Titre : Olive
Auteur : Lucy Mazel et Véronique Cazot
Éditeur : Dupuis
Année de parution : Depuis 2020
Nombre de tomes : 1 / 4 (en cours)
Histoire : Olive, c’est l’histoire d’une fille de 17 ans, très timide et renfermée mais à l’imagination débordante. Un jour dans le monde onirique qu’elle s’est créée au fil des années débarque Lenny, un spationaute blessé et malade. Que fait donc cet homme dans son espace réservé où personne n’est jamais invité ?
Mon avis :
Tome 1 : Une lune bleue dans la tête
Ne connaissant ni les auteurs ni le titre par le bouche à oreille, c’est la couverture du premier tome de cette quadrilogie qui a attiré mon regard. Je la trouvais intrigante avec ces personnages en miroir dans une ambiance bleutée très SF, et aimant ce genre, forcément ça m’a donné envie de le lire. Alors je remercie NetGallery et Dupuis de me l’avoir permis.
Le premier tome d’Olive porte très bien son titre : Une lune bleue dans la tête. L’histoire démarre tandis qu’une femme enceinte prend l’avion avec deux enfants qu’elle ne connait pas et qu’il se produit un incident à bord. Puis on se retrouve ailleurs. A quelle époque ? Où ? Avec qui ? On ne sait pas. On suit juste une lycéenne pas comme les autres, Olive, qui vit la majeure partie du temps dans un monde imaginaire qu’elle seule peut voir. Interne, loin de chez elle, les autres se moquent d’elle et elle n’arrive pas à s’intégrer, mais le souhaite-t-elle vraiment ? On dirait jeune une autiste lâchée en milieu hostile. Tout bascule le jour où on l’oblige à accepter une colocataire pour la faire sortir de sa bulle, ce qui n’est pas une franche réussite. En parallèle, dans son monde imaginaire aussi quelqu’un pénètre sans sa permission. Qui est-ce ? Que fait-il là ?
Tout comme son héroïne, j’ai été un peu perdue dans cette histoire. J’ai eu du mal à saisir le but de cette aventure très étrange. Tout d’abord, le démarrage est un peu abrupt et mystérieux puisque nous mettons un certain temps à faire le lien entre les deux temporalités qui au début ne semblent en avoir aucune. Puis peu à peu le mystère s’épaissit autour de cette héroïne atypique. Qui est-elle vraiment ? Pourquoi est-elle comme ça ? Souffre-t-elle de quelque chose ? Lui est-il arrivé quelque chose ? On se pose mille questions sur elle. On essaie de comprendre mais on ne peut qu’émettre quelques rares hypothèses pour le moment. C’est très étrange.
Alors certes, on peut se dire que c’est intéressant de suivre quelqu’un de différent pour qui on a une forme de pitié parce qu’elle subit des brimades. Mais on est aussi en droit de se demander dans quel but ? Et ça c’est un mystère ! On a de la peine pour elle, ce qui nous émeut, et en même temps on ne peut que trouver cette lecture étrange, car ça l’est de voir les deux mondes se côtoyer : le réel et l’imaginaire d’Olive. Autour d’elle, les autres sont terriblement cruels mais je peux comprendre aussi qu’ils la trouvent bizarres, pas qu’ils se moquent d’elle ainsi cependant. C’est donc intéressant et enrichissant pour le lecteur de faire ce va et vient perpétuel.
La narration, par contre, est agréable. Ça se lit sans difficulté parce que le mystère pousse à tourner les pages. On s’attache petit à petit d’une étrange façon à l’héroïne et à sa colocataire. On a envie d’en voir plus sur les lieux et les personnes qui l’entourent. C’est loin d’être plat.
Les dessins sont plaisants, notamment ceux du monde imaginaire d’Olive avec ces bleus qui invitent au rêve et à l’évasion. C’est très imaginatif même si ça reprend des thèmes connus de la SF et de l’onirisme.
Le premier tome sur quatre que comptera cette saga fut une bonne introduction mais je ne suis pas 100% convaincue. J’ai trouvé cette histoire très singulière, entre poésie et évasion totale mais trop étrange. J’ai également au final trouvé compliqué d’avoir réellement de l’empathie pour l’héroïne en tant que personne car elle est assez hermétique et repousse les autres, lecteur compris. Je pense donc que la série n’est peut-être pas pour moi.