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Scarlet Soul de Kira Yukishiro

Titre : Scarlet Soul

Auteur : Kira Yukishiro

Éditeur vf : H2T

Années de parution vf : Depuis 2018

Nombre de tomes : 3 (en cours)

Histoire : Dans le royaume de Nohmur, les humains vivent en paix depuis que les exorcistes ont repoussé les démons et scellé le passage menant à Ruhmon, le monde des démons. Deux sœurs, Lys et Rin, sont les héritières de l’illustre famille Shirano, le clan le plus puissant parmi les exorcistes chargés de veiller sur la barrière et de maintenir l’équilibre entre les deux monde grâce à l’épée des 100 âmes : Hitaken. Jusqu’au jour où l’épée sacrée semble réagir à un phénomène inconnu. On rapporte alors que des massacres ont lieu dans les villages voisins.

Mon avis :

Tome 1

Scarlet Soul est ce qu’on appelle un global manga, une bande dessinée européenne, ici italienne, qui s’inspire fortement de l’univers et des codes des mangas. Ici, si on ne m’avait pas dit que Kira Yukishiro était italienne, je n’y aurais vu que du feu, tant on a l’impression de se retrouver dans un de ces shojos d’aventure fantasy des années 1990, un peu à la Clamp.

Comme ces dernières, l’autrice a décidé de nous embarquer dans un univers de magie et trahisons, un peu à la Magic Knight Rayearth. Dans le royaume de Nohmur, les humains vivent en paix depuis que les exorcistes ont repoussé les démons et scellé le passage menant à Ruhmon, le monde des démons. Deux sœurs, Lys et Rin, sont les héritières de l’illustre famille Shirano, le clan le plus puissant parmi les exorcistes chargés de veiller sur la barrière et de maintenir l’équilibre entre les deux monde grâce à l’épée des 100 âmes : Hitaken. Jusqu’au jour où l’épée sacrée semble réagir à un phénomène inconnu. On rapporte alors que des massacres ont lieu dans les villages voisins.

Les bases de l’histoire étaient tout à fait dans le calibre de ce que j’aime dans ce genre de récit. Le problème, c’est qu’on se retrouve au fil des pages dans une aventure extrêmement classique où l’on retrouve tous les poncifs du genre. Et quand, comme moi, on a lu les shojos d’aventure publiés autrefois, on a juste l’impression d’en avoir une pâle copie ici. C’est fort dommage. Je l’aurais lu avant, sans tous ces bagages, je n’aurais peut-être pas eu le même ressenti lors de ma lecture.

Ce n’est pas le seul point qui m’a dérangée. J’ai aussi eu beaucoup de mal avec la lourdeur de l’humour de l’autrice qui a le chic de placer des blagues aux pires moments en prime. Cela donne des cases assez lourdes à lire où l’on sent la scénariste partir dans tous les sens. Les dessins ne sont d’ailleurs pas à leur meilleur niveau dans ces moments-là. Ce fut vraiment un aspect problématique pour moi.

Pour en revenir à la narration des planches, j’ai trouvé celle-ci trop foisonnante. Les pages sont très chargées, ce qui leur lecture pas toujours très agréable. Le dessin est également tellement détaillé et plein de fioritures que ça alourdit encore les planches. Rien de grave mais moi ça m’a un peu sortie de l’histoire.

Pourtant, celle-ci avait tout pour me plaire. Deux soeurs orphelines dont l’une est une grande prêtresse adulée et l’autre le vilain petit canard de la famille qui en plus s’est liée avec un démon. C’est classique mais le ressort me plait. Ajoutez à ça que la plus jeune se voit obliger de prendre la relève de sa soeur dans une situation de crise alors qu’elle ne maitrise pas ses pouvoirs et vous avez une aventure qui vous embarque vers de nouveaux horizons. L’acolyte de l’héroïne est bien sûr un beau gosse mystérieux mais son naturel calme et doux change un peu. Ça m’agace juste qu’il soit comme par hasard amoureux de Rin et qu’il le refoule. Je trouve ce cliché nul et trop vu. Leur duo est pourtant intéressant et dynamique, porteur de pas mal d’espoirs. Ils se lancent donc dans une quête pour 1/ retrouver la soeur de Rin et 2/ protéger les sanctuaires de part le royaume pour empêcher le retour des démons. Nous n’en sommes pour le moment qu’aux tout débuts de ce côté-là puisqu’il a fallu du temps à l’autrice pour poser son décor et ses personnages mais c’était nécessaire et ça, elle l’a plutôt bien géré.

