Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Yawara ! de Naoki Urasawa

Titre : Yawara

Auteur : Naoki Urasawa

Éditeur vf : Kana (Big)

Années de parution vf : Depuis 2020

Nombre de tomes : 12 / 20 (en cours)

Histoire : Depuis toute petite, Yawara Inokuma a été entraînée par son grand-père Jigorô Inokuma, un champion de judo, qui voit en elle une future star de la discipline.
Mais contrairement aux attentes de son aïeul, la jeune fille ne rêve que de mode, d’amour, d’idol… Bref, elle n’aspire qu’à une vie d’adolescente ordinaire, loin des entraînements et des compétitions.
Mais c’est sans compter son talent inné pour le judo, que son entourage ne lui permettra pas d’oublier…!

 Mon avis :

Tome 1

Je connais Naoki Urasawa depuis ses débuts chez nous et j’ai aimé chacune de ses séries, mais Yawara étaient peu comme l’arlésienne chez nous, puisque pendant longtemps l’auteur n’a pas voulu que cette série parue à ses débuts sortent chez nous car il n’en était pas satisfait, préférant ses plus récentes. Je suis donc ravie de voir qu’il a enfin changé d’avis afin qu’on puisse la découvrir.

Pour cela, c’est Kana qui s’y colle dans une édition grand format, un peu comme Happy du même auteur chez Panini, qui comptera 20 volumes quand même ! Je suis bien contente de pouvoir le découvrir en grand format, afin de bien sentir l’impact des prises de l’héroïne. En prime, nous avons droit aux pages couleurs et bichromes de la prépublication, parfait ! Seul petit défaut, je trouve le papier un peu fin

Avant Happy, qui mettait en scène une jeune star prometteuse du tennis dans les années 90, Urasawa s’était déjà frotté au manga sportif avec Yawara où, entre 1986 et 1993, il narrait l’ascension d’une jeune judoka que son grand-père rêve de transformer en star nationale à l’occasion des J.O. de 1992 où le judo féminin est enfin devenu une discipline officielle.

Avec beaucoup mais vraiment beaucoup d’humour et de tendresse, le mangaka met dont en scène le parcours de cette jeune fille et sa relation haute en couleur avec son grand-père, son mentor de toujours. J’ai beaucoup aimé l’ambiance drôle et chaleureuse du titre qui colle à merveille avec les titres de ces années-là que j’ai pu lire. Cela donne un ton un peu désuet à notre époque qui est vraiment savoureux, avec un humour un peu sous la ceinture qui m’a beaucoup amusée. Pour qui a lu des auteurs comme Akira Toriyama, Izumi Matsumoto, Mitsuru Adachi ou Rumiko Takahashi entre autre, vous retrouverez le même humour simple mais terriblement efficace qui repose sur beaucoup de cocasseries et de quiproquo.

En plus de cette ambiance, ce qui rend le titre vraiment savoureux, c’est le décalage entre les souhaits du grand-mère et de sa petite fille. Celui-ci l’a formée depuis toujours pour en faire une star dont le talent éclatera lors des J.O. Il est donc bien décidé à garder le secret mais à ce qu’elle consacre sa jeunesse à ce sport. Or, celle-ci est une ado de son temps et rêve d’amourettes, de soldes et de sorties entre copines, ce qu’on comprend très bien. C’est donc très drôle de voir cette ado céder à plusieurs reprises aux circonstances qui l’obligent à faire étalage de ses talents alors qu’elle aimerait bien oublier ce sport. Elle ne peut non plus s’empêcher de continuer pour faire plaisir à ce grand-père qui l’élève depuis toujours. C’est donc une relation drôle et tendre à laquelle on assiste entre eux et j’ai adoré cela. Le grand-père est très drôle. Il est vraiment en décalage avec la vie d’une ado, à fortiori une fille, et en même temps ses plans sur la comète complètement surréalistes amusent vraiment le lecteur. J’ai trouvé Yawara toute mignonne dans ses contradictions et sa naïveté vis-à-vis des garçons. Ce sont deux personnages très attachants.

Naoki Urasawa a vraiment un talent de conteur né pour mettre en scène leurs aventures. Alors qu’Happy avait au début un format épisodique assez marqué avec parfois des chapitres plutôt indépendants les uns des autres, ici, la narration a quelque chose de plus maîtrisé. Les chapitres s’enchaînent vraiment, s’emboîtant les uns dans les autres pour donner un tout qui conte les entraînements de Yawara, sa révélation au grand public, sa rencontre avec une rivale, ses liens avec les hommes (journalistes, amoureux potentiel, camarades de lycée, grand-père…). C’est vraiment frais, fluide et addictif. Malgré l’épaisseur du tome, on enchaîne rapidement les chapitres pour notre plus grand plaisir.

Après graphiquement, c’est clairement daté, mais c’est un trait old school chaleureux qui me plaît et dans lequel on retrouve déjà la patte Urasawa, notamment dans ces visages carrés, ses sourcils fins, ses visages remplis de mimiques et pourtant réalistes. On sent qu’il y a une vraie recherche pour inscrire le titre dans son temps. J’ai beaucoup aimé les différents looks qui habillent l’héroïne, notamment dans les pages d’ouverture de chapitres très fashion, qui rappellent également certaines couvertures de magazines de l’époque. En plus, c’est un dessin et une mise en page très dynamiques qui font parfaitement ressentir la puissance et la vivacité de l’héroïne dans son sport. Et l’auteur a un trait extrêmement varié qui lui permet de mettre en scène toute une palette de personnages haut en couleur. On adore.

