Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Chocolate Vampire de Kyoko Kumagai

Titre : Chocolate Vampire

Auteur : Kyoko Kumagai

Éditeur vf : Soleil (Gothic)

Années de parution vf : 2019-2024

Nombre de tomes vf : 16 / 18 (en cours)

Histoire : Chiyo, simple humaine, et Setsu, issu d’une puissante famille de vampires, ont grandi ensemble et de leur amour est né un pacte du sang. À l’adolescence, leur lien se distend mais la jeune fille accepte toutefois de rester la source de vie de Setsu, en échange de son aide pour retrouver les vampires responsables de la mort de ses parents. Entre complots, rivalités amoureuses et canines aiguisées, Chiyo va tout faire pour regagner son indépendance.

Mon avis :

Tome 1

Chocolate Vampire est le tout nouveau titre de Kyoko Kumagai qui arrive chez nous en France, après Scarlet Fan et Mon ciel après les cours, tous deux publiés chez Soleil. J’ai toujours aimé le trait très rond de l’autrice mais je sais que ses histoires sont assez légères et superficielles. C’est avec ceci en tête que j’ai entamé ma lecture de cette nouvelle saga fantastique avec des vampires en ligne de mire.

Ici, l’autrice nous propose de suivre une jeune humaine, Chiyo, qui a conclu enfant un pacte de sang avec un vampire, Setsu. Sauf que des années plus tard, après que ses parents aient été tués par des vampires, elle regrette cela et s’entraine plutôt à tuer les vampires ayant perdu la tête. Mais Setsu, lui, veut coûte que coûte préserver les bénéfices de ce pacte. Est-ce seulement pour avoir du sang à volonté ou cela cache-t-il autre chose ?

Vous l’aurez compris, l’autrice utilise une histoire éculée de vampires pour nous raconter une romance dont elle a le secret. Si au début, on peut être surpris, pour ne pas dire choqué par l’apparence très juvénile des héros, petit à petit cela s’oublie grâce à une histoire qui s’assombrit au fil des pages. Car si oui, il y a de la romance en pagaille, Kyoko Kumagai, n’en a pas oublié de très bien construire l’univers de son histoire. En effet, on découvrir au fil de ces premiers chapitres très rythmés une société qui cohabite avec les vampires. Les héros vivent dans une école fondée par une puissante famille de vampires et ces derniers ainsi que des humains lambdas et des chasseurs de vampires en puissance y étudient en apparence pacifiquement mais pas tant que cela quand on creuse.

Notre héroïne est en plein milieu de ce mic mac, elle est à la fois dépendante des vampires à cause de son pacte mais elle les terrasse aussi sur son temps libre. Elle est partagée entre sa haine pour eux suite à la mort de ses parents, et l’amitié qu’elle ressent pour la famille de Setsu. C’est très ambigu, à l’image de sa personnalité qui souffle le chaud et le froid sans arrêt. Setsu ne l’est pas moins. Il joue les petits garçons pour mieux cacher son côté sombre. Il est très fort mais également très possessif et sa relation avec Chiyo n’est pas très claire. Il veut la garder pour lui et en même temps… Alors même si je trouve leur relation très clichée et qu’elle possède des ressors toxiques qui m’ont déplu dans ce tome, les dernières pages me font penser qu’elle peut évoluer vers quelque chose qui me plairait plus, sans compter quand même qu’il y a bien sûr des petites scènes affriolantes que bien des fans de romances aiment.

Cependant, comme je l’ai dit plus haut, la romance n’est pas la seule dynamique du titre. Il y a également toute une intrigue sous-jacente sur une sorte de lutte de pouvoirs entre familles d’influence qui semble se dégager et dans laquelle Chiyo et Setsu sont pris. Celle-ci est à peine esquissée pour le moment mais ne demande qu’à se développer par la suite, de même que le thème autour de la relation humain-vampire. Tout cela me semble donc assez prometteur.

En ce qui concerne les dessins, ils sont très typés jeune shojo avec leur extrême rondeur et ces rougeurs omniprésentes. On sent que l’autrice maitrise parfaitement son trait. Elle s’amuse des différentes expressions qu’elle donne aux personnages et des tenues variées qu’elle leur fait porter. Des décors vaguement gothiques sont présents mais assez discrets, cela suffit cependant à planter le décor de l’intrigue. J’ai juste du mal avec l’apparence trop juvénile de certains personnages.

En conclusion, ce tome d’exposition de Chocolate Vampire est une lecture honnête. Nous ne sommes pas en présence d’une version sombre et terrifiante des vampires comme cela peut être le cas dans Devils Line, l’autrice nous propose une version plus romantique de ceux-ci. Quand on la connait, on retrouve les ressorts de ses précédentes séries mais la lecture en reste très agréable car c’est bien dessiné et bien rythmé. Il ne faut juste pas trop en attendre de l’histoire et des personnages. C’est juste une romance classique sur fond de vampirisme avec des personnages qui jouent au chat et à la souris, soufflent le chaud et le froid.

Tome 2

Nous voilà déjà de retour dans le tome 2 de Chocolate Vampire, merci à Soleil d’avoir eu l’idée de sortir les deux premiers tomes en même temps, c’était judicieux.

Si vous avez aimez le premier tome, vous ne pourrez qu’aimer cette suite puisqu’elle reprend exactement les mêmes ingrédients tout en développant un peu plus les personnages et leurs sentiments et désirs. L’histoire reprend après l’enlèvement de l’héroïne qui se retrouve impliquée contre sa volonté dans une vente aux enchères assez spéciale. C’est l’occasion de mettre en scène de jolis combats faits pour montrer la faiblesse de son corps humain. Alors si elle veut mener son projet de vengeance à bien, elle comprend bien qu’elle n’a pas le choix et qu’elle doit renouveler le pacte avec Setsu. C’est triste mais il faut en passer par là.

