Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

À tes côtés de Megumi Morino

Titre : À tes côtés

Auteur : Megumi Morino

Éditeur vf : Akata (M)

Années de parution vf : Depuis 2020

Nombre de tomes vf  : 13 (en cours)

Histoire : Quand un après-midi d’hiver enneigé, Hotaru tend son parapluie à Hanoï, un de ses camarades de lycée qui vient de se faire larguer, elle n’imaginait pas encore que c’était le début d’une nouvelle histoire. En effet, ce garçon de la classe d’à côté débarque le lendemain, pour lui faire une déclaration d’amour… alors qu’il ne la connaît pas vraiment. Déstabilisée, elle finit pourtant par accepter d’essayer de sortir avec lui jusqu’à Noël. Et si derrière des apparences trompeuses, la rencontre de ces deux-là était en réalité le fruit du destin ?

Mon avis :

Tome 1

Il y a 2-3 ans, j’avais vraiment fondu devant la série Good Morning Little Briar-Rose de Megumi Morino. J’y avais trouvé une vraie originalité et finesse et un ton doux et mélancolique que j’avais beaucoup aimé. Quand j’ai vu que l’éditeur allait proposer sa nouvelle série en cours, j’en fus ravie !

Dans ce premier tome, nous faisons la connaissance d’Hananoï, un lycéen qui vient de se faire larguer par sa copine en plein café sous les yeux de tous, alors qu’il est ultra populaire. Attendrie, sa camarade Hotaru qui passait par là, lui offre son parapluie quand elle le recroise dehors. C’est le coup de foudre pour Hananoï avec qui on n’avait jamais été aussi altruiste et innocent apparemment. Il se met donc en tête de la conquérir alors que celle-ci n’en a que faire des relations amoureuses.

Sous ses airs de bluettes lycéennes, A tes côtés propose une histoire complexe qui ne peut laisser indifférent. Cependant, je vais être honnête, je n’ai pas été complètement convaincue. Quelque chose me dérange vraiment dans la caractérisation du héros, Hananoï et j’ai vraiment bloqué là-dessus. Connaissant un peu le travail de l’autrice, je me dis que la façon dont elle le présente ne peut pas être anodine. Elle en fait un garçon qui dans la vraie vie aurait vraiment de quoi faire peur vu son potentiel de harceleur et autre petit copain ultra possessif et jaloux. Ça m’a donné des frissons dans le dos en permanence. Je me suis dit tout au long de ma lecture que ses réactions et actions totalement excessives devaient forcément cacher quelque chose, mais quoi, je n’en sais rien.

Ce n’est pas normal pour un garçon de se comporter ainsi envers la fille qu’il aime et peut-être est-ce un moyen pour l’autrice de le dire en forçant le trait, tant il est l’archétype du héros qu’on peut trouver dans certaines romances lycéennes qu’il y a dans les shojos. C’est le beau gosse, qui a des bonnes notes, du succès avec les filles, qui a le coup de foudre pour une héroïne banale en soi mais toute gentille au fond et chez il voit la beauté intérieure, ce qui va la rendre encore plus belle à l’extérieur. Alors peut-être l’autrice veut-elle dénoncer cela en en faisant des caisses comme ça avec lui mais impossible pour moi de passer outre le malaise qu’il suscite.

A l’inverse l’héroïne, Hotaru m’a vraiment parlé. C’est une ado normale, qui aime manger, discuter avec ses copines, et pour qui l’amour et les garçons sont bien loin de ses préoccupations. Elle est banale mais parfaitement à l’aise dans ses baskets. C’est une fille lambda. J’ai beaucoup aimé ses réflexions et interrogations sur l’amour, quand elle se questionne sur ce que ça change, ce que ça fait ressentir, ce qu’il faut faire, etc. J’ai beaucoup moins aimé quand elle s’est sentie obligée d’entrer dans une relation pour « tester », voir si des sentiments allaient arriver, alors qu’au fond elle ne semble pas vraiment en avoir envie. Je n’ai pas trouvé ça très sain.

Du coup, malgré une autrice que j’adore, j’ai été mal à l’aise avec cette histoire. Je me dis vraiment que ça ne peut pas juste être une romance comme une autre la connaissant, alors j’ai envie de poursuivre. En plus, ce tome 1 n’est qu’une longue introduction et tout reste à faire. C’est surtout centrée sur la découverte des personnages, leurs particularités, leurs premières interactions entre eux, leurs premières fois, le destin, mais on sent bien que ce n’est qu’une amorce et qu’on est loin d’avoir tout vu. Du coup, je croise les doigts pour que leur histoire devienne plus saine.

Les dessins, eux, sont toujours aussi doux. J’aime beaucoup le look choisi pour l’héroïne : petite et avec des sourcils marqués. Elle a des expressions toutes mignonnes, hyper craquantes. Elle a une vraie bouille. Hananoï, lui, est l’archétype du beau gosse. Je regrette un peu son changement de coiffure mais ça lui va bien. La dessinatrice possède une belle palette d’expressions pour eux. Mon seul petit regret est que les décors sont très souvent aux abonnés absents. Mais le découpage est fluide et rend la narration très souple et agréable, comme si ça coulait de source.

Je m’attendais à un coup de coeur sur ce titre. Je ressors un peu mitigée de ma lecture. Il y a un vrai potentiel, je pense, mais pas du tout exploité encore. C’est un tome de mise en place, qui je l’espère cache encore plein de secrets. Le ton est donné, l’ambiance est douce et étrange. Il ne reste plus qu’à développer tout ça dans la bonne direction comme elle avait sur le faire avec Good Morning Little Briar-Rose.

Tome 2

Malgré le plaisir certain que j’ai pris à lire ce deuxième tome, je continue à trouver qu’il y a un je ne sais quoi qui me dérange dans ce titre. Ou plutôt, je sais très bien, j’ai toujours du mal avec le caractère très possessif et limite malsain, pour lui, du héros….

Pourtant, j’aime beaucoup ce que fait l’autrice en général. C’est quelqu’un qui développe à merveille la complexité des émotions de ses personnages. Ici, le fait qu’elle se centre sur une héroïne qui découvre peu à peu ce qu’est l’amour me plait bien. Hotaru est quelqu’un de très attachant. C’est un peu comme une petite soeur qu’on voit grandir et faire plein de découvertes. Elle est naïve et innocente mais toujours honnête. Elle tâtonne énormément, se pose plein de questions, mais en pose aussi aux autres. Son expérience passée compliquée et traumatisante avec une amie a forgé son caractère. Le dialogue prime donc avant tout pour elle et j’aime l’importance qu’elle lui donne. Elle est aussi très attentionnée mais pas excessivement.