Encore plus que les débuts d’Happy, son autre titre sportif, ceux de Yawara m’ont vraiment convaincue. C’est drôle, pêchu et ça utilise à merveille les codes du manga de sport. En même temps qu’il nous amuse Urasawa traite aussi d’un sujet plus sérieux tel que les enfants stars mais côté sport. Une très belle découverte dans une belle édition !

Tome 2

Dans la lignée du premier tome, voici une suite bien fournie qui tantôt nous amusera, tantôt nous fera sourire, tantôt nous passionnera. Les aventures de notre judoka lycéenne ne font que commencer !

Naoki Urasawa reprend les mêmes ingrédients que dans son tome 1 pour mieux les développer et les approfondir. Ces nouveaux chapitres de Yawara sont donc encore d’un humour ravageur reposant sur une galerie de personnages cocasses, en plein dans les clichés des titres des années 80 dont j’aimais regarder les adaptations à la télé enfant. C’est simple, classique, mais très efficace, du grand-père obstiné qui ne comprend rien à l’air du temps, aux lycéens fans aveugles de l’héroïne, en passant par les adultes qui, sous le charme, lui courent après, ou encore sa rivale qui perd son bout de dent à chaque fois qu’elle s’énerve, ou pour finir, sa mère clichée de la femme au foyer. Tout est fait pour nous amuser.

Mais pendant ce temps, Yawara continue à vouloir fuir sa possible carrière de judoka pour des raisons qui peuvent nous sembler futiles au premier abord, mais qui sont au final plus profonde. Elle dit que c’est parce qu’elle veut être une « vraie fille » – bonjour le cliché – mais au fond ce n’est pas ça. Elle a juste remarqué que ce sport avait détruit sa famille, puisqu’on découvre que son père, ancien champion, s’est enfui. Alors tout ce que le mangaka avait construit autour d’elle et qui nous semblait à la limite misogyne ne l’est pas du tout en fait. Au contraire, il construit avec Yawara le personnage d’une fille forte, qui sera capable à la fois d’être la femme qu’elle souhaite être – libre à nous d’aimer ou pas ce cliché mais c’est ce qu’elle veut… – et la championne que son grand-père l’a aidée à devenir. On peut être forte et féminine à la fois et je trouve intéressant de le montrer à une époque où on entend encore trop de discours sexiste à ce sujet.

Bien sûr, tout n’est pas parfait dans le titre. Je trouve la construction un peu répétitive déjà. Les chapitres et ressorts scénaristiques se ressemblent un peu trop, avec Yawara qui cherche à fuir son destin et les gens sur sa route qui font tout pour la remettre sur le chemin de la grandeur. En plus, on a déjà une belle galerie de personnages mais un peu trop limité aux rôles qu’on leur a attribué. Seuls petits nouveaux dans l’histoire : la mère de Yawara et un élève de seconde un peu loubard. Ce n’est pas suffisant pour renouveler l’histoire, on a besoin d’autre chose ou de plus.

Ainsi l’héroïne poursuit son bout de chemin, nous amusant entre sa vie de lycéenne lambda, ses amourettes fantasmées et compliquées, ses histoires familiales et son talent pour le judo. L’auteur nous prépare son lot de rebondissements, souvent prévisibles mais toujours amusants. C’est mignon et touchant tout plein, et le côté daté fonctionne très bien sur moi, que ce soit niveau humour gras, mode des années 80-90, ou personnages caricaturaux. C’est un très bon divertissement. Il faut juste qu’il passe à la vitesse supérieure maintenant avec cette longue introduction.

Tome 3

Le cap de l’introduction est désormais terminé, place à l’ascension de notre chère Yawara pour qui, elle a beau dire, le judo est une vraie passion !

J’ai dit lors de ma lecture du premier tome que je trouvais celui-ci supérieur à Happy, l’autre série sportive du mangaka. Maintenant que j’ai terminé de lire celle-ci, je peux dire combien je me suis trompée… Certes, Yawara est drôle et pêchu, peut-être plus au début que Happy, mais au fil des chapitres les deux s’éloignent de plus en plus. Happy a su gagner une intensité incroyable au fil des tomes, proposant une oeuvre ultra aboutie aussi bien dans l’humour, la mise en scène que l’émotion. Tandis que Yawara pour le moment reste largement en-dessous n’étant au final porté que par son humour. On ne joue pas dans la même catégorie… D’ailleurs, je me suis amusée à retrouver des éléments similaires dans l’un et l’autre, comme si le plus ancien avait aidé à préparer la richesse et la profondeur du second.

Pour autant, cela reste très sympa à lire. On se passionne pour ces premiers combats de Yawara sous les feux des projecteurs. L’auteur rend cela très vivant en les mixant avec les combats par équipe que doivent mener ses camarades du club de judo du lycée, et en pimentant encore les choses avec certains personnages secondaires apportant leur grain de sel comme le journaliste (qui rappelle le créancier d’Happy) ou sa rivale et son coach. La narration est ainsi très dynamique et donne à chacun fois envie de tourner les pages de plus en plus vite même si on est parfaitement conscient de la supériorité de Yawara sur le plan sportif. Son grand-père est également toujours aussi drôle, il y a un petit côté Rumiko Takahashi chez lui que j’adore.

