritures et allant plus à l’essentiel, rendant les personnages plus crédibles dans leurs forces et leurs faiblesses. Nous sommes à un tournant de l’Histoire.

Tome 8

Je tiens tout d’abord à remercier Ki-Oon et Victoire pour leur confiance et l’envoi de ce tome.

Je suis Reine d’Egypte depuis ses débuts, étant une grande amatrice de l’Egypte ancienne sur laquelle j’ai lu pas mal d’ouvrages, notamment sur le personnage dont il est question ici : Hatchepsout et son « fils », le futur Thoutmosis III.

Après 8 tomes, nous arrivons à un nouveau moment charnière de l’histoire de cette grande dame. Hatchepsout est désormais un pharaon installé au projet politique solide mais aux ennemis tout autant déterminés et ce tome est celui de nombreuses séparations dans un contexte politique et religieux complexe.

Le tome s’ouvre dans la douleur, une douleur qui va nous suivre pendant une grande partie de notre lecture. Hatchepsout règne mais elle est contestée et ce au sein même de sa famille. Le tome est donc volontairement sombre annonçant une fin de règne compliquée et avec pas mal de tourments pour cette reine qu’on a aimé découvrir et suivre.

Pour le bénéfice de la fiction et d’une narration enlevée, l’autrice a brodé pas mal de choses dans ce tome mais qu’importe, car c’est aussi dans le but de montrer une Reine qui a beaucoup fait pour son peuple. Hatchepsout est ainsi montrée comme un Pharaon qui a su se faire une place non par la guerre mais par le commerce, la diplomatie et l’art. Tout cela m’a énormément plu.

En revanche, j’ai trouvé beaucoup plus brusque les changements mis en scène au début du tome pour mettre en scène les oppositions qui naissent au sein même de la famille d’Hatchepsout. Sa rivalité avec sa fille manipulée par un Senmout exagérément montré comme le méchant, était un peu too much pour moi, surtout que ce n’est pas franchement documenté historiquement parlant, de mémoire. Alors certes, ça sert à montrer que celle-ci est avant tout une femme politique plutôt qu’une mère et que leur seul qui a jamais compté pour elle est son ancien amant, mais c’est tout. Heureusement que la narration des événements est par la suite mieux dosée, permettant de faire monter le drame vers son point de non rupture, ce qui est passionnant pour le lecteur. Il assiste ainsi à une querelle familiale, qui a des débouchés politiques et religieux forts et impactants sur le peuple et le pays.

La fin de règne d’Hachepsout est donc bien agitée et même après le petit bond dans le temps final que nous réserve l’autrice, on sent pas mal de choses en germes. De façon, également un peu brutale, on assiste à une nouvelle relation entre elle et le futur Thoutmosis III, une relation plus équilibrée et apaisée étrangement. Arrive également sur le devant de la scène, une jeune fille tout feu tout flamme qui aura son importance par la suite, mais qui ici est surtout la révélatrice de la tendance à l’anachronisme de l’autrice qui peut agacer. En effet, la question de la place des femmes dans la société n’a absolument pas lieu d’être à cette époque… Ça nous est contemporain mais pas à eux…

En dépit de ces quelques maladresses, Reine d’Egypte est et reste une série historique de qualité qui propose un portrait, certes très romancé, mais aussi révélateur d’une femme qui a su dépasser sa condition pour vivre son rêve. L’autrice a su garder les traits saillants de ce personnage historique fort et créer autour une histoire vraiment passionnante à chaque âge de sa vie. C’est une très belle façon de découvrir son histoire.

Tome 9 – Fin

Hatchepsout cette reine qui m’a fascinée pendant 9 tomes doit désormais nous quitter et pour cela Chie Inudoh lui offre un très beau barouf d’honneur.

J’ai toujours adoré l’Égypte ancienne, j’ai donc lu de nombreux romans sur ses souvenirs, Hatchepsout y compris, mais c’était l’une des seules fois où je les rencontrais dans une oeuvre illustrée et la mangaka a su rendre cette souveraine là en particulier très vivant, même si historiquement il y aurait pas mal de choses à redire côté anachronismes ^^!

Dans cet ultime volume, c’est l’émotion qui l’emporte, celle de quitter une femme qu’on a tous beaucoup aimé et qui a réussi à se faire aimer de tous. J’ai beaucoup aimé la mise en scène de ses réconciliations avec sa famille : sa rivale, son beau-fils et la femme de celui-ci, pour nous offrir un très beau passage de témoin.

De plus l’autrice a su montrer à la fois le beau parcours de cette femme forte et ce jusque dans les ultimes moments alors que la maladie avait raison d’elle et qu’elle donnait ses dernières forces, mais également dans l’héritage qu’elle a offert en montrant que oui les femmes pouvaient régner et le faire bien, rendant leur peuple prospère.