Ce dernier adverbe définit plutôt le héros, Hananoï. Je sais que ça plait à certain(e)s de voir un héros à ce point aux petits soins pour celle qu’il aime, mais pour moi il en fait beaucoup trop. Ça me donne en permanence un sentiment de malaise. J’ai peur à la fois pour l’héroïne tant il se montre possessif et exclusif, mais également pour lui vu que tout tourne autour d’elle quand on l’écoute. C’est assez effrayant. On sent bien que cela cache quelque chose, des fêlures de son passé peut-être. Je l’espère même fort, sinon ce serait une déception qu’on en reste là et qu’on ne détricote pas tout ça. Mais en attendant, ça me dérange à chaque moment et cela entache les jolis moments qu’ils sont censés passer ensemble à développer leur relation et leurs sentiments.

Heureusement que pour compenser ça, l’autrice fait preuve d’un doux humour qui fait mouche avec moi. J’aime particulièrement les petites scénettes qui entrecoupent les chapitres. J’aime aussi beaucoup les interventions des amies de l’héroïne, qui elles voient tout d’un regard extérieur. Ça remet les choses en perspective.

Le trait de Megumi Morino, lui, est toujours aussi beau et sensible, ampli d’une douce mélancolie et d’une certaine lenteur qui se prête bien au récit qu’on a entre les mains. C’est superbe.

Reste donc ce point concernant le héros qu’il va falloir voir à changer pour que le récit évolue et qu’on ne fasse pas la promotion d’une relation tout sauf saine pour moi. Megumi Morino est une autrice sur laquelle je place beaucoup d’espoir, j’espère ne pas être déçue.

Tome 3

Depuis le début de la série, le héros me met très mal à l’aise et m’empêche de pleinement apprécier ce que je lis alors que l’héroïne est juste adorable dans sa découverte des sentiments amoureux. Or, ce tome m’a enfin parmi de passer outre ce sentiment grâce aux développements mis en place par l’autrice. Merci Megumi Morino !

L’air de rien, petit à petit, tout au long de ces quatre chapitres, la mangaka défait les noeuds si problématiques de sa romance bancale entre Hananoi et Hotaru. Elle explore lentement mais sûrement la possible origine des troubles du jeune homme et ses manifestations, ainsi que la façon dont sa petite amie va y être confrontée. J’ai beaucoup aimé.

Je trouvais Hananoi terriblement malaisant depuis le début. Il a tout du type toxique qui étouffe sa copine en cherchant à la monopoliser et la couper de tout. Mais je me doutais bien que l’autrice n’en resterait pas là. Dans ce tome, petit 1, Hananoi reconnait son étrangeté, petit 2, sait que ce n’est pas normal et que ça risque de l’empêcher d’avoir une relation normale, petit 3, on découvre que cela vient peut-être de sa relation bancale avec ses parents. L’autrice développe donc un sujet, peut-être un peu tabou, les origines des types toxiques. J’ai beaucoup aimé, cela m’a vraiment permis de commencer à apprécier ce personnage.

Ce revirement est également peut-être dû aux changements de regard qu’Hotaru porte sur lui. Elle tombe amoureuse de lui et l’admet, même si ça lui prend un temps infini pour l’avouer. Le fait d’être amoureuse ne lui donne pas d’oeillères au contraire, ça ouvre son regard sur cette personne, ça la pousse à l’observer plus et à se rendre compte de ses bizarreries (pour rester polie) mais à travers le doux regard d’une personne amoureuse tout de même. On a donc avec elle, le regard sensible d’une personne qui tatonne dans ses sentiments et qui cherche à comprendre l’autre. Cela vient aussi de son propre passé douloureux en matière d’émotions. L’autrice jongle parfaitement entre les deux passifs de ses héros. J’ai beaucoup aimé tout le développement autour de l’importance de se parler même si on croit que c’est inutile, pour s’assurer que l’autre (ami ou amant) ait bien compris. Le travail sur les premiers émois d’Hotaru et sa réticence à en vivre est également très beau et plein de subtilité.

Megumi Morino a donc une nouvelle fois fourni un très joli travail. Je n’en attendais pas moins d’elle après mon coup de coeur pour Good Morning Little Briar-Rose mais ici cela a vraiment tardé à venir et j’ai failli abandonner. Heureusement que j’ai tenu le coup, cela m’a permis de vivre de très jolis moments dans ce tome entre les tentatives de déclaration d’Hotaru, leur Saint-Valentin à deux, etc. Je pense que maintenant le titre est vraiment sur de bons rails.

Tome 4

Depuis le début, j’étais réservée sur ce titre mais j’avais envie de faire confiance à l’autrice que j’avais beaucoup aimé sur Good Morning Little Briar-Rose. Je disais déjà dans le tome précédent que j’avais bien fait d’insister, c’est encore plus le cas ici.

Le titre monte vraiment en puissance grâce à une très belle écriture de Hananoï. Ce personnage que je trouvais glauque et dérangeant au possible, se révèle finalement écrit assez finement comme je m’y attendais de la part de l’autrice. Elle révèle petit à petit ce que cache son comportement possessif et j’adore. C’est un enfant qui a été en quelque sorte laissé de côté par ses parents. Il a donc une grande peur de l’abandon et cherche quelqu’un auprès de qui il pourrait passer en premier, ce qu’il n’a jamais connu. Cela m’a beaucoup touchée. Il m’a beaucoup touchée.

Ainsi ce tome qui se concentre sur le nouveau petit couple et leurs premières fois, ce qu’ils peuvent / aimeraient faire et leurs tâtonnements, était mignon tout plein. Alors que ce sont des passages obligés assez classiques, donc déjà vus et revus, l’autrice ajoute pas mal d’humour entre les personnages secondaires loufoques, les petits bonus savoureux sous la jaquette et les questions pertinentes, cependant, d’Hotaru sur ce que c’est d’être amoureux, en couple… C’est drôle et tendre, teintant la série d’une teinte très particulière. On n’est pas dans du 100% humour comme dans @Ellie, mais celui-ci est bien présent, il y a juste une note de douceur supplémentaire et plus profonde, qui correspond à la profondeur cachée des personnages due à leur trauma respectif.

