Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

The Promised Neverland de Kaiu Shirai et Posuka Demisu

Titre : The Promised Neverland

Auteurs : Kaiu Shirai et Posuka Demisu

Éditeur vf : Kazé (shonen)

Années de parution vf : 2018 – 2021

Nombre de tomes vf : 20 (série terminée)

Histoire : Emma, Norman et Ray coulent des jours heureux à l’orphelinat Grace Field House. Entourés de leurs petits frères et sœurs, ils s’épanouissent sous l’attention pleine de tendresse de « Maman », qu’ils considèrent comme leur véritable mère. Mais tout bascule le soir où ils découvrent l’abominable réalité qui se cache derrière la façade de leur vie paisible ! Ils doivent s’échapper, c’est une question de vie ou de mort !

Mes avis :

Tome 1

Voici le dernier shonen à la mode dont tout le monde parle sur internet et c’est compréhensible vu le battage médiatique qu’a organisé l’éditeur. The Promised Neverland est présenté comme la relève du shonen d’aventure. On y suit un groupe d’enfants de 0 à 11 ans qui vit dans un orphelinat bien différent de ceux qu’on connait. Tout le talent des auteurs est, à partir de ce postulat très simple, de nous faire peu à peu basculer dans l’horreur et l’angoisse.

En effet, Kaiu Shirai et Posuka Demisu, deux nouveaux venus sur le marché du manga, mettent en place dès les premières pages un univers dissonant très prenant. Les premières images nous montrent un orphelinat qui a tout du lieu parfait où grandir jusqu’à ce qu’à peine 10 pages plus loin, on sente déjà que quelque chose cloche sérieusement quand on voit ces enfants avec leur nombre tatoué sur le cou effectuer de drôles de test sur écrans… Tout est fait pour nous faire plonger de plus en plus dans l’horreur et l’angoisse de cet univers qui semble pourtant si parfait au premier abord, un peu comme avec les textes subversifs de Lewis Carroll. Les dessins passent du tout mignon à l’effrayant complet. Les personnages sont tour à tour doux puis angoissants ou plongés dans l’angoisse. C’est saisissant ce basculement permanent de registre mais cela donne un ton très particulier au titre.

Sans trop en révéler, j’ai trouvé l’histoire et sa narration très malignes. Les révélations nous sont assénées telles des claques au fil des chapitres tous plus nerveux les uns que les autres. On découvre rapidement que le monde n’est pas tel que les enfants et nous-même le croyions et avec eux on va partir à la quête aux informations, telle une chasse au trésor mais on va aussi et surtout suivre leur plan d’évasion, un peu à la Prison Break. C’est assez jouissif à suivre même si les frissons ne sont jamais bien loin.

Du côté des personnages, on reste sur quelque chose d’assez classique dans les profils des gentils comme des méchants. On devine assez rapidement leur caractère et leurs actions du coup, entre Emma l’impulsive, Norman le stratège, Ray l’intello et Maman la gardienne. Ce n’est pas ici qu’il faut rechercher l’originalité. Honnêtement, je n’ai pas particulièrement accroché avec eux pour l’instant. Je les vois plus comme un petit groupe à suivre sur lequel va venir se greffer de plus en plus de membres, mais il va me falloir un développement plus important pour vraiment les soutenir.

Les dessins ne sont pas non plus aussi beaux que je l’attendais. Je trouve le trait souvent assez maladroit pour ne pas dire exagéré et j’ai du mal le look des personnages même si j’y reconnais un dynamisme certain et un talent pour rendre les émotions de chacun très lisibles. Par contre, je suis totalement fan de l’initiative de la revisite de la couverture de ce premier tome par Benjamin Lacombe, mon illustrateur préféré ! Je comprends qu’on ait fait appel à lui après son travail sur Alice vu les ressemblances entre les ambiances des deux titres.

Je comprends donc le succès que peut rencontrer ce titre même si j’ai noté quelques bémols. Il est vraiment bien construit, il est addictif et il est intrigant. On ne peut qu’avoir envie de lire la suite à la fin de ce premier tome pour voir si les enfants vont s’en sortir et voir ce qu’il vont découvrir ensuite.

Tome 2

Les auteurs ont bien compris la combine. Dans ce tome 2, ils nous resservent les mêmes ficelles qui nous avaient séduits précédemment. De la tension, du suspens, de l’action, de la réflexion et des retournements de situation.

Tout commence assez tranquillement avec notre trio qui met en branle son plan et qui au fur et à mesure qu’il se rend compte de ses failles, corrige et réajuste. En parallèle, ils cherchent à échapper à Maman et à son acolyte, mais aussi à en apprendre plus sur elles et sur le monde extérieur mais ce n’est encore qu’en périphérie malheureusement. Non, ici, on passe plutôt une grande partie du tome à les suivre entraîner les plus jeunes pour qu’ils soient prêts le jour J, puis enrôler de nouveaux enfants pour les aider à mener les troupes. C’est simple mais efficace.

Le gros retournement de situation vient un peu plus tard et honnêtement, il était assez prévisible finalement et est amené sans finesse. Ça fait un peu « passage obligé » pour ce type de série à la Prison Break. Après, ça reste plaisant mais la surprise du tome 1 passée, la suite me semble plus classique et moins recherchée. J’ai également trouvé l’ambiance moins pesante et inquiétante ce que je regrette.

The Promised Neverland reste une agréable petite série à suspens mais elle ne révolutionnera pas le genre si elle compte poursuivre sur cette voie malgré son intrigue de départ plutôt originale et son univers très documenté. J’attends plus de surprises et de prises de risque pour la suite !

Tome 3

Je ne sais pas si c’est parce que je deviens difficile ou si c’est tout le buzz qu’il y a eu autour qui m’a poussée à être plus sévère, mais si je fais un bilan maintenant, je ne suis pas du tout à fond dans TPN comme beaucoup semblent l’être…

Dans ce tome, j’ai trouvé toute la première partie avec Don et Gilda, jusqu’à la révélation de soeur Krone assez mauvaise. L’ensemble des scènes est surjouée, le dessin est bateau, les gamins oublient complètement où ils sont et parlent à tort et à travers partout dans l’orphelinat sans faire gaffe… Bref, du grand n’importe quoi :/

Heureusement, peut-être que l’auteur a senti que notre lassitude allait pointer, il relance complètement la donne à mi-tome par un nouvel effet de manche assez astucieux. Grâce à cela les enfants ont un allié inattendu et dangereux et on commence à en apprendre plus sur le monde extérieur, même si c’est encore à prendre avec des pincettes. Mais cette surprise même est annulée, complètement renversée dans une nouvelle action menée dans le dernier quart du tome.