Cependant tout cela était un peu trop facile et donc l’auteur a fait un choix judicieux en pimentant la seconde partie avec l’arrivée de rivales d’un tout autre calibre pour notre jeune héroïne. On est certes dans un schéma très classique mais c’est bien fait, avec à nouveau beaucoup d’humour et d’ingéniosité. Les combats et entraînements bien qu’occupant peu d’espace à chaque fois font bien ressentir l’intensité et la technicité de ce sport. On sent également bien le bel esprit qu’il y a derrière cette discipline et sa première rivale sérieuse, Jody, l’illustre bien. C’est une fille vachement chouette qui va réveiller la passion de notre judoka pour son sport, ce qu’elle n’avait pas connu jusqu’à présent faute d’adversaire à sa taille.

Ainsi, Urasawa nous propose vraiment un shonen 100% sportif mais à sa façon, c’est-à-dire avec un humour omniprésent et potache qui me rappelle les grandes heures des shonens des années 80-90, époque où il a été lui-même écrit. C’est une narration datée qui, moi, me plait énormément. Il en va de même pour les dessins dont le côté old school peut déplaire à certains lecteurs mais que j’adore personnellement car ils sont le reflet d’une époque qui me manque. Ainsi, même si je trouve Yawara moins réussi que sa petite soeur, je passe de bons moments à m’amuser des aventures de son héroïne et de son grand-père.

Tome 4

La série commence un peu à s’essouffler dans ce 4e tome que j’ai trouvé très très long pour ma part tant il ne s’y passait pas grand-chose. L’humour d’Urasawa est toujours là mais ce n’est parfois pas suffisant.

Yawara s’est trouvée une vraie rivale, Jody, qui la motive dans ce sport qu’elle n’aimait pas beaucoup avant. Cependant pour pouvoir affronter cette dernière sur un terrain d’égalité, il lui faut participer à plus de tournois ce qui ne ravie pas la jeune fille qui aimerait bien passer le concours d’entrée de l’université de son choix. Alors entre rébellion et passion il faut choisir et Yawara veut les 2 !

Si j’aime toujours autant la figure comique que représente Jigoro, le grand-père de Yawara, force m’est de reconnaître que le comique de répétition que l’auteur utilise avec lui commence à me lasser… Dans ce tome, nous passons près de 300 pages à le voir inscrire de force Yawara à des tournois et lui mettre des bâtons dans les roues pour son concours parce qu’il n’accepte pas qu’on lui dise non. Ce n’est pas très innovant.

C’est rare que je dise ça, mais je pense que pour une fois, la narration du mangaka n’a pas fait mouche avec moi. J’ai eu l’impression de lire un tome où tout se répétait sans cesse comme dans Un jour sans fin et ce n’est pas des plus agréables. La série n’évolue pas ici. On revoit sans cesse Yawara jouer les équilibristes, tantôt cédant à son grand-père, tantôt se rebellant. S’ajoute en plus une dimension romantique de plus en plus lourdingue avec ses deux prétendants qui, sans le vouloir, la rendent tous les deux jalouse ce qui a des incidences sur son jeu. Alors oui, Naoki Urasawa tente d’ajouter un peu de piment à la série par ce biais mais ça ne m’a pas séduite.

La qualité conserve quand même de belles qualités. C’est par exemple une jolie parodie des titres de moeurs de l’époque avec cette héroïne qui veut devenir femme au foyer, ces héros tour à tout looser ou don juan de pacotille, ce père en vadrouille, cette mère bien féministe au fond, et ce grand-père forceur et un brin lubrique, ainsi que la rivale qui est une méchante en carton pâte. Ça fleure bon les années 80 et on sent le ton de l’auteur volontiers taquin et moqueur sur ces sujets.

Malgré ces défauts que je semble citer en grand nombre cette fois, Yawara reste une lecture sympathique. C’est juste qu’après l’excellente lecture que fut Happy où le mangaka parvenait à se renouveler sans cesse pour nous amener dans des aventures toujours plus loufoques, je commence à trouver Yawara bien plus maladroit et anecdotique par moment. J’en attendais plus.

Tome 5

Ça ne fait que 5 tomes mais je ressens déjà une pointe de lassitude face à la répétition narrative dont fait preuve l’auteur. Je ne sais pas si c’est bon signe pour une série qui fait quand même 20 tomes…

En effet, même si à partir de ce tome Yawara entre à l’université et devient étudiante, ce qui est une sacré étape, le fond est toujours le même. On retrouve une jeune femme entravée dans sa vie par un grand-père qui souhaite tout diriger pour la voir accomplir le rêve qu’il a imaginé pour elle. On le voit donc lui mettre des bâtons dans les roues et on la voit tout faire pour les éviter sauf que sans le vouloir tout la conduit sur le chemin qu’il a rêvé. Bref, je trouve que l’auteur fait oeuvre d’une certaine paresse, là où dans Happy! il m’avait surpris par un renouvellement constant après un début en demi-teinte.

Heureusement qu’il y a tous les petits moments à côté pour rendre le récit quand même savoureux malgré sa longueur et son manque de rythme. En effet, je ne peux m’empêcher de rire devant la comédie romantique mal engagée entre Yawara et Matsuda, le journaliste. Tous les quiproquos qui les entourent sont très drôles et on sent que l’auteur s’amuse à les mettre en scène. Les rivales de l’héroïne quoique un peu effacée jouent toujours bien leur rôle comique auprès de nous. La famille de Yawara par sa démesure rendent toujours leur intervention poilante, même la mère dans le registre « mère au foyer » m’amuse tant on sent que l’auteur appuie exprès sur ces caractéristiques d’un autre temps.