Ainsi, elle tisse également habilement sa toile aussi bien quant à l’enfance d’Hananoï et ses conséquences sur son lui présent, que quant au passé d’Hotaru et son traumatisme à elle, ainsi que la façon dont les gens sont intervenus ou non. Ce sont des questions que j’aime voir traitées. J’aime qu’on ose parler des parents qui abîment leurs enfants par leurs mauvais choix parentaux. J’aime qu’on ose évoquer le harcèlement même chez les enfants et qu’on pointe les défaillances de ceux au courant. C’est une prévention nécessaire !

Ainsi, j’aime de plus en plus la série, qui sous ses dehors classiques se révèle plus profonde et moins dérangeante que prévue ou du moins différemment et d’une façon plus saine. Oui, j’emberlificote les choses mais c’est vraiment un très beau titre finalement.

Tome 5

Décidément comme je m’étais trompée sur ce titre. Il est de plus en plus fin et mignon au fil des chapitres, j’adore !

Au rendez-vous de ce tome, le passage des héros en 2e année et les changements que cela occasionne. J’ai de plus en plus l’impression de suivre Hotaru en mode maman poussin avec Hananoï et je trouve ça ultra cute. Assister aux premiers pas de celui-ci me confère un perpétuel sentiment de joie, comme celle d’une maman qui assiste aux premières fois de son enfants.

En effet avec Hananoï on partait de loin, mais désormais on le voit petit à petit faire attention aux autres et se préoccuper d’eux. C’est léger mais vraiment signifiant quand on le connait. Après chassez le naturel et il revient au galop, ça lui arrive donc souvent de rechuter, se refermer et faire sa crise de jalousie, mais ce n’est plus dérangeant comme au début. Il est moins étouffant et plus désarmant.

Ainsi, j’aime énormément l’évolution de ce personnage et de sa douce relation avec Hotaru. Ils prennent leur temps et aucun ne force l’autre. Quand Hotaru se force à l’appeler par son prénom alors qu’elle n’est pas prête, il lui offre de prendre son temps. Quant Hotaru a peur qu’il l’embrasse, il l’attend et la laisse prendre les devants, se retenant quand lui-même est sur le point de craquer. J’aime beaucoup cette prévenance. On assiste ainsi à des scènes vraiment trop trop adorables.

Après, Hananoï est quand même bouffé par la culpabilité qu’il ressent à cause d’une décision passée qu’il juge mauvaise avec le recul. Cela conditionne pas mal de choses dans ce tome et on sent que l’autrice travaille très bien le moment où cette bulle va éclater, mais pour le moment, comme elle le rappelle, c’est trop tôt et elle préfère ne pas forcer ses personnages, ce qui est tout à son honneur.

Enfin, malgré ce qu’on pourrait croise en me lisant, il y a également un joli travail sur les personnages secondaires qui sont très présents dans l’histoire, que ce soit leurs amis du lycée ou ceux du travail. Avec eux, on aborde le changement de classe, la difficulté à se faire de nouveaux amis et l’obligation sociale (fausse) qui nous y pousse. L’autrice cherche cependant avant tout à nous faire comprendre qu’il faut être soi-même et ne pas se forcer, ce qui est un très beau message. Elle n’occulte pas cependant les travers de ceci qui peut rendre les gens solitaires et seuls faute de trouver des personnes avec des atomes crochus. Ce n’est pas facile.

Du coup, j’ai vraiment trouvé ce tome a-do-ra-ble ! Avec un beau développement du couple, sensé et sensible, et un joli travail autour des personnages et du thème qu’il faut rester soi-même, la série gagne de plus en plus en qualité. Et je ne vous ai pas encore parlé des dessins dont la finesse me met des étoiles dans les yeux et me fait souvent m’attarder sur eux pour mieux graver une scène ou une expression dans ma mémoire. Décidément, j’adore le travail de Megumi Morino.

Tome 6

Plus les tomes passent, plus je suis sous le charme de ce shojo sur lequel pourtant je ne misais pas vraiment au début. L’autrice a su construire des personnages d’une pureté magnifique et elle aborde avec beaucoup de justesse des thèmes peu vus jusqu’à présent.

En effet, depuis le premier tome Hananoï est un personnage atypique. Il m’a d’abord semblé glauque pour ne pas dire toxique dans sa relation qu’il voulait exclusive avec Hotaru. Mais petit à petit, on a découvert ce personnage, son passé, sa situation familiale et on l’a compris. A côté, à force d’être près d’Hotaru, il a évolué et tout doucement on le voit se transformer, ce qui est magnifique.

Dans ce tome, après l’échange de son premier baiser avec elle, il aimerait bien apparaitre plus viril à ses yeux. Il décide donc de participer et gagner un tournoi sportif, mais pour ça il doit côtoyer et travailler avec d’autres garçons, lui, le misanthrope. J’ai adoré assister à ces moments. J’ai beaucoup aimé le discours très bienveillant de tout le monde autour des différences d’Hananoï. Il ne rentre pas dans un cadre et grâce à Kei, tout le monde l’accepter. Lui-même peut enfin souffler et être lui-même car on accepte ses « bizarreries », des bizarreries que je peux partager parfois, je l’avoue, alors ça m’a fait du bien de voir une autrice dire que oui on a le droit de ne pas trop aimer les relations sociales, on a le droit de ne pas vouloir pléthore d’amis, on a le droit de vouloir garder ses distances et d’avoir des craintes. J’ai presque poussé un soupir de soulagement comme son héros.

Je retrouve donc de plus en plus, l’autrice que j’aime dans cette série. Une autrice qui sait traiter avec justesse et émotion des situations personnelles et familiales qui ne rentrent pas dans les normes. Ici, elle revient avec brio sur le passé d’Hananoï et ce qui fait peut-être qu’il est tel qu’il est aussi bien avec ses amis qu’avec Hotaru. Il y a plein d’émotion là-dedans et en même temps, l’autrice ne franchit jamais la ligne du mauvais pathos, au contraire. Tout sonne juste et reste juste émouvant comme il faut. C’est un vrai bonheur.