Mais encore plus fort, l’autrice n’a pas hésité lors d’un ultime chapitre à montrer combien une femme au pouvoir pouvait être dérangeante pour les hommes et cette politique d’effacement des femmes qui peut alors être entrepris, faisant oublier à des bien des gens leur existence. Nous avons là l’exemple d’Hatchepsout mais ils sont nombreux dans l’Histoire, même la plus récente, et j’ai aimé qu’on aborde ceci dans un titre à la fois actuel et historique comme celui-ci.

Chie Inudoh nous offre donc un dernier tour très complet ici, entre valeurs humaines à partager et revendiquer sur les femmes, entre émotion des retrouvailles d’une mère et son fils, entre force de l’héritage du travail d’une femme et beauté de l’histoire de cette femme, femme avant tout et pas que personnage politique. Cette série était vraiment un très bel objet pour découvrir cette figure historique sous toutes ses facettes, et si anachronismes, exagérations et mélodrames il y a eu, on pardonne rien que pour l’émotion et le message. Mesdames et messieurs les éditeurs, on veut plus de titres comme ça !

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18 commentaires sur “Reine d’Egypte de Chie Inudoh

  1. Je vois pas mal ce manga en ce moment avec de grandes éloges, du coup ta chronique fait retomber la chose mais ce n’est pas plus mal ! Ca me permet de ne pas idéaliser, d’être plus terre à terre. Je pense quand même me pencher dessus, je trouve le thème original pour un manga et les graphismes vraiment sympas.

    Aimé par 1 personne

    1. Je pense que pour le néophyte qui ne connait pas bien cette période historique et qui aime les mangas avec des femmes qui sortent des sentiers battus, ça doit beaucoup plaire. Mais comme j’ai déjà lu un peu sur le sujet, je suis sûrement plus sévère que d’autres mais j’espère qu’il te plaira quand même ^^

      Aimé par 1 personne

  2. Je n’ai lu que l’extrait du tome 1, et même si c’est une série que je veux découvrir – parce que moi adorer Egypte et sa mythologie – je n’ai pas été totalement séduite. Toujours en en me basant que sur l’extrait j’ai trouvé qu’il manquait un petit déclic. Bon, je lirais le tome 1 pour me faire une idée, c’est certain. Etant fans du sujet, j’ai peur d’être déçue et de ne pas en apprendre plus ou alors…je ne sais pas. Enfin bref, comme toi quoi !

    Aimé par 1 personne

    1. Effectivement je pense que quand on est fan et qu’on connait déjà bien le sujet, ça n’a que peut d’intérêt à part visuellement, mais c’est clair que pour apprendre quelque chose je préfère un bon roman ou un bon essai plutôt que ce titre ^^!

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  3. Je ne peux m’empêcher d’aimer ce roman, certes il a certaine longueur (j’ai quand même mis 3 mois à le lire) mais l’histoire est réellement passionnante pour moi et les amateurs de l’époque du règne d’Hatchepsout.

    Aimé par 1 personne

    1. Je ne suis pas sûre qu’on pale de la même chose… Ici, il est question d’un manga en plusieurs tomes et non d’un roman ^^!
      En roman sur Hatcheptsout, il y a une excellente trilogie de Violaine Vanoyeke : https://www.livraddict.com/biblio/livre/la-pharaonne-hatchepsout-tome-1-la-princesse-de-thebes.html
      Et c’est justement parce que je l’ai lu que je trouve que le manga lui est de loin inférieur même si plaisant à lire 🙂

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  4. j’ai un avantage sur toi : je connais rien à l’histoire Egyptienne ou presque, du coup je découvre sans savoir ce qui se passe ensuite et j’ai été prise par l’histoire. Je suis assez d’accord avec toi sur le côté caricatural des personnages, mais ça ne m’a pas dérangé parce que je m’y attendais (je sais pas trop pourquoi, peut-être à cause d’un charadesign très convenu) mais je me suis tout de même attaché à l’héroïne que je trouve charismatique (pour un personnage de manga, pour un personnage historique elle manque peut-être de vraisemblance). Et le travails sur les parures et les décors rendent le dessin très beau, ça m’a fait penser à Bride strories au niveau du dessin
    C’est peut-être un seinen mais il ne m’a pas fait l’effet d’un titre mature, pour moi la cible c’est plus des ados que des adultes férus d’histoire

    Aimé par 1 personne

    1. Je suis d’accord avec toi, je suis totalement influencée dans mon ressenti par mes connaissances et lectures passées.
      Tu as raison, je pense que le titre s’adresse plus à ce type de public, il en a tous les codes.
      Maintenant que je sais à quoi m’attendre, je dois avouer quand même que les lectures passent mieux et que j’apprécie chaque tome. Je suis même triste de déjà quitter l’héroïne dans le prochain V.V

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