Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Tokyo Revengers de Ken Wakui

Titre : Tokyo Revengers

Auteur : Ken Wakui

Éditeur vf : Glénat (shonen)

Années de parution vf : 2019-2024

Nombre de tomes vf : 29 / 31 (en cours)

Histoire : Alors que Takemichi, 26 ans, fait le bilan de sa vie ratée, entre petits boulots, appartement miteux et désert affectif, il apprend qu’Hinata, la seule personne qu’il ait jamais aimée, s’est fait assassiner lors d’un règlement de comptes entre les membres du gang Tokyo Manji-Kai. Choqué, il a un accident et se retrouve projeté douze ans en arrière. Il décide de tout faire pour empêcher le meurtre.

Mon avis :

Tome 1

Comme les semaines précédentes avec One Piece et Dr Stone, j’ai pu découvrir Tokyo Revenger grâce à l’opération spéciale confinement de Glénat, permettant de lire le premier tome gratuitement pendant 24h, merci à eux ! J’hésitais depuis plusieurs mois à commencer à cause de l’aspect baston du titre même si les couvertures très stylées m’attiraient paradoxalement. Avec cette offre, plus de scrupule, je me suis lancée et j’ai eu raison !

Tokyo Revenger, shonen toujours en cours qui parait chez nous depuis un an maintenant, appartient au genre Furyo, c’est-à-dire ces mangas qui mettent en scène des loubards et leurs histoires de gangs. Sauf qu’ici, il y a un petit twist supplémentaire qui change la donne et procure une autre aura à la série. En effet, tout commence alors qu’un jeune homme d’une vingtaine d’année, un peu looser sur les bords, apprend que son ex-copine a été tuée. Il déprime beaucoup et tombe sur les rames du métro après s’être fait bousculer. Mais miracle, il n’en meurt pas et se réveille au contraire dans la peau et à l’époque de celui qu’il était il y a 12 ans, c’est-à-dire l’année où il sortait avec la fille en question. A l’époque, c’était une petite frappe dans son collège avec ses potes et il s’était frotté à la mauvaise bande, bande qui des années plus tard est peut-être responsable de la mort de sa copine. Il décide alors de tout faire pour changer le futur. Et ce n’est qu’une partie du tout début du scénario…

Comme on me l’avait promis, je me suis vite retrouvée embarquée dans la quête de rédemption du héros. Il faut dire que le mangaka a construit un scénario classique mais solide qui repose sur des valeurs qu’aimeront tous les amateurs de shonen : l’amitié et le don de soi pour les autres. Le récit est rythmé et ce dès les premières pages. Il alterne entre sérieux et humour ce qui le rend très efficace. La petite touche fantastique apportée par le voyage dans le temps est bien gérée parce que l’auteur n’en fait pas trop, c’est juste le ressort nécessaire au héros pour le motiver. Ainsi, on ne peut être que happé par ce récit.

Un récit sur fond de guerre des gangs que j’appréhendais et que pourtant j’ai beaucoup aimé ici. Cela tient surtout au héros car à travers lui, on découvre ces chers loubards d’une autre manière. Premièrement, il les voit de son regard de jeune adulte qui a déjà vécu ça. Deuxièmement, il les côtoie dans un but bien précis et cette touche-là surtout est très intéressante, ça donne un petit côté thriller non négligeable à l’histoire. Du coup, même si c’est peut-être caricatural, j’ai aimé les bastons super vives et violentes auxquelles on a assisté. J’ai aimé les manoeuvres des uns et des autres pour se frayer une place. Surtout, j’ai aimé les valeurs d’amitié sous-jacente que l’on sent dans le groupe du héros et peut-être entre le duo de tête de la bande rivale. Et puis, soyons honnête, ils ont quand même vachement la classe aussi 😉

Le dessin de Ken Wakui rend vraiment justice à ce milieu. Il est fin, précis et incisif. Les visages sont très expressifs. Les scènes de combat sont dynamiques et brutales. On en sent l’impact et la violence à travers les pages. Ses personnages ont également tous une identité graphique marquante, notamment grâce à leur dégaine et leur coiffure. J’aime beaucoup ce côté stylé qui en plus se rapproche de la réalité de ces bandes. Je savais déjà en voyant les couvertures que ça allait me plaire graphiquement, je n’ai pas été déçue.

Tokyo Revengers s’ouvre donc sur un premier tome prometteur, énergique, classe et percutant. L’auteur mène très bien sa barque. Il revisite un peu le furyo manga avec un biais original qui change la donne et apporte le petit truc en plus pour me faire accrocher sur ce genre de récit un peu trop classique et répétitif sinon. Là, il y a un vrai enjeu dans l’histoire et le dessin aussi bien que les valeurs mises en avant accrochent vraiment le lecteur. Je poursuivrai la découverte !

Tome 2

Découverte lors du confinement grâce aux offres gratuites de Glénat, j’avais eu une belle surprise et un petit coup de coeur pour cette série de loubards. Pourtant, les furyo et moi, ça fait deux, je ne suis pas du tout sensible au genre, mais ici, le bel esprit mis en scène par l’auteur a fait mouche et ce deuxième tome me l’a plus que confirmé.

La série prend vraiment son envol ici avec un auteur qui utilise à bon escient le talent particulier du héros et qui développe son scénario dans la bonne direction sans forcer mais en y mettant beaucoup de beaux sentiments, le tout en conservant la part sombre de l’histoire.

Le héros a toujours pour but de sauver son ex-copine en retournant dans le passé et en empêchant une bande de jeunes voyous de prendre un tournant trop radical. Sauf que de nouvelles informations viennent se greffer sur ce qu’il sait déjà et l’histoire prend alors une nouvelle ampleur. Ce n’est pas une personne mais trois qu’il doit sauver désormais. Pour cela, rien n’est simple, il faut qu’il parvienne à empêcher une certaine rencontre mais également qu’il empêche une grosse bagarre.

L’auteur continue de surfer à fond sur les codes du furyo mais en gardant que le meilleur : l’amitié qui unit les membres de la bande. J’ai adoré découvrir la bande de Mikey de l’intérieur. De 1/ ils sont super classe. De 2/ quelle belle amitié les unis. Mikey est certes un voyou mais un voyou avec des valeurs. Il suit son propre code moral ce qui lui va bien. Nous lecteurs, on assiste oui à des scènes surréalistes mais qui touchent vraiment. Quand on le voit décider à mener une guerre totale pour venger le pote d’un des membres de sa bande parce que lui et sa famille ont subi quelque chose d’horrible d’une bande rivale, on ne peut qu’être du côté de Mikey. C’est LA classe ! Donc du furyo comme ça, oui, j’en veux bien.

Autre argument de poids pour cette série, c’est le très beau développement dans ce tome de la relation Mikey-Draken. Entre eux, c’est un peu à la vie à la mort, et ici le mangaka nous montre à quel point le second est essentiel pour l’équilibre du premier. J’en aurais presque chialé lors de la scène à l’hôpital.

Du coup, le retournement de situation qui pousse le héros à s’introduire encore plus dans les rouages de la bande est très bien vu. Il nous permet de voir tout cela de l’intérieur avec un regard extérieur en même temps. Et l’enquête qu’il va devoir mener pour trouver ce qui cloche et qui a trahi au final, promet d’être palpitante.

Ajoutez à cela des personnages secondaires voire même tertiaires très bien écrits et qui ont vraiment du sens ici et vous comprendrez pourquoi j’aime beaucoup ce shonen. L’auteur traite avec justesse de l’après collège-lycée, de ce qu’il advient de cette jeunesse esseulée : petits boulots de merde pour certains, poursuite de leur carrière de racailles pour d’autres, déchéance sociale totale pour d’autre. C’est sombre, c’est cynique mais pourtant ça sonne malheureusement juste.

Tokyo Revengers n’est donc pas seulement un manga de baston comme on aurait pu le croire, c’est également un titre sur la jeunesse et la société japonaise ainsi qu’une belle ode à l’amitié. J’adore et il me faut absolument la suite !

Tome 3

J’ai l’impression qu’à chaque tome, je vais dire que cette série est géniale tant l’auteur prépare coup de théâtre sur coup de théâtre et assaisonne le tout d’une tension non-stop. Franchement, je ne pensais pas écrire ça mais je me régale avec ce furyo.

Dans ce nouvel opus, Takemichi continue à essayer d’empêcher les morts de ses amis en chercher à éviter le clash qui doit se produire entre Mikey et Draken, puis le moment où ce dernier sera poignardé. La tension est donc à son comble car les événements qui doivent y conduire se produisent inexorablement malgré le héros qui se démène pour changer les choses. Le destin avance inexorablement vers la fin malheureusement promise. J’aime beaucoup cette leçon de vie.

Pour nous conter tout cela, l’auteur compte sur une recette testée et approuvée : des combats qui font mal, des personnages ultra badass et de beaux moments d’amitié. Cette mise en scène de l’univers des gangs est vraiment chouette. Certes, ils sont violents et cruels parfois, on ne nous le cache pas, mais en leur sein il y a aussi une sorte de code de l’honneur très important et on doit se soutenir les uns les autres.

C’est pour cela qu’une divergence arrive ici, parce que le pacte implicite qui les lie tous est rompu et forcément, ça fait peur. J’ai beaucoup aimé les implications de la grosse baston des débuts où Pachin voulait se venger. C’est terriblement réaliste et atroce pour le héros. Mais celui-ci gagne en carrure et en confiance en lui. Il parvient maintenant à relever la tête, à parler avec honnêteté à Mikey et Draken, et j’aime beaucoup la relation entre ses trois personnages, même si, ne nous mentons pas, cette soudaine amitié sonne étrangement. On sent la facilité scénaristique ici…

Cependant, Takemichi est un personnage intéressant parce qu’il évolue. Il était faible et il ne reste, mais ça ne l’empêche pas de grandir, de tenter de prendre les bonnes décisions et de protéger ceux qu’il aime. J’adore sa personnalité car je trouve que l’auteur n’en fait pas trop. Il sait conserver ses failles.

J’ai encore vécu un moment intense à la lecture de ce tome. C’est graphiquement extrêmement maîtrisé avec une narration fluide et vive, qui rend à merveille l’intensité des coups, mais qui également prendre le temps pour nous faire ressentir la noirceur des héros, ainsi que la légèreté de certains moments plus anodins où on les retrouve faisant leur âge. C’est un très joli tour de la part du mangaka.

Je reste donc, à ma grande surprise, totalement sous le charme de ce titre. Je suis ravie d’ailleurs d’avoir la suite sous la main parce que chaque fin de tome donne envie de se jeter sur le suivant. La preuve d’un excellent titre !

Tome 4

Je sens que je vais continuer à me répéter longtemps, tant chaque nouveau tome de cette saga est un coup de coeur en soi. Une intrigue maîtrisée, des personnages charismatiques et attachants, de bons développements, une grande intensité et de ces émotions, je n’ai rien à demander de plus !