Mais malgré tout, l’ensemble reste fade. Il n’y a pas de véritable tension dans l’histoire tant tout est prévisible. La nouvelle amie de Yawara par sa timidité répondant à celle de l’héroïne n’aide pas dynamiser le récit. Le judo est un peu trop absent dans ce tome, on n’a donc pas de grand moment bluffant à se mettre sous la dent. Et toute l’intrigue autour des J.O. et de l’inclusion d’une catégorie qui a été enlevée est assez répétitive et m’intéresse peu, je l’avoue. C’est peut-être trop « technique » pour moi, je ne sais pas, mais je ne me suis pas sentie impliquée.

Bref, je continue à lire parce que c’est du Urasawa mais pour le moment, c’est la série la plus faible que j’ai pu lire et je suis déçue d’écrire ça parce que le premier tome m’avait vraiment enthousiasmée. Mais je pense que l’auteur tire trop sur la corde. Il en aurait fait quelque chose de plus concis, ça aurait rendu le tout plus dynamique et percutant. Là, c’est juste long et répétitif pour le moment, malgré quelques brefs moments drôles et percutants, mais ils sont de plus en plus rares. 20 tomes, ça va être long…

Tome 6

Je commençais à me lasser dans les tomes précédents, ayant un peu peur pour le devenir de la série, mais l’auteur a su complètement relancer mon engouement ici.

Comment a-t-il fait ? Il a enfin recentré son histoire sur le sport et c’est exactement ce qu’on lui demandait. J’ai beaucoup aimé la dynamique de ce tome entre humour et compétition. Voir Yawara se battre enfin et suivre aussi les matchs de ses adversaires fut un vrai plaisir. Ça a complètement changé la physionomie du titre. Il était plus novateur et moins répétitif, avec des personnages plus importants et un fil conducteur plus clair.

J’ai beaucoup aimé la relation qui commence à se tisser entre Yawara et Sayaka lors de la compétition pour sélectionner les joueuses japonaises qui iront aux J.O. Sayaka se prend de plus en plus au jeu. En plus d’être une rivale sentimentale, elle voit vraiment une rivale sportive en Yawara. Celle-ci est tellement au-dessus, qu’elle endosse le rôle de coach sportive et j’ai adoré la voir dans ce rôle inattendu. Ça lui va tellement bien.

Puis avec l’arrivée de J.O., c’est le tour de voir/revoir ses rivales hors Japon. Quelle bouffée de fraicheur de revoir Jody mais aussi Tereshkova et Berckens. Bien sûr, on entre dans une compétition sportive avec tout ce que cela implique, mais l’auteur n’oublie jamais sa touche d’humour légendaire et cela reste drôle, frais et léger à suivre, puisqu’il intercale chaque match, compétition de petites scènes drôlatiques souvent à dynamique romantique ou familiale, ce qui rend le titre est entraînant à lire.

J’ai ainsi beaucoup aimé la mise en scène dynamique et percutante des matchs, où l’on sent vraiment la puissance des coups, mais aussi la réflexion qu’il y a derrière chaque prise. Et j’ai tout autant aimé les interludes mettant en scène les cocasses Kazamatsuri (le coach), Matsuda (le journaliste) et Jigoro (le grand-père). J’ai souvent vu des lecteurs reprocher les interventions lourdes de ce dernier, ce n’est plus du tout le cas ici, sa présence est bien plus mesurée mais toujours aussi drôle. Et nous avons en plus l’ajout d’un nouveau ressort scénaristique avec le père de Yawara qui semble évoluer en coulisses de tout ce à quoi on assiste.

Ainsi entre sport, humour cocasse, amitié sportive, romances contrariées et recherche familiale, je n’ai pas vu passer les chapitres de ce tome. Les pages se sont enchaînées. J’étais tendue lors des matchs, amusée en dehors. J’ai adoré l’orientation des différentes relations et voir enfin Yawara dans son rôle de sportive était jouissif, tout comme retrouver ses rivales. Si Urasawa poursuit sur cette ligne, je vais adorer la suite, tant elle me rappelle Happy !

Tome 7

J’ai beau douter de la capacité de l’auteur à tenir 20 tomes  au rythme qu’il nous propose dans cette série, je suis cependant toujours au rendez-vous et j’ai même pris un grand plaisir à ce tome très accès sport pour une fois.

Depuis le début de la série, le sport se fait un peu discret dans celle-ci alors qu’il est le moteur des aventures de notre héroïne championne en herbe. Mais ici, le mangaka a décidé de le mettre au coeur et la fan de shonen sportif en moi en fut ravie ! Yawara est aux J.O. de Séoul et Urasawa nous plonge en plein coeur des matchs pour la médaille d’or de judo. Les matchs s’enchaînent, tout comme les termes techniques pas toujours facile à comprendre, surtout avec des notes en bas de pages intempestives pour moi qui souvent déteste ça. Mais malgré tout grâce au dessin vif et expressif de l’auteur on y prend grand plaisir.

