Titre : Dans l’ombre de Creamy
Auteur : Emi Mitsuki
Éditeur vf : Kurokawa
Années de parution vf : 2021-2023
Nombre de tomes vf : 7 (série terminée)
Résumé : Creamy, l’idole mystérieuse, est apparue telle une étoile filante. Sa popularité devient très vite un phénomène de société. À l’opposé, Megumi Ayase, la vedette de la même maison de disques, est traitée avec de moins en moins d’égards…Le cœur rempli de jalousie, Megumi passe alors à l’action pour redevenir la star !!
Mes avis :
Tome 1
Depuis quelques temps, les Magical Girls semblent avoir le vent en poupe, notamment chez l’éditeur de vieilleries Black Box, qui a dernièrement publié Magical Angel Creamy Mami: Long Good-bye. Pour l’enfant que j’ai été à la fin des années 80 et au début des années 90, c’est un vrai plaisir de replonger dans cet univers qui m’a bercée.
Cependant, contrairement à son collègue, ici Kurokawa ne propose pas la version originale du manga – ce que j’aurais bien aimé au passage, mais je crois avoir lu qu’il arriverait prochainement chez Black Box -, non l’éditeur nous offre une version inédite : celle de l’histoire racontée à travers les yeux de la rivale de Creamy. Une vision ma foi originale.
Aux manettes, nous n’avons pas la dessinatrice d’origine, Akemi Takada, dont j’aime tant le trait, mais une jeune mangaka qui a une dizaine de titres à son actif depuis les années 2010 : Emi Mitsuki. Ce n’est jamais facile de reprendre l’univers de quelqu’un d’autre et encore plus quand celui-ci a la réputation d’Akemi Takada, mais j’ai trouvé que la mangaka s’en sortait avec les honneurs, reprenant certaines lignes mais sachant aussi s’en éloigner pour offrir sa propre patte. Nous allons ainsi la suivre sur 7 volumes dans de nouvelles aventures.
Un peu comme City Hunter Rebirth qui revisite l’univers de Tsukasa Hojo tout en lui rendant hommage, Dans l’ombre de Creamy fait de même en offrant une vision différente et enrichie de cet univers. Dans la série animée d’origine qui a eu un grand retentissement dans les années 1980, nous suivions une fillette aux pouvoirs magiques qui pouvait se transformer en adulte grâce à un animal ou un accessoire magique, pour faire le bien autour d’elle à travers ses chansons. Creamy mettait en avant le phénomène des idols japonaises, ces jeunes talents hyper médiatisés et markettés qui étaient voués à travailler d’arrache-pied pour correspondre à un certain idéal. La réalité était cependant bien rude derrière cet univers aux mille et une paillettes et la compétition entre idols féroce. C’est dans cet univers très concurrentiel que nous propose de plonger Dans l’ombre de Creamy.
En effet, pour revisiter cet univers Emi Mitsuki a choisi un angle plus mature que celui de la série animée d’origine qui était bien souvent toute gentille et mignonne. Ici, l’héroïne ce n’est pas Creamy mais Megumi, sa rivale. Megumi est déjà une idol installée quand débute l’histoire mais elle est en perte de vitesse et son agence cherche déjà quelqu’un pour la remplacer et relancer la machine. Ils tombent par hasard sur Creamy chez qui ils ressentent un grand charisme et ils décident de la lancer, oubliant un peu la pauvre Megumi. Mais celle-ci s’est trop battue pour en arriver là et compte bien ne rien lâcher.
J’ai beaucoup aimé redécouvrir l’histoire de mon enfance à travers le regard plus adulte de Megumi. C’était intéressant d’apprendre comment celle-ci en était arrivée là et les pensées qu’elle cachait à l’intérieur d’elle quant à son métier d’idol et ce qu’il impliquait. Megumi n’est pas juste la peste que nous présentait le dessin animé, c’est surtout une vraie professionnelle attachée à sa place de chanteuse numéro 1 et compte bien tout faire pour la garder. Ainsi, Emi Mitsuki ne nous présente pas vraiment la méchante rivale qu’on connaissait, mais plutôt la chanteuse qui a bossé pour en arriver là.
