Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Jagaaan de Muneyuki Kaneshiro et Kensuke Nishida

Titre : Jagaaan

Auteurs : Muneyuki Kaneshiro (scénario) et Kensuke Nishida (dessin)

Editeur vf : Kazé (seinen)

Année de parution vf : Depuis 2019

Nombre de tomes vf : 7 (en cours)

Histoire : Shintarô Jagasaki travaille comme agent dans un petit poste de police. Il vit avec sa petite amie, s’imagine déjà marié et père de famille… mais cette perspective d’avenir ne le réjouit pas particulièrement. Un jour, il tombe nez à nez avec un mutant chaotique et dévastateur ! C’est alors que la main droite de Shintarô se métamorphose… Au beau milieu de la destruction et du désespoir, un nouveau héros au côté sombre vient de se révéler !

Mon avis :

Tome 1

L’an dernier lors de sa sortie, je n’avais pas forcément accroché au premier chapitre offert gratuitement pour tester le manga, mais puisqu’il figurait parmi les titres offert par Kazé pendant le mois d’avril et que le scénario avait quelque chose de fantastique, je me suis dit pourquoi. Je n’aurais pas dû… Il n’était clairement pas pour moi

L’histoire de base est pourtant séduisante. On suit un petit agent de police à la vie soporifique, qui n’est pas reconnu dans son boulot et s’ennuie. Un brin mal sans sa peau, il imagine ce que serait sa vie s’il pouvait tuer tous ceux qui l’agacent. Sauf qu’un jour, lors d’une patrouille il va croiser la route d’un détraqué qui va perdre forme humaine et pour mettre fin aux carnage, il va lui aussi sacrifier une part de son humanité.

Franchement le scénario me plaisait vraiment. Il promettait une critique sociale qui aurait pu se révéler intéressante avec une touche de fantastique et de pouvoirs surhumains avec des corps qui se transforment, ça titillait ma curiosité. Malheureusement l’exécution elle, fut tout ce que je n’aime pas.

Malgré un début original, pêchu et percutant, très vite le mangaka se perd dans son concept totalement délirant. Au lieu d’un seinen fin, il propose quelque chose de décalé, gore, trash, horrifique et malsain qui donne même parfois la nausée. Je sais que c’est volontairement provocant dans le fond et la forme mais ce n’est pas du tout passé chez moi. J’ai complètement bloqué sur le dessin, trop de grimaces moches qui n’apportent rien. C’est excessif. De la même façon, il y a trop de fan service, les femmes sont très mal représentées au point que ça en devient vite dérangeant. En plus, comme par hasard, il leur attribut des traits de caractère bien misogyne : l’hystérie, la volonté de reconnaissance extrême. Certains y verront une critique juste de la société, moi j’y vois un sale regard biaisé sur les femmes et j’ai détesté !

Pourtant, tout n’est pas à jeter. Graphiquement, j’ai beaucoup aimé la variété dans la déformation des corps des victimes. J’ai aussi trouvé original que l’histoire démarre sur une version moderne de la pluie de sauterelles/grenouilles des dix plaies d’Égypte avec des grenouilles qui parasitent les être humains et les transforment en fonction de leur caractère et de ce qui leur pèse. J’ai aussi apprécié d’avoir un héros qui est un anti-héros, c’est toujours plus percutant qu’un jeune premier hyper gentil. En plus, ça permet avec lui de s’interroger sur ce qu’on doit faire quand on ne s’aime pas, quand on n’aime pas sa vie.

Mais au final, quand on referme le tome, on se demande un peu quel est le but de tout ça. Le héros tue tout le monde et ensuite ? Le titre est vraiment faible de ce côté-là et ça pèse sur la lecture parce qu’on sent aussi l’aspiration de l’auteur à faire un titre plus profond que ça sans y arriver.