Ainsi pendant toute la lecture de la seconde partie, on se sent, comme les héros, sous pression, on est sur le qui vive, on se demande qui va nous trahir. Pour ça, je trouve que l’auteur gère bien le rythme de sa narration. Après, comme d’autres ont pu le relever, temporellement, l’histoire n’avance pas bien vite parce qu’il faut toujours qu’un obstacle surgissent de nulle part cassant le rythme et les obligeant à ralentir. C’est agaçant parce que souvent on a l’impression que ça sort de nulle part tellement c’est brusque, mais je pense que c’est le style qu’a voulu donner Kaiu Shirai. Je reste donc encore sur la réserve concernant cette série, qui est sympathique à lire, mais qui est bien loin des meilleurs shonen que j’ai pu lire.

Tome 4

Peut-être étais-je dans de meilleures dispositions, mais j’ai trouvé ce tome moins prévisible que le précédent et donc plus surprenant et agréable à lire. L’histoire de la préparation de leur évasion suit son cours mais la machine vient se gripper quand Maman leur dit qu’elle voit clair dans leur jeu et qu’elle intervient assez brutalement. Les cartes sont donc rebattues et il va falloir procéder différemment.

La première partie du tome est complètement sous tension avec la menace qui pèse sur le groupe et en particulier sur Norman, la cible que Maman a choisi pour les affaiblir et elle a très bien choisi. On est donc ballotés d’un côté et de l’autre parce que leurs décisions changent sans cesse et qu’ils doivent remettre un plan en place avec les nouvelles données. J’ai bien aimé cela, surtout que pour une fois, les auteurs s’appuient bien sur les caractéristiques de chacun. La décision finale de Norman est sans surprise, de même que sa découverte sur ce qu’il y a au-delà du Mur, je m’y attendais un peu, je l’avoue. Par contre, je ne serais pas surprise si on le retrouvait plus tard dans l’histoire.

La seconde partie a une ambiance encore plus pesante peut-être, puisque l’accablement de Ray et Emma est palpable. Ça donne des séquences assez lourdes qu’on a envie de rapidement passer et heureusement c’est le cas, puisqu’ils nous préparent des rebondissements comme ils savent le faire. Cette fois, le plan est reparti sur de bons rails. J’ai aimé le traitement des infos distillés aux lecteurs, c’était malin. Le final n’est pas surprenant en soi, mais il a été très bien amené lors de scènes prenantes avec des retournements de situation parfois inattendus. J’ai aimé cette nouvelle dynamique bien plus vive et précipité que précédemment. Il n’est plus temps de prendre son temps, il faut se dépêcher maintenant. Cependant mon enthousiasme est retombé au tout dernier instant avec l’atout qui est tombé par miracle dans la main de Maman. C’était exactement ce que je ne voulais pas. Après à voir si c’est vraiment le hasard où si c’est le résultat d’un nouveau plan du groupe ^^

Tome 5

Avec les événements qui se produisent, c’est forcément un tome qui rompt avec les précédents. Les auteurs y conservent la même formule, à savoir essayer de nous surprendre à chaque tournant. Si cela marche plutôt pas mal sur le moment, quand on y repense après, on peut encore trop fait bien trop facile et déjà vu, ce qui fait que je n’arrive pas encore à mettre cette série dans mon top des titres sur lesquels je me jette à leur sortie…

Le premier arc de la série se conclut donc ici avec l’évasion de notre petite troupe. On découvre grâce à des flashbacks des éléments qui nous manquaient dans le précédent et qui permettent de mieux comprendre certaines choses qui faisaient trop tombées de nulle part. J’ai assez aimé voir Emma évoluer et prendre en compte aussi ce qu’avait pu dire Ray pour ainsi changer son plan et essayer de le rendre plus réaliste si je puis dire. Ainsi, j’ai aimé son choix et sa logique concernant les petits. De plus, on dit au revoir à cette partie en disant au revoir à son personnage emblématique : Maman, et c’est fait de la plus belle des façons, dévoilant une face bien cachée de celle-ci mais dont certains (dont moi) se doutaient ^^’

La seconde partie nous fait entrer de plein pied dans une cavale des plus dangereuses. On y retrouve la tension des débuts mais avec en plus la dimension horrifico-fantastique qui avait un peu disparu au profit du plan d’évasion. On frissonne dans cet environnement inconnu où les dangers sont présents à chaque tournant. On tremble de peur devant les poursuivants qui sont issus de nos pires cauchemars et qui ont tôt fait de les rattraper. Après, ce sont encore des éléments déjà vus dans d’autres titres ce qui me gâche un peu mon plaisir. J’aurais préféré que les auteurs inventent tout de A à Z mais je sens que ce ne sera jamais le cas ici…

Le titre reste cependant plaisant à lire. On entre dans une nouvelle dynamique avec cette aventure désormais hors des murs où les héros forment un nouveau groupe et les antagonistes prennent une nouvelle forme. Je suis quand même curieuse de voir comment ça va évoluer.

Tome 6

Toujours pas de coup de coeur avec ce tome mais la série est de plus en plus solide. Si les dessins me semblent parfois un peu bancals, l’histoire elle prend de plus en plus son envol et l’univers qu’on nous dévoile a de quoi passionner.

Le tome s’ouvre sur une course poursuite haletante du côté de Ray qui se termine par la seule issue possible pour ne pas perdre ce personnage emblématique qui est de loin mon préféré, après Maman, depuis les débuts de la saga. C’est l’occasion de rencontrer de nouveaux personnages dont j’avais très vite découvert le premier puis le second secret. C’est dommage ici que les mystères qui entourent les personnages qu’on croise ne soient pas mieux travaillés parce qu’on les devine trop facilement…

Par contre, avec cette rencontre, on apprend énormément de chose sur la vie en dehors des murs et là je n’avais pas tout deviné loin de là. J’ai aimé découvrir des éléments sur les différents genres de monstres qui peuplent le monde extérieur. Ce qu’on apprend sur la vie des monstres et des humains est très bien amené. C’est une bonne idée, certes qu’on a déjà un peu vu dans un autre manga célèbre (et que je préfère à TPN), mais qui promet une suite bourrée d’aventure. J’ai aimé ces révélations, moins les réactions un peu trop confiantes de Ray et Emma mais qui doivent sûrement réagir ainsi pour se pousser à aller de l’avant.

La fin annonce encore une nouvelle étape, peut-être une transition après les 2 derniers tomes assez riches en action. Le nouveau personnage rencontré dans les dernières pages garde toute son aura de mystère, de même que le lieu où on le rencontre, mais je suis sûre que ce ne sera pas l’eden qu’on aurait pu croire au premier abord. Ça promet encore des tomes avec bien des tensions, des rebondissements et de l’action. Je regrette juste que l’écriture des personnages ne soit pas à la hauteur de celle de l’univers qui est mis en place, qui lui est riche et surprenant. Si les auteurs arrivent à allier les deux, peut-être aurai-je enfin le coup de coeur que j’attends.