Avec elle, nous découvrons, certes un peu vite pour le moment, les terribles coulisses de cette industrie des idols représentée le directeur Shingo Tachibana. Ce dernier est juste la dernière des pourritures. Il semble totalement avoir oublié le rêve qu’il partageait avec Megumi, trop ébloui par les paillettes de ce métier, mais surtout par cette course constante à la nouveauté que l’industrie exige d’eux. Sous des dehors comiques, parce que l’autrice se moque quand même bien de ce personnage en le ridiculisant sans arrêt, il incarne en fait tous les travers de ce milieu que l’autrice ne se gêne pas pour dénoncer. Ça change de la vision quand même un peu idyllique de la série d’origine, qui lissait tout ça derrière la passion de Creamy.
Dans l’ombre de Creamy est donc loin d’être une pâle copie de la série d’origine, c’est plutôt ce qu’on appelle un « livre compagnon« , c’est-à-dire une histoire qui développe un autre aspect méconnu de l’intrigue. J’ai beaucoup aimé cette orientation, ce choix et j’ai trouvé intéressant de voir « la méchante » sous un autre angle, plus réaliste et moins enfantin.
Cependant, la narration va très vite dans ce premier tome, suivant un peu le rythme du dessin animé d’autrefois. L’autrice reprend bien sûr quelques scènes clés, puisque c’est la même histoire mais vu sous un autre angle. Les nostalgiques de la série seront donc ravis de retrouver le café Creamy avec Yû et ses petits chats, Toshio, Midori ou encore les parents de Yû. La série joue à fond la carte de la nostalgie avec des petits encarts entre les chapitres sur ce qu’on pouvait trouver dans ses années-là. C’est sympathique.
Le dessin d’Emi Mitsuki surfe lui aussi sur cette vague mais l’autrice a su y insuffler une dose de modernité avec un trait plus léché. Cependant, je dois avouer que pour moi, même s’il est bien réalisé, il fait pâle figure par rapport à la poésie de celui d’Akemi Takada qui était tellement aérien (cf ci-dessous).
Revisite moderne d’un dessin animé culte de mon enfance, Dans l’ombre de Creamy ose nous proposer un nouveau conte désenchanté sur une idol japonaise qui se fait voler sa place par une petite nouvelle. Loin de la caricature de la « méchante », Megumi devient une jeune femme sensible et travailleuse sous le trait d’Emi Mitsuki. J’ai autant aimé replonger dans cet univers connu que le redécouvrir sous un autre angle. Très belle réinterprétation !
Tome 2
Après un premier tome tenant toutes ses promesses, nous faisant replonger dans l’univers de Creamy de notre enfance mais sous un angle nouveau en suivant cela du point de vue de Megumi, j’étais impatiente de voir comment la suite serait gérée.
Les auteurs jouent toujours sur les deux tableaux : revisite de scènes cultes de l’anime et découverte de ce qui se passe aussi en coulisses et qu’on n’avait pas pu voir avant. Dans un premier temps, j’ai été un peu déstabilisée car je trouvais que c’était à la fois répétitif par rapport au tome 1 et qu’on commençait un peu trop à nous présenter Megumi comme la méchante de service, alors que cet écueil avait été évité. Mais tout était planifié et c’était pour mieux nous surprendre ensuite.
Les auteurs continuent ainsi de creuser ce personnage mal aimé. Ils nous montrent combien il aurait été facile pour Megumi de glisser et devenir la peste que certaines ont été pour elle à ses débuts, mais au contraire, malgré ce que les autres pensent, elle résiste à la tentation et reste droite dans ses bottes dans l’ensemble. Cependant, elle souffre de cette situation. Et au final, ce n’est pas tant le succès de Creamy qui lui fait mal, que leur différence de traitement par Shingo, celui qu’elle aime tant.
Nous allons donc petit à petit plonger dans le passé de notre jeune star sur le déclin pour mieux comprendre leur relation, mais également pour assister aux débuts de celle-ci. C’est la partie que j’ai préféré. J’ai trouvé très intéressant de replonger dans les coulisses du showbiz, de voir comment se passaient les castings, sur quels critères étaient choisis les futurs artistes, comment se passait leur entraînement, leur promotion, comment leur manager les gérait, etc. Les auteurs nous propose une vraie plongée réaliste dans le métier dans le fond. C’est également amusant de découvrir la Megumi des débuts qui n’a rien à voir au premier coup d’oeil avec celle d’aujourd’hui, mais qui partage tout de même la même passion pour la musique et le même professionnalisme vis-à-vis de ce qu’elle fait. Non, celui qui a le plus changé, c’est peut-être Shingo et je comprends que ça attriste la star.