En effet, les matchs sont très bien rythmés. Les filles enchaînent les prises et on sent bien tous les enjeux derrière que ce soit lors du match de qualification de Yawara qui met fin à la carrière d’une grande sportive, lors du match de Jody qui se remet à peine d’une blessure et ne voit que la finale qu’elle pourrait jouer contre son amie, ou lors d’une finale au goût de revanche où l’héroïne perd de vue son judo. C’est superbe à suivre ! Les prises s’enchaînent. On sent chaque coup, chaque manoeuvre, chaque impact. Urasawa met cela superbement en scène alternant avec le regard de spectateurs plus ou moins avisés qui encouragent également les sportives. Celles-ci sont à fond dans leur match et donnent tout. Les matchs durent et pourtant on reste collé devant, se demandant jusqu’au bout si celle qu’on soutient va s’en sortir car il y a quand même du lourd en face. Il faut donc ruser, tout donner, puiser dans ces ultimes ressources et prises longuement étudiées et répétées. Passionnant !

Mais au-delà de ça, comme toujours avec Urasawa, on a aussi un titre profondément humain. Ainsi, même si la figure du grand-père est et reste détestable dans sa façon plus que machiste et patriarcale de « gérer » la carrière de sa petite-fille, il pose en regard juste sur son judo. De la même façon, même si son père absent et parti loin d’elle, il continue à la suivre de loin et à penser à elle. Quant à Yawara, elle a beau dire, c’est sa famille qui a forgé celle qu’elle est, aussi bien sur qu’en dehors des tatamis et c’est bien à cause de sa vision de sa famille qu’elle en vient à douter. Certes, ce ressort imaginé par l’auteur est un peu gros. Qui va croire qu’une enfant de 5 ans a fait une chose pareille ? Mais au moins, cela permet de relancer l’intrigue et le rapprochement entre Yawara et notre cher journaliste qui la suit depuis le début et la soutient dans cette épreuve m’a fait grandement plaisir.

Dans le shonen sportif, Urasawa est peut-être plus maladroit que dans les thrillers qui ont fait sa marque de fabrique. Il reste néanmoins un très bon conteur qui sait accélérer et densifier son récit quand c’est nécessaire pour nous offrir comme ici des chapitres de haute volée avant de repartir sur le tranche de vie humain qui lui est si cher. Une série qui sait me surprendre comme lorsque l’héroïne envoie son ippon !

Tome 8

J’ai toujours crains la longueur de cette série, voyant mal comment l’auteur pouvait la faire tenir 8 tomes sans se répéter vu la façon dont elle était engagée. J’avais tort de m’inquiéter car l’auteur sait rebondir et nous surprendre en nous emmenant dans de nouvelles directions.

Avec le désir de Yawara d’abandonner le judo, forcément l’auteur allait partir en quête qu’une nouvelle motivation à lui donner. J’ai été ravie de voir qu’après avoir tenté la classique aide de la rivale-amie avec Jody, ce qui n’a pas réussi, il a plutôt choisi d’utiliser un club de judo fondé par une admiratrice de Yawara : Fujiko. Ce n’est pas moins classique mais je ne m’y attendais pas pour moi ma part.

Mais surtout suivre ce club, permet de suivre d’autres jeunes filles, toutes plus drôles les unes que les autres entre l’ancienne ballerine, la petite toute effacée, la fan de son corps limite exhibitionniste, celle qui déteste les hommes après s’être faite larguer 13 fois et celle un peu ronde qui veut maigrir. Avec elles, on s’amuse énormément et on voit un autre judo. Le grand-père de Yawara se glisse à merveille dans cette dynamique les entraînant à sa façon selon leurs possibilité et se servant de cela pour titiller sa petite-fille. Je me suis bien amusée.

Il y a juste un passage assez problématique avec l’une d’entre elle, qui bien que présenté d’une façon humoristique, passe mal à l’heure actuelle. En effet, l’une de ces filles aime s’habiller avec des décolletés profonds et des jupes courtes parce qu’elle aime son corps et qu’elle veut le mettre en valeur. On lui donne à la fois une attitude bien trop provocatrice et évocatrice d’un point de vue sexuel, et on lui tient un discours malaisant sur le fait que c’est sa faute si les hommes viennent la tripoter dans le train. Même si je sens que l’auteur n’adhère pas entièrement à ses propos et s’en sert comme ressort humoristique, c’est plus que moyen…

La compétition reprend donc de façon détournée avec des amatrices qui combattent pour la première fois et surprennent tout autant. On retrouve ainsi à la fois une nouvelle dynamique grâce à leur fraîcheur et drôlerie mais également une dynamique connue avec ce grand-père cherchant à tout pris à faire monter sa petite fille sur le « ring ». Les journalistes sont également de retour, en fait, ils n’ont jamais été loin. Il est amusant de voir leur façon de faire à toujours courir après le scoop, qu’il vienne de Yawara et surprise de Fujiko, qui se révèle être assez douée. Mais surtout, j’aime beaucoup la dimension un peu romantique qu’il y a avec Matsuda toujours pour encourager Yawara.

Ce tome a donc permis de relancer joliment la série, oubliant un peu la folie des J.O. maintenant que Yawara est championne, oubliant un peu ses grandes rivales maintenant qu’elle les a vaincues, pour redescendre au niveau le plus simple de ce sport : sa découverte et ses premières techniques. Le fait que les pratiquantes soient en plus assez farfelues chacune à leur façon m’a beaucoup plu et amusée.

Tome 9

Alors que je croyais que la série avait atteint son pic et qu’elle allait peut-être juste ronronner ensuite, l’auteur me détrompe avec fracas avec un tome repartant sur un judo étudiant assez jouissif.

