Livres - Fantasy / Fantastique

Le Roi des Fauves d’Aurélie Wellenstein

Titre : Le Roi des Fauves

Auteur : Aurélie Wellenstein

Editeur : Scrineo (grand format) / Pocket (poche)

Année de parution : 2015 / 2017

Nombre de pages  : 311

Histoire : Poussés par une famine sans précédent, trois amis, Kaya, Ivar et Oswald, prennent le risque de braconner sur les terres de leur seigneur, mais son fils les surprend. Au terme d’une lutte acharnée, ils laissent le noble pour mort. Capturés et jugés pour tentative de meurtre, les trois amis sont condamnés à ingérer un parasite qui va les transformer en « berserkirs ». Au bout de sept jours de lente métamorphose, ils seront devenus des hommes-bêtes, et leur raison s’abîmera dans une rage inextinguible. Le temps de cette transformation, ils sont enfermés dans Hadarfell, un ancien royaume abandonné, dont le passé et l’histoire ont été engloutis par le temps…

Mon avis :

J’ai souvent vu passer les romans d’Aurélie Wellenstein sur la blogosphère et ses univers sombres m’ont toujours interpelée. Mais petite nature que je suis, je craignais qu’ils soient trop étouffants et anxiogènes pour moi, du coup je n’osais pas me lancer. La tentation étant toujours là au bout du coup, j’ai décidé de me lancer avec Le Roi des Fauves, l’un de ses premiers romans à avoir eu un succès retentissant et surtout disponible au format poche.

Dans cette fable adolescente, nous suivons un groupe de trois amis : Kaya, Ivar et Oswald, qui ont très faim dans leur petit village et prennent un jour le risque de braconner sur les terres de leur seigneur. Mais son fils les surprend et au terme d’une lutte acharnée, ils le laissent pour mort. Capturés et jugés pour tentative de meurtre, les trois amis sont condamnés à ingérer un parasite qui va les transformer en berserkirs. Au bout de sept jours de lente métamorphose, ils seront devenus des hommes-bêtes, et leur raison s’abîmera dans une rage inextinguible. Le temps de cette transformation, ils sont enfermés dans Hadarfell, un ancien royaume abandonné, dont le passé et l’histoire ont été engloutis par le temps…

Avec ce résumé alléchant, on comprend de suite que l’histoire ne sera pas tendre et elle ne l’est pas. Aurélie Wellenstein propose une intrigue sombre, très sombre mais jamais glauque ni vulgaire. Quand violence il y a, elle est toujours justifiée et jamais magnifiée. Elle revisite l’univers des contes cruels comme chez les frères Grimm en y ajoutant une pointe de mythologie nordique glaçante. Cela donne une histoire surprenante, à mi-chemin des contes de fées et des contes philosophiques, où l’aventure vécue par les héros est avant tout une sorte de chemin de croix pour symboliser le passage de l’enfance/adolescence à l’âge adulte.

Pour cela, elle emploie un ton sobre et efficace, qui va à l’essentiel. On ne se perd pas en circonvolution au cours de la quête initiatique du héros, on va droit au but, sans fioriture. Les pertes sont lourdes tout au long de l’histoire. Le décor est âpre également dans ce pays froid, aride où les gens sont affamés et pressurés par leur seigneur dont ils ont une peur bleue. Cette peur est d’ailleurs personnifiés en les personnes des berserkirs, guerriers fauves issus des sagas et mythologies nordiques et germaniques. Ce sont des hommes qui ont été transformés en bêtes mythologiques et qui semblent à la fois avoir perdu l’esprit et se rendre compte que la bête a pris le dessus sur eux, ce qui est assez terrible. Tout le monde craint d’être pris en faute et transformés en cet enfer vivant.

L’ambiance est donc très lourde lors de la lecture. Pour autant, il existe un vrai mystère autour de cet univers. On se demande qui sont vraiment les berserkirs, d’où ils viennent, comment ils se transforment, etc. Et cela associé à la lente transformation que nos amis vont vivre ainsi qu’à l’espoir qu’ils ont de trouver le Roi des Fauves qui pourrait arrêter le processus, fait de ce roman un titre qu’on ne peut lâcher une fois ouvert. Les chapitres sont courts, ils s’enchainent rapidement. Le début est un peu lent, le temps de faire connaissance avec l’univers mais une fois la sentence tombée, cela devient palpitant. On se demande s’ils vont pouvoir être sauvé et à quel pris. Si ce n’est pas un piège dans lequel ils vont tomber et une fois arrivé ce qui les attend s’ils sont libérés de ce maléfices, car on sent bien que ce n’est pas un happy end qui les attend au bout du chemin.

