Titre : Show me love
Auteur : Ami Fushimi
Editeur vf : Akata (L)
Année de parution vf : 2020
Nombre de pages : 161
Histoire : Nami vient d’emménager avec sa mère dans un nouvel appartement. Abandonnée par son père, l’adolescente désabusée est en rupture avec les autres. Mais elle découvrira avec stupeur qu’un de ses professeurs habite désormais dans le même immeuble qu’elle. Ce dernier, divorcé, vit séparé de son ex-femme et de son fils, Kenta. Très vite, la collégienne se prend d’affection pour le petit garçon…
Mon avis :
Depuis le début, j’aime beaucoup les oneshots que sortent Akata, alors forcément j’ai foncé sur ce nouveau titre à la couverture et au titre prometteurs avec cette ado au regard rebelle qui regarde vers nous genre « hé ho, je suis là ! » sur un fond de ciel crépusculaire. Je ne suis donc pas surprise d’avoir été totalement séduite par lui.
C’est rare les titres où je me dis qu’il faut de suite que j’écrive sur eux, ici c’est pourtant le cas. Nous sommes en présence d’un récit brut, le premier d’une jeune mangaka : Ami Fushimi, qui semble en avoir bavé pour le sortir. Elle nous y fait le récit de vie de deux familles éclatées et dysfonctionnelles, celle d’une jeune collégienne et celle d’un petit garçon.
J’ai été touchée parce que malgré sa jeunesse dans le métier, l’autrice a réussi à écrire un récit de vie abrupt avec des personnages qui mettent du sel sur les plaies des autres et qui ont des confrontations rudes mais tout cela dans le but de faire bouger les choses et de sortir des situations pourries dans lesquelles ils se trouvent. C’est vraiment une très belle histoire, l’une de celle qui remue quelque chose à l’intérieur de nous.
Pourtant, je n’ai pas eu l’histoire que j’attendais. Je pensais plutôt à une sorte de remake japonais d’Hartley coeur à vif, l’une des séries de mon adolescence avec des ados à fleur de peau, mais avec le prof qui aide son élève. Ici, en fait on a plutôt eu l’inverse pendant une grande partie de l’histoire. On découvre un petit garçon dont les parents sont séparés et qui vit avec sa mère qui a trouvé un nouveau copain. Il aimerait voir plus souvent son papa mais c’est compliqué et ce sont tous les deux des taiseux ce qui n’aide pas. J’ai été très touchée par ce petit garçon, de même que par la voisine ado de son père qui va les aider à se rapprocher et qui a elle aussi une relation complexe avec sa mère.
La mangaka utilise la rencontre fortuite de ces deux enfants aux relations compliquées à la cellule familiale pour nous faire un récit poignant et âpre sur la parentalité et la famille. Elle dépeint des situations banales de familles éclatées pour x ou y raison mais où les enfants pâtissent de la situation dans pleins d’aspects de leur vie. C’est l’occasion de parler de plein de thèmes comme la confiance en soi, la pauvreté, la poursuite des études, la prostitution juvénile, la séparation des parents, la maltraitance, l’amour filial, l’expression des sentiments, etc. C’est très très riche pour un premier récit et en plus une histoire en un seul tome.
La narration est parfois un peu abrupte dans ses transitions mais elle reste très belle et parfois elle peut être très bien orchestrée à l’image du premier chapitre vraiment travaillé de ce côté-là pour apporter sa surprise finale. C’est vraiment une belle surprise pour le premier récit publié d’une jeune autrice.
Il en va de même pour les dessins. La mangaka a vraiment sa patte et ça j’adore ça. J’aime les auteurs qui ont leur propre univers graphique. Ici, c’est un trait simple en plein dans la veine josei du magazine où elle est publiée, mais avec une belle rondeur. Et si parfois les planches font très brouillons quand même, dans le sens où elles n’ont pas l’air d’avoir été retravaillées avec la publication, comme si c’était encore un document de travail, ça donne une force étrange mais supplémentaire au récit, comme s’il était capturé sur le vif. Ça ajoute à son âpreté.
Show me Love est une histoire courte, rapide, intense qui se suffit amplement à elle-même et qui offre de très belles réflexions, à lire pour tous ceux qui souhaitent voir plus de josei chez nous ou qui sont à la recherche de récits bien écrits et âpres sur le thème de la cellule familiale. Pour ma part, j’ai été conquise par la force du récit malgré sa simplicité parce que c’est une histoire de vie poignante et pleine d’espoir en même temps (et puis je suis fan des petits garçons comme Kenta ><).
Ma note : 16 / 20
©Ami Fushimi 2018 / © 2020 Editions Akata
Je trouve que tu décris et exprime très bien ce qui fait la force et la qualité de ce manga.
Comme je te l’ai déjà dit, je regrette qu’il ne soit pas plus long, mais ça reste une très belle lecture. Et un premier essai très convaincant pour la mangaka !
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Merci, tu me fais plaisir en disant ça.
En tout cas, j’espère qu’on aura la chance de revoir cette autrice vraiment prometteuse. Elle sait traiter des sujets durs d’une façon qui me convient avec émotion mais sans trop de dramaturgie non plus vu que j’ai du mal quand c’est exagéré. Là, ça donne juste. Bref merci à Akata d’avoir déniché cette perle ^^
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J’ai regardé ce qu’elle a publié au Japon, il semblerait que pour le moment elle n’a fait que ce manga, donc il faudra patienter un peu avant de la revoir.
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Pas grave, je ne doute pas que l’éditeur la suive et nous en reparle si ça vaut le coup 😉
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Beaucoup de bons retours sur ce one shot. Il me fait de l’œil depuis sa sortie. Ton avis me conforte dans l’idée qu’il me faudra le lire sous peu!
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Alors je t’en souhaite une bonne découverte 😉
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Aborder autant de thèmes à travers un one-shot, c’est une démarche audacieuse et courageuse qu’on ne peut qu’avoir envie de saluer d’autant que cela a l’air d’être fait de manière émouvante et poignante… J’avoue que, contrairement à toi, la couverture ne me tente pas des masses. Sans ton avis, pas certaine que je me sois tournée vers ce titre en librairie, ce qui, apparemment, aurait été fort dommage.
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J’ai toujours aimé les traits qui sortent un peu de l’ordinaire ^^
Oui, l’autrice aborde tout plein de thèmes et pour autant ça ne fait pas catalogue, tout est parfaitement lié dans la narration, pour une titre touchant comme tu l’as compris.
J’espère que tu te laisseras tenter 😉
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J’ai beaucoup aimé ce one-shot, même si j’ai trouvé la fin abrupte, j’aurais aimé en savoir un peu plus. On sent qu’on est vraiment dans l’instant présent, et que la vie continue pour chacun es protagonistes.
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Je n’ai pas ressenti une fin si abrupte que ça à la lecture pour moi ça devait se terminer point parce que comme tu le temps on est dans une tranche de vie assez brève pour chacun d’eux. Ce sont plus les transitions qui m’ont semblé abrupte par moment ^^!
Mais en tout cas, si on republie l’autrice en France j’y jetterai un oeil, c’est clair !
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En effet, il y a avait des transitions abruptes aussi !
J’aurais aimé que ça dure plus longtemps (le gars qui n’aime pas que ça se termine 😅)
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Oh je te comprends, personnellement c’est pas tant à la fin que j’aurais voulu que ça se prolonge qu’au milieu que j’aurais voulu que ça dure plus longtemps ><
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Oui, ça aurait mérité une histoire en plusieurs tomes *-*
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