Désormais capitaine du club de sa fac, Yawara, avec son grand-père, ont entrepris de former les jeunes disparates intéressées par ce sport. Et quoi de mieux pour prouver leur motivation que de participer à un tournoi. Les voilà engagées pour remporter une coupe face aux terribles équipes du coin, dont celle de Sayaka, rivale auto-proclamée de Yawara.

J’ai à nouveau beaucoup aimé le ton léger de ce tome mais également la grande ferveur qu’il y avait derrière. C’était jouissif d’assister à nouveau à une compétition étudiante et ce même si les adversaires de l’équipe de Yawara sont assez transparentes et servent juste de faire valoir à ses coéquipières. Car le but de ce tournoi est de montrer les talents d’entraîneurs de notre duo grand-père / petite-fille et cela se révèle très efficace.

On s’amuse ainsi de celles de l’équipe qui ont des physiques atypiques, que ce soit celles à la forte poitrine, la toute petite ou celle en surpoids. Sauf qu’elles se révèlent toutes plus fortes qu’on ne le croit et qu’elles ont bien progressé au bout de seulement 3 mois, la preuve qu’avec un bon entraîneur et des mouvements adaptés à son style et son corps, on peut y arriver. C’est motivant. Mais la sensation vient de la plus grande d’entre elles : Fujiko. Elle va nous offrir un vrai festival.

Urasawa s’amuse comme un petit fou avec cette anti-héroïne qu’il va transformer en championne le temps d’un tournoi démontrant le talent inné qu’elle possède du fait de sa formation préalable de ballerine. J’ai adoré voir Fujiko qui manque tellement de confiance en elle se surpasser à chaque fois et se relever même dans la défaite, apprenant à apprécier ce sport et se découvrant une vraie motivation. Petit bonus quand elle a rabattu son caquet à Sayaka, c’était jouissif vis-à-vis de cette peste en puissance, tellement suffisante.

De plus, j’ai vraiment apprécié d’avoir une dimension familiale dans la série avec la présence de la famille de Yawara, certes, mais aussi celle de Fujiko, qui a d’abord peur pour elle avant d’en être très fier. Souvent on voit trop peu ceux-ci dans les shonen sportifs, alors c’est chouette qu’Urasawa ait pensé à les utiliser même si c’est bien sûr dans le cadre d’un ressort humoristique. N’empêche cela fait chaud au coeur aussi de voir des parents présents, prévenants et qui savent encourager leur enfant.

Repartant donc de plus belle, avec peut-être cette fois de nouveaux enjeux, une nouvelle dimension et de nouveaux personnages donc de nouvelles dynamiques, cette suite de Yawara est très bien pensée pour motiver le lecteur à lire la suite. C’est fun, frais et entraînant, rigolo et sérieux mais aussi touchant à la fois. On en redemande !

Tome 10

Même si la série est longuette, une fois qu’on a accepté qu’elle risquait de se répéter parfois dans ses cycles et que c’était avant tout une parodie des shonen à succès de l’époque, on s’amuse beaucoup à sa lecture. Ce tome n’y coupe pas.

Le grand-père de Yawara fait encore des siens et il est un excellent ressent scénaristique, offrant à la fois amusement, grincements et rebondissement. C’est LUI l’adversaire le plus coriace de notre héroïne et l’auteur en joue bien. Il a toujours su écrire des antagonistes à la hauteur de ses héros et permettant de les faire encore plus briller. C’était le cas avec Johan dans Monster, cela l’était aussi avec Choko dans Happyet c’est à nouveau le cas avec Jogoro. A chaque fois, il joue sur les variations qu’offrent ces héros pour leur concocter des antihéros à leur hauteur. Excellent !

Notre héroïne, elle, plus qu’une adversaire, se trouve en fait une compagne pour se motiver à poursuivre ce sport et c’est la plus belle réponse trouvée par l’auteur. La compétition, ce n’est pas seulement affronter un adversaire fort qui donnerait la force pour aller chercher l’énergie et l’envie dans ses derniers retranchements. Il y a aussi une belle émulation qui peut se créer entre sportifs d’une même équipe ou juste ami pour se donner l’envie d’aller le plus haut et le plus loin possible. C’est le cas entre Yawara et Fujiko qu’on continue de découvrir ici dans leur jolie relation à deux.

Grâce à cela, le récit se partage entre désir d’émancipation de Yawara qui tente de déjouer les plans de son grand-père pour l’empêcher d’entrer dans le monde du travail afin qu’elle poursuive plutôt ses études dans une fac avec une équipe de judo réputée et qu’elle fasse les J.O., et compétition sportive à deux où Fujiko et Yawara font preuve d’une belle émulation réciproque. J’ai beaucoup aimé cette dynamique, pimentée en plus par les interventions des prétendants de Yawara, ainsi que la promesse d’une rivale potentiellement plus forte entraînée en secret par son père. L’auteur prépare le terrain.

Les matchs sont palpitants à suivre même quand Yawara balaye tout le monde en 3 secondes. C’est chouette de voir évoluer Fujiko, surtout avec son style tout sauf académique. Le twist avec la recherche d’emploi est bien trouvé, car c’est effectivement le moment pour l’héroïne et que ça ajoute une nouvelle dimension drôlatique et piquante au récit avec une critique de ce milieu tellement intéressé et si peu raisonné, moral. Tout se mélange très bien pour nous amuser.