Dans ce tome, notre héros est confronté à la fameuse nuit qui lui faisait tant peur et celle-ci est effectivement un grand moment dans l’histoire. L’auteur gère ça avec maestria. Tout coule de source et a l’air ultra simple, mais je sais que c’est cette simplicité qui est la plus dure à obtenir, alors je dis chapeau l’artiste ! Le héros connait une réelle évolution juste sous nos yeux. On le voit grandir, prendre en carrure et se transformer, la chenille se transforme en chrysalide. C’est un autre garçon.

Tout cela a lieu dans un cadre qui me séduit de plus en plus. Je sais que certains le trouvent totalement irréaliste, moi ce n’est pas le cas, ou du moins ça ne me dérange pas, mais je connais mal cet univers. Ici, le tome est très axé baston et conséquences de celle-ci. J’ai beaucoup aimé, une nouvelle fois, la camaraderie très forte qu’on ressent entre les personnages et ce que ça les pousse à faire, c’est très beau. Des personnages comme Draken ou Takemichi et ses potes, qui donnent tout pour leurs amis, moi ça me touche de fou, et que dire de Mikey qui joue les mecs hyper solides alors qu’il est proche de la rupture intérieurement ? Superbe !

Du point de vue du scénario, c’est très classique : nouveau rival, grosse bagarre, danger, sauvetage héroïque, tension,… mais c’est ultra efficace. Celui qui a lu les chapitres en cours de prépublication aurait pu avoir peur d’arriver déjà à la fin de la série avec un Takemichi qui atteint son but ici, c’est mal connaitre l’auteur qui orchestre un joli twist. Il utilise parfaitement le concept de boucle temporelle et des conséquences des changements dans l’une des trames qui ne poussent pas au résultat attendu. A nouveau classique et déjà vu pour l’amatrice de SF que je suis mais toujours très bien fait. Cela relance bien l’intrigue et comme le héros a bien changé, il décide de prendre encore plus les rênes, ce qui est super chouette pour la suite.

Ken Wakui continue à nous balader dans cette histoire fantastique de bandes rivales, il déroule son récit avec un facilité incroyable, tout en étoffant univers et personnages au fil des chapitres. Cette série est vraiment un régal et probablement l’un des shonens que je prends le plus de plaisir à lire actuellement. Classique mais efficace, tel est le maître mot, et ce n’est pas le plus simple à faire contrairement à ce qu’on croit.

Tome 5

Nous entamons un nouvel épisode de cette saga avec un tome d’introduction encore une fois riche en informations et nouvelles découvertes.

Malgré ses efforts, Takemichi n’a pas réussi à modifier le présent comme il l’aurait souhaité. Il lui faut donc repartir à zéro et chercher une autre voie. Celle à laquelle il pense ressemble à une montagne infranchissable et pourtant c’est peut-être LA solution dont il a besoin. Après avoir fait une découverte choc sur Draken, il repart donc dans le passé pour une mission bien plus longue, compliquée et importante que précédemment.

Mais dans le passé, comme à chaque fois qu’il repart, il déboule en plein milieu d’événements qu’il ne saisit pas bien et il se retrouve à nouveau embarqué dans la politique bien compliquée des gangs de bosozoku. Pour le lecteur, c’est un vrai régal d’assister à tout ça du point de vue extérieur de Takemichi puisqu’il est aussi naïf que nous sur le sujet et pose les questions que nous-même nous posons, un procédé classique mais très efficace.

Dans ce tome, nous plongeons donc en pleine politique et contrairement aux précédents, le rythme est donc plus lent, plus insidieux et la chape de plomb encore plus lourde. On sent vraiment le poids du futur sur les événements qui se déroulent et qui mettent en scène les futurs grosses menaces que va connaitre le héros. C’est assez glaçant d’imaginer ce que ces jeunes feront plus tard.

On est donc loin des tomes plus fun et badass des débuts, ici le rythme est plus lent, l’ambiance plus plombante à cause du poids qui pèse sur Mikey et qui semble aller de paire avec celui que ressent également Takemichi, sans que l’un et l’autre le réalisent. L’auteur fait basculer son récit dans une nouvelle dimension, différente, moins légère mais tout aussi prenante. Affaire à suivre !

Tome 6

J’avais trouvé le tome précédent un peu en retrait par rapport aux autres, c’était pour mieux lancer celui-ci et les lourdes révélations qui y sont faites ainsi que le tragique tournant qui s’amorce. Très fort !

Ken Wakui est vraiment très doué pour réutiliser à de multiples reprises le schéma qu’il a mis en place dans cette série et le décliner pour donner l’impression de faire du neuf avec du vieux. Takemichi doit en effet à nouveau sauver le Toman pour sauver son futur et celui de ses amis, mais ça s’annonce corsé !

J’ai beaucoup aimé la dynamique de ce tome où d’un côté on a deux révélations fracassantes sur Mikey et de l’autre on suit un Takemichi qui tente d’empêcher le terrible engrenage dans lequel ils sont pris, aidé du bras droit de Baji. Ce dernier est vraiment un chic type, un loubard fidèle à ses amis, qui voit clair chez son pote malgré ce qu’il montre aux autres. J’aime le duo qu’il forme avec Takemichi.

Mais clairement, c’est du côté des gangs que c’est le plus fort avec des complots dignes des meilleures intrigues de cour, avec trahisons, espionnage et manipulations à foison. C’est du lourd ! Je me suis faite avoir par toutes les révélations qui sont tombées aussi bien sur Kisaki que sur Mikey. Ils sont vraiment malins, les petits ! Mais c’est également assez terrible de voir les psychopathes qui se cachent derrière ces meneurs d’hommes. Kisaki est LE grand méchant qui fait froid dans le dos et l’auteur l’exploite très bien pour créer cette sensation de malaise et de danger permanent. Mikey est son antithèse avec ce charisme incroyable qu’il dégage juste parce que pour lui l’amitié est plus important que tout. Deux visions opposées de la vie qui vont très bientôt s’affronter et j’en tremble d’avance.

Dur dur de parler de ce tome sans spoiler, ce que j’ai essayer de faire, mais Ken Wakui envoie vraiment du lourd avec ce nouvel arc. Les dangers auxquels sont confrontés nos héros se font de plus en plus proche. L’auteur gère à merveille sa narration, avec des va-et-viens passé-présent-futur très bien exploités pour nourrir son scénario. Je suis encore une fois bluffée par la qualité de ce shonen, qui va décidément bien au-delà d’un simple furyo.

Tome 7

Un tome 100% baston, un première dans le titre mais je ne suis pas surprise qu’on y vienne. Le résultat est cependant plus mitigé que je l’aurais cru du côté de la réalisation, alors que niveau dramaturgie c’est vraiment bon !

Je ne suis pas une fan de manga de baston. Ce n’est clairement pas pour ça que je lis ce titre, donc peut-être que ça a joué sur mon appréciation, mais je n’ai pas trouvé le dessin de celle-ci top top. Je vais donc commencer par vous parler de ce qui m’a gênée. J’ai eu le sentiment que l’auteur avait un trait très rigide lors de ce combat. Je n’ai pas trouvé la fluidité et la vivacité que j’attendais. Les coups étaient lourds et un peu hachés, les corps aussi. Les rebondissements étaient tellement peu crédibles que ça frôlait parfois le ridicule mais c’est aussi un peu le propre du genre, alors ce n’est pas ce qui m’a le plus dérangée, en revanche j’aurais bien aimé ne pas en deviner certains si facilement…

Par contre, pour ce qui est de la dramaturgie, là Ken Wakui a été au top. Tous les éléments préparés précédemment se mettent en place pour un combat au sommet. Le Toman est d’abord submergé par le nombre. Mais le courage de certains est tel qu’ils soulèvent des montagnes et remotivent tout le monde. Tous les cadors sont en plus au rendez-vous et chacun a droit à son moment. Les duels se forment pour offrir des moments violents comme il faut. C’est bien tendu et on a peur pour chacun que le futur vu par Takemichi se réalise. C’est donc quand même un plaisir de suivre cet affrontement. L’auteur tente de le rendre dynamique en variant les points de vue, les personnages impliqués, tout en faisant graduellement monter la tension et en impliquant petit à petit ceux pour qui cela aura le plus d’impact. Tout ça pour aboutir à un final terrible.

Pendant ce temps-là, il développe en marge la psychologie de certains des personnages. Ainsi, on voit Takemichi gagner encore une fois en carrure et charisme quand il se lance pour de bon dans la mêlée. Son duo avec Chifuyu m’éclate vraiment, de même que les interventions de Mitsuya qui le prend sous son aile. Draken, lui, est toujours aussi badass et dévoué à Mikey, tandis que ce dernier laisse exploser sa rage et sa violence de manière explosive. Mais c’est plutôt du côté de Baji-Kazutora que ça devient intéressant, ce dernier dévoilant quelques pans de ses origines de psycho et de sa relation si particulière avec Baji. Et puis, il y a en en arrière-plan l’effrayant Kisaki dont on se demande encore quel est le plan, d’où il sort, pourquoi… Mystérieux donc passionnant.

Ainsi, même si j’ai été moins convaincue par ce tome rempli de bagarres, que pourtant j’attendais de pieds ferme, mais dont la réalisation m’a déçue, j’ai tout de même passé un bon moment, car l’auteur ne voit pas son titre uniquement comme un titre de baston. Les relations entre les personnages, leur évolution, sont ce qui me passionne vraiment et c’est encore une fois très bien développé.

Tome 8

Après un concentré de testostérone dans le tome précédent, place à un concentré d’émotions cette fois ! Le duel entre le Valhalla et le Toman bat son plein et culmine lorsque s’ouvre ce tome. Tel que l’annonçait le futur de Takemichi, celui-ci se voit obliger d’assister au drame se jouant entre Mikey, Baji et Kazutora.

Ken Wakui est vraiment un chef pour ça. Il ne peut pas s’empêcher de nous montrer un héros qui est perpétuelle quête de changement pour contrecarrer un futur dont il ne veut pas, et en même temps, tout se produit sans faute avec juste de très subtils changement. C’est terrible. On pourrait ressentir nous aussi une vague de découragement mais c’est tout sauf le cas. Au contraire, on est emporté par le perpétuel espoir que ressent Takemichi et qui le pousse à avancer.

Il faut dire qu’on a quand même des preuves positives de ce qu’il apporte dans la vie de ses amis. Grâce à lui, nous assistons à un superbe moment entre Mikey, Baji et Kazutora. Par une mise en scène classique mais efficace, le mangaka crève l’abcès entre eux. Après un retournement de situation terrible, Mikey réchappe au pire et dans un sens Baji obtient ce qu’il cherchait. Ça fait mal mais qu’est-ce que c’est beau. Vraiment je suis touchée par les liens que je ressens entre tous ces jeunes, qui placent l’amitié tellement haut sur leur échelle de valeur. Chaque moment passé à le mettre en scène que ce soit à l’aide de flashback ou de scènes présentes est magique.

