Livres - Fantasy / Fantastique

Récits du Demi-Loup de Chloé Chevalier

Titre : Récits du Demi-Loup

Auteur : Chloé Chevalier

Editeur : Les moutons électriques (grand format) / Hélios (poche)

Années de parution : 2013-2020

Nombre de tomes  : 4 (série terminée)

Histoire : Au bord de l’implosion, le royaume du Demi-Loup oscille dangereusement entre l’épidémie foudroyante qui le ravage, la Preste Mort, les prémisses d’une guerre civile, et l’apparente indifférence de son roi. Les princesses Malvane et Calvina, insouciantes des menaces qui pèsent sur le monde qui les entoure, grandissent dans la plus complète indolence auprès de leurs Suivantes. Nées un jour plus tard que les futures souveraines auxquelles une règle stricte les attache pour leur existence entière, les Suivantes auraient dû être deux. Elles sont trois. Et que songer de la réapparition inopinée du prince héritier, Aldemor, qu’une guerre lointaine avait emporté bien des années auparavant ? Avec lui, une effroyable réalité rattrape le château de Véridienne, et le temps arrive, pour les Suivantes et leurs princesses, d’apprendre quels devoirs sont les leurs.

Mon avis :

Tome 1 : Véridienne

Il y a bientôt trois ans, je m’étais déjà frottée à la plume de Chloé Chevalier, en essayant son court recueil de nouvelles : Fleurs au creux des ruines, qui se passe dans le même univers que les Récits du Demi-Loup mais n’ayant pas vécu une très bonne expérience (lire ma chronique de l’époque), j’en étais restée là. La sortie en poche de de Véridienne, le tome 1, m’a donné envie de réessayer et cette fois, ce fut la bonne ! Je redonnerai donc sûrement une chance à son autre titre quand j’aurai fini la série.

Pourtant ce n’était pas gagné. Mon premier contact avec le tome 1 de cette tétralogie, dont le dernier tome doit très prochainement paraître, fut un peu abrupt. Il faut dire que Chloé Chevalier ne ménage pas son lecteur. Les Récits du Demi-Loup comme l’indique avec justesse son titre est en fait un ensemble de récits, chroniques et échanges épistolaires des personnages phare de la saga, donc pas du tout un récit linéaire et romanesque au sens propre du terme comme on en a l’habitude. C’est une narration plus éclatée et disparate qu’il faut apprendre à dompter ou dans laquelle il faut prendre le temps de se laisser entraîner au choix. J’y ai mis en certain temps, mais j’ai au final été 100% convaincue par ce choix original et astucieux qui permet vraiment de découvrir l’histoire de cette saga autrement.

Ce premier tome fut une vaste introduction au monde du Demi-Loup, ses habitants et surtout ses têtes couronnées. Pendant longtemps, j’ai plus eu l’impression d’un récit tranche de vie qui ne menait nulle part que d’une vaste fresque car l’univers très intriguant qui nous est exposé est à peine effleuré et ne se révèle pleinement que tardivement. Nous suivons pendant longtemps un récit intime et un tantinet agaçant, celui des filles des rois qui se partagent le royaume du Demi-Loup et de leurs Suivantes, ses filles nées juste après elles et destinées à être leurs meilleures amies, confidentes et conseillères, le tout dans un air Des petites filles modèles avec leurs brouilles, leurs réconciliations, leurs mesquineries, etc. J’ai connu mieux. Entre ça et la narration éclatée, difficile de rentrer dans le récit au début.

Cependant, le petit air de l’époque des Conquistadors que l’autrice prête à son récit au bout d’un certain temps, ainsi que les frontières entre le bien et le mal très vite brouillées ont de suite attiré mon attention. Je sentais qu’il y avait un vrai potentiel dans ce récit. Celui-ci a progressivement émergé à travers les récits du prince Aldemor, fils d’Aldemar, qu’on a envoyé très jeune se battre sur le front est. Avec lui, la politique arrive progressivement et même si elle est d’abord en arrière-plan, lentement mais sûrement elle se place sur le devant de la scène pour mon plus grand plaisir, pour nous proposer enfin un final excellent, où la tension est montée progressivement jusqu’à nous écraser grâce à une accélération du rythme bienvenue et une mise en avant des personnages et de l’univers, de ses enjeux enfin bien dense qui nous achève. Cette longue mise en bouche, qui avait besoin de temps pour démarrer comme une voiture diesel, m’a littéralement emportée dans les 100 dernières pages.