Avec ce changement d’angle à mi-parcours, la série offre un joli rebond dans ce tome. On a découvert qui était Megumi, la star sur le déclin, place maintenant à la Megumi des débuts. Et peut-être que la réunion des deux nous offrira un très beau final, du moins on le souhaite.
Tome 3
Comme pressenti dans le tome précédent, voici un changement salutaire que de suivre le passé et les débuts de Megumi, un aspect non abordé dans le dessin animé où le manga pouvait donc apporter un vrai plus.
La couverture est donc trompeuse, nous n’aurons pas l’ombre d’une Creamy dans ce tome et j’en suis la première ravie car quitte à avoir un manga sur Megumi autant jouer le jeu à fond. Certes, cela fait bizarre de la découvrir plus jeune tellement différente de celle qu’on connait mais cela apporte aussi une vraie fraicheur au titre et une ambiance totalement différente de la série animée.
Dans ce tome, l’autrice axe donc son propos sur le lancement de Megumi et celui-ci ne se fait pas aussi facilement qu’on aurait pu le croire. En découvrant les coulisses de celui-ci, on découvre le rôle détestable de Shingo, prêt à tout pour lancer celle pour qui il a eu un coup de coeur. L’autrice a beau essayer de valoriser ce duo, moi je ne vois qu’un homme méprisable qui piétine tout sur son passage pour atteindre son but et qui est même capable de s’asseoir sur son honneur pour ça. C’est un peu too much voire ridicule parfois. Je n’ai pas du tout apprécié ce personnage et ses façons de faire.
A l’inverse, découvrir une Megumi très humaine, amie avec l’une de ses collègues sur le point de se lancer, m’a fait chaud au coeur. C’est amusant et mignon de la voir se comporter comme une adolescente et nouer une relation avec quelqu’un d’autre que Shingo. Malheureusement tout capote bien vite et l’autrice joue avec les clichés du genre de façon un peu trop premier degré pour moi, avec les méchantes rivales très méchantes qui font une grosse crasse à celle qu’elles n’aiment pas… Résultat, on retrouve une Megumi prête à tout pour réussir tout comme Shingo et je ne suis pas fan de ce duo à l’unisson.
Je suis donc un peu mi-figure mi-raison à la lecture de ce nouveau tome. J’aime qu’on laisse Creamy de côté car ce n’est pas elle l’héroïne ici. J’aime qu’on découvre une autre Megumi. Mais je suis déçue de la façon très caricaturale et clichée dont est présenté une fois de plus le monde du showbiz et le duo Megumi-Shingo ne fonctionne pas avec moi, surtout avec une Megumi soumise et un Shingo égocentrique.
Dans l’ombre de Creamy est plus une série divertissante pour replonger dans un univers qui suscite la nostalgie du lecteur de plus de 30 ans qu’une oeuvre forte et travaillée. Elle est au fond très classique et assez clichée pour ne pas dire lisse. J’aurais aimé un peu plus d’aspérité et pas seulement de jolis dessins.
(Merci à Kurokawa et Sanctuary pour ces lectures.)
Tome 4
Alors que je viens de me relancer dans le visionnage de l’animé d’origine, ce 4e tome tombe à point nommé pour enfin comparer véritablement les deux médiums et ainsi affirmer que la version papier revisitée a vraiment un charme et une profondeur certaine.
Les premiers tomes étaient là pour nous introduire la vision de l’univers par Megumi, cette chanteuse tant décriée dans la série, étant donnée qu’elle est la rivale piquante de Creamy. Cependant, les auteurs ont ici fait le choix de sortir de ce manichéisme pour la rendre plus complexe et humaine, ce qui est une franche réussite. La série est très enfantine, avec un développement des personnages assez restreint et un schéma gentil vs méchant assez basique. Le manga, lui, propose tout autre chose.