Et tout cela n’occupe même pas la première moitié du tome ! La suite est sur le fil. Il y a encore l’émotion de ce qui vient de se passer que l’on ressent tous. L’auteur essaie d’alléger tout ça avec une ambiance un peu bon enfant où l’on découvre la vie familiale de Draken, celle de Mikey ou encore les activités extra-scolaires de Mitsuya. Mais on ne peut s’empêcher de continuer à penser à ce qu’il vient de se passer, à Baji et à Kazutora.

L’avant-dernier chapitre vient donc reposer les choses avec force. Non, rien n’est réglé. Takemichi n’a toujours pas réussi à accomplir ce qu’il souhaitait. L’auteur est terrible avec lui et avec nous, mais c’est la force de ce titre aussi, de montrer que rien n’est simple. On continue à assister à la montée inexorable de Kisaki. Mais il y a aussi de l’espoir avec l’ascension de Takemichi que je n’avais pas vu venir si tôt mais qui est une juste récompense après tout ce qui vient d’avoir lieu et le beau rôle qu’il a su y tenir tout en restant lui-même. Ken Wakui propose une évolution tout en nuance de son héros, plus sûr de lui, plus dégourdi, mais toujours tellement émotif.

Le chapitre final, lui, envoie du lourd avec un changement radical, beaucoup de questionnements, de surprises et d’incertitude. Impossible de s’arrêter là, il faut le tome suivant sous la main. J’y vais de ce pas !

Peut-être moins marquant que d’autres sur l’ensemble, ce tome reste tout de même de haute volée, notamment grâce à un bouleversement brutal et profond comme sait en proposer le mangaka. La série continue à frapper fort sur cette histoire de guerre des gangs. Elle est fascinante et me touche toujours autant dans sa représentation de l’amitié qui noue les membres de ces groupes. Une série coup de coeur !

Tome 9

Après un tel final précédemment, impossible de ne pas enchaîner avec la suite ! Une suite qui prend vraiment le lecteur par surprise et qui montre combien Ken Wakui maîtrise ses effets de manche !

Le tome précédent se terminait par un drôle de retour de Takemichi dans le présent/futur. Par rapport à d’habitude, celui-ci était encore plus différent, voire même radicalement différent. Nous reprenons les choses à ce moment-là. Pour une fois les conséquences des actes de notre héros ont vraiment eu un impact sur son présent. Il n’est plus le looser qu’on connaissait mais un membre du Toman, ce qui va nous réserver bien des surprises.

J’ai beaucoup aimé le changement de braqué de l’auteur qui propose un récit tout sauf linéaire et prévisible. Dans ce tome, qui se déroule essentiellement dans le présent/futur, on est à fond dans la politique des gangs mais plus à dimension d’ados, à dimension d’adultes et ça change tout ! La tension est palpable. Les crasses commises par les uns sur les autres ont une toute autre dimension. Et surtout l’on rencontre de nouvelles têtes de gros psychopathes. On pourrait croire que l’auteur va trop loin mais j’ai trouvé au contraire que c’était malheureusement l’évolution normale d’un gang qui tourne mal, comme j’ai pu le lire dans l’excellent docu-fiction Tokyo Vice. De ce fait, c’est quand même vachement crédible.

Ce changement pimente en plus l’histoire et relance l’intrigue. Après l’arc Baji-Kazutora-Mikey, place à une plus vaste intrigue née de l’enquête de Chifuyu. De nouveaux mystères naissent grâce à cette incursion dans le présent qui voit Takemichou à une toute autre place dans la hiérarchie du clan. L’auteur distille plein d’infos qu’on ne saisit pas bien sur Mikey, Draken, les Black Dragons. On s’interroge notamment beaucoup sur la petite phrase lâchée par Kisaki, qui sera le centre du nouveau mystère de cet arc. Et le retour dans le passé qui bien d’être amorcé propose déjà une nouvelle dynamique autour des nouveaux personnages qui fait froid dans le dos. Bien joué !

Tout ça est réalisé en prime sans oublier l’essence même du titre : les liens qui unissent les membres d’un clan. Nous avons encore droit à des moments très forts, autour de Chifuyu et Kazutora cette fois. Dur dur de rester de marbre lors de ces épisodes plutôt brutaux et terriblement mis en scène grâce au trait hyper classe et froid du mangaka.

Action, trahisons, nouveaux mystères et nouveaux personnages, des ingrédients qui continuent à réussir à me séduire dans un titre décidément plein de surprises, que je ne pensais pas aimer au début mais avec lequel je me régale à chaque fois. Vraiment, j’adore cette série !

Tome 10

Tokyo Revengers est l’une de ces séries ou peu importe l’arc et le ton donné, la qualité ne se dément pas.

Ici, nous poursuivons l’arc entamé la dernière fois tout en restant encore dans l’introduction de celui-ci. Ça pourrait être mou ou indigeste, ce n’est pas du tout le cas. Au contraire, Ken Wakui mise sur les personnages et les belles relations qu’il a su construire entre eux pour livrer un tome tout en émotion.

En effet, politique de clan et amitié puissance xxx sont à l’honneur encore une fois. Après la révélation que Hakkai est le frère du chef des Black Dragons, les conflits entre gangs sont une fois de plus sur le devant de la scène. Le futur a permis à Takemichi de découvrir ce qu’il allait advenir des deux et ce n’est pas pour le rassurer.

C’est là que l’émotion intervient, trop d’informations pour cette petite tête, trop de poids suite à ce qu’il doit faire pour venir en aide à tout le monde, il a besoin de se confier et il le fait à la meilleure personne qui soit pour cela. J’adore ce nouveau duo formé par Takemichi et son homme de confiance. Il est évident. Il fonctionne très bien et ce dernier est vraiment ma révélation des derniers tomes. Grâce à cela, ils sont désormais deux à réfléchir aux problèmes et il y en a bien besoin.

En effet, pour revenir à la politique des clans, Mickey est un peu à la ramasse depuis la mort de Baji et il laisse faire malgré ce qui se prépare du côté d’Hakkai. C’est insidieux et compliqué. C’est tordu et sale, on est vraiment en plein dans ce qui se fait de pire avec les gangs : groupe para-militaire vendant ses services, enfants-soldats, maltraitance. C’est assez terrible. Bon courage à la fine équipe qui se forme autour de Takemichou pour enrayer tout ça, je ne l’avais pas du tout vu venir et elle me rend très curieuse.

Seul petit bémol dans cette bien belle série, le côté totalement irréaliste et surjoué du héros, qui a une importance qu’il ne mérite pas dans les faits, ce qui le rend souvent bien peu crédible dans ses déclarations et du coup celle-ci prêtent à rire, c’est dommage, ça casse l’intensité du truc.

Sur un ton assez calme, avec la figure héroïque de Mickey en retrait, se tisse petit à petit une nouvelle toile bien sombre qui rapproche un peu plus ses jeunes hommes du terrible destin que Takemichi a entrevu dans le futur. Les premières pierres de leur déclin se posent, le héros va-t-il avoir la force et l’intelligence de l’empêcher ?

(Merci à Sanctuary et Glénat pour la lecture de ce tome.)

Tome 11

Quel tome de malade ! Un nouveau tome quasi 100% baston mais où l’auteur parvient encore à se renouveler grâce à un duel fratricide qui envoie du lourd !

La narration est archi classique avec ses montées en puissance et ses retournements ma foi assez prévisibles, mais c’est ultra maîtrisé. Cela rend la lecture totalement fluide et vraiment prenante.

Takemichi est toujours ultra naïf et c’est ce qui le rend attachant. L’ouverture du tome sur le devenir de sa relation avec Hina est mignon tout plein. C’est sympa de revenir sur l’origine des sentiments de cette dernière qui montre qu’elle a bien cerné le héros. Cependant, ça fait un peu léger de traiter de ça à ce moment-là de l’histoire, je dois dire. Du coup, on l’évacue plutôt rapidement pour se concentrer sur le gros morceau.

Ce gros morceau, c’est le Black Dragon et les problèmes de famille de Hakkai. Forcément le plan de Takemichi part en cacahouète comme on pouvait s’en douter. La trahison vient de ceux qu’on attendait évidemment, mais ce n’est pas grave, parce que cela reste bien intense. Taiju est complète givré. C’est le méchant rêvé ici même si l’auteur en joue trop et pousse à l’extrême certains traits comme sa force ou sa colère… Cependant la mise en scène du combat envoie du lourd avec un Takemichi au top dans le rôle de l’ange gardien, des rebondissements qui tombent à pic, et des beaux sentiments qui relèvent le tout.

J’ai adoré les deux interventions finales. La première me pousse à m’interroger sur ce que cache vraiment cette famille au fond. Et la seconde permet de revenir aux sources de la saga avec cette valeur d’entraide toute puissante des potes de la bande. Je suis fan de celui qui intervient en dernier, de son courage, son abnégation et ses valeurs. J’espère qu’il s’en sortira mais je tremble pour lui et pour les autres face au diable Taiju.

Alors certes, on oublie un peu la trame de fond ou du moins celle-ci est un peu trouble et emberlificotée, mais malgré l’absence des têtes de proue que son Mickey et Kenny, le titre reste passionnant car l’auteur reste dans la droite ligne de ce qu’il souhaite proposer à savoir une histoire de voyous où la défense de ses amis passe avant tout. Et ça, j’adore !

Tome 12

Suite et fin de l’arc du Black Dragon et de la famille d’Hakkai avec les combats dantesques et les grandes palabres qui sont la marque de fabrique de la saga.

Même si cela devient presque classique pour la série désormais, je ne peux m’empêcher de me retrouver emportée par les grands discours plein d’idéalisme et de beaux sentiments des héros de Tokyo Revengers. Alors oui, c’est classique, déjà vu, un peu trop exagéré et grandiloquent mais ça fait également chaud au coeur de voir des garçons défendre ainsi leurs amis.

Dans ce tome, Takemichi a décidé de tout faire pour empêcher Hakkai de planter son frère ce qui aurait les pires conséquences pour la suite de sa vie. Il veut donc prendre le contrôle des Black Dragons et pour cela il doit en vaincre le terrible chef.

Dans une mise en scène terriblement efficace, Ken Wakui s’efforce de nous montrer la vacuité de ce désir mais il l’oppose également à la volonté sans faille du héros d’aider ses amis. C’est très puissant. C’était comme quand je regarde un match de rubgy et que les joueurs s’efforce encore et encore de démolir la défense adverse à coup de poussées et d’avancées tellement minimes qu’on a l’impression qu’ils n’avancent pas, mais au final chaque centimètre compte à la fin et c’est l’usure de l’autre qui en viendra à bout. Ici, j’ai eu le même sentiment et c’était très beau.