J’ai fini par découvrir, au milieu de ces récits de vie, de ses journaux intimes et de ses échanges épistolaires, un univers intéressant avec le concept des Suivant(e)s, le pays divisé en deux entre deux frères par l’ancien monarque, un pays en guerre à sa frontière Est contre un adversaire qu’on pense au début de même calibre mais qui se révèle être un ogre, et enfin l’arrivée d’une terrible maladie qui va achever de dramatiser l’histoire… Quand l’autrice axe son récit sur ces jeunes filles au début, c’est juste un effet de manche pour cacher la gravité du moment, gravité qui va peu à peu surgir malgré tout dans leur quotidien à partir du retour d’Aldemor. L’histoire à huis clos s’élargit et de petites révélations s’échappent de temps en temps entre les histoires de cours, de coeurs et de cul. Drames et politique se mélangeant à merveille pour un récit très dense.

J’ai beaucoup aimé la caractérisation progressive des personnages que l’on découvre soit à travers leurs propres écrits, soit à travers ceux de leurs proches. Les princesses sont des têtes à claques chacune dans leur genre et en même temps, je leur sens un potentiel politique certains. Le roi et la reine font la paire, ce sont des gens de l’ancien monde, pris au piège dans leur palais sclérosé. Ils m’ont vraiment fait de la peine. Les Suivantes sont les vrais personnages forts ainsi que le prince Aldemor. Les premières osent se rebeller contre l’ordre établi, notamment au nom de l’amour mais aussi au nom de la justice. Quant au dernier, il est terriblement charismatique avec ses traumas dus à son passé militaire. On est de suite intrigué par ce qui lui est arrivé et par la relation particulière qu’il entretient avec son meilleur ami/père de substitution. Cependant malgré tout ça, on est bien en peine de dégager un seul vrai héros ici, tous sont ambigus faisant tour à tour des choses bien et mal mais surtout tous semblent bien déconnectés de la réalité jusqu’au dernier moment. L’idée de l’autrice de proposer un roman choral de cette forme fut donc une idée de génie qui marquera le lecteur par rapport à ce qu’il est habitué à lire.

Contrairement à ce que j’aurais cru un temps, ce roman fut très riche sous ses airs de simples chamailleries de têtes couronnées. Sa narration finalement originale, change de ce qu’on peut connaitre et permet de mieux connaitre les personnages puisqu’on les suit au plus près grâce à leurs pensées étalées devant nous. Cela permet aussi d’offrir une plus grande surprise encore quand l’autrice décide de faire basculer son récit en exposant enfin la menace qui pèse sur tout le monde, c’est alors une grande claque et le récit s’envole. Ô frustration extrême, je n’ai pas la suite sous la main !

Tome 2 : Les Terres de l’Est

Revenir dans l’univers de Véridienne des mois plus tard ne fut pas chose aisée. Cependant après des débuts difficiles, je me suis encore laissée emportée par la poésie de la narration lente et étrange de Chloé Chevalier.

Lire les Récits du Demi-Loup c’est vraiment participer à une expérience. La narration est très particulière car on est sans cesse confronté aux pensées intérieures des personnages plus encore qu’à leurs actions ou leurs échanges verbaux. Cela peut donc conférer le sentiment d’une intrigue qui avance très lentement, très intérieurement, voire qui n’avance pas, mais quand ça explose, on se rend compte en fait qu’il est déjà trop tard et qu’on n’avait rien vu venir.

Dans ce deuxième tome, exit les crêpages de chignons entre les deux princesses, elles ont chacune fort à faire, mais surtout l’histoire n’est plus contée ni menée par elles, mais par leurs suivantes et par le prince banni. Cela change tout. Alors que j’avais apprécié le premier tome mais été agacée par l’immaturité des princesses et de leurs histoires, ici on se recentre sur un récit bien plus sombre, bien plus politique, et on assiste aux méandres d’une guerre qui couve depuis longtemps.

J’ai d’abord été un peu perdue en suivant la triste vie d’Aldemor et Cathelle après leur bannissement. Je ne voyais pas où l’autrice voulait nous amener. En parallèle, nous suivions également les errements politiques cette fois des autres personnages, et là aussi j’étais un peu perdue face à ce qui se passait. C’était pour mieux endormir notre méfiance et l’autrice y est parfaitement arrivée, car quand tombent les révélations, tout nous éclate à la figure et le récit change complètement de visage.