J’ai beaucoup aimé la double temporalité de ce tome qui renvient longuement à l’aide de plusieurs flashbacks sur les débuts et l’ascension de Megumi, ainsi que la construction de sa relation avec Shingo. Dans l’animé, Shingo est détestable et Megumi (Chantal) est une peste. Ici, c’est plus compliqué. On découvre un Shingo beaucoup plus nuancé, qui a vraiment envie de lancer Megumi, puis de l’accompagner et de lui servir de bouclier. Il a sa carrière et son bien être à coeur. Megumi, elle, est loin d’être la star sûre d’elle. On découvre une jeune fille introvertie qui va peu à peu prendre confiance en elle grâce à tout ce que Shingo fait pour elle et au retour du public. Mais elle va déchaîner les jalousies et plutôt que de s’appuyer sur l’homme de la situation, elle va vouloir s’affirmer comme individu indépendant et lutter seule. J’ai aimé voir cette force en elle et j’ai aimé les tergiversations de Shingo qui aimerait l’aider mais n’ose pas saper cette nouvelle confiance durement acquis. C’est une bien belle écriture de ces deux personnages longtemps décriés.
De plus, les auteurs utilisent à nouveau un épisode un peu anecdotique dans Creamy, celui où une sorte de double maléfique lui fait faire tout ce à quoi elle se refuse, notamment des photos un peu osées, pour ainsi développer tout un discours autour des idols. Ils abordent la question malaisante de l’image de celles-ci, trop souvent associée à des pub / photos dénudées. Mais ils traitent aussi les relations entre stars, les amitiés sincères ou non qui peuvent naître. C’est un bon sujet et une bonne façon de rendre plein intéressant un épisode un peu léger dans la série animée. Ici, ils lui donnent plus de consistance.
Les dessins, eux, me séduisent de plus en plus. En fait, ce n’était pas le dessin de la série animée que j’avais en tête mais celui d’Akemi Takada, qui a réalisé une certaine version papier et des artbooks. L’animé, lui, quand on le regarde maintenant est vraiment très limité et simple, avec de grands aplats. On a un dessin bien plus fin et lumineux dans l’adaptation actuelle chez Kurokawa que je préfère largement.
Ainsi en mettant en parallèle mes deux expériences, la version manga revisitée qui sort en ce moment chez nous sort grandie. J’ai trouvé le dessin plus plaisant, les histoires plus développées et les personnages plus fouillés avec des thèmes plus intéressants et moins légers et lisses que la série d’origine. Vraiment une sympathique relecture actualisée.
Tome 5
En nous rapprochant toujours un peu plus du dénouement, Emi Mitsuki nous propose un tome bien riche où on assiste à une belle concrétisation de l’évolution de Megumi mais également à de nouveaux problèmes qui vont encore compliquer les choses.
C’est en effet un pur bonheur de voir celle-ci sortir de son rôle d’antagoniste, pour enfin enfiler le costume de grande soeur, d’aînée, auprès de Creamy qu’elle a précédé dans le monde du spectacle. On retrouve ainsi la douceur de Megumi, telle qu’elle l’était avant de se lancer dans cette guerrière et c’est quand même bien plus lumineux que de suivre comme avant les crasses qu’elle faisait. L’autrice nous offre d’ailleurs des pages charmantes quand elle retrouve son amie d’alors avec qui elle échange sur sa situation.
Cela permet d’avoir ensuite un volume bien plus sympathique à lui où on voit Megumi, non plus comme la méchante de service, mais celle qui est vraiment là pour aider Creamy et par-delà elle la société Parthenon que dirige son cher et tendre. On retrouve alors des dynamiques similaires et pourtant différentes de d’habitude où Creamy va avoir des soucis mais où Megumi, va pour une fois, participer de leur résolution. Ça fait chaud au coeur.
Cependant, on ne peut pas nier un certain sentiment de superficialité du fait de la rapidité du récit. Les revirements de Megumi sont brutaux et les histoires qui les suivent raconter bien trop rapidement pour vraiment laisser une trace. Oui, l’autrice suit la trame de la série et c’est bien, mais ç’aurait été sympa de la voir prendre un peu plus son temps avec Creamy également, surtout qu’elle en est capable. Il suffit de voir tout le travail visant à rapprocher Megumi et Shingo.