Alors oui, on pourra dire que c’est extrême, grandiloquent, pas du tout crédible. Les retournements de situation imaginés par l’auteur sont énormes, on les devine de loin. Mais n’empêche ça a un charme fou ! Celui de ces titres où les amitiés transcendent tout, où le pardon permet vraiment aux personnages de grandir et changer, où chaque mot a su sens. Alors j’assume, ce n’est pas du tout réaliste, c’est totalement exagéré, mais j’adore ! Voir Takemichi aller jusqu’au bout de ses convictions épaulé par Mitsuya et Chifuyu me fait vibrer. Découvrir la force de caractère de Yuzuha et son attachement à sa famille me bouleverse. Voir Mickey se relever et assumer ses pertes, vivre avec, m’a achevée. Quel superbe tome !

Ken Wakui semble proposer encore et toujours la même recette, c’est peut-être le cas, mais c’est une recette terriblement efficace, qui fait vibrer le lecteur à la hauteur de la passion qui enflamme ses personnages. Cette amitié qui transcende tout m’émerveille à chaque phase de l’histoire et ce n’est pas près de s’arrêter. Au revoir le Black Dragon, bienvenue le Tokyo Manji Kai nouvelle génération !

Tome 13

Après deux gros tomes de baston qui faisaient bien mal, l’auteur temporise à nouveau avant de nous lancer encore une fois sur de nouvelles pistes, un format un peu éculé à force mais toujours aussi efficace.

Même si je n’ai pas vibré comme sur d’autres tomes, j’ai encore passé un chouette moment de lecture car c’est toujours un plaisir de retrouver l’univers de nos bozokus au grand coeur et du coeur il y en a ici. En effet, l’auteur nous propose une suite assez sentimentale entre raccordement assez tiré par les cheveux entre Takemichou et une certaine figure du passé de Mikey, et les histoires de coeur du héros. Ça fait du bien aussi un peu de sentimentalisme après tous ces combats.

Cependant, il ne faudrait pas oublier les affaires du Toman et on y revient bien vite de façon assez radicale. L’épisode Hakkai n’a en fait servi que de prétexte à révéler certaines vicissitudes cachées depuis que Mikey avait perdu un peu la boule à la suite de la perte de Baji. Mais notre leader se réveille enfin et reprend les choses en main. La scène est inattendue et très bien orchestrée au cours de ce grand rassemblement, ça frappe d’autant plus, même si cela augure de nouvelles dynamiques tendues.

L’auteur nous balade ainsi entre un passé où tout semble se décanter et un présent qui promet d’être enfin apaisé. Les promesses seront-elles tenues ? Réponse dans les dernières pages et le titre étant toujours en cours au Japon, je pense que tout le monde a vite sa réponse. En tout cas, moi je n’ai pas été surprise, tant tout semble parfaitement calibré. J’aimerais tout de même un peu plus d’imprévisibilité, soyons honnête ^^!

Tokyo Revengers est toujours une lecture bien fichue donc agréable grâce à l’ambiance « bande de voyous » parfaitement maîtrisé par l’auteur, qui maintenant en joue alternant sensiblerie et combats à mort. C’est extrêmement efficace comme le prouve ce tome de transition mais ce serait bien aussi de sortir des rails pour surprendre un peu plus le lecteur.

Tome 14

Ken Wakui m’a laissé un peu sur le carreau à la lecture de ce nouveau tome qui se veut l’amorce d’un Xième arc dans la série. Il a toujours eu le chic pour sortir des éléments de son chapeau pour étendre son histoire, mais là ça se pose là ^^!

En effet, nous retrouvons tout d’abord un Takemichi tout aussi perdu que nous dans le présent, qui vient de découvrir que Mikey avait tué tous ceux qui comptaient pour eux dans le Toman. Et alors qu’on pouvait s’attendre à ce que de leur confrontation viennent des éclaircissements, ce fut tout le contraire pour moi. J’ai trouvé ça totalement tiré par les cheveux, impensable, improbable, absurde même et ça n’a pas pris une seconde. Impossible de verser une larme ou de me sentir émue par ce moment qui se veut pourtant dramatique, ça clochait trop.

Heureusement, l’auteur a l’art et la manière par parler des cailleras et de leurs histoires de gangs et autres. Du coup, la lecture fut archi fluide, j’ai été ravie de replonger dans le passé, de revoir Takemichi faire équipe avec Chifuyu, etc. Mais j’ai le sentiment quand même que ce n’est pas très inspiré ou du moins que l’auteur invente et improvise au fur et à mesure, c’est dommage, c’était mieux construit au début et il ne faudrait pas que ça s’allonge artificiellement.

En revanche, bizarrement, les chapitres totalement indépendants sur le passé de Kenny et Mitsuya ou de Mikey et Emma, j’ai juste adoré ! Là, j’ai ressenti toute l’émotion dont l’auteur est capable. En fait, il écrit super bien les relations humaines entre jeunes cabossés par la vie. Il a juste plus de mal à faire de même quand il veut écrire du thriller, il faut dire que c’est plus complexe et qu’il faut plus planifier, ce qu’il n’a peut-être pas le temps de faire vu le rythme de publication de la série.

Bref, ce fut un bonheur de retrouver Takemichi avec un nouvel objectif : prendre la tête du Toman pour empêcher Mikey de commettre le pire. Son duo avec Chifuyu fonctionne toujours aussi bien, de même que Kisaki dans le rôle de l’antagoniste empêcheur de tourner en rond qui leur met toujours des bâtons dans les roues. Dommage que tout cela fasse réchauffé à force de se répéter. Alors oui, l’auteur écrit très bien sur les belles amitiés de ces jeunes rebelles, mais il va falloir qu’il muscle un peu plus son histoire en arrière-plan.

Voilà encore un tome bien palpitant !

Nous avions laissé les héros en bien mauvaise posture et on pouvait donc craindre le pire. C’était sans compter l’arriver de nouveaux personnages venant leur sauver la mise mais surtout les embarquant encore et toujours vers de nouveaux mystères plus complexes autour du Toman et de Kisaki.

J’ai adoré le rythme de ce tome. On va se surprise en surprise et l’auteur distille sans cesse de petits mystères sur Kisaki, le clan de Yokohama, la génération de 1987 et un petit nouveau Izana.

C’est rythmé par des bagarres, l’arrivée de nouveaux perso comme ceux en couverture mais aussi un voyage dans le temps qui va encore tout bouleverser. L’auteur manie à merveille les différents éléments de son histoire, ajoutant quand il faut ce qu’il faut pour la complexifier. Ainsi, j’ai été surprise de découvrir quelqu’un de l’enfance de Takemichi dans le passé, j’ai été surprise du retour d’une ancienne figure dans le présent. Tout se matche super bien et on se pose vraiment de plus en plus de questions sur Kisaki et peut-être sur qui tire les ficelles derrière ou avec lui.

Le mélange bozuku, voyage dans le temps et thriller fonctionne toujours à merveille. Ken Wakui sait trouver le ton et le rythme. Il sait mélanger les différents éléments de son histoire pour rendre celle-ci ultra addictive, ajoutant sans cesse de nouveaux rebondissements. Alors oui certaines logiques des personnages nous échappent et sont un peu superficielles pour faire les liens qu’ils font mais ça n’enlève rien au plaisir de suivre les aventures de Takemichi et de ses amis petits frappes.

Ce nouveau tome fut donc une nouvelle fois palpitant à suivre avec un excellent mélange de tout ce qui fait le sel de la série. J’ai adoré le développement dans le passé avec tous les nouveaux mystères qu’il ajoute. J’ai adoré le retour douloureux dans le présent où l’horreur se creuse encore. C’est sombre et complexe mais toujours positif pourtant grâce aux belles amitiés des héros. Une de mes séries préférées du moment !

Tome 15

Voilà encore un tome bien palpitant !

Nous avions laissé les héros en bien mauvaise posture et on pouvait donc craindre le pire. C’était sans compter l’arriver de nouveaux personnages venant leur sauver la mise mais surtout les embarquant encore et toujours vers de nouveaux mystères plus complexes autour du Toman et de Kisaki.

J’ai adoré le rythme de ce tome. On va se surprise en surprise et l’auteur distille sans cesse de petits mystères sur Kisaki, le clan de Yokohama, la génération de 1987 et un petit nouveau Izana.

C’est rythmé par des bagarres, l’arrivée de nouveaux perso comme ceux en couverture mais aussi un voyage dans le temps qui va encore tout bouleverser. L’auteur manie à merveille les différents éléments de son histoire, ajoutant quand il faut ce qu’il faut pour la complexifier. Ainsi, j’ai été surprise de découvrir quelqu’un de l’enfance de Takemichi dans le passé, j’ai été surprise du retour d’une ancienne figure dans le présent. Tout se matche super bien et on se pose vraiment de plus en plus de questions sur Kisaki et peut-être sur qui tire les ficelles derrière ou avec lui.

Le mélange bozuku, voyage dans le temps et thriller fonctionne toujours à merveille. Ken Wakui sait trouver le ton et le rythme. Il sait mélanger les différents éléments de son histoire pour rendre celle-ci ultra addictive, ajoutant sans cesse de nouveaux rebondissements. Alors oui certaines logiques des personnages nous échappent et sont un peu superficielles pour faire les liens qu’ils font mais ça n’enlève rien au plaisir de suivre les aventures de Takemichi et de ses amis petits frappes.

Ce nouveau tome fut donc une nouvelle fois palpitant à suivre avec un excellent mélange de tout ce qui fait le sel de la série. J’ai adoré le développement dans le passé avec tous les nouveaux mystères qu’il ajoute. J’ai adoré le retour douloureux dans le présent où l’horreur se creuse encore. C’est sombre et complexe mais toujours positif pourtant grâce aux belles amitiés des héros. Une de mes séries préférées du moment !

Tome 16

L’auteur n’a jamais molli, mais il passe encore plus à la vitesse supérieur avec ce seizième tome. Les révélations et surprises pleuvent dans un climat de fin de calme et de préparation à la guerre.

J’ai à nouveau été surprise par la dextérité de l’auteur a géré l’ingrédient fantastique de son histoire. Le retournement qu’il propose dans ce tome avec les voyages dans le temps de Takemichi est très futé car cela redistribue totalement les cartes du scénario dans sa façon d’aborder la suite.

Il a également été très malin dans la grande annonce qu’il fait ici qui explique bien des zones d’ombres de la série. En effet, on apprend qu’un personnage clé se cache derrière tout ce qui s’est produit depuis le début et ce personnage fait le lien avec Mickey, son grand frère, Kisaki, les Black Dragons mais aussi la génération 87, bref tout ce qui déraille depuis le début. C’est excellent. Je ne sais pas si l’auteur y avait pensé depuis le début ou s’il a sorti ça de son chapeau maintenant mais j’aime beaucoup la façon dont il le raccroche à tout.