La mangaka s’amuse avec nous dans ce tome. Elle use de formules classiques déjà vues et revues et pourtant elle accroche bien son lecteur. Non, la relation entre les deux héros ne part pas sur un postulat très sain et pourtant on ne peut s’empêcher de s’attacher à eux. La découverte de leur passé, du déroulement de leur premier pacte de sang, mais aussi de la situation et des sentiments de chacun ne peut pas laisser insensible. Alors certes, Setsu passe son temps à faire le clown et à manipuler Chiyo, mais on comprend vite qu’au fond c’est parce qu’il l’aime et qu’il cherche à la protéger. La question c’est de quoi et pourquoi, et la fin du tome semble nous orienter vers une première salve de réponses.

La série reste donc prenante et sympathique à lire, à partir du moment où l’on sait à quel genre de shojo on a affaire. J’ai aimé le développement de la relation qui unie les héros. Elle semble nous amener vers quelque chose de plus sain et équilibré qu’auparavant. J’ai juste un peu de mal avec la mise en scène de l’autrice, qui à le chic pour casser une situation bien dramatique avec un humour assez inopportun et ça, c’est agaçant. Pour le reste, c’est un shojo jeunesse fantastique tout à fait honnête avec de beaux dessins, une histoire qui avance, de l’action et des scènes romantiques à faire palpiter le coeur de toute lectrice fleur bleue. J’aurais peut-être juste préféré que les héros soient plus âgés…

Tome 3

Pas de changement quant à la dynamique de ce titre avec le tome 3, Kyoko Kumagai tient le cap. Nous sommes dans une romance assez classique avec le schéma de la fille froide qui a autrefois été bien déçue et qu’il va falloir reconquérir, ce qui prend du temps. La seule différence et originalité, c’est la petite touche fantastique apportée par les vampires.

Dans ce nouveau tome, place au passé de Chiyo ! Depuis le début, on entend parler du meurtre de ses parents qu’elle souhaite venger, ce qui est le moteur de ces actes. Ici, on découvre que Setsu et sa famille savent bien des choses et qu’il les lui ont caché. L’autrice amène cela plutôt bien. Elle nous fait douter sur le rôle des Kagarizuki jusqu’au bout, ce qui est prenant. Mais bien sûr, on découvre que la vérité est tout autre, ce qui va bouleverser Chiyo et amener l’histoire dans une autre direction. On plonge ainsi encore un peu plus dans l’univers des vampires, délaissant de plus en plus l’Académie et le côté scolaire de l’intrigue, ce qui n’est pas pour me déplaire.

On va ainsi découvrir une nouvelle famille de vampires bien dangereuse, qui semble connaitre Chiyo et qui fait des expériences sur les humains. L’autrice développe ainsi son univers, le rendant plus complexe et donnant à l’histoire cette touche d’originalité qu’il peut parfois manquer dans les shojo lycéens plus classique. Ici, cela semble vraiment prometteur et il me tarde de découvrir les futurs affrontements entre Chiyo, Setsu et cette nouvelle famille, ainsi que ce que cela cache encore sur le passé de Chiyo.

Cependant, il reste encore et toujours un point noir dans ce titre, c’est la relation romantique entre Chiyo et Setsu. Même si l’autrice essaie de mettre tous les ingrédients qu’il faut pour que ce dernier semble adorable et mignon avec sa dulcinée, j’ai du mal à passer outre la différence d’âge et surtout la relation dominée-dominant que l’on voit bien souvent entre eux. Ça me gêne. Je trouve en plus l’ensemble bien trop classique et parfois trop fleur bleue. Alors même si la lecture est agréable et distrayante, cela n’en fait toujours pas un titre indispensable, loin de là.

(Merci à Sanctuary pour ces lectures)

Tome 4

Le plaisir d’avoir une petite lecture de saison qui se veut sombre mais est surtout légère et affriolante. Entre guerre des clans et romance en construction, notre petit coeur palpite !

Nos chers amis vampires ont récupéré la soeur de Chiyo, mais en faisant cela, ils ont déclaré la guerre aux Shiragane. De son côté, Chiyo continue à avancer dans sa drôle de relation avec Setsu, apprenant à lui faire confiance, mais jouant avec les sentiments du jeune homme sans le savoir. Qu’en est-il des siens ?

Il va falloir que Kyoko Kumagai tranche au bout d’un moment. J’aime bien le jeu de chat et de souris entre Chiyo et Setsu, mais ça commence à me faire de la peine pour le jeune homme. On voit bien qu’il est sincère. Il essaie de le faire comprendre à Chiyo, pas toujours en employant les bonnes méthodes, mais c’est honnête. L’autrice flirte d’ailleurs avec nos valeurs morales sur le consentement et le respect des sentiments de l’autre, mais j’apprécie que ce soit dans les deux sens, puisque le comportement de Chiyo n’est pas exempt de reproches non plus. Du coup, nous avons un ensemble de scènes romantiques, qui sont peut-être moins piquantes qu’au début, mais qui prennent de plus en plus de valeur quant à leur relation future. Allez, on croise les doigts que Chiyo se réveille !

En parallèle, j’ai bien apprécié le développement de l’univers vampire. Certes, il n’y a rien de neuf sous le soleil, c’est vu et revu. Mais j’aime l’idée de cet affrontement à distance entre les jeunes générations des deux clans. Il est d’ailleurs assez cocasse et amusant de voir le choix fait pour les Shiragane pour s’en prendre à Setsu et sa famille et « dérégler » les vampires sous leur influence. Ça ne fait que commencer et j’ai hâte de voir ce qu’elle va imaginer ensuite.

