En cette période difficile, quoi de mieux que des petits albums doudous pour nous remonter le moral, nous émouvoir et nous permettre de nous évader. Voici le joli petit colis que l’Ecole des loisirs m’avait envoyé à l’aube du confinement et que je vais vous présenter aujourd’hui. Ils sont tous disponibles en librairie depuis le 4 novembre.
N’hésitez pas à regarder sur : https://www.librairiesindependantes.com/ pour voir si une solution n’existe pas près de chez vous pour vous les faire livrer ou les récupérer en click and collect auprès des petits libraires.
Mon avis :
Le plus bel album du lot ! Une plongée incroyable dans la vertigineuse New York !
Carl Norac est un auteur que j’ai découvert avec La boîte rouge qu’il avait déjà fait en collaboration avec Stéphane Poulin et qui se passait également aux Etats-Unis comme ici, mais dans une Amérique sauvage alors que nous sommes ici dans la très urbaine New York. J’ai eu ensuite le plaisir de le retrouver dans Swing Café et Les trois vies de Petite Perle. Trois très beaux albums mais dont les histoires ne m’avaient pas totalement convaincues. La quatrième fois fut la bonne !
Dans cet album très grand format, 24 x 34 cm, nous allons à la rencontre du New York du début du siècle dernier, mais une New York peuplée d’animaux anthropomorphes dans laquelle nous allons suivre le gentil et travailleur Joey. Écureuil vivant à Central Park, lui n’a pas envie de faire le clown pour les touristes, il veut travailler sur les hauteurs de la ville, en nettoyant les vitres de buildings et voir ainsi ses amis et faire la cour à son amoureuse.
Avec lui, nous allons découvrir cette impressionnante ville sous un autre oeil. Dessins gigantesques sublimant la grandeur de la ville et de ses hauteurs. Carl Norac nous gâte avec des doubles pages à basculer de l’horizontal au vertical pour nous faire encore plus sentir cette démesure, mais aussi avec des jeux sur les tailles des différents animaux nous faisant sentir encore plus petits. C’est vraiment un travail d’orfèvre et c’est sublime !
Mais ce n’est pas qu’un bel album graphique, Lucky Joey est également une très belle histoire. Une histoire d’amour et d’amitié qui illustre également les difficultés de vivre comme ouvrier dans la N.Y. de l’époque. Le héros est nettoyeur de carreaux, un métier dangereux et mal payé, qui ne lui permet pas d’économiser pour épouser sa belle, qui elle-même est juste une petite repasseuse. Mais à travers une belle rencontre et un joli mystère à résoudre, ils retrouvent l’espoir de la meilleure des façons pour un final très américain mettant à l’honneur le célèbre « Self made man » qu’on leur connait bien.
Lucky Joey fut donc un beau coup de coeur pour moi ! Parfait en cette période pour me mettre du baume au coeur avec ses belles valeurs et ses dessins vertigineux. Je recommande chaleureusement.
Je remercie les éditions de l’Ecole des loisirs pour leur confiance et cet envoi !
Mon avis :
Mon deuxième album préféré du lot. Une belle histoire d’amitié dans le Grand Nord avec de très beaux paysages hivernaux.
Je découvre Anne Brouillard avec cet album mais celle-ci est déjà l’autrice de foultitudes d’albums jeunesse qui se déroulent toujours dans un cadre où la nature est joliment et poétiquement mis en avant lors de promenades imaginaires. Elle a reçu en 2015 le Grand Prix triennal de littérature de jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en Belgique.
Avec celui-ci, nous découvrons un personnage qui m’a furieusement fait penser aux Moomins de Tove Jansson mais en version noire. Killiok est une charmante créature qui vit dans une belle maison au fin fond d’une forêt hivernale et qui décide de préparer un gâteau et un cadeau pour l’anniversaire de son ami Pikkeli Mimou. L’occasion pour nous de le voir préparer son gâteau, dont nous avons la recette à la fin, mais surtout de suivre sa promenade dans cette belle forêt du Grand Nord le temps qu’il se rende chez son ami. C’est une promenade qui prête à l’évasion tant elle est poétique et onirique avec une petite pointe d’inquiétude tout de même comme il se doit dans toute forêt sauvage.