Les dessins, quand elle ne part pas dans un délire humoristique, sont assez jolis. S’ils étaient un peu plus épurés, je pense que j’aimerais beaucoup, mais là il y a trop de détails pour moi dans chaque planche et je trouve que ça perd le regard du lecteur. C’est dommage parce que j’aime l’ambiance coréenne traditionnelle qui s’en dégage. Je trouve les décors enivrants et les costumes ravissants. Les visages des personnages sont doux, fins et très expressifs. Il y a vraiment un petit côté Clamp des débuts qui me plaît vraiment.

Ainsi n’eut été son manque d’originalité, son humour mal intégré, ses pages trop chargées et quelques autres défauts mineurs, j’aurais pu parler de coup de coeur pour ce titre comme ce fut le cas pour ceux de ses aînés, je pense aux Clamp et à Yona Princesse de l’Aube. Ici, j’ai plutôt un titre prometteur mais qui doit encore faire ses preuves pour me convaincre. Je le suivrai toutefois sans déplaisir, notamment parce que l’univers magique me plait.

Tome 2

J’avais déjà trouvé le premier tome assez sympa, il y a quelques mois, comblant une partie de mes manques de shojo d’aventure sur fond de Fantasy comme à l’époque de Fushigi Yugi de Yuu Watase, le deuxième tome confirme cela et m’a fait vivre un très bon moment.

J’ai à nouveau énormément ressenti l’influence de Yuu Watase dans les écrits et surtout les dessins de l’autrice, mais également d’Arina Tanemura cette fois, autrice de Full Moon, Princesse Sakura, etc. On a ainsi droit à énormément de scènes romantiques, peut-être un peu trop cul cul, je le reconnais, mais parfaites pour faire palpiter mon coeur de fleur bleue. Celle-ci sont mise en scène avec beaucoup d’effets qu’on retrouvait dans les shojos des années 90 – début 2000. J’avoue que c’est un style un peu chargé mais qui me plaît.

Dans ce tome, l’aventure se poursuit. L’héroïne va à la rencontre de ses sentiments mais surtout de son destin. L’autrice alterne ainsi entre action-danger et instrospection-révélations sur les sentiments et le passé des personnages. Cela confère un très bon rythme au tome qui se lit vraiment d’une traite et qui nous laisse assez frustré de ne pas avoir la suite sous la main. Je crois que le tome 3 est prévu pour le début de l’année prochaine au passage.

Côté intrigue, l’héroïne se lie un peu plus à son artéfact. Elle rencontre d’autres gardiens, certains qu’elle connaissait, d’autres qu’elle découvre. Elle part d’ailleurs à la rencontre de l’un d’eux ce qui lui offre un joli épisode où elle se retrouve en danger. Elle en apprend également un peu plus sur sa soeur. Bref, on ne s’ennuie pas et si le texte est fort classique et utilise des codes archi connus, cela est très bien mené et plaira assurément à des lecteurs avides d’aventures au féminin.

Je suis plus circonspecte en ce qui concerne les caractères des personnages. J’ai du mal avec le mélodrame qui pointe sans arrêt entre le duo principal. Leur indécision a tendance à m’agacer, de même que leur absence d’honnêteté l’un envers l’autre, mais c’est un schéma classique ici, je le sais, je fais donc avec.

Scarlet Soul poursuit donc de me charmer avec son ambiance un peu surannée rappelant les shojos d’aventures avec lesquels j’ai découvert ce genre à la fin des années 90. C’est classique mais fort sympathique. L’histoire est bien menée, l’aventure est au rendez-vous et les personnages savent se montrer attachant. Une bonne surprise qui se confirme.