Tome 7

Alors que j’avais vraiment beaucoup apprécié le précédent tome, celui-ci, même si je l’ai lu rapidement, m’a posé un réel problème dès le départ.

Les auteurs ont fait le choix d’introduire un nouveau personnage juste insupportable. C’est juste une caricature ambulante, celui du type pénible d’abord, puis celui du fourbe, et enfin du type mystérieux et écorché. Il manque totalement de subtilité et de nuances. Du coup, ça m’a plombé un peu ma lecture. Sachant que déjà, passé les deux tiers du tome sous terre, dans l’abri qu’ils viennent de trouver, où au final on n’apprend quasiment rien, mais où on brasse beaucoup d’air à parler de famille, ce n’est pas folichon.

Ce tome marque pendant un long moment un vrai coup d’arrêt à l’histoire qui était devenue entraînante depuis plusieurs tome, c’est vraiment dommage. La fin relance un peu mon intérêt en insufflant une vague de dynamisme grâce à leur nouvelle exploration du monde extérieur, mais ça fait redondant avec ce qu’on a déjà eu et surtout ça rappelle énormément les survivals, et je ne suis pas fan du genre. Je continue donc à trouver ce titre vraiment surcoté. Je préfère de loin lire un tome de l’Attaque des Titans. Après, je ne vais pas dire que c’est mauvais. C’est bien écrit dans l’ensemble, c’est cohérent, l’histoire est entraînante mais le titre ne sort pas du lot pour moi.

Tome 8

Voici enfin peut-être le premier tome où je me suis vraiment sentie emportée et prise par ce qui se passait, voire même surprise. C’est appréciable. Depuis le début, je trouve la série sympa à lire mais il me manquait le petit truc, je commence enfin à le sentir.

Dans ce nouveau tome, après une terrible aventure face à des démons aux faux airs immortels qui les chassent à cause de M. L’inconnu, nous plongeons avec Emma dans un nouveau monde encore plus terrible tant il est dérangeant. J’ai beaucoup aimé ce nouveau rebondissement. J’ai trouvé intéressant de voir Emma séparée un peu de Ray. J’espère que ça permettra de développer chacun d’eux pour les endurcir. Mais surtout le nouvel univers proposé et les nouveaux personnages rencontrés élargissent encore ce que l’on sait du monde hors de Grace Field et ce n’est pas reluisant. C’est même de plus en plus terrible, même si bon ce n’est pas surprenant vu ce qu’on savait déjà. Dernier point très positif grâce à ce nouveau twist, on découvre un peu le passé de M. l’inconnu, ce qui le rend plus intéressant et plus complexe, lui donnant le potentiel d’être un personnage important dans l’histoire.

Reste qu’il y a pas mal de grosses ficèles dans la série voire de deus ex machina un peu agaçans aussi bien du côté des démons que du mystérieux William Minerva et son stylo. The Promised Neverland reste un shonen de qualité, agréable à lire, avec des surprises, mais il lui manque encore un scénario vraiment solide et dense comme peut l’être celui de l’Attaque des Titans dans la même catégorie éditoriale.

Tome 9

Depuis sa sortie en avant-première à la Japan Expo, j’ai entendu beaucoup de choses sur ce 9e tome, j’en attendais donc beaucoup et une fois de plus, ce ne fut pas à la hauteur de mes espérances. Cela n’enlève rien au fait que les auteurs aiment bien nous pondre des rebondissements en pagailles mais en ce qui me concerne, je ne m’y laisse pas prendre et ça ne m’impressionne en rien. J’ai encore et toujours l’impression que le scénario est construit sur un château de cartes qui pourrait s’effondrer au moindre souffle. C’est dommage parce qu’on sent vraiment qu’ils y mettent beaucoup d’énergie et de bonnes intentions mais ça ne fonctionne pas sur moi ^^!

Dans ce nouvel opus, on suit encore les indices laissés par William Minerva pour aboutir à une révélation d’envergure sur ce dernier. Une révélation qui se est intéressante parce qu’elle permet d’obtenir une autre vision de ce qui se déroule sous nos yeux, mais aussi parce qu’elle donne des informations sur des éléments encore inconnus (une nouvelle ferme entre autre) prometteurs. C’est la partie la plus intéressante de l’histoire ici, ça et la confirmation d’un pressentiment qui ne nous quittait pas depuis plusieurs tomes (SPOILER : Oui, Norman est bien en vie). Mais une fois de plus, ce n’est pas assez poussé, ça aurait été bien mieux si : SPOILER Adam avait été une version modifiée et attrofiée de Norman par exemple.

Pour le reste, tout ce qui tourne autour du soulèvement contre les monstres à Goldy Pond me laisse indifférente. C’est du survival hyper basique avec affrontements, pièges, stratégies, sacrifices, etc déjà vu. La tentative d’y insérer des émotions tombe complètement à plat tellement ça manque de subtilité. Mais c’est dynamique et ça se laisse bien lire. Le choix ensuite que l’on propose à Emma : partir pour un nouveau monde ou mener la résistance de l’intérieur est bateau à souhait, surtout avec un personnage aussi simpliste (et agaçant…) qu’elle. Quand à l’introduction d’une espèce de magie, sur le moment j’ai trouvé ça ridicule et ne collant pas du tout à l’univers malgré son cadre fantastique, ça tombait vraiment comme un cheveu sur la soupe…

Franchement, je ne comprends toujours pas tout le barouf autour de cette série qui utilise des ressors éculés, avec des personnages pas subtils pour un sou et un univers loin d’être aussi original qu’annoncé. Alors oui, ce n’est pas désagréable à lire mais c’est encore loin du chef d’oeuvre ou de la claque annoncée…

Tome 10

Déjà 10 tomes et j’ai l’impression que la série pourrait encore durer le double si ce n’est plus ^^ Ce nouvel opus est encore une fois bourré d’action, avec peu voire pas de révélations cette fois. Il est passé comme une lettre à la poste.

J’ai été ravie de voir les auteurs se consacrer au survival sans rien mettre d’autre pour le polluer. Ça a créé une tension permanente fort appréciable au cours de la lecture. On suit les différentes équipes qui ont maille à partir avec les démons qu’ils ont pris en chasse. Chacun adopte une stratégie différente et chacun voit son plan contrecarré forcément. Il faut donc partir dans une nouvelle direction, s’adapter aux imprévus, etc. C’est ce qui m’a le plus plu ici. Cette fois, les auteurs ont vraiment essayé d’être imprévisibles. Cela a marché parfois (avec Bayon pour ma part) moins d’autre fois (avec Leuvis) mais c’était sympa à suivre, toujours pas révolutionnaire, mais agréable comme tout affrontement bien orchestré.