Divertissement de haut vol, Yawara au lieu de sombrer comme je l’ai cru un temps remonte en flèche et m’amuse à nouveau énormément grâce à un savant mélange improbable des genre. Urasawa est aussi doué en comédie, qu’en manga sportif ou critique sociétale grinçante. C’est très bien dosé et écrit, et le petit côté rétro ne fait qu’ajouter une saveur supplémentaire !

Tome 11

Urasawa a beau être un conteur de talent, j’ai trouvé ce tome particulièrement long malgré une belle intention à montrer Yawara dans une posture inédite.

En effet, la série n’est pas prête de se terminer, il faut donc trouver à meubler et les pitreries du grand-père de Yawara ne suffisent pas toujours, pas plus que ses recherches d’emploi, ses entraînements ou ses participations implacables aux compétitions. L’auteur a donc décidé de mettre son héroïne en difficulté.

Il tente de le faire avec l’humour et la cocasserie qu’on lui connaît mais j’avoue que ça n’a pas suffit à me rendre le passage agréable. Je me suis amusée à voir les personnages de l’héroïne tenter de tout mettre sur le dos de l’absence de M Matsuda et ainsi d’introduire une dimension romantique la plupart du temps absente de l’oeuvre. C’est donc totalement incongru mais ça chemine peu à peu dans son esprit. Cependant est-ce suffisant pour faire passer la pilule, non ?

Urasawa a beau essayer de nous amuser, il nous lasse surtout par les mises en scènes répétitives des matchs assez mauvais de Yawara à lire en parallèle de ceux plus réussis de Fujiko. Un destin parallèle en miroir inversé qui est une bonne idée, mais voir l’héroïne aussi morose n’est pas accrocheur. Je me suis donc lassée de regarder et suivre Yawara ici. J’en ai eu marre de ne pas la voir s’affirmer plus face à son grand-père concernant ses vraies aspirations, lassée de son désir de revoir son père, ennuyée devant ses matchs sans tension ni coup flamboyant et que pourtant elle gagne inlassablement. On a l’impression qu’elle peut être nulle, enfin pour elle, et gagner malgré tout, ça enlève toute saveur…

Heureusement que nous avons Fujiko, c’est vraiment elle qui porte ce tome. Elle est en pleine ascension scénaristique et sportive depuis quelques tomes et j’adore. Elle est très atypique avec sa façon de pratiquer le judo en utilisant ses compétences de danseuse. En plus, elle est rigolote, dans ses manières et sa silhouette, ce qui procure une bouffée de fraîcheur lors des matchs. Elle est ainsi le parfait miroir de Yawara, notamment dans ce tome avec la centrale question de la pression de la compétition que chacune gère très différemment.

Je n’arrive donc pas à totalement reprocher ce qu’il fait à l’auteur. Certes, il traîne trop en longueur. Certes, il est maladroit dans sa mise en scène des défaillances de son héroïne. Mais il reste cocasse, amusant, grinçant même dans sa représentation des compétitions sportives de haut niveau et de ceux qui gravitent autour (journalistes, entourages, sponsors et profiteurs divers). C’est donc au final les personnages secondaires tels que Fujiko et son judo de ballerine, et Matsuda et son rocambolesque voyage à travers la Yougoslavie pour retrouver Yawara, qui m’ont procuré du plaisir sur ce tome inégal et plus faible mais pas inintéressant.

Tome 12

Je n’aurais pas parié dessus mais Urasawa a une belle capacité à se renouveler et à faire sans cesse rebondir son intrigue pour continuer à la rendre drôle et entraînante. C’est fou tout ce que grand-père Jigoro est capable d’imaginer !

Tandis que Yawara remporte haut la main après quelques difficultés la médaille attendue, il re-temps de se poser des questions sur son avenir, mais son grand-père n’est toujours pas prêt à accepter qu’elle ne suive pas les plans que lui-même a conçu. L’opposition est à son comble… ou plutôt Urasawa s’amuse à mettre en scène une Yawara difficilement en quête d’indépendance.

En dehors d’une dimension romantique que l’auteur cherche à forcer de plus en plus dans son récit en déployant d’énormes ficelles, j’ai bien plus ri de la mise en scène de la société patriarcale japonaise avec le modèle de Jigoro en pater familias dans ce tome. Quand on lit le titre en tant que lecteur des années 2020, impossible de ne pas sourire, ou rager c’est selon, face à tout ce que ce patriarche met en oeuvre pour contrôler la vie de sa petite fille et face aux réponses qu’il obtient. C’est assez fou de voir comment l’ensemble de la société, ou presque, semble trouver normal qu’il mette des bâtons dans les roues de Yawara pour l’obliger à faire ce que lui veut et que ce qui est normal pour nous, qu’une jeune femme décide de son avenir par elle-même, semble ici être quelque chose de fabuleux à célébrer. On a l’impression de marcher sur la tête mais c’est justement ce décalage, voulu ou non, qui rend la lecture très savoureuse, je trouve.

Je me suis ainsi régalée de son nouveau plan : un tournoi face à des championnes mondiales de judo pour empêcher Yawara de se faire embaucher par l’agence de voyage qu’elle a choisi afin de retrouver son père et l’obliger à la place à s’inscrire dans une université où elle pourrait pratiquer le judo en vue des prochains JO. Le seul hic, c’est qu’on répète inlassablement le même schéma et qu’on commence à peine à croire que Yawara n’aime pas ce sport tant elle y met d’entrain, de passion et d’amour, jusqu’à la façon dont elle veille et encourage ses coéquipières d’infortune. On saluera une nouvelle fois la mise en scène du mangaka qui saura rendre ce tournoi palpitant, rappelant un peu les grandes heures d’une Rumiko Takahashi avec son sens inné de l’a propos improbable et de la surprise. C’était drôle, frais et touchant de voir pour la dernière fois ainsi réunies les amies et coéquipières de la fac de Yawara, toutes ensembles pour gagner.