Tome 3

Deux ans plus tard, voici le retour de ce global manga d’une autrice italienne à l’histoire si bien inspirée par les shojos d’aventure tels que Fushigi Yugi et Yona, et aux dessins rappelant beaucoup ceux d’Arina Tanemura. Pour ce tome signant son grand retour, place aux révélations sur le passé et nos héros, une dynamique toujours efficace de pour resserrer des liens et faire fondre les lecteurs.

J’avoue que cela n’a pas été simple de replonger dans ce récit dans les premières pages. Heureusement qu’il y avait un résumé pour nous y aider puis des passages que l’autrice a elle-même glissé pour cela dans l’histoire. J’ai ainsi pu raccrocher aux wagons sans tout relire. Ouf.

L’histoire se veut toujours aussi classique. Elle redémarre timidement ici avec parfois une narration encore un peu hachée et un humour incongru, mais elle reste diablement sympathique grâce à une jolie mythologie et des personnages naïfs, remplis d’idéaux, donc attachants, le tout porté par un dessin fin et fourmillant de beaux détails.

Nous reprenons donc où nous avons laissés Rin et Aghyr, à la recherche de Lys, soeur de la première, et allant à la rencontre des différents oracles. Cette fois, c’est celui du vent qu’ils trouvent après quelques difficultés et il va leur faire de sacrées révélations. Pour tout lecteur de fantasy aguerri, cela semblera diablement classique et évident, mais si on a gardé son âme d’enfant et qu’on aime les récits de high fantasy, c’est plus plaisir de plonger dans cet univers manichéen où deux anciens amis dont l’un ayant cédé aux appels du mal se battent et transforment le monde, puis de découvrir des centaines d’années plus tard, leurs descendants en proie aux mêmes troubles avec des dirigeants fourbes.

J’ai beaucoup aimé les révélations faites sur les origines et dynamiques de l’univers. J’ai apprécié de découvrir qui se cachaient vraiment derrière les antagonistes s’opposant à Rin et Aghyr et leurs liens avec eux. La longue séquence où l’on retourne dans le passé de chacun est très bien faite et apporte vraiment plus de profondeur et de compréhension envers les personnages. On sent clairement de nouveaux liens s’établir encore entre eux après toutes ces années.

D’ailleurs les scènes se voulant romantiques sont douces et poignantes. On sent peu à peu les deux amis de toujours basculer vers des sentiments plus doux basés sur la confiance et la compréhension réciproque. C’est touchant. Les dessins tout fins de l’autrice y ajoute encore une dimension romantique fort agréable sans en faire trop. Elle flirte avec les limites du sirupeux sont vraiment y tomber, du moins pour moi. On reste juste du bon côté mais on y reste.

Ainsi même si les avancées dans leur quête sont en soi minimes vu qu’ils ont peu bouger, les révélations, elles, sont importantes pour la suite de leurs aventures afin qu’ils sachent mieux dans quoi ils s’engagent, qui ils doivent affronter et ce que chacun a à mettre sur la table. J’espère juste maintenant ne pas devoir attendre encore 2 ans pour la suite, surtout que celle-ci s’annonce copieuse selon les dires de l’autrice !

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4 commentaires sur “Scarlet Soul de Kira Yukishiro

  1. en lisant le résumé je me suis dis pourquoi pas, mais à la lecture de ta chronique je suis pas sûr d’y trouver mon compte. Ceci dis j’ai pas lu énormément de shôjo du genre du coup je n’aurais sans doute pas le même ressenti. Ceci dit, à choisir je vais plutôt lire quelques classiques du genre 🙂

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    1. Lol c’est tout le problème, les éditeurs sont très forts pour nous donner envie dans leurs résumés ou autres et parfois, on tombe sur tout autre chose à la lecture ^^!
      Disons que si je devais choisir, je préfèrerais relire les classiques ou bien que l’autrice propose quelque chose de plus personnel et original 🙂

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