J’ai par contre toujours du mal avec le fait qu’Emma soit autant mise en avant alors que je continue à la trouver bourine et simpliste… Elle manque vraiment de charisme face aux autres, même face aux nouvelles recrues de cet arc, c’est dire. Je trouve tous les survivants de Goldy Pond plus âpre et donc charismatique qu’elle >< Le tournant final a d’ailleurs achevé de me convaincre.

Maintenant, ça fait quand même pas mal de tome qu’on se traine cette histoire, alors j’espère que sa fin dans le prochain tome aura un poids important sur la suite, sinon j’aurai eu l’impression de m’être faite avoir ^^!

Tome 11

Ouf enfin la conclusion de l’arc de la partie de chasse ! Maintenant que j’ai évacué toute aspiration à avoir entre les mains LE titre de l’année, je passe quand même de meilleurs moments de lectures. Dans ce nouveau tome, action renversement de situation et retrouvailles sont au rendez-vous pour une lecture un peu moins intense quand même que la dernière fois.

Le tome se découpe en deux moments : pendant et après le combat contre Leuvis. Etant dans un shonen, c’est sans surprise qu’on se pouvait se douter que la petite bande allait s’en sortir. Le fait qu’ils aient été rejoint par Ray et Monsieur l’Inconnu est tout de même une bonne chose pour mieux équilibrer le combat, car si ce n’est qu’avec la tête d’Emma, on n’était pas sorti de l’auberge pour trouver de bonnes idées. Je ne comprendrais jamais qu’on en ait fait l’héroïne de la série… Bref.

Un combat haletant s’installe sur les deux tiers du tome et c’est très prenant à lire. Leuvis est un adversaire de taille complètement barjot qui pousse les héros dans leurs retranchements. Leur petit plan du départ commence bien mais se grippe vite, il faut s’adapter et c’est là que les nouveaux arrivants vont bien aider. La suite du plan est assez basique, cependant, même si l’autrice veut nous montrer que ça repose sur des faits pertinents. Je n’en reste pas moins un peu déçue par ce traitement assez bourrin… Mais je reconnais qu’il y a eu des revirements (spoilers : la bombe aveuglante, la faculté de régénération de Leuvis qui diminue, Emma blessée…) et c’est parfait pour le lecteur !

La seconde partie, après le combat contre Leuvis, est bien plus faible par contre. On a droit à bien trop de mélo alors que là aussi, on se doutait de comment ça se finirait. (spoiler : Ils n’allaient pas laisser les blessés en plan quand même !) Et je trouve qu’ils s’échappent un peu trop facilement. Les retrouvailles sont expédiées, elles aussi, on va à l’essentiel : la suite du plan. On communique à tout le monde les nouvelles informations, ok, c’est nécessaire, mais très plan plan tout ça et une fois de plus, on repart dans les délires héroïques d’Emma qui me font lever les yeux au ciel. Je ne suis pas convaincue… Heureusement les ultimes pages avec des personnages importants mais moins présents annoncent du plus lourd pour la suite.

Ce nouveau tome apporte une bonne conclusion à un arc de la chasse qui s’étirait un peu trop. Celui-ci nous a donné de nouvelles révélations intéressantes pour la suite et de nouveaux collaborateurs qui seront certainement importants pour aider Emma. J’ai cependant l’impression de tourner un peu en rond et de revenir sur mes pas, alors j’espère que certaines promesses entrevues seront tenues pour enfin faire décoller la série.

Tome 12

Contre toute attente, j’ai plutôt aimé ma lecture de ce nouveau tome de TPN alors que franchement je n’en attendais pas grand-chose après le final trop « happy end » de la dernière fois, comme quoi, tout arrive !

J’ai trouvé que cette fois, les auteurs géraient bien leur rythme, leur suspense, leur univers et leur histoire, et cela tout de front ! Fini Goldy Pond, on repart dans la recherche d’indices laissés par Minerva et l’attente d’alliés. Place à nouveau au bunker et à ses habitants. J’ai été ravie de retrouver tout ce petit monde et sa dynamique. C’est ce qui m’avait plu aussi au début de l’histoire, ce cadre « familial » où l’on peut espérer compter sur chacun, alors revoir tout le monde oeuvre vers un but commun m’a mis en joie. En plus désormais, c’est une famille élargie, élargie par ses nouveaux arrivants et élargies par les tâches qui lui incombent. Ça fait donc du bien de reposer ce cadre avant de repartir de plus belle.

Car effectivement, les mangakas nous ont réservé un bon lot de surprises comme l’annonçait la couverture du tome. On apprend de nouveaux éléments passionnants sur l’extérieur, sur William Minerva et sa famille, et la contrattaque à l’évasion des enfants qui se prépare. J’ai été frappée d’en apprendre autant en aussi peu de temps sur ce tome. Ça change complètement la perspective de l’histoire et la vitesse du récit. Du coup, le bond dans le temps qui s’opère est très bien vu et colle à cette nouvelle dynamique. Le temps du récit s’accélère par ce que la pression est plus grande de tous les côtés. Il faut donc agir, quitte à être imprudent et à tout risquer. Les révélations n’en sont que plus impressionnantes. Bien sûr, il reste encore pas mal de zones d’ombres mais on commence à deviner certains motifs intéressants pour la suite.

Cela donne un récit qui se veut tranquille au début mais qui devient de plus en plus tendus avec un final stressant à souhait, même si bien sûr il y a encore bien trop de grosses ficelles à mon goût et que certaines résolutions sont trop simples. Mes seuls regrets, c’est de ne pas voir plus certains personnages qui ont été abandonnés en cours de route, on les entraperçoit mais pas suffisamment longtemps, alors ça attise la curiosité et ça frustre en même temps ^^!

Tome 13

Les auteurs ont compris quelle recette fonctionnait et ils nous la livrent à toutes les sauces, ce nouveau tome en est encore une fois l’illustration. Du coup, une fois qu’on a compris, la surprise est encore et toujours moindre même si ça reste sympa à suivre grâce à une narration très dynamique.

Le tome s’ouvre sur l’affrontement entre Yugo-Lucas et les sbires des Ratri. Leur vie est en jeu ainsi que celle des gamins qui se sont sauvés. Les auteurs nous le font bien sentir grâce à un combat stressant à chaque instant où tout le monde est sur le qui vive. Ça dézingue et ça piège à tout va, nos amis utilisent tous les recoins qu’ils connaissent du refuge et toutes les astuces que leur vie à la dure leur a permis de mettre au point au fil des ans. Ils sont géniaux. En plus, c’est mis en scène de manière ultra dramatique comme au ciné avec de jolis flashbacks sur leur enfance et adolescence où comme Norman et Ray, ils sont passés de rivaux à amis. Leur duo déchire tout, ils sont parfaitement raccord et c’est beau à voir malgré la tristesse du moment. J’ai beaucoup aimé cet affrontement qui clôt un arc important.