Un tome un peu plus drôle et pêchu que le précédent, avec un bon équilibre romance / action / développement de l’univers. Kyoko Kumagai a trouvé le bon filon.

Tome 5

Le tome précédent avait su trouver le bon équilibre pour me plaire, malheureusement on est un peu trop retombé dans du 100% action (ou presque) cette fois, donc j’ai moins aimé…

J’ai l’impression de commencer à voir un certain schéma récurrent chez l’autrice qu’elle répète à certains moments de son histoire, cela rend bien sûr la lecture plus prévisible et un peu moins prenante. Ici, place à l’affrontement contre les Shiragane. Ceux-ci ont bien mis le bazar et surtout bien manipulé tout le monde pour arriver à leurs fins.

Au programme : combat entre frères, avec Setsu épaulé de Chiyo ; risques à tout va pour la belle ; drôle de comportement du frère aîné, Kasumi ; et terrible moment lorsque tout s’éclaire. Mais cela est raconté avec un certain brio. Les pages s’enchaînent. Les combats, certes classiques et un peu répétitifs, sont bien orchestrés. La tension est bien présente et monte peu à peu, au fur et à mesure que la compréhension de ce qui se passe se fait. La révélation finale claque mais laisse le place à pas mal d’espoir. Il y a juste certains détails qui ne collent pas trop et où on sent que les raccords n’ont pas été parfaitement faits ^^!

En plus de cette bonne dose d’adrénaline, l’autrice fait plaisir à son lectorat amateur de romance, en offrant un joli duo bien complémentaire lors de son combat. Setsu et Chiyo s’épaulent à merveille. Et quand il est temps que ça prenne fin, tout est remplacé par un moment ultra dramatique où l’autrice instille une bonne dose de romance au passage, avec trahison, baiser et séparation au rendez-vous. Parfait pour faire battre le petit coeur des amateurs. Pour ma part, j’ai quand même pas mal grincé des dents face à cette vision archaïque de la femme comme objet de possession qu’on se dispute… Bof bof.

Le final annonce une nouvelle évolution de l’intrigue entre informations sur le passé de Setsu et découverte de la dynamique du clan Shiragane. On moins, on ne fait pas du surplace et l’autrice renouvelle son histoire. C’est bien. En plus, il semble y avoir une évolution du côté du lien qu’occasionne un pacte. Intriguant.

Destiné avant tout à un public amateur de canines se plantant dans le cou de jeunes filles émoustillées par la chose, Chocolate Vampire remplit bien son cahier des charges, offrant une intrigue à la fois romantique et aventureuse.

Tome 6

Fans d’histoire de vampires un peu sexys et d’action, voici encore un tome qui se dévore !

Petit concentré d’actions et de révélations, ce 6e tome des aventures de Chiyo et Setsu était vraiment très sympathique à lire dans son genre. L’autrice a parfaitement su rythmer et développer son récit à partir du moment où Chiyo est enlevée. Elle partage son temps entre combat contre les Shiragane, mystère autour de Chiyo et récit de son passé avec Setsu, ça avance vite et bien.

J’ai trouvé les scènes d’action vraiment très sympas à suivre, bien mises en scène, dynamiques et parfaitement lisibles, avec un côté punchy fort appréciables. Elles se mélangeant à merveille avec la révélation de secrets attendus sur les héros. On se doute depuis le début que Setsu cache bien son jeu et c’est effectivement le cas. L’autrice assène ses vérités avec force. Alors certes cela ne surprend pas vraiment mais cela touche. Elle a un don pour dessiner des bambins ultra mignons. La petite romance d’alors entre eux est juste adorable, d’autant plus quand on voit le drame qui va tout faire basculer entre eux. C’est classique mais parfaitement mis en scène, la tragédie étant juste dosée par l’autrice qui s’appuie pour cela sur des thèmes récurrents des mythes sur les vampires. On est donc en terrain connu et c’est réconfortant.

Tout cela nous conduit peu à peu à la grande confrontation attendue entre les deux familles, faisant bien monter la tension, tout en expliquant les origines de leur opposition et celle de la drôle de relation qu’on connaissait à Chiyo et Setsu. L’autrice a donc concocté un tome de transition très bien fichu pour nous faire patienter.

Avec ce tome 6, Chocolate Vampire confirme son statut de romance vampire classique diablement efficace. J’ai adoré voir le passé des héros se dévoiler et découvrir le vrai caractère caché de Setsu, qui est juste poignant, ainsi que l’origine du trauma de Chiyo, qui est déchirant. Il n’y a aucune révolution pour le genre, juste une autrice qui maîtrise parfaitement ses bases et ça fait aussi du bien !

Tome 7

Plus le temps et les volumes passent, plus cette série que je trouvais juste sympathique me surprend en proposant des thèmes que je ne pensais pas voir ici.

Chiyo est aux mains des Shiragane mais rien ne se passe comme prévu. Les pactes de sang qu’ils tentent de lui imposer s’effacent l’un après l’autre comme s’ils ne prenaient. L’explication s’impose alors à leur yeux : ils sont de la même famille !

J’ai été très surprise par ce tome. Entre révélations sur la filiation de Chiyo et combats rondement menés, impossible de s’y ennuyer. L’autrice propose un récit rythmé qui alterne bien entre les différentes phases qu’elle veut mettre en scène, que ce soit les violents affrontements des antagonistes, les moments tendres entre Chiyo et Setsu, ou ceux plus tendu où elle découvre ce que trament les Shiragane, tout se marie et s’enchaîne très bien.

