Titre : L’Appel de Cthulhu
Auteurs : Gou Tanabe et H. P. Lovecraft
Editeur vf : Ki-Oon
Année de parution vf : 2020
Nombre de pages : 294
Histoire : L’oeuvre fondatrice du mythe de Cthulhu ! Quand Francis Thurston hérite des possessions de son grand-oncle archéologue, il se retrouve lié à la tragique destinée du vieil homme… D’après ses papiers, le défunt scientifique enquêtait sur une religion étrange : le culte de Cthulhu. Une mystérieuse gravure représentant son dieu dépeint un monstre cauchemardesque ! Selon le journal laissé par le professeur, cette tablette est l’oeuvre d’un artiste qui l’a créée en pleine nuit, alors qu’il était assailli de visions d’une cité fantastique habitée par une créature gigantesque.
Or, ce phénomène a eu lieu le lendemain d’un séisme d’une intensité inégalée, qui a affecté des hommes dans plusieurs contrées… Qu’est-ce qui a bien pu perturber ainsi l’équilibre du monde ? Intrigué par ces écrits, Francis reprend le flambeau et se lance sur la piste du culte, au coeur des ténèbres… Des Etats-Unis à l’Europe en passant par les étendues glacées du Groenland, l’horreur se niche partout ! Avec L’Appel de Cthulhu, H.
P. Lovecraft donne une ampleur et une cohérence nouvelles à son univers en reliant les indices éparpillés dans ses récits. Aurez-vous le courage d’affronter la réalité ainsi dévoilée ?
Mon avis :
Voici enfin venue l’heure pour Ki-Oon de publier la pièce maîtresse de l’oeuvre de Lovecraft, à savoir l’Appel de Cthulhu, créature au centre de son univers fantastique déjà entrouvert dans Les montagnes hallucinées, Dans l’abime du temps et La couleur tombée du ciel. Mais ici, on s’attaque vraiment au titre culte du maître, celle que tout le monde croit connaitre sans forcément l’avoir lue. J’en entends parler depuis l’adolescence pour ma part mais surtout pour ses ambiances pas vraiment pour le contenu, c’est donc quasiment vierge que je me suis attaquée à cette lecture.
J’aurais peut-être dû relire ces précédents titres déjà adaptés (dans le désordre) chez nous, car je ne sais pas si c’est une juste ou fausse impression mais j’ai vraiment eu la sensation que tout était lié quand j’ai lu l’Appel de Cthulhu. J’ai eu l’impression de retrouver des sensations et des réflexions de chacune des précédents histoires que j’avais lues.
Mais de quoi ça parle exactement l’Appel de Cthulhu ? Parce qu’on en parle beaucoup mais souvent, on se sait pas bien quel en est vraiment le contenu. Tout commence quand Francis Thurston hérite de son grand-oncle archéologue, il se retrouve lié à la tragique destinée du vieil homme… D’après ses papiers, le défunt scientifique enquêtait sur une religion étrange : le culte de Cthulhu. Une mystérieuse gravure représentant son dieu dépeint un monstre cauchemardesque ! Selon le journal laissé par le professeur, cette tablette est l’oeuvre d’un artiste qui l’a créée en pleine nuit, alors qu’il était assailli de visions d’une cité fantastique habitée par une créature gigantesque. Or, ce phénomène a eu lieu le lendemain d’un séisme d’une intensité inégalée, qui a affecté des hommes dans plusieurs contrées… Qu’est-ce qui a bien pu perturber ainsi l’équilibre du monde ? Intrigué par ces écrits, Francis reprend le flambeau et se lance sur la piste du culte, au coeur des ténèbres… Des Etats-Unis à l’Europe en passant par les étendues glacées du Groenland, l’horreur se niche partout !
C’est une véritable plongée dans l’inconscient de nos cultures que nous propose ce titre. Nous suivons l’enquête d’un jeune homme tentant de remonter le fil des événements ayant conduit son oncle à sa fin. Il découvre ainsi une mystérieuse religion, ses origines et ses implications sur l’ensemble des destinées humaines à travers une créature issue de temps immémoriaux qui agirait sur nos rêves. C’est une vraie Odyssée cauchemardesque qui joue sur nos peurs ancestrales et nos mythes et légendes ancrées dans les temps les plus anciens. Lovecraft, tel un anthropologue, remonte le fil de tout cela et tricote une réponse terrifiante à nos origines.
Le rythme de la nouvelle est lent et pourtant trépidant. On sent une tension et un sentiment d’oppression monter petit à petit de plus en plus jusqu’à nous étouffer. Tous les phénomènes grotesques auxquels on assiste nous semblent incroyables et pourtant ils ont bien lieu. On est tétanisé et choqué par la folie de ce à quoi on assiste impuissant et on voit le monde petit à petit dériver sans rien pouvoir faire. Ce sentiment d’inéluctabilité est au coeur de l’oeuvre de Lovecraft et fait froid dans le dos.