Du coup, dans ce tome, Hotaru passe un peu en retrait au profit de son chéri, ça ne m’a pas dérangé. Le peu où elle intervient pour montrer les chamboulements qu’elle ressent depuis l’accélération de sa relation avec Hananoï était adorable. Elle est d’une nature tellement franche et honnête que ça ne peut qu’être mignon à voir. Mais surtout, avec elle, on aborde la figure de la grande soeur toujours célibataire et j’aimerais bien que celle-ci soit au centre d’une petite histoire à son tour car ça pourrait être intéressant. Déjà ses réflexions sur son rôle et son image de grande soeur m’ont beaucoup plu.

N’oublions pas pour finir, les charmants petits yonkama bonus entre chaque chapitre qui sont juste plein d’humour et qui m’ont pliée parfois. C’est une belle respiration et un beau bonus qui apporte vraiment quelque chose pour une fois. Cela permet de voir des scènes en off, de rire gentiment des personnages en se moquant avec tendresse de leurs travers. Bref, un humour que j’adore !

Ce nouveau tome confirme A tes côtés au rang des très bons shojos que je lis actuellement. L’autrice a su déconstruire et reconstruire son héros et en faire quelqu’un de particulièrement émouvant et poignant abordant des sujets sur le rapport à l’autre qui m’ont beaucoup touchée. Plus qu’une romance, c’est donc une très belle histoire d’ouverture de soi, d’ouverture à l’autre et d’acceptation de la différence. On valide +++

Tome 7

La série a décidément bien évolué depuis son premier tome bancal et nous offre désormais une très belle romance épanouissante. Mais après tant d’efforts, ce tome marque un peu une pose avec un développement ou plutôt une stagnation assez classique, qui n’est pas désagréable mais m’a moins emballée que les précédents tomes où les héros étaient en pleine ascension.

En effet, Hotaru et Hananoï sont désormais bien ensemble et c’est en tant que couple établi et reconnu que nous allons les suivre. Nous avons ainsi droit à des ressors scénaristiques connus, tels que solidité du couple mis en doute par des jeunes filles qui ne trouvent pas Hotaru à la hauteur, ou une ex- qui a un mauvais souvenir d’Hananoï et qui ne voudrait pas qu’Hotaru revive cela. Tout cela est une fois de plus écrit avec beaucoup de bienveillance et un développement très accès sur le dialogue entre les deux membres du couple. En effet, chacun est conscient de ses failles, l’exprime à l’autre et travaille pour devenir plus fort. Cela donne une relation vraiment très belle à suivre et bien loin du schéma toxique que j’imaginais au début, même si parfois certaines petites choses me font tiquer. Ainsi quand Hotaru propose à Hananoï d’installer quand même un logiciel traqueur sur leurs téléphones à tous deux pour le rassurer, ça m’a fait très très bizarre, pour ne pas dire que ça m’a mise mal à l’aise, mais après tout si c’est fait avec l’accord des deux, pourquoi pas.

On suit ainsi notre charmant petit couple en train de renforcer leurs sentiments et leur relation dans la bienveillance et la communication. J’ai aimé assister à leurs échanges verbaux et non-verbaux. Il se dégage une grande douceur d’eux qu’on retrouve aussi bien en paroles que dans les dessins magnifiques de Megumi Morino. Elle fait évoluer son couple dans la bonne direction et continue à les mêler aux autres personnages de son histoire pour ne pas les laisser en vase clos, ce qui est aussi une dynamique importante ici, quand on voit d’où chacun d’eux part. Ainsi, quand ils se mêlent des sentiments de Satomi ou qu’ils vont à la piscine avec Kyô et Keigo, cela participe aussi à leur construction pour les rendre plus matures et j’ai beaucoup aimé. Cela casse cette image du couple qui ne voit pas les autres trop occupé par sa romance.

Enfin, j’ai une fois de plus aimé les nombreux traits d’humour de la mangaka qui créent vraiment une ambiance chaleureuse dans ce titre. L’ensemble des petits strips qui parsèment l’oeuvre, que ce soit sous la jaquette ou entre les chapitres, est vraiment très drôle. C’est un humour parfois pince sans rire qui me parle totalement et qui met en scène la grande maladresse de chacun des héros et leur décalage avec les autres ados de leur âge. J’adore !

Ainsi dans ce nouveau tome, j’ai encore une fois été charmée par Hotaru et Hananoï dont l’histoire évolue si joliment. J’ai un peu eu l’impression de faire du surplace avec le chapitre sur leur manque de confiance et les digressions avec les histoires de leurs amis. Mais au final ils avancent tranquillement à leur rythme et le retour sur les relations passées d’Hananoï était bienvenu pour montrer son évolution. Maintenant les dernières pages annoncent une suite qui devrait également aller dans cette direction avec une attention toute particulière à leur passé. J’ai hâte de voir ça !

Tome 8

Au fil des tomes, A tes côtés est devenu un doux bonbon sucré dont je me délecte au fil des rencontres et retrouvailles entre Hananoi et Hotaru. Cependant bien que très mignon, j’ai trouvé ce tome assez anecdotiques dans l’ensemble et donc moins fort et marquant que les précédents.

Pourtant tout commençait à merveille avec un chapitre consacré aux parents d’Hananoi. Ceux-ci à cause de leur travail ont très tôt abandonné leur fils au Japon, le laissant avec ses grands-parents. Ils sont donc à l’origine de ses troubles en matière de relations sociales. C’est à cause d’eux qu’il s’est longtemps senti toujours abandonné par ceux qu’il aimait et qu’il avait de drôles de réactions assez possessives et presque malsaines. Cependant, l’autrice ne choisit pas de les attaquer, non, elle montre la belle évolution d’Hananoi qui désormais comprend mieux ses parents *Spoiler : ce n’est pas mon cas…*, leur pardonne et préfère avancer dans la vie qu’il s’est forgé avec Hotaru. Si j’ai adoré cette nouvelle relation avec son père et la beauté d’Hananoi, je reste sceptique concernant ce modèle de parentalité…

Malheureusement après ce moment quand même fort intéressant à voir et analyser, on tombe ensuite dans quelque chose de limite insipide avec d’un côté les amours de certains personnages secondaires qu’on n’a pas assez croisés pour qu’ils nous intéressent. Et bonjour le cliché de la fille amoureuse de son ami d’enfance devenu prof…, sans parler du retour de Yao…. Bref. Et d’un autre côté, on a droit à la crise de jalousie de la petite soeur d’Hotaru qui voudrait ne garder celle-ci rien que pour elle et pique sa crise. Je n’ai pas trouvé beaucoup d’intérêt dans tout ça et si ça se laisse lire car l’autrice sait raconter des histoires, ce sera aussitôt oublié pour ma part.