J’ai beaucoup aimé le développement de la mythologie vampire dans ce tome. Même si c’est ultra glauque, j’ai trouvé le concept des vampires qui sélectionnent des lignées d’humains en fonction de leur sang pour se les vendre et échanger pour ensuite créer leur propre filière d’approvisionnement aussi fascinant que dérangeant. C’est une idée forte ! En plus, les implications sont très directes ici avec l’héroïne qui est directement concernée, ce qui fait qu’on s’y intéresse d’autant plus.

L’interrogation sur la relation humain-vampire est vraiment au coeur du récit. Chiyo se pose beaucoup de question sur sa place auprès de Setsu après ces révélations. Maintenant qu’elle connaît ses sentiments véritables, elle doute d’autant plus. Heureusement, tous les vampires ne sont pas des Katsuragi et la réponse de Setsu et ses frères est bien plus heureuse. Chiyo a trouvé une vraie famille auprès d’eux et elle peut leur faire confiance. Ils la mettent sur un pied d’égalité avec eux.

Cette belle confiance se retrouve dans une romance qui au fil des tomes se révèle de plus en plus équilibrée. Là où on était sur une relation de dominant un brin dérangeante au début, nous sommes en train d’évoluer vers une vraie relation équilibrée entre deux partenaires qui se font confiance à part égale. Du coup, les scènes romantiques prennent une toute nouvelle dimension et sont d’autant plus émouvantes. J’ai beaucoup aimé la douceur dont a fait preuve l’autrice.

Elle balance bien ça avec des scènes d’action bien plus vive et dynamique où la matérialisation des pouvoirs des vampires à travers les armes naissant de leur sang est assez fascinante. J’aime beaucoup l’aspect très chorégraphié des combats, qui les rend à la fois parfaitement lisibles et très percutants. L’autrice a bien évolué depuis ses premières séries où son trait était plus figé dans ces moments-là.

Chocolate Vampire se révèle donc de tome en tome de mieux en mieux construit, s’éloignant du schéma un peu toxique des débuts pour plutôt mettre en scène une histoire sombre mais aux relations centrales plus saines. La dénonciation des relations toxiques et de l’emprise psychologiques que certains exercent en utilisant l’univers des vampires est bien vu. J’ai hâte de lire les prochains tomes pour voir si cette évolution positive se confirme.

Tome 8

Quelle bonne surprise que ce nouveau tome de Chocolate Vampire où l’autrice nous propose de jolis rebondissements pour casser un peu la routine et prolonger sa série, qui va quand même faire près de 20 tomes, ce qui aurait pu faire peur.

Retour aux combats contre la famille de Chiyo, tous de vrais psychopathes. Tous les frères Kagarizuki doivent participer pour leur donner une leçon mais aussi aider Chiyo à se sortir de là. C’est l’occasion, même brève, de voir un peu les pouvoirs et la force de ceux-ci et c’est chouette aussi d’avoir un peu d’action dans un shojo où la romance est tant présente. Malheureusement, cela se termine sur un drame qui va conditionner toute la suite et nous donner de petites palpitations.

J’ai aimé le ton toujours aussi sombre de l’histoire et celui enfin résolu de l’héroïne. Finis les atermoiements. Finies les hésitations. Elle fonce et sait ce qu’elle veut, ce qu’elle communique bien aux autres frères. Ainsi, j’ai été agréablement surprise par la décision prise par Rin et la rapidité de réaction de chacun.

Le ton se veut quand même volontairement dramatique, même si on est clairement dans une oeuvre à des destinations des jeunes filles et que cela se ressent dans certains fantasmes romantiques… N’empêche, on voit une héroïne capable d’abandonner une famille toxique mais aussi d’accepter un peu de souffrance si c’est pour sauver celui qu’elle aime. Malgré les apparences, c’est quand même plus sain qu’au début puisqu’elle devient consciente et partie prenante de ce qui se joue.

Pour nous lecteurs, c’est l’occasion d’en découvrir un peu plus sur l’univers des vampires entre ce qu’a fait le père de Chiyo, le nouveau pacte de sang qu’elle noue et la transe qui s’empare de Setsu. On a vraiment de quoi se mettre sous la dent.

Ainsi dans ce tome riche en événements, l’autrice fait plaisir à ses lecteurs offrant un beau développement de l’héroïne dans ses relations vis-à-vis de ses familles. Elle a désormais fait son choix en connaissance de cause et l’assume dans tous ses aspects. Ce pan de l’histoire étant clôt, je suis curieuse de voir ce que l’autrice va nous proposer désormais.

Tome 9

Désormais abonnée aux séries à rallonge, Kyoko Kumagai après avoir clôt une première partie de son histoire, nous offre ici le lancement de son deuxième acte avec un tome de transition tout en douceur centré sur les sentiments de nos deux héros qui se tournaient autour depuis si longtemps.

Les fans de romance fleur bleue seront ravis dans ce tome. La mangaka met en effet les bouchées doubles pour plaire à son lectorat amateur de jolie romance avec un bon nombre de scènes se voulant romantiques autour de ses deux jeunes héros. Mais ne croyez pas que c’est si facile, il faut d’abord passer, avec un certain humour pour le lecteur je trouve, par une phase où Setsu va devoir faire ses preuves et oser aborder les sujets qui fâchent, c’est-à-dire ses sentiments et ceux de Chiyo, mais une fois les choses posées, ce sont les bases de ce doux couple que l’on voit se construire avec humour et bonhommie.