On découvre alors une intrigue sombre, dure et complexe qui entremêle les histoires privées de chacune des cours avec la politique intérieure et extérieure de chaque royaume. Blessés par la terrible révélation qu’on leur a faite ainsi que par le coup que le sort leur a joué, Aldemor et Cathelle vont basculer dans une terrible vengeance et mettre en branle de terribles mécanismes. Pendant ce temps, leurs anciennes connaissances vont accumuler les erreurs politiques, que cela soit Malvane ou Calvina, rendant leurs royaumes un peu plus instable chaque jour. La terrible épidémie qui les frappe continue à avancer, tandis qu’ils sont tous impuissants. Le roi, lui, semble de plus en plus claquemuré dans son château déliquescent. Et l’Empire, lui, plus fort que jamais se prépare. Tous les rouages d’un terrible conflit et d’une chute annoncée se mettent en place.

Cette chronique d’un drame annoncé m’a fascinée, tout comme les révélations sur le passé d’Aldemor qui explique bien des choses. En effet, ce tome ne porte pas le titre de « Terres de l’Est » pour rien. On y apprend enfin qu’elle fut la terrible expérience du prince là-bas quand il était jeune et la surprise est au rendez-vous. J’ai été saisie d’effroi par ce qu’il a vécu et par ce que ça annonce pour lui. Chloé Chevalier ne lui épargne rien et crée avec lui un personnage vraiment sombre et complexe, marqué par la vie. Les toutes dernières pages où le rythme des révélations s’accélèrent son annonciatrice d’une suite qui sera probablement palpitante mais implacable.

Ainsi avec son récit au rythme étrange, l’autrice nous a encore plus peu à peu plonger dans une terrible chronique d’un drame annoncé, un drame qui ne sera que l’ultime punition d’un monde gangréné par son élite. C’est noir mais terriblement fascinant et une fois le doigt mis dans l’engrenage, il est impossible d’en sortir. On a besoin de savoir comment va se terminer cette terrible tragédie.

Tome 3 : Mers Brumeuses

Comme les précédents tomes, Mers Brumeuses s’est révélée être une lecture lente et entêtante où la toile dans laquelle sont pris les personnages s’est étendue au fil de l’intrigue jusqu’à tous les capturer inexorablement.

Après les révélations du précédent tome et le choix d’Aldemor et Cathelle de se venger en jouant sur la rivalité des deux anciennes princesses, je m’attendais à un tome percutant. J’ai eu à la place un tome entêtant mais non moins sombre. L’autrice, cette fois, met en avant un nouveau personnage que l’on connait depuis longtemps : Crassu. Fils adoptif de Nersès, il devient notre nouveau témoin privilégié pour assister à cette lente descente aux enfers des héroïnes du premier tome. C’est un nouveau destin tragique qui s’ajoute aux précédents.

L’autrice tisse ainsi savamment sa toile. A travers les récits des différentes voix de son histoire, nous assistons à la place en place du terrible plan des anciens amants. Les deux anciennes princesses n’ont pas changé et leurs Suivantes tentent toujours d’empêcher l’inexorable mais n’y parviennent pas. Nous suivons ainsi ces personnages de l’ombre avec résolution et fatuité pour une déchirante aventure humaine.

Nersès est sans cesse envoyée en mission au détriment de son couple et de sa famille, pour une princesse qui refuse de se marier et qui s’enlise dans des conflits internes et externes qu’elle ne maitrise pas. Cela pâtit sur sa famille, son époux Firment est loin d’elle. Son fils adoptif, Crassu, ne se sent pas à sa place, persécuté qu’il est par son demi-frère et moqué par la cour entière. Suivre sa mère devient donc une nécessité et quand il se fait recueillir par Lufchilde, pour aller aux Eponas, c’est une délivrance.

Lufchilde, elle, n’a plus rien à voir avec la séductrice qu’elle était. Elle joue désormais les cheffes auprès d’une faction des Chats et dirige un peu trop les actes de sa Reine, que le pouvoir n’intéresse pas. Une lutte pleine de tension va donc s’engager entre elle et Edelin, l’époux de Calvina. Cette dernière se sent très seule et les enfants dont elle s’entoure ne suffisent pas à son bonheur. Elle ne voit pas non plus que son pays est menacé.