En plus, l’histoire se lit toujours avec autant de plaisir. Les pages s’enchaînent à toute vitesse. On retrouve le même enthousiasme pour percer les mystères de ces gangs mais aussi la même émotion quand on voit l’amitié qui les lie. C’est touchant de voir ces voyous tenir autant les uns et autres et tout donner pour se défendre mutuellement à l’image de Takemichi, Inupi et Koko à la fin, ou de Takemichi et Chifuyu au milieu. Vraiment j’adore ces dynamiques où l’amitié tient une place centrale, c’est naïf et candide alors qu’on est dans un univers bien rude.

L’air de rien, dans ce nouveau tome, Ken Wakui redistribue une grande partie de ses cartes faisant faire un bon de géant à son intrigue. Il mélange l’ensemble des ingrédients majeurs de la série pour concocter une nouvelle recette encore plus pimentée qui sent diablement bon. Histoires de famille, histoires de jalousie mais aussi histoires d’amitié voilà ce que ça donne et si la promesse est tenue la suite sera encore palpitante !

Tome 17

Tome charnière s’il en est, malgré ses événements clés, il m’a aussi révélé un gros manque d’émotion alors que celle-ci aurait dû me prendre à la gorge. Que se passe-t-il ?

Maintenant que Takemichou reste dans le passé et ne peut plus retourner dans son présent, on a tous les éléments en main, du moins le croyait-on ? On avait le nom du grand méchant. On avait une marche à suivre pour mettre fin à ses combines, mais c’était sans compter le terrible coup du sort qui nous tombe dessus.

Le problème, c’est peut-être que ce coup du sort sort justement de nulle part. Du coup, impossible de sentir l’émotion monter comme lors des pertes précédentes où il y avait vraiment eu tout un travail fait autour des personnages disparus. Ici, on reste sous le choc des conséquences de cela, mais on garde aussi la tête froide.

J’ai été un peu déçue pour ma part de ne rien ressentir à la perte de ce personnage pourtant attachant même si on le voyait peu. J’aurais aimé me sentir aussi dévastée ou sous le choc que les héros qui se prennent ça en pleine poire. J’aurais aimé avoir la même claque que Takemichou quand il réalise les failles de son plan.

Cependant, je ne peux pas dire que ce n’est pas un coup de maître de l’auteur. Cette disparation rebat les cartes à nouveau et explique comme le dit le héros pourquoi à chaque fois malgré ses interventions le futur restait aussi sombre. Il lui manquait ce terrible événement. Maintenant qu’on l’a, on voit bien les rouages qui vont se mettre en branle pour qu’on ait un dark Mickey plus tard qui aura rompu avec Draken. C’est sombre très sombre.

Mais la lumière reste au bout du tunnel grâce à Takemichi, notre rayon de soleil qui jamais ne s’éteint. On aime voir le courage à toute épreuve dont il fait preuve. La façon dont il garde justement la tête froide pour surmonter ce drame et ne pas se laisser dévier de son but, car lui, il a l’image de ce grand plan en tête. Alors grâce à lui, on sent heureusement un souffle plus épique, une camaraderie sans cesse renouvelée et un élan de vengeance nécessaire, qui vient contrebalancer la froide noirceur qui s’est emparée des cadres du Toman. J’ai hâte de voir le contrecoup de tout ça.

Ce tome, malgré son manque d’émotion qui aurait dû saisir le lecteur, marque une sacrée étape dans la série avec un nouveau drame venant tout bouleverser et amener les héros encore un peu plus vers les noires profondeurs de leur âme. Je salue la cruauté de l’auteur mais aussi sa volonté de toujours nous ménager une part d’espoir en la personne de Takemichi. Ce n’est pas forcément très crédible mais on s’en moque tant qu’il nous apporte ce rayon de lumière au bout du tunnel !

Tome 18

Nouveau tome de grosse baston pour Tokyo Revengers et Ken Wakui, qui décidément s’éclate bien à éclater ses personnages tout en nous faisant de tragiques confidences sur eux.

Le voyage dans le temps ne peut plus fonctionner pour Takemichi. Mickey et Draken sont au fond du sceau après la mort d’Emma imputée à Kisaki et ce dernier passe à l’action avec sa Génération maudite. Rien ne va plus ! Mais pour le lecteur, c’est jouissif. Le Toman a rarement été autant en difficulté, la tension est donc palpable et les émotions à fleur de peau.

Cela donne un tome où l’action coule à flot tandis que le Toman mené par Takemichi affronte le Tenjiku d’Izana. Les coups pleuvent. Les duels sont partout. On découvre ainsi encore de nouveaux personnages mis sous les feux des projecteurs. En effet, la série compte quand même un sacré nombre de loubards, mais souvent en dehors de leur tête, on ne sait pas grand-chose. Ce vaste affrontement est l’occasion parfaite pour revenir sur plusieurs d’entre eux, Ken Wakui mélangent allègrement baston et petites pauses pour en apprendre plus sur eux.

Nous avons ainsi au coeur de ce tome le récit du passé de Koko et Inui, un passé bien sûr plein de drame parfait pour faire pleurer dans les chaumière, comme toujours avec cette série, genre oblige. On est cependant touché de découvrir un jeune Koko amoureux de la soeur d’Inui qu’il va perdre tragiquement et qui va provoquer en lui cette folie de l’argent, qui va l’amener très très loin. Résultat, nous assistons à une très belle relation duelle entre les deux anciens amis.

Puis, c’est au tours des membres de la Génération maudite d’être présenté chacun à leur tour au cour de duel parfois inattendus. Ressort de tout ça, le duo maladroit formé par Angry et Hakkai, les deux petits derniers de leur fratrie respective. Et là, après autant de drama auparavant, c’est sur un ton plus léger, limite comique, qu’il met en scène leur combat face aux terribles frères Haitani. Ça surprend et ça fait du bien en même temps tant l’atmosphère est lourde.

Ce tome est donc rempli de petits moments savoureux, que ce soit les duels qui se dessinent entre chaque grande figure au sein même de cette vaste baston entre les deux gros clans du coin, ou les souvenirs qui remontent et nous font découvrir la personnalités de garçons un peu trop lisses jusqu’à présent. La tension est là. Le sang gicle. Les coups pleuvent. Et Takemichi tente encore et toujours d’atteindre Kisaki. Un tome classique pour la série mais qui a un côté « mettons les seconds couteaux en avant », qui m’a beaucoup plu !

Tome 19

Encore un tome rondement mené à la Tokyo Revengers avec baston et grands sentiments. C’est classique mais toujours aussi efficace, quoique un peu redondant à force ^^!

Je n’ai donc pas été soufflée par les débuts du tome où les camarades de Takemichi se battent et sont mis en avant chacun à leur tour, comme dans une battle de danse où à tour de rôle ils feraient un pas en avant pour avoir les projecteurs sur eux. Certes, c’est sympa de voir le plein potentiel d’Angry, d’assister en suite aux coups d’éclat du camp d’en face, avant d’avoir un grand moment d’émotion avec Chifuyu, mais tout ça est très téléphoné et surjoué.

Les grands moments d’émotion et de camaraderie, c’est un peu la marque de fabrique de la série, mais au bout de 19 tomes, ça en fait pas mal, et j’avoue que là, celle de Takemichi face à une menace telle que celle de Kisaki, ça passe moyen. Alors oui, il en a dans le pantalon, mais c’est justement pour ça que c’est de moins en moins crédible, car qui irait faire ça quand on lui pointe une arme sur la tronche… Je préférais quand c’était plus simple et juste de la simple baston, là ça va trop loin.

Heureusement, pour venir casser cette montée d’adrénaline et de testostérone, une entrée fracassante vient tout envoyer valdinguer et j’ai eu droit à ma petite surprise. Je ne m’attendais pas à voir ces personnages et à ce que cette révélation ait lieu aussi tôt, mais mon dieu que c’était jouissif de les voir faire le lien avec tout. Peut-être qu’ainsi cela va relancer la série sur autre chose et renforcer certains liens. J’ai vraiment hâte de voir les conséquences de cette annonce.

Pas de surprise pendant un long moment dans ce tome, nous étions sur de la baston pure et dure dans une situation de surnombre évidente. Les grands discours de nos héros portent moins, heureusement l’auteur l’a peut-être compris et nous a servi dans les ultimes moments le retournement de situation et la révélation qui fait du bien. J’ai à nouveau hâte de voir la suite du coup.

Tome 20

Ken Wakui n’en finit plus de nous prendre par les sentiments avec son histoire de loubards qui s’éliminent les uns les autres pour prendre le contrôle. Renouveau du furyo, Tokyo Revengers porte de plus en plus à merveille son titre.

L’affrontement entre Takemichou et le Tenjiku dirigé par Izana n’en finit plus. Comme dans une arène les deux groupes armés se font face dans l’attente du combat clé. Et le voici venir avec l’arrivée de Mickey. Après avoir perdu sa soeur, celui-ci n’a plus rien à perdre, il se lance donc dans un combat sans pitié.

Pourtant l’auteur nous surprend. Non pas avec un match différent de d’habitude, parce qu’on est habitué maintenant à ces voyous qui se battent à grands coups de mandale. Mais parce que pour une fois, ce n’est pas Mickey qui a l’ascendant, mais Izana. Ce combat fratricide est déchirant et percutant. Izana est totalement barré et fait froid dans le dos. Mickey pourrait aller trop loin vu qu’il n’a plus rien à perdre. Pourtant Ken Wakui parvient à trouver le juste équilibre pour que ça ne tombe pas dans le ridicule et si le basculement qui se produit peu à peu est un peu facile et prévisible, c’est toujours émouvant quand les sentiments s’en mêlent.

En effet, Mickey et Izana ne sont pas n’importe qui. Ils en sont tous les deux là grâce ou à cause de la même personne : Shin’Ichiro. C’est donc beau de voir l’influence que celui-ci a eu sur chacun, enfin beau n’est peut-être pas le mot quand on voit l’univers de violence dans lequel ils évoluent, mais il a tenté de leur apprendre la camaraderie et la fraternité.

Ainsi dans une ambiance très mélodramatique, on en prend plein la figure quand tout dérape et qu’on sort d’un simple affrontement à coups de poings et de pieds pour entrer dans un moment beaucoup tendu et percutant où leur vie est en danger. Izana a beaucoup de griefs envers Mickey. Mickey, lui, a su faire son deuil à sa façon et avancer. Il lui tend donc la main comme il sait si bien le faire. C’est le propre de ce personnage et c’est pour ça qu’on l’aime.