Pour le lecteur moins fan de romance, qui était plus attiré par la mythologie du vampire dans cette saga, l’autrice a également pensé à tout. Après un passage un peu redondant sur un certain Pacte de sang à reconduire, elle nous montre l’entraînement de nos jeunes vampires, qui va devoir être un peu plus poussé s’ils veulent se défendre après le départ de leur aîné qui va bientôt s’envoler pour l’étranger. Il est amusant de voir leurs maladresses et manque de confiance en soi. Mais tout ceci n’est un peu que l’arbre qui cache la forêt, car sous ses dehors plein de bonhommie, nous sommes en face d’une famille qui reste affaiblie et la problématique qui touche Rin en fin de volume, qui va venir affecter tout le monde, le rappelle bien.

Reste un tome dynamique qui se lit avec plaisir même s’il est particulièrement classique dans sa narration et ses rebondissements. C’est un tome de transition qui fait la part belle au quotidien, à la vie de famille et à la romance sur un ton doux et enjoué avec pas mal de petits scènes qui se veulent toutes mignonnes et romantiques. On aimera ou pas l’image du couple et de la femme qui en est donné. Je suis pour ma part assez partagée voire peu convaincue malgré les tentatives de présenter une héroïne qui a enfin son mot à dire… Cependant, l’autrice prépare surtout ici l’amorce d’un nouveau pan de l’histoire, d’une nouvelle menace et d’une nouvelle dynamique familiale. Elle en montre peu, ce sera donc dans le prochain tome que cela se jouera.

Grand classique du shojo manga lycéen, la romance vampirique a longtemps été à la mode chez nous et Chocolate Vampire est encore l’un de ses représentants actuellement. Les fans de l’autrice prendront plaisir à ses histoires romantiques où les garçons sont taquins et les filles un peu passives. Ici, l’héroïne se découvre du répondant et l’action réveille un peu l’histoire. Le décor fantastique est certes léger mais l’autrice sait bien l’exploiter, ce qui donne une histoire pleine d’allant, à défaut d’être dense et creusée. Un bon titre pour se détendre et frissonner un peu en compagnie de gentils vampires en mode Idols du lycée ^^

Tome 10

Voilà une nouvelle saison qui commence dans Chocolate Vampire. Forte de son succès, l’autrice poursuit sa série avec de nouveaux enjeux, de nouveaux personnages et une nouvelle dynamique dans la continuité du début, c’est-à-dire avec une romance matinée d’action et de sang ! On apprécie.

Pour ceux ayant aimé la série jusque là, vous ne pouvez qu’apprécier cette suite puisqu’on y retrouve les mêmes ingrédients avec des personnages ayant mûri en plus et étant confrontés à une nouvelle menace. Kyoko Kumagai recentre son histoire sur l’école où ils vont tous et les problèmes de gestion du sang au sein de la famille Kagarizuki pour relancer son histoire. Classique mais efficace.

Nous alternons ainsi entre nouvelle année scolaire, nouvel élève au sang qui a une odeur puissante, nouveau professeur étrange avec la tête dans la lune mais une belle maîtrise des armes à feu, et nos héros pris dans un triangle sanguinolent où Chiyo accepte de donner du sang et à Setsu et à Rin, ce qui met un peu tout le monde en danger.

J’ai apprécié de voir les héros gagner en maturité et arrêter de jouer au chat et à la souris, maintenant qu’ils sont bien en couple. C’est un changement de dynamique appréciable qui oblige l’autrice à placer son humour différemment, sans qu’on perde celui-ci. J’ai aimé les nombreuses scènes d’action qui émaillent le tome avec un nouveau danger qui les menaces : des vampires présents dans l’école mais manipulés par de grandes familles extérieures pour attaquer les Kagarizuki, ce qui oblige Chiyo à être encore plus sur le qui-vive. J’ai aimé voir Setsu s’impliquer avec elle dans la garde pour l’épaule et Chiyo consciente de la faiblesse de celui-ci à cause du sang qu’elle ne lui donne plus dans les mêmes proportions, vu qu’il faut partager.

Ce tome est avant tout une introduction à la nouvelle partie de l’histoire voulue par l’autrice, mais une introduction de qualité pour qui aime la série et les histoires de vampire avec une pointe de romance. On retrouve les héros qu’on aime mais avec un peu de maturité gagné grâce aux expériences précédentes. On retrouve de nouveaux personnages mystérieux et une nouvelle menace est introduite pour dynamiser l’ensemble. C’est plutôt bien fait.

Tome 11

Même si cela reste assez moyen et basique, très classique dans son genre, on ne peut pas dire que Kyoko Kumagai ne sait pas raconter une histoire. Elle nous propose ici une suite pleine d’action où l’intrigue se voit relancée autour des questions de sang et où la romance prend une nouvelle tournure.

Les fans de vampire et d’histoires d’académie ne seront pas déçus par les propositions de la mangaka. Celle-ci allie à merveille les deux pour qui aime ce type d’histoire. Certes, on retrouve de nombreux clichés qu genre, mais ils s’enchaînent assez bien dans une histoire dynamique et pleine de rebondissements.

Ainsi l’autrice s’attarde-t-elle particulièrement sur les questions liées au sang des vampires. Elle décortique avec nous son univers, allant de ceux manipulant les vampires à travers leur sang, aux vampires faibles face à cette soif, en passant par les pactes qu’ils sont obligés de passer. D’habitude, dans ce type de série, on se place du côté des humains, avec Kyoko Kumagai, on est du côté des vampires et ça change.

Cela permet en plus au lecteur de s’attacher un peu plus à la famille Kagarizuki, non seulement à Rin qui souffre de sa condition mais aussi à ses frères qui font tout pour l’aider. C’est touchant. J’ai assez aimé voir avec Rin la figure du vampire qui ne veut plus de cette condition, et j’ai aimé que la réponse à son besoin ne soit pas si simple. C’est plus complexe qu’un simple humain qui pourrait l’approvisionner et c’est chouette de voir l’autrice y mêler un peu de science avec la proposition de l’aîné.