A peine celui-ci fini, on retrouve les petits dans leur nouveau refuge, mais sans nouvelle dans l’immédiat, ils partent un peu à la dérive même si les grands essaient de tenir les rênes. Du coup, c’est un peu le bazar mais ça permet de voir combien chacun est attaché à Lucas et Yugo et ce que ces derniers ont apporté à tous. C’est une jolie transition avant le prochain arc qui les emmène à nouveau à la poursuite de Minerva. Bis répétita. On repart avec les sorties en forêt, la peur des monstres, la peur aussi de leurs poursuivants comme au début de leur sortie de l’orphelinat, enfin presque puisqu’ils ne sont plus les mêmes. J’avoue que cette partie m’intéresse peu et heureusement on ne va pas trop s’y attarder, très vite ils vont faire une rencontre signifiante qui va emmener l’histoire ailleurs, vers une autre branche de la « Résistance ». On commence à découvrir de nouveaux personnages, qui ont l’air bien badass et mystérieux, enfin c’est ce que les auteurs veulent qu’on pense alors ils ont font des caisses pour ça. Personnellement, j’ai déjà ma petite théorie sur celui qui est dans l’ombre. Cependant tout ça n’est qu’à peine amorcé. Ça peut être sympa si on n’exagère pas les effets de manche comme c’est trop souvent le cas. Le seul défaut c’est qu’alors que l’univers s’élargissait, j’ai un peu l’impression de le voir direct se replier…

Un tome 2 en 1 qui conclut et ouvre un nouvel arc, qui fait découvrir de nouveaux personnages et donne de nouvelles pistes aussi bien vis-à-vis des poursuivants que des rebelles. Je ne suis toujours pas prise par la hype et ne le serais jamais, je trouve ça juste sympa et ça me fait rarement vivre de fortes émotions, mais je reste encore et toujours curieuse de voir ce qu’on nous réserve et si l’ensemble aura une cohérence à la fin. Pour le moment, j’ai vraiment trouvé l’apport de Yugo et Lucas très chouette, du niveau de Maman !

Tome 14

Un tome à lire en duo avec le précédent où les auteurs ont décidé d’accélérer le rythme et de nous embarquer dans une nouvelle dynamique comme l’annonce la couverture très messianique.

Emma et ses amis sont invités à rejoindre un groupe de rebelles à la solde de « William Minerva », ensemble ils décident de cambrioler une ferme pour récupérer des médocs pour soigner l’un des leurs. On découvre alors qu’il est possible de s’introduire dans ces endroits. J’avoue que la surprise fut grande pour ma part tant j’imaginais ces endroits impénétrable à l’image de Grace Field dont il fut quand même assez compliqué de s’échapper. Du coup, même si la scène est sympa à suivre, vive, dynamique et tendue comme on peut s’y attendre dans un survival avec de bons rebondissements, je l’ai trouvée peu crédible…

J’ai eu le même soucis par la suite avec LA révélation du tome qui est tombée complètement à plat tant je l’avais vu venir. A nouveau, j’ai eu du mal à croire un tel bouleversement possible pour ce personnage en l’espace de 6 mois si j’ai bien compris. Ça donne l’impression que le monde des démons qui semblait si complexe, opaque et impénétrable ne l’est pas du tout au final, puisqu’il suffit de pas grand-chose pour que ça s’écroule. A nouveau, est-ce crédible ? Pas trop à mon sens.

Alors oui, ça permet de faire des promesses de révoltes assez alléchantes avec des révélations attendues sur les démons qui permettent de voir une porte de sortie plus facile peut-être que prévue, mais en même l’univers se referme totalement sur lui-même en restant coupé de celui des humains qu’on devait rejoindre et ça me déçoit. J’ai beaucoup de mal avec le tournant pris par l’intrigue et les personnages… Seules les possibilités offertes par les enfants issus de la ferme Lambda et le mystère des expériences de celle-ci m’intéresse.

Globalement j’ai trouvé ce tome vraiment inutilement bavard, avec de grands monologues qui sont tombés à plat. J’ai également vu un graphisme de plus en plus brouillon, avec des visages pas toujours très agréables à regarder tant ils sont déformés. Alors j’ai beau aimé les couvertures et les décors, je ne m’éclate pas autant que je le voudrais sur les dessins…

C’est dommage parce qu’il se dégage tout de même une ambiance stressante de survival qui me plait. Je trouve le rythme intéressement dosé également. L’univers et les décors sont bien pensés et permettent bien à notre imagination de vraiment voyager. Il y a également énormément de mystères encore à résoudre et les informations sont livrées au compte-goutte, ce qui ne peut que maintenir notre intérêt et affuter notre curiosité. Les questions posées sur notre rapport à la nature et à notre alimentation font réfléchir car elles ne sont pas du tout tranchées et j’aime qu’on me laisse le choix et ne m’impose pas un modèle. Il y a donc également plein de bonnes choses dans cette lecture mais pas mal de détails m’ont fait tiquer également et je n’en ressors pas pleinement convaincue.

Tome 15

Que ce tome fut encore long et douloureux à dire ! J’ai beau aimer l’univers, je ne peux pas me voiler la face sur les nombreuses failles de ce titre…

Commençons par les dessins qui se sont dégradés au fil des tomes, je trouve. Le dessin des visages est de plus en plus approximatif, ce qui me gâche un peu mon plaisir, surtout en connaissant le potentiel de la dessinatrice. Elle est plein d’imagination pour les décors, les bêtes et autres créatures, alors pourquoi ne pas soigner aussi les visages des personnages humains ? Tout est surjoué en plus, ce que je n’apprécie jamais peu importe le titre. Bref, je suis graphiquement déçue alors que c’était une force du titre à la base.

Il en va de même pour la narration. J’ai trouvé celle-ci extrêmement lourde dans ce tome. Beaucoup trop de blablas, une intrigue qui peine à avancer au milieu de tout ça et qu’on sent un peu enlisée. Elle doit forcer pour se désembourber et du coup, c’est tout sauf fluide. Il y a trop de répétitions, trop d’explications faisant passer le lecteur pour un imbécile incapable de comprendre, et trop d’au revoir grandiloquents qui montrent le manque de finesse de l’auteur côté psychologie des personnages…

C’est franchement dommage parce que tout ces points gâchent une histoire qui prend enfin son envol. J’ai aimé l’opposition entre le plan d’Emma et celui de Norman. Ce dernier est clairement marqué par ce qu’il a vécu. Il est donc plus sombre et réaliste qu’Emma. En même temps, celle-ci m’agace énormément à cause de sa naïveté dégoulinante et les froids calculs de Norman ne me plaisent pas non plus. C’est assez paradoxal. Aucun n’a vraiment une solution qui me séduit. En revanche, c’est tripant d’en apprendre plus sur l’univers des démons. Celui-ci s’éclaircit et se densifie de plus en plus, alors qu’il était vraiment flou et creux pendant longtemps, alors ça fait plaisir à voir. On découvre un monde très hiérarchisé, fait de mystères lui aussi. Au passage, la quête d’Emma est certes intrigante mais sonne un peu creux pour le moment tant elle repose sur du vide. La magie qui semble intervenir dans cet univers n’a pas été construite de manière satisfaisante et semble sortir de nulle part, alors que tout le reste a une explication, c’est dommage. Alors certes le mystère, par définition, intrigue mais il y a un côté deus ex machina qui me déplait.