Malheureusement, ce serait un peu trop vite oublier Kisaki, qui est derrière tout ça depuis le début sans qu’on sache trop pourquoi. Celui-ci vient mettre un dernier grain de sel et vient tout faire exploser ! Cependant, il procure aussi LE moment de rédemption qu’on n’attendait plus pour Izana. C’est la séquence émotion du volume, que dis-je du personnage puisque chacun y a droit à un moment de son histoire dans ce titre. Et même si c’est archi cliché et que ça va très loin, je l’ai trouvée réussie car elle a su me procurer l’émotion attendue. Oui, Izana était détraqué mais il n’avait pas un mauvais fond comme le montre sa relation avec Kaku.

Ken Wakui reste donc fidèle à lui-même encore une fois avec un titre explosif remplis de combats où les héros s’affrontent pour mieux se trouver. Mais il va parfois un peu loin dans la surenchère pour faire vibrer ses lecteurs avec cette amitié qui lie nos voyous entre eux. Il en oublie ainsi assez régulièrement le fil rouge de son histoire, ce qui est dommage, car du coup quand il est rappelé, il tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Qui va croire que Draken accepte aussi facilement l’histoire de Takemichi ? Qui va croire que celui-ci va pouvoir régler ses comptes si facilement avec Kisaki ? J’aime la série mais elle tombe un peu dans la caricature d’elle-même parfois…

Tome à nouveau riche, rempli de combats et d’émotions ambivalentes, il nous fait un peu oublier les derniers drames pour les remplacer par de nouveaux et proposer à ses héros d’avancer tout de même dans la voie qu’ils se sont tracés. On aime finalement la destinée d’Izana et on tremble de la nouvelle confrontation avec Kisaki.

Tome 21

Alors que la série tire sa révérence au Japon et que plein de spin-off se montent autour, c’est l’arc de Tenjiku que nous clôturons ici et on ne peut pas dire que l’auteur ait été très inspiré malheureusement…

Depuis le début, la série brille pour moi par son intensité à rendre les émotions qui traversent nos jeunes héros rebelles. L’auteur l’a bien compris, il en a fait sa seule marque de fabrique, au point malheureusement d’oublier qu’il faut aussi un scénario solide pour être crédible et rester dans les mémoires. Et ce final révèle toutes les failles de l’auteur dans la création et surtout la tenue de son oeuvre. A vouloir en faire trop parfois on se trompe de route et c’est l’accident.

C’est un peu ce que j’ai eu l’impression de lire ici et j’en suis la première déçue car vraiment j’adore l’ambiance de forte camaraderie qui transpire des pores de la série, mais ça ne me permet pas de tout accepter. Ici, le duel final entre Takemichi et Kisaki a vraiment viré au ridicule et les justifications des actes de ce dernier sont tellement grotesques que c’en est presque risible. Toute l’intensité des débuts de la série s’est évaporée en quelques phrases… Je suis archi déçue. L’auteur révèle ainsi combien sa série était creuse du point de vue de l’intrigue et reposait seulement sur les interactions de ses personnages.

C’est d’ailleurs ce qui sauve un peu ce final totalement précipité où à l’image de Kisaki qui tente de s’enfuir, le mangaka tente d’échapper à sa série. Tout est raconté bien trop vite, bien trop succinctement pour que ça suscite l’émotion ou qu’on soit soufflé par tout ce qu’il avait mis en branle. C’est assez bateau. Et une fois de plus, ce sont plutôt les moments où on revient sur ce qui rassemble les personnages qui sauront nous faire revenir. Ainsi, ce n’est pas le duel avec Kisaki et ses révélations qui resteront dans ma mémoire mais plus l’émotion autour des disparition d’Ema et Izana, ainsi que la décision attendue de Mickey.

Reste que la série n’est pas encore totalement terminée. Elle prend juste un sacré virage ici et je serais curieuse de voir ce que l’auteur peut bien avoir encore à raconter sur les 10 volumes restants (quand même !) car pour moi, on a fait le tour et ce n’est pas le mystère entourant la révélation ratée de Kisaki qui va suffire. Elle tombe comme un cheveu sur la soupe pour rallonger la sauce, ce dont je suis peu friande…

Me voilà donc perplexe à la lecture de ce tome. Je suis d’un côté contente d’en avoir fini avec Kisaki, tellement je commençais à en avoir marre des rebondissements de ses magouilles, mais c’est fait avec si peu d’inspiration que ça me laisse sans voix. Je m’interroge aussi sur la pertinence à voir la série continuer aussi longtemps après tout ça. Pour moi, on avait atteint un point final et un tome suffisait pour conclure. J’attends donc de voir ce que l’auteur réserve comme surprise en espérant qu’il ne se perde pas plus qu’il ne l’est déjà…

Tome 22

Alors que la série est clairement en perte de vitesse depuis quelques temps, Ken Wakui en maîtrise tellement parfaitement les arcanes, qu’il parvient en deux deux à nous pondre un tome avec tous les poncifs de celle-ci qu’on adore et c’est à nouveau un régal. Quel magicien !

On terminait le tome précédent sur une décision surprise de Mickey qui avait de quoi nous scotcher mais au vu de la façon dont la série tournait un peu en rond, c’est la meilleure réponse à apporter pour relancer ou clore celle-ci. J’ai cru un temps que ce serait pour ce dernier motif car la première moitié de ce tome va clairement dans ce sens. Je me trompais bien car l’auteur, sûrement fort de son succès au Japon, a prolongé le plaisir avec un nouveau regain comme on lui connaît bien. Classique mais efficace.

J’ai beaucoup aimé cette première partie. Elle fleurait pas les au revoir entre amis. C’était touchant, chaleureux, un peu émouvant aussi, la fin d’une époque, avec tous les poncifs qui vont avec comme la capsule temporelle, qui fait toujours son petit effet. On disait au revoir à chacun avec tendresse et humour, à l’image de ce chapitre consacré à Hina. C’était mignon tout plein. Le retour dans le présent est du même tonneau. On prend plaisir à retrouver nos loubards adultes et à voir ce qu’ils sont devenus. Le ton est bien plus apaisé, c’est comme de vieux potes qui se retrouvent après pas mal de temps. On prend des nouvelles, on voit qui est devenus quoi. On prend plaisir à voir leurs nouveaux looks et l’auteur nous gâte pour cela.

Mais c’est tellement idyllique pour une série de ce genre qu’on sent vite qu’il y a anguille sous roche et ça ne loupe pas. Notre intérêt est alors renouvelé par cette amitié toujours belle et bien là, solide et inflexible. Une nouvelle mission attend donc nos héros, un nouveau mystère à éclaircir, un nouveau sauvetage à effectuer. La série est relancée !

Même si c’était évident, j’ai apprécié de voir l’auteur rester fidèle à sa ligne et conserver un certain personnage comme celui à sauver dans cette dernière ligne droite. C’est logique au vu de sa personnalité, son passé, son passif et cela promet de grands moments d’émotion encore. Alors on pourra dire bien sûr que c’est encore un peu too much, c’est le cas. On sent bien que le rôle qu’on lui attribue est exagéré, tiré par les cheveux. La représentation des gangs est une nouvelle fois assez caricaturale mais non sans fondement. L’auteur nous relance sur des rails connus mais avec des personnages adultes alors j’ai hâte de voir ce que cela changera.

Tome qui aurait presque pu apporter la conclusion qu’on attendait à la série, il est à la place celui qui la relance une dernière fois pour un dernier arc qui s’annonce riche en émotion et qui aura peut-être l’intrigue nouvelle qu’on attendait depuis un moment grâce au bond dans le temps qu’on vit. Une lecture donc addictive, touchante et pleine de potentiel qui malgré la baisse de régime de la série laisse espérer le meilleur pour la suite. On a envie d’y croire !

Tome 23

Je sais que la série est totalement en train de dérailler sous la plume d’un auteur qui rallonge beaucoup trop la sauce, mais il y a aussi une émotion hyper forte qui me saisit à chaque fois et me met la rate au court bouillon, alors malgré ses défauts, je continue à aimer la série.

Je ne sais pas ce qu’en pensent les autres lecteurs, mais j’ai l’impression que Ken Wakui n’avait pas pensé à la conclusion de sa série et qu’il ne sait pas s’en dépatouiller. Du coup, il improvise sans cesse en reprenant tout de même quelques éléments établis mais ça sent plus le dérapage que la conduite sûre.

Dans ce tome, nous sommes désormais dans le présent et nos héros ont tous grandi. Takemichi est sur le point de se marier à Hina et avec tous ses potes, ils vont ouvrir la capsule temporelle qu’ils avaient enterrée il y a longtemps. Un seul absent : Mikey. Celui-ci a totalement vrillé dans le présent et l’ouverture de cette capsule est l’occasion pour Takemichi de se rappeler tout ce qu’il doit à son ancien chef, ce qui va lui donner la détermination pour faire quelque chose pour le sauver.

Sur le papier, je dois avouer que je trouve assez logique que Mikey ait vrillé et que Takemichi cherche à le sauver, c’était un peu dans l’ADN de la série avec cet anti-héros dépressif et névrosé qu’on suivait depuis le début. Cependant, quand Ken Wakui l’écrit sur le papier, ça ne tombe pas exactement comme je l’aurais souhaité. En effet, je trouve que ça manque de finesse, que tout est trop excessif pour vraiment fonctionner comme ça aurait pu. L’auteur va trop loin dans les troubles de Mikey et les méandres que ça occasionne, ce qui fait tomber la série dans un mélo très discutable.

En même temps, je suis faible et je n’ai pu m’empêcher de me sentir touchée par la détresse de ce personnage qui était comme un roc dans la série malgré tout ce qui lui est arrivé. C’est donc émouvant de voir Takemichi tout faire pour l’aider, lui tendre la main et le bousculer jusqu’à ce qu’il craque et reconnaisse qu’il veut et a besoin d’aide. J’ai du coup beaucoup aimé leur réunion au sommet de cette tour même si je reconnais que la mise en scène est totalement foireuse.

L’auteur nous offre ainsi un dernier tour de piste en mode chant du cygne que je trouve bien trouvé, car Mikey est clairement LE personnage central de la série pour moi. Cependant la mise en scène choisie est terriblement maladroite et fausse tout. Ultime preuve avec ce nouveau bond dans le temps qu’on aurait pu s’épargner à ce stade et qui tient plus du gimmick que de la bonne trouvaille. Idem pour les ajouts des deux histoires courtes sur deux perso de la série qui concluent ce tome et cassent la dynamique établie. Oui, j’ai aimé en apprendre Hanma et sa relation avec Kisaki ou encore sur Sanzu, nouveau bras droit de Mikey dans le présent, mais c’est trop court et ça tombe comme un cheveu sur la soupe. Nouveau symptôme des maladresses narratives de l’auteur qui résument un peu la série ses derniers temps ^^!

