Livres - Fantasy / Fantastique

Le Chant des Cavalières de Jeanne Mariem Corrèze

Titre : Le Chant des Cavalières

Auteur : Jeanne Mariem Corrèze

Editeur vf : Les Moutons Électriques

Année de parution : 2020

Nombre de pages : 320

Histoire : Un royaume divisé, instable, des forces luttant pour le pouvoir. Un Ordre de femmes chevauchant des dragons. Des matriarches, des cavalières, des écuyères et, parmi elles, Sophie, qui attend. Le premier sang, le premier vol ; son amante, son moment ; des réponses à ses questions. Pour trouver sa place, elle devra louvoyer entre les intrigues de la cour et de son Ordre, affronter ses peurs et ses doutes, choisir son propre destin, devenir qui elle est vraiment.

Mon avis :

Comme les Chevaliers du Tintamarre dont je parlais le mois dernier, Le chant des cavalières est un premier roman qu’un éditeur français a décidé de mettre en avant pour Les pépites de l’imaginaire 2020. Si le premier jouait la carte de l’originalité avec des anti-héros plein de gouaille, ici l’autrice est plutôt partie sur une classique histoire de dragons et de politique.

Je découvre Jeanne Mariem Corrèze avec ce roman comme beaucoup d’entre vous. Son titre et surtout sa couverture ont de suite attiré mon regard. J’en aime beaucoup la composition mettant en avant la relation entre le dragon à plumes et sa cavalière, ça donnait de suite le ton et mes espérances étaient grandes. Dans un premier temps, j’ai trouvé la plume de l’autrice très agréable, simple et fouillée à la fois, permettant de rentrer facilement dans l’histoire et l’univers proposé, ce qui n’est pas toujours le cas chez ses collègues. Ici cette simplicité servait vraiment le propos et donnait l’impression d’une fantasy classique, peut-être même déjà vue, mais agréable à retrouver.

On y découvre un royaume divisé et donc instable où plusieurs forces luttent pour le pouvoir, les uns pour retrouver un ordre ancien, les autres pour briser tout cela et proposer une nouvelle forme de gouvernance. Un ordre de femmes et de femmes uniquement chevauchent des dragons. Elles sont matriarches, cavalières ou écuyères mais surtout force de dissuasion et de frappe de leur pays. Parmi elles, l’une des matriarches décède lors d’une attaque et précipite un enchaînement d’événements qui va bouleverser leur monde. Celle qui se retrouve aux premières loges sans avoir rien demandé est la jeune Sophie, choisie comme apprentie de sa remplaçante alors que celle-ci ne le désirait pas. La voici à devoir louvoyer entre les intrigues de la cour et de son ordre, à affronter ses peurs et ses doutes pour pouvoir espérer choisir elle-même son destin.

Sur le papier le titre avait donc tout pour m’intéresser. L’univers déployé par l’autrice était prometteur avec un mélange entre politique du royaume et politique interne de l’ordre des cavalières, plus une touche de dépaysement avec les dragons et une touche féminine avec celles-ci comme seuls personnages de l’histoire ou presque. Le problème, c’est que la mise en place de l’intrigue ne fut malheureusement pas à la hauteur de mes espérances… Je n’ai rien contre les histoires classiques, ça j’aime. Mais ici, en plus d’être classique, je trouve l’histoire mal écrite. On survole bien trop d’éléments et ça empêche de vraiment s’intéresser au récit et aux personnages.

En effet, la géopolitique, élément pourtant majeur de l’histoire, est présentée de manière floue. L’Histoire de ce pays l’est de même alors qu’elle semble très intéressante. On découvre le fonctionnement de l’Ordre au fil des chapitres mais ça reste bien souvent trop léger pour moi, ça manque de détails, ça aurait mérité plus de détails, notamment sur leur rôle de gardiennes, leurs reliques, les différentes places fortes avec leur matriarches. Je suis frustrée.

De la même façon, les personnages sont survolés. On ne voit que Sophie, Sophie, Sophie et celle-ci est tellement fade et manipulable que c’est difficile de s’attacher vraiment à elle. J’ai été bien plus fascinée par Éliane et sa relation avec le prince mais au final on ne la voit et l’entend que trop peu, du coup on ne comprend pas bien la révolution qu’elle souhaite mettre en place. Il en va de même pour Pèn, la meilleure amie de l’héroïne et Berhane son amante dont la relation aurait pu être bien plus forte et dramatique, que ce pis aller qu’on aperçoit même pas 10 pages au total… Beaucoup de promesses fort peu tenues. Il en va de même pour Acquilon, l’ancienne matriarche tellement charismatique, qui plouf disparait comme ça en plein milieu sans avoir eu un rôle aussi important qu’on veut bien lui prêter… L’écriture des personnages est vraiment décevante, du moins la déception est à la hauteur des espoirs qu’ils avaient suscité.

En parlant d’espoir, j’en avais beaucoup pour l’histoire. Ça me plaisait de suivre une héroïne dont l’ascension reposait entre autre sur l’évolution physiologique de son corps et celle de son esprit. Ça me plaisait de la voir gravir les échelons, se lier avec un dragon et avancer vers sa destinée. Classique mais toujours efficace avec moi. Mais au final, la narration n’avance que par à-coups rendant le récit de ses aventures fades et le pire c’est quand on réalise qu’elle n’a été qu’un pantin, on comprend alors le malaise qu’on ressentait pour cette histoire depuis le début. Je veux bien que ce ne soit pas facile de raconter tout ce que l’autrice aimerait en 320 pages mais au final j’ai l’impression qu’il ne s’est rien passé ou presque. Les rares moments qui auraient dû être marquants manquaient d’une touche d’épique propre à emballer notre coeur.

Je ressors donc un brin déçue de cette lecture que je sentais prometteuse au début grâce à la plume fort agréable de l’autrice. Plein d’éléments m’ont tentée dans son histoire mais la façon dont elle les a agencés, amenés, fait évoluer, ne m’a pas convaincue. Il y a encore trop de maladresses pour moi et cela donne un récit frustrant et incomplet, qui en plus appelle une suite sinon la frustration sera encore plus grande. J’attendais quelque chose de mieux ficelé.

Ma note : 13 / 20

10 commentaires sur “Le Chant des Cavalières de Jeanne Mariem Corrèze

  1. J’ai eu la chance de remporter ce livre lors d’un concours organisé par la maison d’édition. Je n’ai pas encore le temps de m’y plonger, mais ton avis m’effraie un peu, alors que mes attentes sont très grandes. Et oui, une histoire féministe avec des dragons ? Je signe tout de suite ^^ !
    Enfin, on verra bien ;). Peut-être aimerais-je davantage cette pépite que Les Chevaliers du Tintamarre dont la narration m’a déplu ? 🙂

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