Je suis donc encore une fois très partagée concernant cette série. Je suis plus que séduite par la mise en place des différents camps en vue de la confrontation finale, chacun avançant ses pions avec astuce et intelligence. J’apprécie également le dévoilement du monde des démons et l’ajout de nouveaux mystères. Cependant tout cela est gâché par une narration et une voix mal maîtrisée, de même que des dessins qui n’ont pas la qualité qu’ils devraient avoir. A 5 tomes de la fin (je crois), j’espère que la vapeur va vite s’inverser.

Tome 16

Pas de changement, cette série restera définitivement moyenne à mes yeux avec de bonnes idées mal exploitées ou mal racontées, c’est selon. Dans ce tome, j’ai eu une telle impression de facilités scénaristiques que ça m’a fait lever les yeux au ciel plus d’une fois, c’est dommage parce que je connais pourtant un vrai plaisir à enchaîner les pages, ce qui est paradoxal.

Place donc à la Promesse, élément central de l’histoire et qui sera peut-être le seul de débloquer cette situation bien compliquée. Tandis que Norman poursuit son plan diabolique et sanglant, Emma et Ray, eux, veulent croire à une solution plus pacifiste en quelque sorte, mais ils sont bien naïfs, car comme toujours dans ce monde (et dans le nôtre aussi) rien n’est aussi simple.

Nous suivons donc en parallèle de manière très bien dosée, les aventures de Ray et Emma, qui sont allés à la rencontre de la divinité des monstres, qui est à l’origine de la première promesse, et avec laquelle ils veulent en passer une nouvelle ; ainsi que Don et Gilda, qui eux, sont envoyés en mission par Norman pour retrouver les sangs-maudits Mujika et Sonju, mais qui se méfient parce qu’ils sentent bien un coup fourré de la part de Norman.

En surface, j’ai beaucoup aimé le déroulement de cette double intrigue, son alternance et son dynamisme. On a à la fois une quête en mode survival dans la nature avec Don et Gilda, et une quête plus intérieure et métaphysique avec Ray et Emma, qui se retrouve dans un labyrinthe infernal dans un Grace Field fantasmé. Cependant, une fois le livre fermé quand j’ai repensé à ce que j’avais lu, j’ai trouvé ça fort léger. L’intrigue de Don et Gilda est ultra classique e prévisible dans son déroulé, chaque rebondissement est prévisible et elle n’apporte rien de plus à l’histoire fondamentalement. Elle se termine juste de manière badass, mais ça s’arrête là. J’ai presque envie de dire que si ce n’est que ça, Norman est beaucoup moins impressionnant qu’autrefois. Du côté d’Emma et Ray, j’ai trouvé ça séduisant graphiquement de les voir se balader de manière aussi psycho dans Grace Field, mais la réussite finale de seulement l’un des deux est complètement abracadabrantesque, pour ne pas dire ridiculeusement prévisible. J’ai trouvé ça nul et pas du tout compréhensible, un beau deus ex machina encore une fois. Décidément les auteurs sont en panne d’inspiration pour surprendre le lecteur un tant soi peu aguerri.

Ainsi tout ce qui est présenté comme des surprises, que ce soit autour des plans de Norman ou bien de la nouvelle promesse, ne le sont pas quand on a bien suivi l’histoire et saisit l’ambiance globale. C’est même ultra classique avec toujours les mêmes qui sont mis en avant et toujours le même besoin de les voir jouer les poseurs et les sauveurs. C’est très léger. Je trouve ça d’autant plus dommage que vraiment l’univers à une vraie part d’originalité lui et est séduisant, mais n’est pas Hajime Isayama qui veut.

Tome 17

Je crois que je vais malheureusement traîner mon avis mitigé sur cette série jusqu’au bout. Pas que ce soit désagréable à lire mais j’y retrouve beaucoup trop de facilités et je peine à adhérer aux personnages, donc même si c’est plaisant à suivre, je ne suis pas à fond dedans.

Pourtant, l’auteur donne vraiment de sa personne. Il livre ici un tome au rythme haletant et à la narration classique mais très bien fichue où l’on vit une plongée des plus abruptes dans la noirceur qui a pris corps en Norman. J’ai aimé qu’il ose et ne tombe pas dans la facilité d’aseptiser tout ça mais cet emballement ne m’a pas forcément convaincue.

Ce tome 17 va à 100 à l’heure pour nous présenter le vrai plan diabolique de Norman, qui a bien trompé son monde, ainsi que ses failles et les raisons de sa précipitation. J’aime suivre un personnage qui a basculé comme ça, ça change de la trop gentille – et un peu nouille – Emma. Le récit de la mise en oeuvre de son plan dans la capitale où il s’en prend à l’élite des monstres est très bon. C’est vraiment prenant mais cela repose sur des postulats pour moi totalement bancal. Je ne trouve pas son alliance crédible, ni la mise en oeuvre formelle de son plan. Tout est trop facile alors que cela avait été tellement compliqué avant. Je n’y crois pas.

Mais si je fais abstraction de ces deus ex machina, l’action qui nous explose au visage est très bien menée. L’auteur alterne les points de vue, passant du groupe de Norman, à celui d’Emma qui essaie de l’arrêter, au démon déchu qu’il a recruté, à la reine qu’il tente d’anéantir. C’est très dynamique. Le combat est prenant, fait de pas mal d’incertitudes et de surprises. La mise en scène sombre à souhait rend à merveille le côté glauque et violent de l’histoire. C’est dérangeant et ça s’assume. Ça déchiquète et bouffe à tout va. Il y a en plus une montée en puissance des objectifs avec un final à couper le souffle pour qui s’est laissé prendre au jeu.

Le concept de révolution écrit par Norman est séduisant en plus. Il a choisi un démon parfait pour le rôle qu’il avait à lui confier et le récit de l’histoire de ce dernier était en parfaite adéquation avec le drame qui se déroulait. C’est l’histoire d’un homme qui a voulu aller contre la tyrannie avant que ça se retourne contre lui, lui explose au visage et le bouffe pour le prendre en traitre. C’est bien vu.