Bref, une saga qui ronronne un peu trop au point que l’auteur a oublié de vraiment penser son scénario et sa mise en scène, ce qui fait qu’il tombe à côté alors qu’il a de bons sujets entre les mains. Je comprends la déception d’une partie du lectorat car même si je prends plaisir à ma lecture et que l’émotion de Takemichi est communicative, je ne peux pas ne pas voir ces énormes failles.

Tome 24

Avec probablement l’une de mes couvertures préférées grâce à ce superbe costume sombre aux couleurs sombres qui se font dans le décor avec des allures très princières et ses marches à l’arrière, Ken Wakui entame l’ascension de l’arc ultime de la série. Une dernière montée en tension !

Pour cela il reprend très classique les ingrédients qui ont fait la recette du succès de sa série : un Takemichi qui revient dans le passé et veut sauver quelqu’un, en l’occurrence Mickey, dans un climat de guerre des gangs à nouveau explosif. La nouveauté, c’est que cela se déroule deux ans après le précédent et que tous ses copains se sont rangés et avancent dans la vie grâce à la protection que leur a assuré Mickey. Alors comment faire ?

Ken Wakui a toujours le don pour rendre son récit passionnant à lire. On y ressent à nouveau tout le charme des relations entre cailleras et en plus on prend vraiment plaisir à voir ce qu’ils sont devenus, littéralement tant leur look a évolué parfois, mais également la voie qu’ils ont choisi de prendre, qui souvent touche car elle relève de ce rêve qu’ils pensaient inatteignable qu’ils sont pourtant en train de toucher. Cependant, ce faisant, on sent aussi que l’auteur ne se foule pas pour faire rebondir son récit. Il reprend l’idée d’une vache sacrificielle, toujours la même : Mickey et il reprend l’idée de la guerre des gangs avec quelqu’un cristallisant les colères, encore et toujours Mickey, et j’ai failli l’oublier avec un sauveur né : à nouveau Takemichi. C’est un peu trop facile.

Alors j’ai pris un grand plaisir à découvrir les nouveaux clans et surtout les membres les composant lors d’une réunion totalement WTF en plein coeur de Tokyo, allant même jusqu’à bloquer la circulation. Gros LOL. Ils dégagent tous cette aura folle, dérangeante et classe que j’aime. Ils ont des looks de fou. Je suis particulièrement fan des Brahmans et leur tenue quasi mystique revisitée au goût du jour, mais j’ai aussi été happé par le look puissant du Rokuhara Tandai. Ne manquait que le Kanto Manjirai de Sano. Cependant leur petite réunion bien qu’explosive et exprimant bien les tensions entre chacun et les désirs de chacun était terriblement artificielle tant on sentait la mise en scène juste faite pour présenter tout ce petit monde. Ça manquait cruellement d’âme et d’intention…

C’est un peu ce que je reproche désormais à l’auteur. On le voit arriver avec ses gros sabots, partout. Il garde ce qui fait l’essence de la série, à savoir les beaux sentiments d’amitié et de dévouement qui animent ses personnages, leur désir de vivre et pouvoir être libre. Mais l’ensemble manque de corps et d’âme par rapport aux débuts. On est plus en pilote automatique. Alors je suis suivrai avec plaisir le plan de Takemichou pour tenter de « sauver » Sano et je serai curieuse de voir comment il va y arriver avec ses nouveaux alliés de circonstance, tout en espérant en apprendre plus sur ces derniers qui ont une classe folle. Mais je ne suis pas non plus aveugle face à la faiblesse d’une oeuvre qui n’a pas su s’arrêter à temps et cherche juste à monter en puissance en montrant des perso de plus en plus badass, classes et lookés juste par pur fan service.

Un tome qui claque comme promis. Un tome qui relance l’histoire comme promis. Un tome qui fait découvrir ce que sont devenus ceux qu’on connaît et le Tokyo des gangs qu’on a découvert autrefois. Mais un tome où l’auteur est en panne d’inspiration tant c’est lisse et prévisible. La classe, les bons sentiments et la tension ne font pas tout quand la magie a un peu disparu, les paillettes aussi et ne restent que les trucages qu’on voit un peu trop ici…

Tome 25

Malgré ses couvertures archi classes, malgré ses événements qui prennent aux tripes, il ne faut pas être aveugle et se laisser porter par le sentimentalisme, Tokyo Revengers est en fin de course et l’auteur peine à retrouver son souffle du début.

Il serait facile de se laisser porter par l’enthousiasme de la rencontre d’un nouveau personnage charismatique avec Senju. Il serait facile d’être soufflée par la mise en scène émouvante de la jaquette et de la couverture en-dessous hautement symbolique ici. Ou encore d’être hyper hypée par les dernières pages et la grosse baston impitoyable qu’ils annoncent suite à l’événement tragique qui se produit ici.

Mais quand on y regarde de plus, on voit que les grosses ficelles qu’aime employer l’auteur sont encore plus grosses qu’avant. On voit que l’humour qu’il utilise pour désamorcer chaque situation dramatique à venir est encore plus lourd. On réalise que chaque rappel d’émotion repose en fait sur un passé déjà révolu et vécu et que ce nouvel arc n’apporte pas le renouveau souhaité. On patauge, on patauge. Les nouveautés souhaitées sont maladroites, à l’image du nouveau pouvoir de Takemichou et les rebondissements manquent de vie finalement, apparaissant comme très froids, ce qui est dramatiquement dommage ici.

C’est dommage parce que le personnage de Senju a du potentiel, mais elle est bien trop caricaturale dans les éléments dont l’auteur se sert pour la caractériser, notamment côté famille. C’est encore plus dommage pour le gros événement du tome qui aurait dû être un moment particulièrement soigné au vu du personnage impliqué. Mais ici, on est dans le surjeu partout et l’émotion ne vient pas à nous comme autrefois. Quand il s’est produit le même genre d’événement avec des personnages bien moindre pourtant, j’ai été bien plus impliquée émotionnellement qu’ici. Là, j’en viens à ne plus croire ce que j’ai sous les yeux et je le regrette car j’ai adoré et adoré encore cette ambiance de loubards amis à la vie à la mort.

Alors ça reste joliment dessiné, avec une narration graphique très agréable et entraînante. Les looks sont cools, les personnages attachants sur le papier. Je me plais toujours à me mettre dans les pas de Takemichou parce qu’il croise toujours de sacrés personnages et que ses idéaux sont beaux et purs. On ne peut pas nier que l’envie de sauver un ami, c’est toujours un excellent moteur. Mais on est un peu trop dans la facilité et le manque d’âme désormais. L’auteur nous a habitué à mieux.

Je me suis lancée dans ce tome sans connaître la surprise qu’il refermait et si j’ai passé un moment de lecture agréable grâce à l’expérience de l’auteur, je ne peux mentir et cacher que je suis aussi déçues des facilités de la série qui lui ont fait perdre impact et profondeur à mes yeux. On est désormais dans une caricature de Tokyo Revengers et plus dans une série originale. Ça me manque.

Tome 26

Comme à chaque tome dans ce dernier arc, je suis partagée entre le plaisir vif que me procurent les émotions de cette série et les ficelles scénaristiques grossières de l’auteur qui ont tendance à me faire lever les yeux au ciel et sortir de l’histoire…

Avec la mort foudroyante du tome précédent, la série a pris une tournure assez radicale. Cela s’accentue encore dans ce volume de baston générale entre les trois clans des dieux célestes qui se retrouvent sur un même terrain et où des histoires d’autrefois sont réglées sous le feu de la bataille.

Côté mise en scène, comme toujours, cela envoie avec de la baston en veux-tu en voilà. Ce sont des scènes d’ensemble toujours assez impressionnantes avec en prime des petits focus sur des duels toujours intenses. Cette fois, comme la couverture l’indique, c’est South qui est au coeur de la bataille. On découvre assez caricaturalement celui-ci dans les pages de ce tome, ce qui peut faire lever les yeux au ciel, mais au moins affronte-t-il l’ancien état major du Black Dragon 1e génération et là l’émotion est palpable, avec ceux ayant connu le frère de Manjiro.

Le hic c’est que dans tout ça, l’auteur enchaîne les moments abracadabrantesques, allant même parfois jusqu’à se contredire et nous fournissant une montée en puissance digne des Super Saiyens de DragonBall dans le genre un peu ridicule, il faut l’avouer. Il n’y a plus l’émotion et la construction fine des personnages qu’on avait autrefois. L’auteur fait dans le lourd et le spectaculaire, c’est tout. Ainsi l’intervention de Senju a-t-elle sonné creuse pour moi, mais ce n’est pas la seule, je n’ai trouvé crédible aucun des duels de South tant c’était surjoué, maladroit, sans fondement même.

Et cette maladresse scénaristique a malheureusement trouvé son apothéose dans le personnage de Manjiro. Spectateur bien inutile pendant longtemps, dont on comprend maladroitement la trajectoire dans cet arc, mais qui alors tombe pour moi dans le ridicule le plus complet dans la séquence de fin avec une transformation en bête sauvage sans le moindre élément déclencheur comme cela avait pu l’être autrefois. Alors là où cela avait eu une puissance mélodramatique auparavant, c’est froid et sans âme ici. Je suis assez triste de ce que la série est devenue.

Si on ne prend pas en compte le passé de la série, on pourrait se dire qu’on est face à un divertissement de cailleras bien calibré, efficace, sanglant et rude. Mais je n’arrive pas à oublier le passé et malgré une montée en tension et puissance jouissive sur le papier, je suis déçue du chemin pris par l’auteur qui a perdu de son âme.

Tome 27

Ce n’est plus très frais, l’auteur se caricature même lui-même, mais pourtant cela a son charme, un charme auquel je n’ai pas su résister malgré toutes les invraissemblances de ce tome.

Après la terrible défaite de Senju et Takemichi face à Mickey, je ne voyais pas trop comment tout ce petit monde allait se relever. C’était sans compter l’auteur et son optimiste à toute épreuve comme son héros. La voie choisi par Ken Wakui est improbable et évidente à la fois : la création d’un nouveau clan à la tête duquel Takemichi fera tout pour sauver Mickey. Vous l’aviez vu venir ? Moi non, tellement c’était gros et pourtant ça n’a suffit à l’auteur pour ne pas tomber dedans.

Je me moque mais au final, malgré les énormes ficelles, j’ai été touchée par ce tome. C’était poignant de voir cet ado prendre tout le poids de ce qui arrive et est arrivé sur ses épaules et ne pas vouloir mêler tout le monde avant de se rendre compte qu’agir en solo ne le mènerait à rien et ne serait pas lui. Ken Wakui a cette capacité à nous émouvoir avec les bons sentiments qui lient ces jeunes racailles pour qui l’amitié passe avant tout. Alors oui, c’était gros de chez gros, revu de chez revu, mais cela a fonctionné sur moi et j’ai aimé suivre notre héros reconstituer son clan.