D’ailleurs, je dois dire que la partie romance m’amuse bien. Je trouve charmant de voir les efforts que Megumi déploie pour se montrer sous son meilleur jour mais également épauler Shingo. Celui-ci que je jugeais particulièrement désagréable a au final un jugement assez juste sur lui-même, ne se sentant pas à la hauteur. Ce n’est donc pas le fier à bras qu’il veut montrer à tous. Cette fragilité des deux côtés me plaît et je dois dire que l’arrivée du père de Shingo, pour fomenter un mariage arranger, pimente bien la chose.
Malheureusement showbiz et amour font rarement bon ménage et les complications arrivent bien vite, faisant un peu trop oublier le travail que l’héroïne avait accompli sur elle-même. On se retrouve ainsi avec un final avec une complication bienvenue pour relancer l’intrigue mais bien trop artificielle et déjà vue, alors que le restant du tome avait été assez bien amené.
Dans l’ombre de Creamy reste une série pour et par les fans assez séduisante si on aime cet univers à la Dallas sauve idols japonais. Ce tome offre un beau développement de Megumi rendant la lecture plus lumineuse qu’auparavant et les complications au vu des sentiments de celle-ci et de Shingo donnent un second souffle à la série. Je suis curieuse de voir leur évolution sur les deux derniers tomes.
Tome 6
Quel plaisir de retrouver encore une fois dans ce tome l’ambiance de cet animé de mon enfance. Oui, c’est kitch, oui, c’est décalé, mais c’est tellement savoureux de retrouver cette madeleine de Proust.
Emi Mitsuki joue à fond la carte de la nostalgie et cela fonctionne très bien. Elle reprend à nouveau certains épisodes connus de la série pour les enrichir et détaille en bonus entre les chapitres ceux qu’elle aurait aimé adapter mais n’a pas pu faute de temps. Il n’en fallait pas plus pour m’y replonger. Surtout que l’ambiance est parfaitement respectée. On retrouve ce côté, désormais, totalement absurde des réactions surjouées de Shingo et Megumi, la magie de la présence de Creamy et le charme des interventions des enfants. C’est mignon tout plein.
Mais ce qui fait le charme aussi de ce tome, c’est le basculement qu’il va s’y produire dans la vie de Megumi, l’éternelle seconde. Suite à une proposition d’une compagnie rivale, elle va lancer un ultimatum à Shingo et ce dernier va bien être obligé d’enfin réagir. J’ai adoré, malgré le caractère très caricatural et rocambolesque de la chose, voir leurs sentiments mis à nus. C’était mignon tout plein d’entendre Shingo exposer les raisons de sa couardise et de sa bêtise, puis le voir changer. C’était touchant de voir une Megumi qui faisait tomber le masque et osait se montrer fragile. La réunion de ce couple fut ici parfaitement exécutée avec en prime le thème de l’humain derrière la star joliment traité.
Puis cerise sur le gâteau, l’autrice nous offre un joli bond dans le temps, chose qu’on n’aurait jamais espéré voir quand on ne connaît que l’anime. On retrouve alors dans les derniers chapitres, deux ans plus tard, deux ans après la disparition de Creamy et nous avons alors à nouveau des pages inédites. On découvre avec émotion ce que sont devenus les personnages, comment les membres de Parthenon ont réagi à sa disparition, ce qu’ils ont fait depuis, etc. Si la romance est réglée désormais, c’est donc la scène qui va être le moteur de cette fin de tome et du prochain qui conclura la série. On revient ainsi aux sources de l’oeuvre : le spectacle et on fait le lien avec l’OAV Long Goodbye, dont Black-Box nous avait proposé la version manga. La boucle est ainsi bouclée et le fan de la première heure pourra en être heureux.
En tant qu’enfant ayant grandi avec Creamy, j’ai vraiment eu le sentiment d’être choyée par cette série. Elle m’aura à la fois donné le bonheur de retrouver l’ambiance de cette petite magical girl et de ses amis, offert la curiosité de voir ce qui se cachait en coulisses de ces histoires avec Megumi et Shingo, et proposé de jolies émotions avec le récit de la carrière de cette anti-héroïne au final si touchante. Inédit et nostalgie se sont donc très joliment mélangé. C’était une bien belle façon de faire revivre cette oeuvre culte.