L’équipe autour de Norman, cette espèce de chair à canon, insuffle le drame nécessaire à cette attaque suicide quand on découvre leur espérance de vie après l’attaque. C’est vraiment tragique à souhait et on s’embourbe de plus en plus là-dedans, ce qui personnellement me séduit. J’aime quand les histoires sont sombres, dramatiques, sans espoir. Mais du coup, ça m’amène à ma plus grande crainte, celle de vouloir absolument sortir de là par le haut en faisant d’Emma une sorte de Messie rédempteur, qui convertira Norman… Déjà, on nous annonce qu’elle a conclu une promesse et elle rallie en plus les « sangs maudits » avec elle. Honnête si la série sort de toute cette horreur par un coup de baguette magique avec tout le monde « il est gentil », je ne vais pas apprécier. Pour le moment, ce qui me séduit, c’est vraiment le malaise et le dérangement apportés par la noirceur de Norman. Je veux rester dans cette ambiance. Je veux une révolution crade et sanglante, dure et violente, sans concession.

Ainsi, je referme encore ce tome sur une impression mitigée avec le plaisir d’avoir eu une lecture haletante avec la violence et la noirceur que j’attendais, mais la crainte que cela ne perdure pas et le sentiment quand même de beaucoup de facilités dans ce qui vient d’arriver alors que tout avait été terriblement dur avant. Je demande à voir.

Tome 18

Dernière dernière ligne droit pour TPN et comme prévu c’est tendu de chez tendu, et pourtant l’auteur parvient à conserver sa petite touche si particulière, si humaine et si touchante aux yeux de certains lecteurs.

Pour ma part, c’est surtout la partie aventure à suspens qui m’intéresse. Pour l’émotion, je suis moins preneuse, trouvant celle-ci un peu simpliste et jouée maladroitement depuis le début, mais les goûts et les couleurs… Pour en revenir à l’action, elle, elle est bel et bien au rendez-vous à trois tomes de la fin. Le tome précédent avait déjà été de haute volée avec une tension et une noirceur que j’attendais depuis longtemps et qui a joliment explosée. Ici, l’auteur temporise un peu avec beaucoup de discussions, d’explications, de négociations aussi mais il n’en oublie pas non plus de nous surprendre avec des moments saisissants et quelques rebondissements bien choisis (que j’avais deviné malheureusement pour deux des principaux…). C’est donc une lecture bien rythmée, bien balancée et bien équilibrée que l’on fait.

Il y a dans un premier temps la confrontation tant attendue entre Norman et ses anciens amis d’orphelinat. Confrontation, un brin trop prévisible et larmoyante pour moi, ça dégouline de bons sentiments et je n’en suis pas fan. J’aimais le tournant sombre de Norbert et ça me gâche les choses, mais ce n’est pas surprenant au vu de tous els indices donnés par l’auteur. Passons.

Le combat contre les démons ne s’arrête heureusement pas là, il continue à être au coeur avec une ultime confrontation bienvenue, mettant en avant un beau duo de personnages qui prend de plus en plus sa place dans l’intrigue et pas seulement comme astuce sortie du chapeau. Ils sont une belle promesse pour l’avenir.

La Promesse, c’est un peu la grande oubliée de ce tome, on est tellement concentré sur Norman et son plan ainsi que ses conséquences, qu’on éclipse ce qu’a fait Emma. Je trouve cela un brin maladroit et il y a intérêt qu’on y revienne vraiment et que ce ne soit pas juste un artifice comme je le crains.

Pour l’instant le final est tendu comme il faut avec une menace qui en remplace une autre. Alors qu’elle semble moins terrifiante que celle qu’on vient de vivre, elle sonne quand même vachement dérangeante car elle met en scène des personnages qu’on aurait pu imaginer proches de par leur lien et les voir s’affronter est assez affligeant. Cependant cela sonne également comme un beau retour aux sources permettant aux héros de désormais boucler la boucle, alors même si c’est assez maladroitement amené, pour ne pas dire forcé et tiré par les cheveux, c’est un joli mouvement.

Avec un scénario qui se veut plein de surprise, l’auteur continue à embarquer le lecteur dans de drôles d’aventure. Mes yeux de lectrice confirmée trouve cependant tout ça bien classique aussi bien dans le fond que la forme et donc prévisible, mais tant pis je ne boude pas mon plaisir quand même quand je lis ces ultimes moments. Certes j’aurais aimé plus de violence et de noirceur car c’est ce que les frissons du début promettaient, mais après tout on est dans un shonen, alors c’est normal que l’espoir et les bons sentiments prédominent. Dommage mais compréhensible.

Tome 19

Je sais que la série a ses fans, je n’en ai jamais vraiment fait partie, j’ai trop vite vu les trous dans la cuirasse de celle-ci et cet avant-dernier est malheureusement bien trop mal ficelé pour que j’apprécie sa lecture.

Il paraitrait que l’autrice avait surtout planché sur le début de sa série qu’elle avait pris le temps de vraiment penser et organiser, alors qu’elle a plutôt improvisé ensuite au rythme de la publication japonaise peut-être trop rapide pour elle. J’aurais tendance à croire cette légende quand je repense à l’ensemble de l’oeuvre car même si je n’avais pas été complètement soufflée force m’est de constater que les débuts (jusqu’à l’évasion des enfants) étaient quand même vachement bien pensés, alors que la suite perd peu à peu en cohérence et se délite puis se délaye.

Dans cet avant-dernier tome, comme prévu tout va trop vite pour être crédible en quelque sorte. Les deux ex machina s’enchaînent, et pourtant tout semble téléphoné. Les mauvais raccords entre les scènes et même au sein d’entre elle font perdre en crédibilité. Les propos grandiloquents balancés à tout va sonnent creux. Les dessins sont eux aussi tombés dans un trait où toutes les expressions sont surjouées, c’est terrible. Ce n’est vraiment pas fameux…

Il y a pourtant de l’idée. L’autrice balance son histoire sur plusieurs jours entre deux lieux clés : la capitale des démons et Grace Field où tout se joue. C’est très symbolique. Sonju et Mujika ont une idée qui tient la route, même si je ne suis pas fan de cette échappatoire religieuse, mais tout se précipite. Cette prise de pouvoir subite sans que la population ne bronche n’est pas du tout crédible et le retournement final de leur côté l’est encore moins avec le retour et de revirement de ce personnage. Non, vraiment, impossible pour moi de qualifier ça de bon scénario…

Le retour des enfants à Grace Field se fait dans la même précipitation avec à nouveau une intrigue que je trouve plus que bancale. Je ne trouve pas crédible pour un sou ce déploiement de force + le fait que les héros parviennent à tout anticiper et contourner. Les retournements de situations des deux côtés sont trop nombreux et précipités pour prendre. Alors oui, cela rend la lecture dynamique mais à quel prix…

Ça braille de partout sur les deux scènes, chose que je déteste. Ça se balance de grand discours sur la liberté, j’ai trouvé ça risible. La mise en scène est à chaque fois ultra classique avec cette minorité qui parvient à renverser la majorité. A la limite, j’aime bien la lecture que je fais personnellement des événements, c’est-à-dire que j’ai eu dans un premier temps l’impression d’une jeunesse qui renversait un vieil ordre établi, et dans un second temps de femme qui renversaient une société par trop patriarcale avec l’aide de la nouvelle génération. Mais ça s’arrête là et ça sort tellement de nulle part que ça fait bizarre ^^!