L’auteur propose donc ici un tome de transition où une décision importante est prise, puis mise en branle. L’émotion est partout, dans les choix faits, dans les sentiments évoqués et partagés, dans les souvenirs également. L’ensemble se mélange à merveille, que ce soit la convalescence du héros, ses réflexions puis ses premiers choix. On prend plaisir à retrouver cette ambiance de « potes à la vie à la mort » que j’apprécie beaucoup dans la série et j’ai adoré les voir tous se réunir autour de Takemichi, même si clairement il ne sera jamais pour moi le héros qui me fera vibrer mais plus le visage secondaire la série à côté des cadors que sont tous les autres, mais il a le mérite de les réunir. Je suis maintenant curieuse de voir la direction que prendra cette nouvelle formation et les plans ourdis pour « récupérer » Mickey.

Cependant, il faut avouer *petit paragraphe critique* que c’est hyper tiré par les cheveux. Takemichi n’a pas la carrure certes, mais voir en plus chacun lâcher hyper facilement et rapidement son boulot, c’est pas très crédible. L’auteur va même jusqu’à inventer un immense succès à Mitsuya qui lâche tout au sommet de sa gloire !? C’est trop ! Et pourtant, j’adore ce genre de dynamique où on donne tout pour son pote. C’est vraiment ce qui me fait sortir de l’histoire, l’auteur va trop loin dans son délire. Au passage, il semble se faire ultra plaisir niveau mode et pose. C’est tome est hyper léché, encore plus que les précédents, entre sa couverture, probablement l’une des plus belles de la sage et surout LE défilé de Mitsuya qui est d’une beauté et d’une portée symbolique ❤

Après avoir été un grand divertissement, Tokyo Revengers est devenu un bon divertissement. Pour peu qu’on arrive à s’asseoir sur la crédiblité narrative de ce qui se joue, on passe un bon moment devant ce héros qui se relève de sa chute et trouve dans l’amitié à toute épreuve la solution à son problème. Les belles amitiés de cailleras, c’est top. Les scénarii un peu moins téléphonés, ce serait top. A défaut, on apprécie les sentiments qui animent tout le monde et les dessins à tomber.

Tome 28

On approche lentement mais sûrement de la fin d’une série à la mise en scène toujours aussi efficace pour mettre en valeur les grands sentiments de nos cailleras aux coeurs débordant d’émotions complexes, mais au narratif aussi trop facile et prévisible, ce qui lui fait perdre de sa profondeur.

Je ne peux nier que je passe à chaque fois un bon moment lors de la lecture de Tokyo Revengers, mais en même temps mon cerveau qui aime bien analyser les choses parfois, trouve tellement mais tellement de grosses ficelles qu’il trouve la série bien moins puissante qu’autrefois. Je persiste à trouver ce virage de Mickey pour en faire un grand méchant psycho insensible totalement insensé et pas crédible. A cela se rajoute tout à coup un Takemichi surpuissant dans ce tome… Ça ne passe pas vraiment ^^!

Heureusement, nous avons ici de la baston, de la baston, de la baston, avec des duels de personnages qu’on a adoré suivre autrefois et qu’on est content de retrouver pour un dernier round. Les affrontements sont bien pensés pour faire ressurgir certains vieux sentiments et régler des comptes. La mise en scène, comme toujours, est rapide et efficace, parfois un peu trop, car j’ai remarqué des dessins moins vifs et percutants que d’habitude dans le mouvement à certains endroits. Mais le déroulé se veut entre punch et grandes déclarations, ce qui fonctionne assez bien. On passe facilement d’un focus à l’autre et la narration est claire et sans chichi. Y a rien de pire quand on passe deux pages sur l’un avant d’aller en voir un autre, de faire le tour, puis de revenir au début. Ce n’est pas le cas ici et je salue l’effort, car clarté il y a.

Il faut dire aussi que l’auteur a à sa disposition tout un choix de grandes figures qu’il a développé autrefois et vient remettre sur le devant de la scène ici. J’ai ainsi beaucoup apprécié le focus sur Mitsuya et Hakkai, puis le retour du duo Koko-Inupi. Par contre, on sent clairement que l’auteur nous fait mijoter car Takemichi est vite mis de côté et on ne voit pas Mickey à l’action. Ce sont les lieutenants qui font le spectacle des deux côtés. Ce n’est pas un mal car c’est bien mené mais c’est une astuce assez classique. Pas de chichi d’ailleurs du côté de la baston, ça cogne, ça s’envoie de grandes déclarations sur les différentes générations de cailleras et ça recogne en se prenant parfois en traître, en utilisant des armes surpuissantes. Bref, on tremble et on tremble bien.

Premier tome du dernier requiem des Manjikai, l’auteur use et abuse de grosses ficelles mais offre un tome de baston très bien ficelé comme on pouvait l’attendre de quelqu’un avec son expérience désormais. Pas de grand moment marquant cette fois, plus une suite de petites rencontres attendues et savoureuses où les coups et les paroles pleuvent. C’est punchy, c’est prenant, ça manque peut-être encore un peu de vie et d’intensité pour y croire à mon goût. On sent que l’auteur se repose trop sur ses acquis. On veut du feu, du sang, des larmes !

Tome 29

Quelle lecture mitigée, d’un côté c’est archi addictif, pas de souci, mais de l’autre, c’est tellement tiré par les cheveux que ça perd encore plus en crédibilité et que la fin semble vraiment moins qualitative que ce qu’on aurait pu attendre.

Plus les volumes passent, plus j’ai de mal avec l’évolution du scénario, les choix de l’auteur, les rebondissements qu’il dissémine. Dans ce tome, c’est l’intervention totalement rocambolesque de Sanzu qui m’a fait sortir de mes gonds. Franchement d’où a-t-il pu tirer une telle idée. C’est ridicule ! Encore une utilisation foireuse du « pouvoir » de Takemichi et que dire de cette info cruciale qu’on nous lâche en plus milieu… C’était trop.

Le reste est plus classique. On y va à grands coups de savates. Ça se bat entre ennemis, mais aussi anciens alliés. L’auteur donner de l’émotion avec le duel Pachin – Mickey, je suis passée à côté vu sa brièveté et sa pauvreté dans l’écriture des échanges. Il cherche à faire de même avec les retrouvailles Koko-Inupi mais tombe aussi à côté car leur combat tombe dans le néant d’une ellipse narrative. Enfin, il y a l’arrivée d’un gros bras qui pèse lourd, mais est-ce crédible de le voir là ? Pas sûre.

Heureusement que la mise en scène reste percutante. C’est addictif à souhait de suivre les combats malgré les nombreuses cassures de rythme. Même si c’est totalement WTF, le gros rebondissement du tome nous laisse sur le qui vive et on tremble de le voir arriver. Le fait de voir les anciens et tous ces visages connus qu’on a appris à aimer, se battre et risquer leur peau, forcément ça nous fait bouger quand même. On a aussi envie de savoir comment tout ça va se résoudre. On reste curieux. Et surtout la promesse de LA rencontre entre Takemichi et Mickey est là au tournant. Mais qu’on est loin du côté « à la vie à la mort, mon pote » des débuts T.T

Lecture mitigée donc alors qu’on approche pourtant de la fin. Je n’aime pas la façon dont l’auteur gère son récit en faisant poper de nulle part des éléments pour émoustiller les lecteurs alors qu’ils ne reposent sur rien. Je suis déçue du manque d’écriture des personnages et des dialogues dans ces derniers instants. Je trouve ses ellipses trop nombreuses aussi dans l’écriture de l’action. Ça reste addictif et touchant mais surtout parce que ça repose sur les gloires du passé. Il n’y en a plus dans le présent V.V

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©2017 Ken Wakui, Kodansha Ltd. / ©2019 Éditions Glénat

21 commentaires sur “Tokyo Revengers de Ken Wakui

      1. Oui, et puis c’est un coup de mou relatif, c’est surtout que comme je m’intéresse plus aux trajectoires individuelles des persos qu’aux guerres de gang, ces passages me parlent moins. Du coup je pense pas que ce soit trop gênant en soi.

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    1. Alors bonne découverte si tu te lances, c’est vraiment excellent ! Après si tu veux voir d’autres titres avec des bandes de loubards, tu as GTO et Young GTO qui sont très sympa dans le genre aussi 😉

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    1. Idem à la base ça ne me tentait pas du tout, heureusement que Glénat nous a permis de tester gratuitement.
      Du coup je viens de prendre aussi le tome 2 pour confirmer cette bonne impression.
      Mais c’est vrai que le prêt c’est la solution rêvée 👍

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      1. Eh voilà. Après ma lecture en numérique du tome 1 la semaine dernière, j’ai finalement décidé de me prendre les 8 tomes paru comme tu as pu le voir. ^^’jai lu le tome 3 hier, et toujours une découverte que je ne regrette absolument pa.
        Quand je serais sur le PC, je reviendrais discuter autour de ta chronique et notre lecture en commun. 😊

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      2. Je ne suis pas surprise que tu aies craqué, cette série est tellement chouette et surprenante. Il faudrait que je poursuive mais comme il y a peu de tomes, je prends mon temps ^-^

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      3. Oui, je prends mon temps aussi. J’ai pas encore commencé le 4, mais je ne suis pas trop pressée. C’est toujours aussi bon même encore mieux. Et wtf certains retournements, genre j’ai rien vu venir. Et je pense que vu ou en est la série en VO, on va encore se prendre plein de truc dans la face mdr

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      4. Bon, j’ai craqué aujourd’hui et je me suis pris les tomes qu’il me manquait vu que peu de sorties de la semaine me plaisaient/étaient dispo. Il ne me reste qu’à les caser dans mon planning ><
        Mais clair, ça sent la série à rebondissement très bien ficelée ! Hâte de découvrir tout ça 😀

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  1. je vois qu’on a pas du tout le même ressenti sur le premier tome XD faut dire que le genre Furyo c’est vraiment pas ma tasse de thé. J’ai trouvé la lecture sympa, j’ai passé un bon moment, mais il ne m’en reste rien un fois le titre fini. je trouve la quête du héro intrigante, mais les histoires de gang et de bagarre ne m’ont absolument pas touché. Une bande de jeunes désœuvrés qui se bat pour tuer l’ennuie, c’est tout ce que je retiens du premier tome. Mais devant l’enthousiasme de Mimiko (tu aurais du voir sa réaction enflammée quand je lui ai lu mon avis) je vais quand même lire la suite (enfin… si l’éditeur veut bien la réimprimer…)

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    1. Lol j’avoue que les belles histoires d’amitié, bagarre ou pas, ça me touche toujours, surtout avec des déclarations aussi enflammées qu’on en trouve ici. Par contre, le côté furyo me faisait vachement peur et finalement ça passe crème ><
      Dommage que tu n'aies pas trop accroché mais au moins Mimiko prend grave plaisir à le lire et c'est l'essentiel !

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