Cette menace, elle vient naturellement des plans fomentés par Cathelle et Aldemor, qu’on voit peu mais de manière fort judicieuse ici. Ils ont réussi à tendre leur toile et les répercussions arrivent peu à peu. Cathelle est avec le comte Vigtan, ensemble ils tentent de liguer les princesses l’une contre l’autre en jouant de leurs sentiments, et ils y parviennent avec brio sans que les Suivantes ne parviennent à l’empêcher. Aldemor, lui, avec l’Empire prépare déjà le futur découpage de Véridienne et des terres avoisinantes sans qu’elles ne le sachent.

Ce tome, dont j’ai peiné à comprendre le titre, vu le rôle très succin de ce lieu, est dont une lente mise en place des derniers éléments qui entraîneront la chute de tout ce qu’on a connu jusqu’à présent. On suit cet inexorable plan qui va ronger les bases des pouvoirs de chacune sans rien pouvoir faire pour l’empêcher, chaque personnage étant trop pris par les drames qui les ballotent en tout sens. C’est tragique mais tellement beau et puissant.

On avance ainsi lentement. Les aventures sont nombreuses mais sans rythme trépident car on sent la chape qui pèse sur nos têtes. C’est une ambiance de fin du monde mais sans que les principaux concernés s’en rendent compte. D’ailleurs, ils semblent tellement pris par leurs petites vies qu’ils n’évoquent qu’à peine la Preste Mort, cette terrible maladie qui fait pourtant des ravages partout et progresse. L’autrice est vraiment douée pour détourner notre attention.

Mers Brumeuses fut donc une nouvelle très belle lecture, un texte puissant et entêtant où l’autrice se renouvelle tout en consolidant ses bases. J’ai adoré découvrir l’émouvant personnage qu’est Crassu. J’ai été touchée par le rôle de ces pauvres Suivantes et leur destin poignant. J’ai très hâte de lire l’ultime volume pour voir si la chute annoncée aura lieu et comment.

HS : J’ai adoré la maquette de ce tome avec la carte des principaux lieux en rabat. Je trouve ce choix très pertinent, tout comme la présence des principaux personnages rappelés dans les toutes premières pages avec une description très succincte. C’est top !

Tome 4 : Clément nous soit la pluie

Dernier tome exceptionnel ! Il n’est jamais simple de conclure une sage et pourtant ici, Chloé Chevalier parvient à faire le tour de force d’en faire le meilleur tome qu’elle a écrit jusqu’à présent. Souvent, je suis déçue par les fins à qui il manque quelque chose, ici toutes les promesses furent tenues et même plus. Je n’ai qu’un mot : magnifique !

Maintenant, il n’est pas simple pour moi de vous en parler et encore plus de le faire sans spoiler. Je vais donc devoir m’y résoudre mais je vous préviendrai avant.

Dans cet ultime chapitre de aventures de nos jeunes têtes couronnées et de leurs proches, Chloé Chevalier plus que jamais joue sur les codes narratifs des chroniques historiques qu’elle a repris ici. Nous sommes vraiment dans un recueil des récits faits par les principaux protagonistes de l’histoire. La première partie du tome est assez classique à ce sujet, ressemblant à ce que l’on connaissait déjà. En revanche, la seconde partie casse les codes et présente une grosse surprise. L’autrice joue sur les lignes temporelles, nous envoyant brusquement dans le futur pour une rétrospection forte et pleine de nuance de l’ensemble des événements qui ont eu lieu. C’est un vrai coup de maître !

Jusqu’à présent, nous avions assisté peu à peu au travail de sape de Cathelle et Aldemor pour renverser celles qui les avaient fait souffrir autrefois. Nous avons suivi au fil des tomes tous les pièges qu’ils ont semé avec succès sur leur chemin. Nous avons assisté à l’éloignement de plus en plus vif des deux princesses / reines autrefois amies sous l’oeil impuissant de leurs Suivantes. Nous avons assisté à la progression en sous-main de l’épidémie de la Preste Mort. Nous avons assisté à la chute inévitable et annoncé de ce royaume qu’est le Demi-Loup. C’est un drame magnifiquement orchestré qui a bel et bien lieu.

Mais la force du récit et de cet ultime tome est venu justement des deux éléments tout sauf classiques qui ont rompu cette spirale infernale. D’abord l’ultime pierre du plan orchestré par les deux Suivantes, qui fut déchirant et que je n’avais pas du tout vu venir, ce qui m’a séchée. Puis le changement brutal de narration, qui a apporté une profondeur toute nouvelle au récit et qui a montré l’audace et la noirceur dont l’autrice a osé faire preuve, illustrant que la guerre et les querelles de puissants, ce n’est pas joli joli. J’ai adoré ! J’ai eu un énorme coup de coeur !