SI on aime les comédies sportives et romantiques nul doute que ce tome en vaille la peine, car à peine refermé le chapitre sur le futur de Yawara que se pointe celui sur ses relations avec les deux garçons de sa vie. Et là où ça semble assez clair pour ses camarades qui ont chacune un chéri attitré, c’est encore bien flou pour Yawara qui n’a jamais bien réfléchi à la question. Là aussi, l’auteur y va de ses grosses ficelles, fortement inspirées pour moi de ce qu’a pu faire Rumiko Takahashi, encore, sur Maison Ikkoku avec un triangle amoureux rempli de quiproquos et autres malentendus qui viennent tout compliquer, surtout que déjà Yawara n’y comprend pas grand-chose et que ses prétendants ne sont pas des plus dégourdis et/ou honnête. Mais en tant que lectrice c’est savoureux de suivre ce ballet hésitant et maladroit fait de brusques avancées et toutes aussi sévères reculades à cause du petit mot en trop ou de la situation prêtant à confusion.

Cerise sur le gâteau, en artificier qu’il est, le mangaka nous ajoute le retour de LA grande rivale de Yawara qui va venir secouer celle-ci sur bien des plans. Elle lui pique l’un de ses prétendants, elle met en porte-à-faux le second, et utilise également le seul homme que Yawara cherche à retrouver par-dessus tout. Ça va saigner dans les prochains chapitres ! J’ai extrêmement hâte de les voir se retrouver et s’affronter.

Avec au final un sport qui passe au second plan tant la comédie est prenante, Yawara reste le titre drôle et léger que semble vouloir promouvoir l’auteur. Il ne se prend pas la tête et recycle les mêmes recettes mais c’est efficace. On s’amuse toujours des pièges de son grand-père et des tendres relations entre les personnages. Ici, le dénouement avec Fujiko était merveilleux. Et si on ajoute désormais une petite touche romantique plus présente et le retour annoncé d’une rivale, la suite ne peut que l’être tout autant !

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© 2013 Naoki Urasawa/Studio Nuts / © Kana (Dargaud-Lombard s.a.) 2020

B lecture

23 commentaires sur “Yawara ! de Naoki Urasawa

  1. Je ne savais pas que tu suivais Urasawa depuis le tout début de l’arrivée de ses titres en France. Ca remonte à quand du coup ? Je n’ose pas te demander ton âge mais je me demande si tu n’es pas plus vieille que moi en fait 😅

    Sinon pour parler du manga, j’ai aussi beaucoup apprécié ce premier tome qui m’a un peu fait penser à Ranma en moins foufou quand même, mais je pense que la série ne figurera pas dans mes préférées de l’auteur, car la comédie est moins mon truc.

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    1. Haha comme je n’ai aucun problème avec mon âge, je vais te répondre. J’ai 34 ans mais j’ai commencé à lire des mangas très tôt, à 7-8 ans. Quant à Urasawa, je ne sais plus j’ai dû le découvrir au début des années 2000 quand j’étais au lycée, je crois. Je le rappelle avoir dévalisé mon libraire de l’époque en lui prenant d’un coup tous les tomes sortis de Century boys après avoir lu le 1 ><

      Je peux te comprendre sinon, je ne suis pas très titres humoristiques non plus. Mais un bon de temps en temps ça fait beaucoup de bien. A voir sur la longueur 😅

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      1. Ah, ben finalement on a quasiment le même âge, ça va !
        C’est simplement qu’avant la fac je n’avais rien lu d’autre que Dragon Ball en manga (et sur les 10 années suivantes, je crois que je n’ai lu que Naruto), donc forcément, moi j’ai tout à rattraper ! Mais c’est ça aussi qui me plait justement.

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      2. C’est ce qu’il me semblait 😉
        Effectivement, tu as de quoi faire parce que clairement la décennie de nos 15-25 ans a été super riche/chouette en titres cultes !

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      3. Aaah mon pauvre, je n’y avais pas pensé ! Dans mon monde idéal, les médiathèques étaient autour de toi et tu pouvais toujours récupérer des titres en click & collect. Quelle naïve, je suis ^^!

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      4. En fait déjà en temps normal je dois jongler avec les horaires (travaillant en médiathèque aussi, en général je travaille quand elles sont ouvertes), le click and collect rajoute des contraintes en terme d’horaires. Mais je vais voir si je peux pas au moins rendre ce que j’ai emprunté et récupérer le reste de Tokyo Ghoul au passage, que j’avais réservé avant ce nouveau confinement…

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  2. Je l’avais repéré sur le blog de l’Apprenti Otaku et ton avis renforce mon envie de le lire d’autant que tu mets également en avant quelque chose qui me plaît beaucoup, l’humour (dont on n’a plus que jamais besoin) et la relation haute en couleur entre le grand-père et sa petite-fille 🙂

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  3. Je ne suis pas fan des mangas sportifs cependant, je trouve ça super qu’il y en ai et que ce soit une héroïne qui pratique le judo ! Un peu de féminisme dans un monde « de mecs » changera un peu les choses.
    En tout cas, j’aime ce que tu soulignes sur la relation petite fille / grand père !

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