On passe par tout un tas d’ambiances et de paysages, des salons policés londoniens ou américains (je ne sais plus), en passant par les chambres chamboulées par la folie, les bayous troublés par des sortes d’orgies sacrificielles géantes, les universités lieux de colloques ou encore les grandes étendues maritimes et les mystérieuses cités peuplés de créatures inimaginables. Tout est fait pour lentement mais sûrement faire perdre ses repères au lecteur et cela fonctionne à merveille.
Je sais que certains ont dit avoir été déçus de voir ici attribuer un « visage » à Cthulhu, pour ma part, c’est tout l’inverse. Je trouve le trait de Gou Tanabe volontiers un peu flou et fouillis parfois, ce qui fait que je n’ai pas toujours bien distingué la bête dans son ensemble, ce qui lui a octroyé une part supplémentaire de mystère et d’horreur. Le peu que j’ai réussi à en saisir m’a vraiment glacé le sang et je salue le travail de l’artiste pour mettre en image les mots de l’auteur d’origine qui sont volontiers flous et succincts pour laisser la part belle à l’imagination. Imagination dont fait vraiment preuve Gou Tabane également dans la mise en scène de la ville-prison de la divinité. Ce labyrinthe quasiment issu d’une autre dimension, où justement nos 3 dimensions n’ont plus lieu d’être tient d’une vision cauchemardesque pour moi, littéralement, puisque cela correspond à l’un des plus vieux cauchemars enfantins dont je me souviens.
La collection proposée par Ki-Oon pour mettre en image les oeuvres de Lovecraft leur offre donc toujours un très bel écrin, même si la couverture rouge de celui-ci agresse un peu mes yeux. Gou Tanabe malgré son trait très fixe, pour ne pas dire figé, nous met vraiment dans l’ambiance pour une histoire qui est la pierre angulaire de tout. L’intrigue est terriblement bien menée. L’auteur nous balade, en suivant cet héritier qui peu à peu remonte le fil des pensées et des recherches de son oncle, ce qui l’amène et nous lecteurs avec lui, à peu à peu découvrir l’ampleur de ce qui nous est caché, sur le thème le monde recèle de terribles mystères. Mais c’est surtout un titre d’ambiance, où on a peur de l’influence secrète de cette créature, qui s’attaque à nos rêves et nous pousse à faire de ces choses ! La tension monte progressivement, elle est de plus en plus intense avant un final explosif dont on se demande comment on a bien pu se sortir. C’est encore une grande réussite. Vivement la prochaine adaptation.
Ma note : 16,5 / 20
© Ki-Oon Editions, 2020
Il a l’air fort intéressant ! Je n’ai jamais lu un Lovecraft .. Il serait temps !
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Si tu veux le découvrir, c’est une bonne porte d’entrée et son plus connu en prime ^^
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J’avais décidé de ne pas tenter ces adaptations avant d’avoir reçu une contrepartie Ulule reprenant toute l’œuvre de l’auteur, mais elle a pris tellement de retard que je vais peut-être revenir sur ma décision d’autant que j’ai vu qu’il y avait deux beaux coffrets.
Par contre, le fait que le tout soit publié dans un ordre contestable me freine un peu même si ce que tu dis de ce titre est tentant et que contrairement à beaucoup de lecteurs, je ne serais pas contre l’idée de mettre une image derrière une créature que l’on connaît au moins de nom.
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Premier argument en faveur : les adaptations reprennent vraiment fidèlement les textes que j’ai eu l’occasion de lire depuis.
Second argument : même si c’est un peu désordre, comme les titres de Lovecraft sont quand même assez indépendants, ça ne gêne pas vraiment.
C’est juste moi qui aime découvrir au auteur dans l’ordre dans la mesure du possible pour voir son évolution ^^
Verdict : Fonce et prends celui dont le résumé te plait le plus !
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Je te comprends préférant également, quand c’est possible, lire les choses dans l’ordre même si je peux faire des exceptions 🙂
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J’ai tellement hâte qu’on le reçoive à la médiathèque ! Je me jetterai dessus dès qu’il sera arrivé !
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Je te comprends tellement. Moi, à peine refermé, j’ai hâte de voir quel sera le prochain !
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Oui, moi aussi, même si je ne suis pas à jour et que je n’ai pas encore lu Les Montagnes hallucinées, je suis toujours à l’affût de l’annonce du suivant !
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Il faut que j’essaye cet auteur en manga… En roman, je n’ai pas accroché, mais ton avis et les retours sur les adaptations mangas ne vantent que des mérites !
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J’ai beaucoup aimé les 2 versions alors je suis peut-être mauvais juge, mais ce qui est sûr c’est que tu conserveras l’intégrité de l’histoire et de l’ambiance voulue par Lovecraft et ça c’est génial !
Par contre, les dessins sont parfois un peu froids et figés, ce qui peut déplaire à certains ^^!
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