En revanche, j’ai adoré tous les petits bonus parsemant le tome, que ce soit les strips entre les chapitres, ceux sous la jaquette où l’on nous montre encore combien les personnages sont choupi, gentils et drôles. Les petits moments romantiques entre Hotaru et Hananoi m’ont aussi mis des papillons dans le ventre. J’adore la façon dont l’autrice traite avec douceur l’évolution de la manifestation physique de leurs émois. On a un Hananoi de plus en plus entreprenant mais qui tente de se contrôler, ce qui donne parfois des réactions inattendue. On a une Hotaru, qui dans sa candeur maladroite, lui manifeste de plus en plus son affection, osant des petits gestes qu’elle n’aurait jamais esquissé avant. C’est juste adorable et on fond sous ce trait tout en rondeur et finesse de l’autrice tellement plein de joliesse.

Ce 8e tome d’A tes côtés est donc un peu pour moi un tome transitoire permettant de continuer à développer la relation des héros, notamment dans le cadre de leurs familles, mais aussi avec une brève relation à distance. Le thème du rapport du héros à ses parents m’a plu. Le reste m’a semblé plus dispensable. Mais cette lecture fut tout de même très belle, très douce et toute mignonne. J’aime.

Tome 9

Comme la couverture l’annonce, que de chemin fait depuis ces premiers tomes maladroits où le héros me mettait tellement mal à l’aise. Je fonds désormais à chaque tome devant la gentillesse et la bienveillance de ce titre et ce nouveau tome qui met en avant les relations amicales n’y échappe pas !

J’ai adoré la douceur de ces nouveaux chapitres qui se déroulent lors de la fête du lycée. Beaucoup de sentiments s’y mélangent, mais l’autrice les traitent avec beaucoup de subtilité et de bienveillance, ce qui donne un résultat adorable, très chaleureux et émouvant.

Une des meilleures amies d’Hotaru, Shibamu, est amoureuse d’un garçon qui a 8 ans de plus qu’elle, des sentiments douloureux qu’elle a du mal à gérer. Comme en plus elle a toujours été quelqu’un de solitaire, elle n’arrive pas à accepter l’aide de ses amies et elle va leur répondre durement, créant une barrière entre elle. Hotaru tenant beaucoup à cette relation va alors tout faire pour regagner son affection.

J’ai beaucoup aimé, dans une premier temps, toute la réflexion sur ce que ça signifie d’être ami, sur la distance ou pas qu’il peut y avoir entre amis, sur ce qu’on peut / veut se dire ou non, et sur les différentes formes d’amitié. L’autrice ne cherche pas à nous imposer un modèle mais au contraire juste à nous montrer comment chacun peut être heureux dans une relation qui lui convient. Elle montre aussi le travail d’équilibriste que c’est de tenir compte des sentiments de l’autre, pour l’aider et le soutenir de la bonne façon, sans que cela dérange ou peine, et nous fasse du mal par la même occasion. C’était poignant.

L’excuse de ces sentiments pour un garçon beaucoup plus âgé aurait pu me déranger. J’ai du mal avec ce type de relation. Mais ici, c’est à nouveau très bien introduit et présenté, avec un vrai recul et une belle réflexion. Les deux protagonistes se connaissent en effet depuis toujours et se ressemblent dans leur solitude et leur goût d’être avec eux-mêmes. Il est naturel alors que des sentiments soient apparus chez l’un d’eux, en l’occurrence la plus jeune et j’ai trouvé la réaction de son aîné très posée. J’aime cette idée qu’elle veuille garder ses sentiments et vérifier s’ils sont toujours là une fois qu’elle aura grandi, sera devenu adulte, aura vécu des choses. J’aime l’idée d’attendre avant de se confronter à nouveau à lui pour éprouver leurs sentiments à tout deux et voir où ils en sont. Après tout, comme elle le dit, une fois adulte, il y a bien des couples avec une différence d’âge entre lesquels ça se passe très bien.

Cerise sur le gâteau en plus dans ce tome, nous avons un Hananoï qui a bien changé et qui sait un peu gérer sa nature possessive et ses insécurité. On le voit apprendre à partager Hotaru, apprendre à se retirer, à lui laisser de l’espace, mais également à être là pour l’épauler au besoin. Qui aurait cru qu’il pouvait se montrer aussi fin au début. C’est alors hyper chaleureux de voir les autres lui rendre le bien qu’il fait en étant là pour lui et en l’incluant dans leurs bandes d’amis. Ça fait chaud au coeur pour lui.

Cependant tout cela est un peu trop idyllique pour une autrice qui nous dit qu’il vient juste de conclure la première partie de son histoire et je n’ai pas été surprise, même si j’ai été un peu agacée, par l’introduction d’une nouvelle complication qui devrait avoir des conséquences importantes sur la suite en venant sortir certains squelettes de placards bien fermés à clé jusqu’à présent. Je suis impatiente de voir comme l’autrice va s’en dépatouiller.

En attendant, ce neuvième tome fut une très belle lecture émouvante et chaleureuse avec de beaux messages sur ce qu’est l’amitié et sur la façon de se comporter avec ses amis. J’aime décidément beaucoup la sensibilité de l’autrice, ses messages et l’évolution qu’elle propose de l’ensemble des personnages, héros comme personnages secondaires.

Tome 10

Pour une série qui avait commencé en me mettant hyper mal à l’aise, elle évolue de manière tout à fait surprenante avec désormais une autrice qui flirte mais évite pour les écueils pour mieux me frapper avec les émotions qu’elle apporte. Quelle belle écriture de la part de Megumi Morino.

Arrivée au climax de son oeuvre, on pouvait s’attendre à tout, mais j’ai tout de même été surprise. Hananoi retrouve celle à l’origine du traumatisme d’Hotaru et il décide de protéger celle-ci mais il va trop loin. Choquée, Hotaru est perdue et ne comprend pas bien, ne retrouvant plus que le garçon qu’elle avait appris à aimer. C’est l’occasion pour nous de déconstruire et reconstruire tout ce cheminement.

