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Made in Abyss d’Akihito Tsukushi

Titre : Made in Abyss

Auteur : Akihito Tsukushi

Éditeur vf : Ototo

Année de parution vf : Depuis 2018

Nombre de tomes : 4 (en cours)

Histoire : Au pied de la ville d’Orse s’étend l’Abysse, une faille gigantesque à la profondeur inconnue habitée par d’étranges créatures et emplie d’antiques reliques. Depuis des années, ce mystérieux gouffre attire de nombreux aventuriers qui se font appeler « les Caverniers ». C’est ici que vit Rico, une jeune orpheline obsédée par l’Abysse et désirant marcher dans les traces de sa mère qui y a disparu. Un jour, en prospectant, Rico découvre le corps inanimé d’un jeune garçon. Elle est alors loin d’imaginer à quel point cette découverte va changer sa vie et accélérer son destin.

Mes avis :

Tome 1

Made in Abyss est typiquement le genre de titre qui me laisse perplexe quand je le vois sur les étals des libraires et que sans les multiples avis des copains de la blogosphère je n’aurais pas acheté.

En effet, j’ai eu un frein dès que j’ai découvert l’objet : les dessins moe… J’ai du mal avec eux, je les trouve dérangeants et perturbants. Ils ont une connotation négative chez moi dont j’ai du mal à me départir. De plus, quand on feuillette le livre, le parti pris de dessins en niveaux de gris à chaque page rend les planches moins lisibles pour moi, tout en leur donnant un charme suranné heureusement qui m’a permis de passer outre ce blocage. Vous l’aurez compris, les dessins restent le gros point noir pour moi, car je trouve dur de s’intéresser à un univers aussi riche soit-il quand tous les personnages ont l’air d’être des gamins ou des adultes dans des corps de gamins… Pourtant ça ne m’avait pas gênée autant dans des titres comme Larme Ultime ou Dernière heurequi ont ce même défaut.

Heureusement comme je l’ai aussi dit, le monde de Made in Abyss est très intéressant. Tout au long de ce long tome d’exposition, on nous le présente rapidement pour mieux nous y immerger. Cela donne quelque chose de bien développé, de riche et de complexe avec des bêtes et des artéfacts qui font voyager, et une ville typique de la fantasy qui rappelle les séries Fragment, Letter Bee, Les Enfants de la baleine, Nausicaa ou encore les romans de Jules Verne. Les influences de l’autrice sont multiples et assez bien digérer pour donner naissance à un monde foisonnant et cohérent que l’on découvre tranquillement au fil des pages.

D’ailleurs tout est expliqué petit à petit au fil des chapitres et rendant l’histoire de plus en plus intéressante. Au début, celle-ci me semblait un peu plan plan, puis quand on se met à parler de la mère de l’héroïne et des découvertes de l’une et de l’autre, l’histoire décolle. On a de l’aventure et du mystère avec cet abîme au bord duquel ils vivent, mais aussi avec l’arrivée du « robot » qui va peut-être être le moyen pour l’héroïne d’accéder à son rêve et de vaincre la malédiction de l’abîme. Il y a aussi un côté quête très important pour savoir ce qui se cache dans les profondeurs inconnues de l’abîme mais aussi pour retrouver la mère de l’héroïne. J’ai juste peur vu les derniers chapitres que le rythme retombe dans les prochains tomes du fait du resserrement de l’intrigue et de la réduction du nombre de personnages.

Je suis plus mitigée sur le développement des personnages avec une héroïne omniprésente et souvent agaçante. Heureusement le héros Legu prend peu à peu de l’importance, ce qui calme le jeu, de même que la présence de ses camarades qui forment un bon petit groupe autour de Rico pour l’aider à avancer, et des adultes même s’ils sont complètement en marge à part celui qui veille sur Rico.

Avec Made in Abyss, j’ai donc découvert un bel univers fait d’aventure et de mystère, le tout sur un ton oscillant souvent entre le sombre/dramatique et l’humour un peu lourd. Je suis plus sceptique sur les dessins, le développement des personnages et la poursuite de l’histoire. Je ressors donc un peu mitigée de cette lecture pourtant pleine de promesses.

Notes sur l’édition : Elle, elle est de toute beauté, vraiment très soignée. On a pris soin des fan avec des bonus intéressants entre chaque chapitre, sous la jaquette et sur le poster présent à l’intérieur. Le papier est de qualité, de même que l’impression, et le grand format est agréable. C’est une franche réussite.