Cette saga se présente avant tout comme une aventure mettant en avant des femmes, qu’elles soient reines, princesses, suivantes ou juste servantes. Mais au final, sont-ce les personnages féminins que je retiens ici ? Pas tout à fait. J’ai été frappée par la beauté de l’écriture des personnages masculins dans ce dernier tome. J’ai été émue par les faiblesses de Crassu causées par son parcours. J’ai été frappée par la dureté dont Aldemor fait preuve envers lui-même et surtout j’ai été subjuguée par les nuances d’écriture de ce personnage qui aura été ambigu de bout en bout, mais aura eu un rôle tellement puissant ! J’ai été hyper touchée par les Chats en général dans la seconde partie de l’histoire, que ce soit ceux qui restent, ceux qui vont avec Lufchilde ou Crèm. Donc oui, les personnages féminins furent très bien écrits, mention spéciale à Lufchilde, Calvina et Malvamonde, mais ce ne furent pas les seules et il serait restrictif d’en rester là.

Quant à l’histoire de cette fin annoncée d’un Royaume, elle est parfaitement menée. Il y a d’abord cette première partie qui nous conduit jusqu’au moment dont personne ne veut mais qui semble être la seule issue. SPOILERS : la mort des deux Reines par leurs Suivantes. Vraiment quelle scène forte, humaine et déchirante. Il y a ensuite dans la seconde le démantèlement annoncé par l’Empire au cours d’un procès retentissant qui se conclut par un jeu politique juste sublime, surprenant sans l’être véritablement, mais dont la mise en scène nous assoit quand même. SPOILER : Qui aurait deviné au début que Cathelle finirait sur le trône ?

J’ai donc été frappée par la dramaturgie et la noirceur dont a fait preuve l’autrice jusqu’au bout. J’avais déjà été bouleversée par la révélation du passé d’Aldemor, je l’ai encore été par le choix de Lufchilde et Nersès. La mise en scène choisit par l’autrice est tellement originale. Je suis fan de cette utilisation qu’elle fait de l’objet littéraire que sont les « Chroniques ». Elle joue ainsi sur les lignes de temps, les visions subjectives des personnages, les pseudos rapports circonstanciés mais qui ne le sont pas tant que ça. C’est magique. Vraiment seule une grande aurait pu penser à ça et réussir à organiser cela comme elle l’a fait. Chloé Chevalier est vraiment une autrice à suivre. Elle a su me souffler comme rarement alors que j’étais assez peu convaincue quand je me suis lancée dans cet univers. Chapeau ! 

12 commentaires sur “Récits du Demi-Loup de Chloé Chevalier

  1. Merci pour cette chronique très complète ! 🙂
    C’est un titre qui est dans ma wish-list depuis très longtemps (peut-être depuis sa sortie), et ton avis me fait comprendre qu’il va falloir que je le sorte de là assez rapidement xD

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    1. Super, ravie de t’avoir convaincue !
      Il y a quelques années, je n’osais pas me lancer dans la fantasy à la française et depuis j’ai découvert plein de plumes et univers originaux, celui-ci fait parti des plus marquants !
      Bonne découverte 😀

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      1. Je pense que je suis pareille, et je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, mais j’ai du mal aussi à me lancer dans la fantasy à la française comme tu dis >.<
        Si tu as aimé, ça ne doit pouvoir que très bien passer 😀

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  2. Ton avis sur ce dernier tome rejoint tout à fait le mien !
    Quelle saga ! Le moment que tu spoiles m’a mise dans tous mes états, j’en ai eu mal au ventre tellement ça a quelque chose d’insoutenable. Cette scène, c’est un tour de force de la part de l’autrice. On retrouve d’ailleurs un peu de cette cruauté – dans une toute autre histoire – dans le recueil de nouvelles Fleurs au creux des ruines.

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    1. Oui, elle m’a scotchée au moment de cette décision, mais pas que. Tout le reste est super bien écrit, notamment lorsqu’elle démontre que les méchants ne sont peut-être pas si méchants, c’est d’une nuance incroyable et ça tort le coeur, oui.
      Il faudrait que je relise ce recueil maintenant ^^

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