Du coup, je n’ai pas aimé ma lecture. Ce n’est pas du tout une critique sociale, un titre fin et analytique, malgré ce que certains croient y voir. Et en même temps, ce n’est pas non plus tout à fait un bon titre de baston défouloir comme Valkyries Apocalypse, on est dans un mauvais entre deux bien trop vulgaire…

Tome 2

L’offre de Kazé englobant les trois premiers tomes, même si je n’ai pas aimé, j’ai continué pour voir si le titre avait vocation à s’améliorer ou à sombrer.

Je suis toujours aussi mal à l’aise pour lire ce titre trop gore et avec bien trop de violence gratuite. Il présente toujours une critique de la société très bas de gamme, vue et revue, mais sans la finesse de ses aînés. Cependant ce tome est mieux fichu que le précédent. Il développe l’intrigue générale et fait moins défouloir. On rencontre avec un nouveau métamorphosé lucide et son piaf : Chiharu et Naraku, qui va être un peu l’antagoniste du héros dans sa catégorie. Il y a aussi un potentiel infesté complètement barjo : Robahata, qui lui va être le méchant psychopathe. Du coup, tout ça prend de l’ampleur et ça c’est plutôt chouette. De la même, le héros développe son pouvoir, c’est donc moins statique et répétitif.

Par contre, gros bémol encore une fois sur le message que souhaite transmettre l’auteur. Y en a-t-il un à part le travail sur le héros, anti-héros en devenir, et sa « gentillesse » qui le pousse à jouer les justiciers ? Deuxième gros bémol concernant les « romances », entre le type voyeur/violeur et le fan service, c’est terriblement maladroit pour ne pas dire pire… Enfin je n’aime toujours pas les dessins, trop caricaturaux dans le mauvais sens du terme et voyeurs, ils me dérangent.

Malheureusement, ce deuxième tome ne me convainc pas plus que le premier même si scénaristiquement on sent que le mangaka cherche à densifier son récit, mais il y a trop de défauts dans la mise en oeuvre pour que j’adhère.

Tome 3

Dernier tome de l’offre, ouf ! Pourquoi je m’inflige ça ? Parce que j’ai toujours espoir qu’un titre s’améliore, même si je ne devrais peut-être pas ^^! Parce que décidément le titre n’est pas fait pour moiIl plaira à un certain public, j’en suis sûre, car il est dynamique, il évolue de tome en tome, il gagne des personnages donc son intrigue s’enrichit mais je trouve le fond vraiment trop dérangeant.

Un nouveau personnage arrive dans ce tome, Hakuto qui dévoile tout au grand public et décide d’organiser autour de lui un groupe de super-héros avec d’autres détraqués conscients comme lui, les HHH, tout un programme. En parallèle notre jeune voyeur/violeur fait un carnage, il me débecte. Le héros de l’histoire lui, ne sait pas trop où il en est, surtout que sa coéquipière Belle est maintenant au courant. Beaucoup de changements s’opèrent, je ne peux pas le contester.

Mais quel est le message ? Qu’il faut être égoïste pour être un justicier et sauver les autres ? Que si on est altruiste, on perd ? Je n’aime pas du tout. On se retrouve ainsi avec de faux justiciers qui passent leur temps à tromper les autres et poursuivent un tout autre but que sauver la population. Ils veulent avant tout se faire plaisir et se mettre en avant. C’est ça des justiciers, des gens censés aider les autres ? Je n’aime pas du tout. Je repose la question, où l’auteur veut-il en venir ?

J’ai l’impression que ce titre passe son temps à mettre en avant des comportements déviants. Non, ce n’est pas sain de trouver sa force dans ses désirs égoïstes. Ce n’est pas sain non plus, comme on veut nous le présenter à la fin, de trouver sa force dans un faux sentiment d’amour… C’est nocif pour tout le monde.

Bref comme le dit l’auteur lui-même tout ça n’a ni queue ni tête… et moi, je vais m’arrêter là. L’offre de Kazé aura au moins eu le mérite de confirmer que ce genre de titre WTF défouloir n’était pas pour moi…

Ce diaporama nécessite JavaScript.