J’ai beaucoup aimé la manière fine et punchy à la fois avec laquelle l’autrice traite de ce traumatisme et des réactions de chacun. Ma première réaction fut de trouver Hananoi flippant et d’avoir de la peine pour Hotaru avant de craindre pour leur couple, ne les voyant sortir de cette impasse. Mais l’autrice est plus fine que cela et elle propose une histoire bien plus dense et riche dans ses émotions et son traitement.

En nous proposant tout d’abord des premières pages où on voit le couple atteindre une sorte d’osmose où chacun arrive à dire / obtenir ce qu’il veut, elle nous montre tout le cheminement fait et fait battre notre petit coeur lors d’un rendez-vous parfait pour ces deux grands timides maladroits. Puis le drame arrive et on flirte alors avec le mélodrame avec une Hotaru perdue face à tant d’émotions et de violence. Mais finalement plutôt que de tomber tête la première là-dedans, elle reprend du poil de la bête et cherche à comprendre, prenant son temps pour ne pas l’accabler. C’est très mature.

J’ai beaucoup aimé remonter le fil de ce qui s’est passé, voir Hotaru tenter de se mettre dans la peau et la tête d’Hananoi. Elle n’aurait jamais pu le faire avant et elle, comme nous, l’aurions peut-être vite jugé. Mais elle, comme nous, savons pourquoi il est ainsi et du coup le dernier chapitre où Hotaru va confronter d’elle-même la source de son traumatisme, ce qu’elle n’aurait jamais fait sans Hananoi qui lui a tellement permis de changer, permet de tout remettre en perspective. C’est très finement joué de la part de l’autrice.

Ainsi alors que j’avais peur du mélodrame, l’autrice ne tombe jamais dedans. Elle offre la confrontation attendue entre les personnages concernant leur rencontre passée et le traumatisme d’Hotaru. Bien sûr cela bouleverse l’héroïne et c’est normal. Bien sûr cela casse quelque chose et c’est normal. Mais ce sont leurs réactions ensuite qui comptent et l’autrice y excelle. J’ai adoré la façon dont tout le monde, héros et amis compris, laissent la place à chacun, ne les jugent pas, prennent le temps de comprendre. C’est une très belle démarche dans une situation tendue pourtant mais cela montre bien ce que cherche à faire l’autrice dans ces séries : offrir des espaces de paroles à des gens qu’on a tendance à juger trop rapidement ou à mettre dans des cases. Elle, elle veut en sortir et elle y réussit superbement.

Du statut de tome que je craignais le plus peut-être depuis le début de la série, il est devenu à la lecture le tome, peut-être, que j’ai préféré. Le travail de Megumi Morino sur la construction et l’évolution de ses personnages est incroyable avec une finesse dans la mise en scène de la recherche de compréhension de l’autre assez incroyable. Je suis très touchée par sa démarche.

Bonus : J’ai bien aimé l’édition collector de ce tome proposée par Akata proposée à un tout petit prix. Nous avons un fin, mais bien joli fanbook pour les amateurs d’infos sur les personnages, leur genèse et les débuts de l’histoire, le tout avec un petit chapitre bonus en plus du story-board du premier chapitre. C’est petit mais mignon et tout coloré.

Tome 11

Voici le tome autour duquel a pour moi été bâti la série : celui des aveux, des pardons, de la découverte de l’amitié et de l’ouverture sur l’autre. Que de changements pour Hananoï !

Je ne suis pas une grande fan des mélo en général. Ça a tendance à m’agacer et me faire lever les yeux au ciel, encore plus avec des ados, mais ici rien de cela. Pourquoi ? Parce que l’autrice a pris le temps d’écrire de forts jolies séquences et d’y réfléchir pour nous délivrer des messages importants, des messages qui feront grandir ses héros en prime. J’ai adoré !

Le sac de noeuds dans lequel sont pris Hananoï et Hotaru était assez pénible. Il faut dire qu’Hananoï a fait des choses plus que contestables et qu’Hotaru est bien neuneu elle aussi… Heureusement, l’autrice décide de prendre le taureau par les cornes dans ce tome et ça fait un bien fou. Au programme : amitié, amitié, amitié !

J’ai vraiment aimé les interactions de ce tome centrées sur Hananoï et l’aide qu’il va chercher et trouver chez ceux qu’il n’ose appeler des amis alors qu’ils le sont déjà dans les faits, que ce soit son patron, son camarade de classe ou l’ancien meilleur ami d’Hotaru. Ce garçon si peu sûr de lui et tellement complexé va totalement s’ouvrir à eux, nécessité oblige, et va ainsi trouver des alliés pour l’accompagner dans sa rédemption. Il a enfin compris ce qu’il a fait de mal et même s’il reste lui-même, il grandit, évolue et devient un nouvel Hananoï bien plus beau humainement parlant. J’ai beaucoup aimé tout ce cheminement de groupe et individuel.

L’écriture du personnage d’Hananoï avec tous ses défauts m’a beaucoup plu. Je ne l’aimais pas au début, il me mettait terriblement mal à l’aise, prototype du gars à mettre une fille sous emprise. Il a changé, évolué, appris à faire avec ses angoisses, appris à s’ouvrir, à en parler, à les assumer. On a le droit d’être fragile, pas sûr de soi, et ce peu importante notre apparence. J’ai adoré ce message de l’autrice. Ce fut comme pousser un gros soupir de soulagement avec lui. J’avais déjà aimé cette caractéristique de Megumi Morino dans Good Morning Little Briar Rose, elle reproduit cela ici. Elle a vraiment une grande bienveillance envers chacun de ses personnages dont elle prend grand soin, car Hananoï n’est pas le seul à en avoir profité. L’évolution des amis de primaire d’Hotaru est également touchante, car reposant sur le pardon et le travail sur soi.

Deux excellents tomes coup sur coup, Megumi Morino a vraiment su gérer le point d’orgue de son histoire. Je ne suis pas surprise qu’elle ait ainsi été choisie pour une adaptation animée en 2024, elle le mérite amplement, c’est l’une des meilleures séries lycéennes actuelles. Avec émotion, justesse et finesse, l’autrice nous montre comment se pardonner et pardonner aux autres en apprenant à ne pas compter que sur soi-même mais en accepter l’aide des autres. Lumineux de bienveillance !