Les dessins de l’autrice sont doux et adorables. J’aime beaucoup l’aspect de Killiok qui me rappelle les Moomins comme je vous l’ai dit plus haut. Mais surtout, j’ai aimé l’ambiance très chaleureuse du début, puis hivernale et un brin inquiétante de la suite. La représentation de cette nature isolée et sauvage m’a charmée, on en sent vraiment l’immensité et la froideur en plein hiver. Le dessin des personnages humains est plus étrange, je n’y ai pas complètement adhéré, ils ont un côté décharné et triste qui jure avec le thème de l’histoire, c’est perturbant. Cependant les intérieurs m’ont fait repenser à la chaleur de ceux de Soupinou, autre série se déroulant dans le Grand Nord que j’aime beaucoup.
Ce fut donc une belle expérience graphique mais surtout poétique. Une belle promenade au sein de ce Grand Nord que je retrouve trop peu dans mes lectures alors qu’il a une ambiance calme et apaisante qui me plait énormément. Le texte du livre offert par Killiok est très beau et Anne Brouillard offre ici une belle parenthèse amicale.
Je remercie les éditions de l’Ecole des loisirs pour leur confiance et cet envoi !
Mon avis :
Je termine avec ce dernier album qui fut une belle surprise inattendue ! Une histoire père – fille qui va tellement plus loin que ce que j’attendais et délivre un message vraiment puissant.
J’ai de suite été attirée et frappée par la couverture de cet album destiné à des tous petits. Oliver Jeffers est un jeune auteur irlandais engagé. Artiste, conteur, cartographe et parfois même explorateur, il crée des livres d’images, des tableaux, des installations… en utilisant une grande variété de techniques. Il a obtenu plusieurs prix, et par deux fois l’Irish Children’s Book des Irish Book Awards, en 2007 et 2012. En 2017, il est lauréat du prestigieux Prix Fiction de la Foire internationale du livre jeunesse de Bologne.
Dans ce nouvel album à la sublime couverture (oui, je me répète ><) teintée de bleu, violet (qui ne passent pas ici…), Oliver Jeffers offre une déclaration d’amour à sa fille Mari. Il met en scène une ode à la complicité père-fille, le temps d’une histoire qui ressemble en fait à un poème plein d’espoir, qui invite à préparer l’avenir mais aussi à profiter du présent avec ceux qu’on aime. C’est un très bel hymne à la tolérance pour aborder subtilement la question de l’immigration et le droit à une vie meilleure.
Avec Toi et moi, ce que nous construirons ensemble, il présente aux enfants les outils dont ils auront besoin pour bâtir un avenir qui les rende heureux. Cet avenir peut être simple comme complexe selon les goûts de chacun. Oliver Jeffers propose plein de jolies ouvertures, au jeune lecteur de choisir ce qui lui plaît le plus.
La balade pendant laquelle il présente ce projet s’apparente un peu à la chanson En sortant de l’école de Jacques Prévert. Elle démarre de façon très terre à terre avant de nous embarquer dans un imaginaire allant de plus en plus loin mais toujours porté par de belles valeurs d’amour, d’entraide, d’acceptation et d’amitié.
Les dessins très simples sont pourtant bourrés de charme. Au début, j’avoue qu’ils m’avaient un peu refroidi en feuilletant, mais en les associant au texte et en les regardant plus dans le détail, j’ai été charmée par eux. J’ai aimé les couleurs très riches dans lesquels ils sont peints. J’ai aimé la multitudes de lieux et paysages qu’ils mettent en scène. J’ai aimé leur douce poésie et les rencontres qu’ils proposent. Mais surtout, je les ai trouvés totalement adaptés au jeune public visé.
Toi et moi, ce que nous construirons ensemble fut donc une très belle balade vraiment surprenante, pleine de poésie, avec un message écologique fort et plein d’encouragements pour l’avenir. Un beau livre à lire en famille !
Je remercie les éditions de l’Ecole des loisirs pour leur confiance et cet envoi !