15 commentaires sur “Jagaaan de Muneyuki Kaneshiro et Kensuke Nishida

  1. J’ai aussi tenté l »expérience sur ce titre qui ne m’a jamais inspiré mais dont j’entendais parler un peu partout et je te rejoins. Je n’ai pas été aussi rebutée que tu sembles l’avoir été mais je n’ai pas adoré pour autant.
    L’auteur va dans l’excès sur beaucoup trop de points, c’est malsain, gore sans être toujours justifié. Je n’ai pas non plus aimé les expressions exagérés des personnages. Il n’y a d’ailleurs pas vraiment de personnages appréciables dans ce mangas pour le moment…
    Bref, j’ai trouvé ça trop sombre, trop pessimiste, trop malsain,… trop tout simplement =/. Je continuerai par curiosité si la série n’est pas trop longue et que j’arrive à me la procurer gratuitement, sinon je passerai mon tour sans regret !

    Aimé par 1 personne

    1. Ouf, je ne suis pas la seule !
      A force de voir tant de gens aimer, je me demandais si c’était moi la pauvre petite âme sensible qui n’aime rien xD
      Pour ma part, par contre, je ne continuerai pas et il faut que j’arrête aussi de lire tout et n’importe quoi juste parce que les titres parce qu’ils sont gratuits lol

      J’aime

      1. Ahah, tu ne vas pas abandonner maintenant ? Tu ne peux pas embarquer les autres dans ta chute et partir ensuite ! xD
        Puis, il vaut mieux que tu les lises gratuitement et que tu vois si ça te correspond ou pas plutôt que de les acheter ><

        Enfin, pour ma part, j'arrête tout ce qui vient de la collection WTF d'Akata, je crois que ce n'est vraiment pas fait pour moi xD

        Aimé par 1 personne

      2. Je sens une pointe de voix revancharde xD
        Pour ma part, c’est stop aux titres WTF et autre titres gores/violents que je ne sentais déjà pas avant. Je veux bien sortir de ma zone de confort mais y a des limites 😂

        J’aime

  2. Content d’avoir pu connaître davantage ton avis sur le titre. Je comprends bien les choses que tu lui reproche, notamment sur la misogynie. Je trouve d’ailleurs ça fait partie du côté caricatural (je pense volontaire tant c’est forcé) du titre.
    Concernant le pervers violeur, il m’a aussi dégoûté au plus haut point et fait partie des choses les plus dérangeantes du titre, mais qui du coup m’ont bien plu car ça m’a fait ressentir des choses fortes.

    En bref, je comprends tout à fait que tu n’aime pas, du coup heureusement que tu n’as pas eu à payer 😉

    Aimé par 1 personne

  3. J’ai lu le premier tome pour les mêmes raison que toi, et, comme toi j’ai été déçue. Je n’ai d’ailleurs lu que le premier tome, je ne sais pas si je pousserais plus loin. Et les reproche que je ferait au titre sont plus ou moins les mêmes que toi. Avec le coté anti-héros en plus. Si l’idée d’avoir un « héros » qui ne soit pas le mec super gentil, super intelligent etc. peut-être intéressante, j’ai trouvé moi le personnage particulièrement antipathique, du coup j’ai eu du mal à accrocher, il me faut un minimum d’empathie avec le héros pour m’immerger dans l’histoire

    Aimé par 1 personne

    1. Je te comprends aussi parfaitement et je partage ton avis sur le héros, il me faut aussi un minimum d’empathie pour pouvoir adhérer à un personnage et donc à une histoire, ici ce ne fut pas du tout le cas…
      Je n’ai rien contre les histoires sombres, la preuve je lis Berserk, mais il faut que ce soit bien construit et pas juste un défouloir comme ici V.V

      J’aime

Laisser un commentaire