Cependant, on en revient quand même à des classiques du genre : le pacte entre Setsu et Chiyo qui est renouvelé et un nouveau conflit entre vampires avec quelqu’un qui manipule ses congénères dans l’ombre. C’est un peu le même schéma que dans l’arc précédent, avec à nouveau le sang de Chiyo et ses « frères-soeurs » au coeur de tout ça. C’est répétitif mais cela offre aussi de belles scènes d’action et je ne vais pas pleurer là-dessus, bien au contraire. On sent que l’autrice fait vraiment des efforts pour nous proposer quelque chose de vif et percutant, visuellement sympa avec la manifestation des pouvoirs des 4 frères. Le seul défaut là-dedans c’est sa manie à leur faire des hanches hyper larges pour leur corpulence, on dirait qu’ils s’empattent au fil des pages ^^!

Sympathique série de vampires vivant au sein d’une académie, Chocolate Vampire ne révolutionnera pas le genre et pourtant il propose de petites évolutions sympathiques comme une vision de vampires avec plus de failles qu’habituellement, ça change et c’est agréable. Ainsi entre doux moments romantiques, belle chaleur familiale et combats tranchants, chaque lecture réveille bien l’amateur !

Tome 12

Mélange d’action et de romance toujours aussi sympathique, la série entre vraiment dans une nouvelle phase avec ces attaques au sein même de l’Académie où des vampires se retrouvent manipulés, une tension et un développement intéressant.

J’ai aimé suivre l’avancée de l’intrigue dans ce tome où Kyoko Kumagai à un rythme constant fait avancer celle-ci entre combats et doux moments. L’équilibre entre les deux est très bien trouvé pour ce type de série et seul le désir un peu trop enfantin de l’autrice vient choquer et surprendre parfois vu ce qu’il se passe.

Avec le couple principal qui arrête de se chamailler et combat désormais ensemble, faisant front à deux, la série devient plus sérieuse et perd de son côté agaçant et répétitif d’autrefois. Les scènes d’action sont toujours aussi sympathiques à lire malgré quelques problèmes de proportion dans le dessin de la mangaka. On aime voir nos héros sur le qui-vive, réagir rapidement, partir en chasse, utiliser leurs pouvoirs ou capacités hors normes, mais aussi faire fonctionner leur cerveau.

C’est Rin, dans la famille Kagarizuki, qui est définitivement mis en avant dans cet arc, un personnage classique mais une figure intéressante avec ce rejet qu’il fait de sa nature. Je regrette juste le look bien trop androgyne et l’air pleurnichard que lui a donné l’autrice, comme si on ne pouvait pas être fragile sans être faible… A ses côtés, une autre figure monte, sortie un peu d’on ne sait où, il était donc prévisible qu’on lui verrait attribuer un rôle dans tout ça et ça n’a pas manqué !

Bien que moins présente, la romance est toujours là, à côté, et offre de petits moments tout tendre entre les héros qui ont chacun accepté la nature de leurs sentiments et celles de l’autre, ce qui apaise les choses et rend leurs rencontres encore plus mignonnes à suivre, maintenant qu’il n’y a plus de problème de consentement. Les petits bonus autour d’eux m’ont bien fait rire pour le coup. Et pour une série qui se veut un divertissement léger, c’est bienvenu.

Toujours efficace et divertissant, Chocolate Vampire avance dans son intrigue et propose la rencontre de nouveaux ennemis, nouvelles créatures, au milieu d’une romance apaisée et de combats vivifiants à suivre. Un mélange qui séduira les amateurs malgré des dessins trop enfantins et une intrigue un peu légère et prévisible, car c’est aussi sympathique et amusant.

Tome 13

Voici venu l’heure de votre dose d’action à la sauce vampire sucrée et chocolatée. Avec un scénario toujours aussi léger, Kyoko Kumagai offre cependant action et combats rythmés qui parviennent à nous faire passer un joli moment.

Dans le monde des shojo manga pour jeune ado, malgré les moments touchy de la série sur la question du consentement que l’autrice essaie de résoudre maladroitement, il est plaisant quand même de retrouver une série avec une écriture de l’action aussi bien maîtrisée. Car il faut avouer que si on laisse la romance culcul des héros de côté, on peut prendre plaisir à suivre les affrontements entre vampires et autres créatures amatrices de sang qui peuplent le titre.

Dans ce tome, on a d’ailleurs affaire à un nouveau type de créatures bien connues des amateurs de fantastique : les Dhampirs, mélange de vampire et d’humain, pouvant manipuler le sang en étant humain en apparence. L’un d’eux passe à l’action et vient semer la zizanie dénonçant par là-même ce que font certaines familles de vampires en élevant les humains comme du bétail pour leur propre consommation. Cela donne lieu à une série de combats plutôt bien menés, vifs, rapides et efficaces où les coups pleuvent. J’ai aimé ce déchaînement brutal et ce passage à l’action après bien des incidents qui restaient un peu lettres mortes depuis quelques tomes. Enfin on a des réponses !

L’ambiance oscille cependant entre noirceur et écriture un peu légère car on sent bien que l’autrice s’adresse à un jeune public et n’ose pas aller trop loin. Elle doit donc jongler entre les deux. Pour cela, elle joue également sur l’émotion procurée par l’enlèvement d’un membre de la famille Kagarizuki, le plus faible : Rin, ainsi que sur la relation entre Setsu et Chiyo, qui s’approfondit de plus en plus et avec leurs liens plus étroits la peur de perdre l’autre grandit, ce qui ajoute en dramaturgie. Bien sûr, ça reste un peu léger, les dialogues sont assez pauvres, les ressorts émotionnels faciles, l’autrice ne creuse pas trop, mais ça suffit pour rendre la lecture mignonne et plaisante, avec quelques twists bienvenue.