Tome 12

Que cette série a évolué depuis ses débuts où Hananoi était glauque et limite dérangeant. Elle est désormais un havre de bienveillance où j’aime me plonger pour avoir ma petite bulle de douceur.

Passé leur première dispute de couple et leur réconciliation, Hananoi et Hotaru ne savent pas exactement comment reprendre leurs marques. Voilà Megumi Morino qui continue de nous embarquer avec un charme certain dans le quotidien de ce petit couple plein de prévenance. J’ai beaucoup aimé le thème de ce tome car on est habitué à voir des couples se disputer et se réconcilier mais on s’arrête rarement à ce point sur leur psychologie et ce qui régit leurs actions. En plus, comme ils sont adorables, c’est mignon tout plein de les voir réfléchir, faire attention, avancer précautionneusement puis finalement se livrer. Je suis extrêmement touchée par eux.

Mais ce ne sont pas les seuls personnages bien écrits de l’histoire. Ils le sont tous ! Chaque petit chapitre qui vient agrémenter l’histoire le montre désormais, que ce soit celui où Hananoi continue de découvrir l’amitié aux côtés de Keigo, ou celui où les camarades de travail Satomi et Yao font de même. Je fonds ! J’ai adoré suivre les premiers pas maladroits d’Hananoi en tant qu’ami. Je comprends tellement sa peur de mal faire, mal dire, mal comprendre. Son côté maladroit et à fleur de peau me touche énormément et j’adore quand il décrit sa relation passée avec « le boss » qui s’occupait de lui. J’espère qu’on aura l’occasion de le croiser d’ailleurs. C’est beau. De la même façon, j’ai adoré le petit chapitre où Satomi prenait les rênes de la narration pour ce chapitre consacré à Yao et elle. On a ainsi pu voir la relation spéciale qui est née entre eux malgré leur différence d’âge et de sentiments. Ils se retrouvent dans leur passion et leur possibilité de parler ensemble de sujets qui leur valent des moqueries ailleurs. C’est touchant à nouveau.

Je suis donc archi fan de la douceur et de la bienveillance des relations de cette série et des personnages qui les portent. Ils ne sont pas des anges pour autant mais dans leur égoïsme, ils savent prendre du recul et penser également aux autres. Le dernier chapitre entre Hotaru et Hananoi/Saki est un modèle du genre quand on les voit passer Noël ensemble et se combler mutuellement tout en se faisant plaisir à eux-même. J’en ai eu des petits papillons dans le ventre tant ils étaient mignons sans être trop culculs non plus, Saki passant à l’action au bon moment pour rappeler qu’ils sont aussi des ados comme les autres. Vraiment j’adore la dynamique de l’autrice.

Définitivement série doudou chère à mon coeur sur laquelle je me jette à sa sortie, A tes côtés comble à la fois mes besoins de douces histoires d’amour bienveillantes et de belles amitiés à coeurs ouverts où on trouve LA personne à qui se confier et avec qui être soi-même. Ça fait un bien fou et le tout sans être déconnecté de la réalité et en abordant des sujets psychologiques fins comme la peur du rejet quand on a un petit quelque chose de différent. C’est émouvant.

Tome 13

Quel merveilleux moment ! Je crois que j’ai encore frôlé le coup de coeur ici devant la sensibilité et l’émotion dont fait preuve l’autrice dans les parcours de vie pourtant banals de nos héros mais qu’elle sublime par la douceur de son trait et de ses intentions.

Centré sur la famille, ce tome fut magique pour moi. Il m’a énormément touchée et il ne manquait qu’un cheveu pour que le coup de coeur soit là. C’est doux, sensible, parfaitement écrit et mis en scène, avec un trait vraiment sublime pour mettre en lumière les émotions des personnages. Le jeu de regard, la force du désir innocent de toucher, tout cela m’a emportée dans les quelques pages où il en est question. Je suis fan !

Hotaru est mise face à un sacré défi dans ce tome et Hananoi aussi par voie de ricochet. Elle apprend un nouvelle qui va chambouler sa vie de famille et qu’elle va avoir du mal à encaisser. Saki va lui apporter la place nécessaire pour pouvoir exprimer ce choc et la réconforter en trouvant les mots justes et la juste place. Quels progrès chez lui depuis le début. Mais en étant ainsi, bien que nous nous prenions plaisir à le voir grandir et évoluer, il continue de faire peur à son entourage. L’autrice pose ainsi avec beaucoup de finesse la question de l’emprise de l’éducation et des choix de nos parents sur nous, sur l’individu qu’on devient. Et ici, rien n’est vraiment normal chez lui, même s’il y a une grande douceur et beaucoup d’amour, il est trop accroc, ce qui pourrait tourner mal un jour pour lui. Les adultes s’en rendent bien compte.

Cependant, si on oublie cela, il faut avouer que du côté de la romance tout est au beau fixe et on se régale. J’ai adoré la prévenance de Saki, sa façon d’exprimer ses désirs tout en apprenant à aller au rythme d’Hotaru et en l’accompagnant pour qu’elle même découvre et comprennent les siens. C’est très beau, très doux, très pur. L’autrice sublime vraiment ces petits moments faits de câlins, de caresse, d’effleurements encore innocents mais sur le point de basculer. Elle aborde avec la bonne distance ces questions. Elle montre les questions que se posent les adolescents, mais ici toujours dans le respect de leur partenaire et j’adore ça. Oui garçons et filles on a des désirs mais on ne doit pas les imposer à l’autre, il faut en parler et échanger dessus. C’est vraiment très finement joué.

Ainsi Hotaru continue de grandir en sécurité avec sérénité, ce qui lui permet de devenir la jeune fille qui déploie ses ailes devant nous. Alors oui, ici, on découvre un peu plus sa famille et ses dynamiques. On voit une Hotaru encore très dépendante de sa soeur mais qui apprend à grandir et s’en séparer. Ce n’est pas facile mais c’est décrit avec beaucoup d’émotion et de bienveillance. Sa grande soeur, elle-même, est joliment mise en avant. J’ai aimé qu’on nous fasse le portrait de cette jeune femme maladroite qui ose enfin faire tomber le masque et avouer sa méconnaissance en amour, sa fragilité dans le rôle de grande soeur qu’on lui a imposé et qu’elle a aimé endosser pendant si longtemps. Elle m’a touchée ! Il faut dire que l’autrice a encore imaginé de très jolies, amusantes et poignantes situations pour cela. Chapeau !