Cependant, je n’ai pas totalement adhéré à l’histoire. J’ai trouvé difficile d’avoir de l’empathie pour les trois amis. Le héros est une espèce de taiseux, un apprenti forgeron dont j’imagine plus les gros bras que le gros cerveau. Ça m’a bloquée. J’aurais pu apprécié sa camarade Kaya s’il n’y avait pas eu quelque chose de bancal en elle, une fois la bête en elle. C’est cependant l’un des personnages les plus dramatiques de l’histoire. Enfin, j’ai trouvé leur ami Oswald beaucoup trop transparent, sorte de héros romantique évanescent, il n’a eu aucune consistance pour moi dans l’histoire. Les personnages sont donc un peu le parent pauvre. Dommage.

J’ai trouvé la plume d’Aurélie Wellenstein simple mais immersive et très parlante visuellement, proposant un bon rythme et surtout de belles descriptions. Ce fut un voyage initiatique classique qui m’en a rappelé d’autres mais qui a aussi son originalité grâce à une ambiance plombante et mystérieuse où la magie est subtile et proche du fantastique. C’est une belle parabole sur la fin de l’adolescence avec ses pertes et ses gains. L’ensemble fut cependant peut-être un peu rapide, il aurait fallu quelques chapitres pour développer plus les héros et l’histoire au milieu. Cependant, je dois avouer que pour une première rencontre, c’en fut une belle.

Ma note : 16 / 20

21 commentaires sur “Le Roi des Fauves d’Aurélie Wellenstein

  1. Ah je crois avoir lu un livre de cette auteure, un truc autour de la mer (j’ai oublié le titre😅)
    Du coup qu’il est en poche, je le tenterai peut-être vu que j’avais bien aimé l’autre 😁

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    1. Oui, je vois lequel tu veux dire avec du vert sur la couv xD
      C’est chouette que tu veuilles le tenter. Il y a un autre de ses titres poches que je compte lire si jamais ça t’intéresse, c’est Le Dieu Oiseau, je pense que le pitch pourrait encore plus te plaire 😉

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      1. petites finances en fait, c’est pas tant empiler les tomes qui me dérange, mais les acheter xD
        ces deux derniers mois ont clairement fait mal au portefeuille, et vu les sorties que j’attends, je dois faire des choix -_-!

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      2. Ça je le comprends très bien. J’essaie au max de les prendre en occasion ou de me les faire offrir en ce moment, en tout cas les grands formats, je craque plus facilement pour le format poche, j’ai l’impression de juste prendre un manga de plus ><

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  2. J’aime beaucoup les livres d’Aurélie Wellenstein, je trouve qu’elle a, à chaque fois, beaucoup de supers idées. Mais j’ai toujours du mal avec ses personnages et encore, je crois que c’est dans celui-ci que je les ai préférés.

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  3. Décidément, tu enchaînes. Je n’avais pas perçu la parabole de la fin de l’adolescence, alors qu’elle est juste. Je suis contente que tu aies aimé cet ouvrage malgré ses défauts (comme toi, j’ai trouvé certains personnages pas assez développés parmi les héros ou, pire, le personnage éponyme ! C’est à peine si on voit le roi). Malgré tout, l’ambiance m’a conquise.^^ Ravie de lire ton chouette retour.

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    1. Oui, j’ai eu la chance d’avoir un super long weekend et j’ai enchainé les excellentes lectures !
      Je reconnais que ce pauvre roi fait pâle figure u.u
      Maintenant, il faut croiser les doigts que j’aime autant ses autres titres que je compte lire également ^^

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  4. Comme toi, j’ai découvert l’auteure avec Le Roi des fauves et j’ai été beaucoup moins convaincu que toi. Les personnages ne m’ont fait ni chaud ni froid et le roi est très peu présent et n’a finalement pas beaucoup de poids. Je n’ai pas non plus accroché au style, j’ai eu l’impression que l’histoire s’achevait trop rapidement alors que toute la première partie du livre m’a paru très lente, c’est bizarre.

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    1. Je peux te comprendre, je conçois aussi le problème de construction des personnages et la fin trop abrupte, mais pour ma part le style et l’ambiance m’ont parlé, ce qui change tout. Un livre peut vraiment toucher deux personnes très différemment malgré ses défauts reconnus ^^

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