Bref, rien ne m’a convaincue dans ce tome que je trouve assez faible d’un point de vue scénaristique. Tout est trop facile, trop précipité, trop grandiloquent pour me convaincre. L’autrice a beau utiliser des schémas classiques qui rendent la lecture plaisante et addictive, on n’en ressort quand même déçu surtout quand on y réfléchit a posteriori. Il ne reste qu’un tome mais je ne pense pas changer d’avis, cette série est bien trop survendue et ne restera pas bien longtemps dans les mémoires.

Tome 20

Il était plus que temps d’enfin clore cette série qui n’a jamais suscité chez moi l’enthousiasme qu’elle soulevait dans les foules. Après avoir trouvé le début quand même fort engageant quand les enfants vivaient encore à l’orphelinat puis s’en sauvait, la série n’a fait que baisser en qualité à de rares exceptions et cette fin est assez décevante…

Quand le concept d’une série est sombre et brutal, je m’attends à ce que le final soit quand même un brin amer. Ici, ce fut beaucoup trop simple, gentil et le happy end passe mal. Les auteurs ont utilisé un nombre incalculable de raccourcis et autres facilité pour forcer le rythme et tout faire rentrer, cela donne un gloubiboulga un brin indigeste. Je suis dure mais c’est à la hauteur de ma déception.

Maintenant attention, je vais spoiler !!!

Tout est cousu de fil blanc dans ce tome car tout tourne autour de Emma, une héroïne que j’ai toujours trouvé fade et un peu cruche, ce qui se confirme ici. Elle vit et veut vivre au pays des bisounours et malheureusement les auteurs la suivent dans son délire.

Ainsi, elle propose la paix à tout le monde : famille Ratri, démons et « mamans » des fermes, leur offrant le pardon. C’est un gros raté pour moi, tellement c’est peu crédible, ridicule et facile. Mais les auteurs vont encore plus loin puisqu’ils court-circuitent cela avec le personnage de Levius (qui sort de nulle part), nouvelle figure forte des démons, qui abolit toutes les fermes, proclament que les démons doivent utiliser le sang de Mujika et en faire leur reine. J’ai rarement vu deus ex-machina aussi gros… Et avant ça, il y avait déjà eu le pardon ridicule du chef des Ratri avec un dessin qui m’a presque pleurer de rire tant il est exagéré. Il y avait eu aussi l’excuse des « mamans » qui se posait là également. Mais ils sont allés encore plus loin. C’est terrible… Et le pire, c’est que ça ne s’arrête pas là. Il faut bien sûr d’énièmes rebondissements pour faire pleurer dans les chaumières avec le sacrifice de maman et la « perte » d’Emma. Pathétique !

La promesse, elle, ne relève pas le niveau quand on la découvre. C’est encore une fois ridicule de simplicité. La façon dont tout se résout d’un coup de cuillère avec le prétexte : « je laisse faire parce que vous avez tellement souffert » m’a fait lever les yeux au ciel. Franchement pour un titre qui avait la prétention d’être différent, profond, on tombe dans une banalité et une facilité confondante. On passe d’un titre mature, pour adulte, à un titre terriblement enfantin. Je n’ai rien contre ce qui vise le public enfantin mais il ne faut pas chercher à se vendre pour ce qu’on n’est pas alors.

Bref, je suis allée de déception en déception dans ce tome, de ridicule en ridicule, et j’en aurais presque rit tellement c’était mauvais. Pour autant, je mentirais en disant que tout est à jeter. L’ensemble se laisse très bien lire, les dessins sont potables, pas à mon goûts mais avec quand même un joli soin du détail. J’aime bien les dessins ouvrant les chapitres. Si on n’a pas d’attentes élevées ou qu’on est un jeune lecteur, ça passera sûrement très bien. Si par contre, on est un vieux briscard (ou pas) cherchant quelque chose de travaillé, fouillé, surprenant, là on peut oublier ^^!

The Promised Neverland comme je le craignais m’a vraiment fait l’effet d’un pétard mouillé à cause des choix trop simplistes et prévisibles de ses auteurs qui n’ont pas su assumer la noirceur de leur univers jusqu’au bout. Déception !

44 commentaires sur “The Promised Neverland de Kaiu Shirai et Posuka Demisu

      1. Excellente idée, surtout qu’on en parle partout et qu’ils risquent de vouloir le lire du coup ^^ Et même si ça risque de se corser, on reste dans du shonen pur et dur pour moi, ça ne fait aucun doute 😉

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  1. C’est la première chose qui m’a fait réagir aussi « leur nombre tatoué sur le cou effectuer de drôles de test sur écrans »
    L’image que t’as partagé c’est là où j’ai sursauté sur mon fauteuil
    Je rejoins ton avis comme tu le sais.

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  2. Ne pas nous lire si vous n’avez pas lu le tome 4.
    ^^
    Oui, tant qu’on ne voit rien et avec un perso fort comme Norman, je ne vais pas y croire. Déjà elle a pu faire ça d’elle même pour faire peur et dissoudre le groupe, la rébellion, ce qui marche en apparence, et aurait pu marcher totalement. Ou alors il aurait réussi un truc.
    On les voit enfin tenter de se sauver !!!
    J’aime bien Ray ils m’auront pas …et Norma, qui avait « vu » du coup Emma qui l’empêche XD
    mais lui a pu mettre des choses au point depuis des années
    J’aime bien aussi l’unité du groupe, qui est plus dissuasive sur la fin, il n’a rien compris ou il y a qqch derrière.
    Isabella est toujours aussi machiavélique.

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    1. Moi non plus, je n’arrive pas à y croire. Je me dis qu’ils l’ont peut-être recruté de l’autre côté pour en faire un savant ou je ne sais quoi par exemple, parce que ce serait trop dommage de l’éliminer comme ça et je le verrais bien travailler de l’intérieur pour les aider ^^

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      1. Je n’irais pas comparer TPN à GoT, ce dernier étant quand même largement meilleur et de loin narrativement parlant pour ne pas en dire plus. Mais effectivement, l’histoire de la valise en dit long, je l’avais un peu oubliée ^^!

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      1. Moi, c’est surtout que quand je lis, souvent mon cerveau ajoute automatiquement les mots manquants et du coup, je ne m’en rends même plus compte lol
        Je ne compte pas les fois où ça m’est arrivé et où en toute bonne foi quand on me disait « mais il manque un mot », je disais mais non tu vois, et je lisais nickel avec le mot manquant alors qu’il n’était pas écrit 😅

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