Tome 2

Les aventures de Rico et Légu se poursuivent dans ce deuxième tome où j’ai retrouvé toutes les qualités mais aussi toutes les réserves que j’avais eu dans les débuts. J’ai toujours autant de mal avec les dessins des personnages et le côté grisé des planches qui empêche de bien voir certaines scènes. Les personnages restent peu développés à mon goût et le schéma induit par l’histoire ne risque pas d’améliorer ce point…

En effet, nous suivons désormais le voyage de ces deux bambins dans les méandres des Abysses où ils vont croiser puis laisser sur place pas mal de monde au fur et à mesure de leur avancée. Je pense qu’ils vont régulièrement croiser des espèces de « mentors », connus ou non par la mère de Rico, qui vont les aider à avancer mais qu’ils vont abandonner pour pouvoir progresser. Du coup, ça me frustre assez parce que c’est un schéma assez répétitif et classique qui empêche de trop développer ces derniers… Ici, on croise un sifflet noir, Habo, qui fait parti de ceux qui ont élevé Rico. Puis, on fait la rencontre de l’ancienne professeure de la mère de Rico, le sifflet blanc Ozen. Ces deux rencontres sont surtout l’occasion de petits flashbacks plein de bons sentiments sur le passé de Rico et de sa mère, mais c’est tout.

Du coup, je ressors un peu frustrée parce que le mystère autour de Légu n’a pas avancé d’un poil, et que la mythologie autour des Abysses non plus. Certes on découvre des paysages à couper le souffle et d’une rare imagination, tout comme le dangereux bestiaire qui la peuple mais c’est bien faible comparé au reste. J’ai besoin de quelque chose de plus substantiel.

Tome 3

Je n’avais pas été fan du tome précédent. J’aimais bien l’univers mais ça s’arrêtait là. Je partais donc à la découverte de cette suite avec une certaine appréhension, mais finalement j’ai passé un joli moment. J’ai trouvé que l’auteur exploitait bien son univers pour nous emmener sur des chemins inattendus. Donc à part la sous-couverture et quelques scènes un peu trop voyeuristes pour moi, j’ai trouvé ce tome extra.

On poursuit le voyage de Rico et Légu en quittant un endroit pour partir vers de nouvelles explorations et de nouvelles rencontres ainsi que de nouvelles créatures. L’univers est toujours aussi original et emporte vraiment le lecteur ailleurs. C’est sans cesse également un rappelle de la cruauté de ce lieu où rien n’est ce qu’il semble être. Ainsi notre duo de choc va se livrer à un combat difficile qui va encore plus renforcer le côté sombre de l’oeuvre, notamment de par le choix que souhaite et doit faire Legu pour aider Rico.

Du coup, le tome se termine sur une nouvelle rencontre qui rajoute un côté tragique à une histoire qui n’en avait peut-être pas besoin ^^! Mais c’est très joliment fait car on nous questionne sur les expérimentations médicales, l’acharnement thérapeutique ou encore l’euthanasie. J’ai trouvé ça fort original de retrouver ce genre de thèmes dans une telle série et ça m’a touchée. J’espère que l’auteur continuera dans cette voie.

Tome 4

Je ne sais pas si c’est parce que j’étais déjà un peu fatiguée avant ma lecture, mais je ne suis pas du tout parvenue à rentrer dans ce tome. J’ai eu l’impression que l’auteur survolait complètement son sujet, répétant ce qu’il savait faire sans rien ajouter en plus. Du coup, je me suis ennuyée comme jamais. Sortant de belles lectures graphiques (l’Habitant de l’infini, Innocent Rouge, Grainelier), j’ai trouvé le dessin fouillis et peu lisible avec un gris très fatiguant.

On continue à suivre les aventures de Riko et Legu dans les Abysses. Ils ont été rejoint par Nanachi. Riko doit guérir de ses dernières blessures, passage qu’on saute très rapidement. Il est temps de partir vers la base de Bondold qui marque le passage vers le niveau suivant. Le voyage est aussi très rapide, on ne voit pas grand-chose. Le danger est toujours là mais rien de neuf sous le soleil. Bondold est un personnage sombre et énigmatique. On commence à peine à le découvrir ici avec ses expériences, mais c’est encore trop survolé pour moi. Rien n’est approfondi dans ce tome. On cherche juste à nous faire peur avec des scènes sombres, dérangeantes et glauques. D’ailleurs, je n’aime pas du tout le terrain glissant que ça emprunte avec Riko dont on montre la poitrine naissante, Legu dont on suggère qu’il réagit à sa nudité, ou encore les expériences plus que limites sur celui-ci. Je commence à avoir sérieusement du mal.

Si dans le prochain tome, on ne repart pas à la découverte du monde des Abysses et que ça reste moralement aussi limite, la suite sera sans moi !

Ma note : 14 / 20

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5 commentaires sur “Made in Abyss d’Akihito Tsukushi

  1. Quel dommage pour le tome 4, moi je suis rendue au 3, et j’avais vu l’anime avant et j’avais adoré l’anime ! J’avais énormément apprécié le manga aussi mais il n’y avait pas la nouveauté. Personnellement j’aime beaucoup le style de nuances de gris justement, j’adore l’ambiance que cela donne.
    J’espère apprécier tout de même ce tome 4 !

    Aimé par 1 personne

    1. Oui, moi j’ai toujours eu un peu de mal avec le titre, l’ambiance, les personnages au design un peu trop jeune/poupin malgré leur âge… mais c’est une question de sensibilité. J’espère que toi, tu y trouveras ton compte 😉

      Aimé par 1 personne

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