J’avais peur d’un délayage de la série avec l’arrivée de l’animé, je découvre au contraire une autrice qui continue de maîtriser sa série. Certes elle prend son temps mais un temps nécessaire pour évoquer avec bienveillance et écoute les changements qui s’opèrent en chacun quand il avance dans la vie. C’est beau, doux, touchant, très pur aussi. On marche toujours sur un fil avec Saki, mais on le voit de mieux en mieux entouré, et lui-même devient un soutien précieux. Quelle superbe écriture sur ce personnage !

© 2018 Megumi Morino / ©2020 Editions Akata

18 commentaires sur “À tes côtés de Megumi Morino

  1. Bonjour =)

    Merci pour ton avis sur ce tome 1. Au tout début, quand j’en avais entendu parler via des lecteurs japonais, j’hésitais à me lancer dans ce manga. ll ne me tentait pas spécialement mais il a pas mal de succès là-bas donc j’étais un peu curieuse. Mais par la suite on m’a dit que le comportement du héros était assez malsain et tu le soulignes bien dans ton avis. Je pense que ça me mettrai mal à l’aise aussi, et surtout, ce n’est pas le genre de choses que j’ai envie de voir dans une romance. Je commence aussi à en avoir marre des couples « garçon populaire parfait en apparence et gentille fille banale », ça devient lourd je trouve. Même si pour toi l’héroïne est sympathique, je trouve ça dommage qu’elle décide de sortir avec le héros juste pour essayer. Après peut-être que ça se développera par la suite et que le héros évoluera qui sait mais d’un point de vue personnel je pense que même avec ça, ça ne réussira pas à me convaincre.

    En tout cas je pense que je ne le lirai pas ce manga (peut-être que je testerai plutôt Good Morning Little Briar Rose) qui est dans ma liste depuis un moment mais que je n’ai toujours pas lu ^^’

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    1. Merci pour ton long commentaire.
      Je vois qu’on partage le même agacement vis-à-vis d’un certain type d’éléments moteurs dans les romances lycéennes shojos. Du coup vu ta lassitude à ce sujet, je comprends totalement que tu passes ton tour.
      Je suis allée regarder la vidéo de présentation de l’éditeur après avoir écrit ma chronique et j’ai vu qu’eux aussi soulignaient ce comportement malsain mais avaient l’air de dire que ça se calmait après pour partir vers autre chose.
      Connaissant l’autrice, je vais lui laisser une chance et voir un peu, mais c’est clair qu’avec quelqu’un d’autre j’aurais laissée tomber.
      J’espère que tu testeras Good Morning Little Briar Rose par contre parce que c’est vraiment totalement différent (tu as ma chronique sur le blog si ça peut t’aider ;))

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      1. Je t’en prie. =)
        Je suis contente que tu comprennes. Je sais que suis difficile (et pas seulement sur les shôjos) mais bon si certains éléments ne me plaisent pas dès le début je vais avoir beaucoup de mal à m’investir dans l’histoire. Donc même si l’éditeur souligne que les choses évoluent je préfère m’intéresser à d’autres séries qui seront plus en accord avec mes goûts.
        Après je comprends ton point de vue aussi. On est parfois plus tolérants avec des auteurs qu’on connaît déjà (surtout si ses autres œuvres nous ont plu). J’irai lire ton avis sur Good Morning Little Briar Rose en tout cas et si je m’y mets je t’en donnerai des nouvelles =)

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  2. C’est complètement idiot, mais la couverture me perturbe. J’y perçois une sorte de décalage entre les deux personnages qui me donne le sentiment d’un ado qui sort avec une fillette… J’apprécie, en revanche, la douceur des traits et des couleurs.
    Quant au côté malsain que tu soulignes, je serais curieuse de découvrir si le deuxième tome te permet de trancher : romance banale reprenant les stéréotypes souvent problématiques ou critique subtile…

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    1. J’avoue que j’avais aussi un peu tiqué sur la couv mais comme c’est quelque chose qu’on retrouve chez d’autres, j’ai laissé passé.
      J’ai été surprise de trouver si peu de chroniqueurs évoquer ce côté malsain, alors j’espère vraiment que l’autrice en fera une critique parce que sinon ça risque d’être un peu plat et banal…
      On croise les doigts !

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      1. Je pense que le côté malsain passe sans problème auprès d’un large lectorat. D’ailleurs plus jeune et en étant moins sensibilisée à la question, je suis persuadée que la plupart du temps, je n’aurais rien remarqué…

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      2. Pareil pour moi, d’ailleurs même encore actuellement, je pense que je dois lire des titres sans me rendre compte que certains comportements ne sont pas sains. Alors si je l’ai remarqué ici, c’est que ça doit être vraiment frappant ^^!

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  3. Merci pour cette chronique ! 😁
    J’ai beaucoup aimé ce premier tome, et je trouve ce côté petit ami jaloux, prêt à tout pour elle, qui est contrecarre par les réflexions et sentiments de Hotaru, et je trouvais que ça équilibré bien tout ça 😂 dans le style petit ami jaloux possessif, y a Un petit ami trop parfait ? qui lui fait vraiment psychopathe dans le premier, et même méchant, et ça se perd dans les tomes suivants 😂
    C’est le CDD de l’amour, cette partie la m’a fait rire, c’est sur que tu te mets avec quelqu’un si tu éprouves une attirance et des sentiments, mais pas juste pour tester 🤣🤣

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    1. Je vois ce que tu veux dire, c’est vrai que l’autrice essaie de mettre pas mal d’humour pour casser ce côté psycho, mais j’ai eu du mal à passer outre, je bloquais xD
      J’ai même pas tester Un petit ami trop parfait justement à cause de ça, j’avais déjà pas réussi à supporter So Charming où c’était l’héroïne qui était flippante si je me rappelle bien ^^!

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      1. Je comprends c’est assez déroutant 😂
        Je n’ai pas du tout lu So Charming qui ne me tentait pas du tout, et finalement j’ai bien fait 😂
        Le concept d’Un petit ami trop parfait me plaisait bien avec le petit ami jaloux, mais en vrai c’est un psychopathe 😂 mais c’est vrai que dans les tomes suivants il se calme bien, mais le rival est carrément plus sympa à suivre que lui… aïe..😕

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