Tome 7 – Fin
Ce n’est pas sans nostalgie et émotion que j’ai tourné la dernière page de cette aventure qui aura su tout du long raviver mes souvenirs d’enfance et même me pousser à re-regarder une série autrefois adorée.
Dernier tome de la version de Megumi, ce tome 7 offre de poursuivre la série au-delà de la disparition de Creamy, reprenant pour cela l’OAV Long Goodbye déjà adapté en manga par Kaoru Tashibu et Kazunori Itô et disponible depuis 2020 chez Black-Box. J’avais trouvé alors la lecture un peu anecdotique mais ce n’est pas le cas de la version d’Emi Mitsuki qui m’a bien plus émue.
Avec le choix depuis le début de faire porter la série par la méchante de l’époque, Megumi, tout est transformé. J’ai ainsi trouvé beaucoup d’émotion dans ce dernier épisode qui permet en fait aux héros de tirer un trait sur une époque chère à leur coeur, tout comme ce fut le cas pour le téléspectateur. Les sentiments des deux camps s’entrechoquent et se mélangent pour une fin émouvante et touchante où on voit nos héros joliment grandir et tourner la page.
Alors que Parthénon organise le tournage d’un film qui achèvera de propulser la carrière de Megumi, Shingo pense encore à Creamy. Il a beau être désormais fiancé et avoir de nouveaux projets, celle-ci est toujours là dans un coin de sa tête. Alors quand elle réapparaît miraculeusement bien sûr il lui fait une place dans le film. Je m’attendais alors à voir un tome centré sur ce retour de Creamy mais ce fut plus intelligent que ça. L’autrice propose plutôt de montrer la nouvelle vie de Megumi et Shingo et comment ils vont gérer ce retour maintenant qu’ils ont mûri, ce qui change tout.
Ce fut donc émouvant de suivre une Megumi adulte, qui n’est plus jalouse comme autrefois, et qui du coup est plus juste et sensible, ce qui lui permet de voir des choses. Ce fut touchant aussi de voir un Shingo moins gougeât qui fait attention aux autres et pense enfin à Megumi et n’est pas juste émerveillé par le charme de Creamy. Certes, c’est raconté un peu rapidement, l’autrice n’ayant pas le temps d’épiloguer mais l’essentiel est là : l’émotion. On se plaît à retrouver l’ambiance de Creamy sur ce tournage, à voir la nouvelle Yu également et surtout à avoir un petit focus poignant sur Kidokoro, ce soutien de l’ombre.
Épilogue d’une série de Magical Girl archie connue, cette revisite en fut une jusqu’au bout. Elle a vraiment su porter un autre regard sur la série et la compléter avec des thématiques intéressantes et une belle émotion. Ce dernier chapitre qui montre le parachèvement de l’évolution du trio clé m’a beaucoup plu. Ce fut un excellent moyen de redécouvrir un univers cher à mon enfance, une très jolie façon de lui redonner vie. Si tous les revival pouvaient être comme ça, j’en lirais / regarderais plus !
(Merci à Kurokawa et Sanctuary pour ces lectures)
©2019 by Emi Mitsuki and Studio Pierrot / Coamix
L’idée de ce changement de perspective est intéressante.
Quant au fait que le ton soit plus adulte que l’œuvre originale me plaît bien !
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Oui, ça permet une vraie redécouverte de l’histoire, c’est chouette 🙂
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Je ne connais pas du tout ce titre ni l’œuvre d’origine mais je trouve ça sympa d’avoir un autre point de vue et redécouvrir l’univers de l’autre côté du miroir 😉 et finalement être méchant, ça dépend parfois du point de vue 🤭 bonne soirée !
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Exactement ! Du coup, c’est chouette de suivre les antagonistes aussi 😉
Merci ^-^
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Comme Vingt et une pages, je ne connais pas l’œuvre originale ni la nouvelle, mais le concept de changement de point de vue est sympathique.
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Oh ! Y a tant de gens de notre génération qui ne connaissent pas Creamy ? Je suis surprise !
Mais oui sinon, le concept change, c’est chouette 😀
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