Ainsi, j’ai aimé suivre ce combat entre Setsu et Suwa. C’était vif, entraînant, plein de jolis mouvements avec une mise en scène qui rappelle certains classiques du genre avec des inspirations aussi bien manga que ciné. On croirait voir Mercutio et Roméo s’affronter parfois et Suwa a des allures de personnages de Clamp avec son manteau et son sceptre. Les frères de Setsu et leur professeur-allié sont peut-être un peu trop en retrait comme d’habitude, mais j’ai apprécié qu’on nous montre un peu plus Rin, en revanche, et qu’il ait l’air redoutable. Ce serait juste bien que l’autrice se rappelle qu’il n’y a pas que Setsu qui sait se battre dans la famille et que Chiyo ne devrait pas être à chaque fois l’objet de toutes les convoitises. Ça changerait.

Série divertissante, Chocolate Vampire continue de bien répondre aux attentes du jeune public qu’elle cible avec un mélange de romance, de sentiments, d’action et de drame assez bien équilibré. Ici, c’est l’action qui prédomine et c’est très bien écrit dans un beau ballet sanglant et cinglant, mais l’émotion n’est jamais bien loin et on apprécie aussi bien l’évolution de Rin, les révélations de Suwa sur les vampires que les liens entre Chiyo et Setsu et leur nouvelle manifestation. C’est aussi doux et croustillant qu’une bonne plaque de chocolat !

Tome 14

Nouvelle phase dans la série après les menaces à répétition sur la famille, place à l’évolution de l’héroïne, qu’on découvre encore autre que ce qu’on croyait.

Décidément ce mélange de romance et fantastique est des plus addictifs et ce malgré les nombreux défauts qui émaillent la série comme la représentation de la femme, du couple, la différence d’âge ou les clichés sur les vampires. Mais Kyoko Kumagai sait mener sa barque et rendre son récit prenant, entre amourette trognonne, révélation sur l’héroïne et nouveau danger.

Il n’y a pas à dire, c’est une lecture rythmée qui se balance bien et où les différents aspects sont bien équilibrés les uns avec les autres. Même si la mise en scène de la différence d’âge des héros me dérange, la mécanique qui régit l’évolution de leur relation fonctionne sur moi. J’aime les voir devenir plus entreprenant au fut et à mesure que les hormones se réveillent chez eux, mais en même temps, je m’amuse des rebuffades de Chiyo envers Setsu. C’est drôle car c’est toujours quand il attend plus que ça ne vient pas. Leur duo fonctionne très bien aussi bien dans le privé qu’au boulot, et boulot il y aura.

Car la nouveauté de ce tome, et elle est conséquente, c’est la nature cachée de Chiyo. J’avoue que pour moi, elle sort de nulle part, et si elle promet une action encore plus vive, plus violente et plus sombre, ça sort un peu trop du chapeau. Cependant, les promesses quant à la maîtrise de ce nouveau don et les complications qu’il va occasionner avec les groupes ennemis sont prometteur. De plus, on sent l’héroïne vraiment heureuse du rapprochement que cela peut lui procurer avec Setsu, car elle voit un nouveau pan s’ouvrir à elle. C’est donc charmant et prenant à la fois. Reste que c’est un peu beaucoup déjà vu mais cela a le mérite de réveiller et d’accélérer l’histoire peut-être pour l’ultime arc vu qu’il ne reste ensuite plus que 4 tomes. Affaire à suivre.

Tome éloquent et représentatif de la série, il fait évoluer encore celle-ci à l’aube de sa fin, avec une héroïne qui découvre sa vraie nature et de nouveaux pouvoirs propres à la rapprocher de son amoureux même si des complications pointent le bout de leur nez. C’est addictif et efficace même si ça ne réinvente pas l’eau chaude et que la vision du vampire et de sa fascination sur le sexe opposé a quelque chose de très passéiste, à l’image de cette femme soumise et émoustillée. Mais au moins, l’aventure est belle et bien au rendez-vous.

Tome 15

Amateur d’action et de règlement de compte, à l’approche de la fin, Kyoko Kumagai s’en donne à coeur joie et on en prend plein les mirettes !

Tandis que ça série dure depuis 15 tomes et que l’autrice elle-même fête ses 15 ans de carrière au Japon à la même époque, elle décide de nous offrir ici un condensé d’action à la mode shojo gothique à savoir un grand coup d’éclat parmi les vampires.

Pour qui aimerait une histoire fouillée, solide, bien travaillée, il vaut mieux passer car on enchaîne quand même les scènes improbables et les choix hasardeux de la part des personnages… Mais pour qui veut juste de l’action débridée et des scènes classes, c’est un régal d’action à tout va !

Invités par leurs ennemis, nos héros et leur famille se jettent dans la gueule du loup. Qu’importe, c’était ce qu’ils souhaitaient pour mettre un terme à tout ça. Du coup ils s’en donnent à coeur joie et on en prend plein les mirettes, l’autrice envoyant du lourd avec des héros qui prennent vite part à l’action et se lancent dans la mêlée. On peut bien sûr se demander leur intérêt à foncer ainsi tête baissée dans un piège en étant pas des mieux préparés en plus. Mais ici, notre cerveau est plutôt en pause pour profiter des nouveaux pouvoirs de Chiyo et de son superbe duo avec Setsu. Il faut dire que la mangaka nous régale par sa mise en scène, les armes et tenues choisies pour ses héros, ainsi que les situations dangereuses voire explosives où elle les plonge. C’est très joliment gothique et résolument violent.

J’ai donc pris plaisir dans ce tome à ne plus voir Chiyo chercher à fuir mais plutôt à tout assumer : sentiment, pacte, couple, pouvoir, ascendance. C’était très chouette de la voir se battre en duo avec Setsu avec ses nouvelles capacités. Elle était la classe incarnée. J’ai aimé trouver également Toka à ses côtés et recevoir les piques et sarcasmes de ce dernier. Ça ajoutait une dimension un peu plus légère à ce qui allait se produire. Car le reste est assez sombre avec sa marchandisation du corps des humains et dhampire, sa manipulation des foules ou ses familles dysfonctionnelles. L’autrice ne fait pas dans la dentelle. La question est juste : dans quel but final ? Heureusement il ne nous reste pas longtemps à attendre pour savoir : plus que 3 tomes !

Shojo d’action, Chocolate Vampire tient toutes ses promesses ici dans un tome condensé de violence mis en scène très joliment par le trait classe et léger de son autrice. Il ne faut pas chercher une histoire profonde et juste profiter des combats devant nous si joliment orchestrés et de ces personnages qui désormais assument leur noirceur et leurs désirs. En espérant juste avoir dans quelques tomes un final qui est du sens et n’ait pas trop de trous dans la raquette ^^!

Tome 16

Shojo d’aventure vampirique tout venant certes, mais shojo d’aventure vampirique parfaitement calibré. Les amateurs d’action, de romance dramatique, de petites scènes légèrement épicées et de grandes déclarations seront conquis ici.

A défaut d’avoir de la profondeur et de l’originalité, Kyoko Kumagai sait répondre aux attentes de ses lecteurs. Il faut dire que les lecteurs du Sho-Comi, magazine de prépublication japonais de la série, aiment les histoires gentiment sexy et coquines comme celle-ci et celles de son autrice fan Go Ikeyamada. Ce ne sont pas des modèles d’émancipation de la femme ou d’histoire d’amour recherchées mais elles ont toujours une belle efficacité pour émoustiller les jeunes coeurs candides.

Dans ce tome, on est donc servis. Avec un Setsu gravement blessé, Chiyo et ses étranges pouvoirs de Dhampire encore forts mal connus sont les seuls à pouvoir le sauver. Alors tandis que tout le monde se bat, ce qu’on ne voit guère (snif), place à une intense scène de sauvetage aux allures dramatico-sexy, qui va prendre les 3/4 du volume. Les amateurs du genre vont se régaler, ça se veut poignant, dramatique, affriolant aussi et chaud comme la braise, pour un public adolescent, bien sûr ! L’autrice sait y faire dans sa mise en scène et son suspense. Les héros y dévoilent l’intensité de leurs sentiments, tout comme Chiyo y révèle la profondeur et la nouveauté de ses pouvoirs, dans une belle métaphore « soft » d’une relation charnelle non consommée mais bien près de l’être.

Le point à retenir pour la mythologie de l’histoire, c’est ce double pacte passé des plus intéressants qui, en reprenant des codes du shonen, va permettre à Setsu de se dépasser et de se transcender, allant bien plus loin que ce dont il était capable avant. On est à fond dans le nekketsu sauf que la motivation, ce n’est pas le dépasser de soi pour le sport et le don de soi, mais la puissance de l’amour et des sentiments xD Du nekketsu à la sauce shojo romantique en quelque sorte ! L’autrice se fait plaisir dans une mise en scène gothico-romantique très XIXe siècle avec sa longue scène en haut d’une tour, loin isolés de tous, mais la réalité les rattrape bien vite.

Le tome se conclut donc par une sorte de retour au point de départ avec affrontement de chaque camp. Le bonus : les pouvoirs de Setsu et Chiyo sont désormais plus conséquents pour équilibrer les choses, mais rien n’est fait, tout est à faire et il reste encore 2 tomes pour cela. Ça promet un tome 17 riche de combats et peut-être de nouvelles révélations comme on vient d’en avoir sur la source de la cheffe des Sumeragi, mais je ne doute pas que l’autrice saura à nouveau nous passionner pour cela, avec intensité, romance et même touche d’humour, comme elle sait le faire.

Alors que la conclusion est au bout du chemin, Kyoko Kumagai s’offre ici une pause romantique dramatique pour mieux métamorphoser ses héros et nous offrir sa propre interprétation des moments de transcendance des shonens mais sous le coup du pouvoir de l’amour. C’est classique, divertissant et ça se veut intensément romantique pour les amateurs du genre. C’est un peu trop calibré et lisse pour moi mais ça fait parfaitement le job.

(Merci à Sanctuary et Soleil pour ces lectures)

©2017 Kyoko Kumagai / © 2020 Editions Soleil

11 commentaires sur “Chocolate Vampire de Kyoko Kumagai

    1. Je peux comprendre parce que je ne sais pas si je l’aurais essayé de moi-même autrement qu’avec l’aide de Sanctuary ^^
      C’est un site où des chroniqueurs écrivent des avis sur les mangas, BD, comics, films… et j’ai été recrutée avec d’autres pour la partie manga 😉

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      1. Ah d’accord !
        Mais du coup, c’est un genre de SP ? ça fonctionne comment ? ils t’envoient les manga en échange de chroniques ? Car tu imagines bien que ça m’intéresse ^^

        Aimé par 2 personnes

      2. Oui, c’est ça, c’est un genre de SP. En fait, on peut choisir des titres parmi une sélection puis on nous les envoie. Quand on les a tous chroniqués, on peut à nouveau en demander d’autres. Par contre, il y a un exemplaire de chaque et c’est premier arrivé, premier servi ^^
        Je comprends ton intérêt 😉

        Aimé par 2 personnes

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