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Welcome To The Ballroom de Tomo Takeuchi

Titre : Welcome To The Ballroom

Auteur : Tomo Takeuchi

Éditeur vf : Noeve Grafx

Années de parution vf : Depuis 2021

Nombre de tomes vf  : 7 (en cours)

Résumé : Collégien en déroute, Tatara Fujita ne sait pas quoi faire de sa vie. Il na ni talent, ni passion, ni grande envie de chercher. Le hasard et une bande de caïds mal intentionnés lui feront rencontrer Kaname Sengoku, danseur professionnel qui à la suite dun quiproquo le traînera jusquà un nouveau studio de danse de salon. Tatara y découvre lunivers de la danse sportive. Ne serait-ce pas là le début dune nouvelle passion ?

Mon avis :

Tome 1

Titre ayant sa petite réputation Outre-Manche, j’attendais avec impatience de le voir licencié chez nous sans vraiment y croire, alors j’ai eu une belle surprise grâce à Noeve. Je ne suis pas une grande amatrice de danse, pourtant j’adore dès que les mangakas parlent d’un héros passionné, ainsi j’avais adoré Subaru de Masahito Soda à l’époque, ainsi que Swan de Kyoko Ariyoshi, mais l’un était un seinen, l’autre un shojo, place avec Ballroom à une version shonen !

Welcome to the Ballroom de Tomo Takeuchi est partie pour être une série fleuve dans son pays d’origine, avec pas moins de 11 tomes à l’heure actuelle et un anime adaptant les débuts de celle-ci. Tomo Takeuchi est une jeune mangaka qui rêvait de le devenir depuis sa plus tendre enfance comme nous l’apprenons sur le rabat de ce premier tome. Mais alors qu’elle était étudiante la danse sportive la détourne de sa voie. Elle n’y revient qu’en 2012, quand elle parvient à concilier son amour de la danse et celui du dessin grâce à Welcome to the Ballroom !

Publié dans le Gekkan Shônen Magazine de Kodansha, Ballroom se présente dans sa construction comme un shonen sportif assez classique. C’est son dessin qui le fait détoner et sortir du lot, grâce au trait très puissant de sa mangaka qui nous fait vraiment vibrer sous les pas de danse de ses personnages et transpirer chaque goutte avec eux.

Le titre raconte la rencontre, classique encore une fois, entre un jeune ado qui ne sait pas trop ce qu’il veut, Tatara, et la danse, sa future passion. Le hasard lui fait rencontrer un champion professionnel qui l’embarque pour un cours gratuit là où il pratique. Ce n’est absolument pas un coup de foudre comme c’est souvent le cas, non, mais plutôt une passion lente et insidieuse qui va peu à peu s’emparer de lui au contact de gens bien plus passionnés. J’ai aimé ce point de vue choisi par l’autrice qui me change un peu de ce que je lis habituellement dans les mangas sportifs.

Pour autant, une fois que la danse s’est glissée sous la peau de Tatara, tout va très vite. On suit les premiers pas hésitants du jeune homme, entre lourdeur et coups de génie. L’autrice nous fait bien sentir tout son potentiel encore à l’état brut et atypique en plus, qu’il va falloir polir. Très vite également, il est bien entouré dans ce studio où il est allé par hasard, entre la vedette de la danse latino pro, et le champion toute catégorie des jeunes amateurs. Tatara va pouvoir mettre à profit tout son talent d’observateur et de copieur pour ainsi apprendre peu à peu les pas nécessaires à cette nouvelle passion.

Avec Ballroom l’autrice réussit un pari osé, celui de nous faire apprécier la danse, la danse latine mais aussi et surtout la danse de salon, sport réputé plutôt pour les vieux. Ici, elle dépoussière complètement le genre et nous ouvre les yeux. Ces danses sont des sports comme les autres avec les mêmes exigences et c’est ce que nous allons suivre avec Tatara.

Celui-ci est un héros de shonen typique. L’autrice reprend d’ailleurs énormément de topos du genre, peut-être un peu trop parfois… On a un héros pas dégourdi, maladroit, bouc émissaire, paumé. Ça fait beaucoup pour de si frêles épaules. Heureusement, on le découvre aussi au détour de certaines pages attentionné, attentif et courageux quand il veut, ce qui étoffe ce personnage un peu vide sinon.

Sa découverte de la danse l’emmène dans un nouveau monde, dont il découvre les codes et nous avec. C’est raconté et mis en scène avec beaucoup de pédagogie et une grande simplicité, mais aussi une jolie touche d’humour adolescent à base de timidité dans les contacts, de gêne auprès des filles, etc. La danse est cependant magnifiée sous le trait de Tomo Takeuchi. Sa passion pour ce sport se ressent à chaque page. Elle met beaucoup d’intensité dans les mouvements qu’exécutent les personnages, parfois même un peu trop, ce qui les rend pu lisible et c’est dommage.

Le héros, très vite, se trouve des acolytes comme dans tous les shonen : un mentor, un rival et une fille à aimer. Il titrera profit de chacune de ces relations pour avancer. Et non, ce ne sera pas un génie de la danse de suite, il aura besoin de chacun d’eux pour progresser et faire ses premiers pas, ce qui rend le titre un peu plus humain, malgré le côté trop surhumains de certains personnages.

La narration de l’autrice est vraiment très efficace pour mêler l’ensemble de ses éléments. On dirait qu’elle a fait ça toute sa vie, même si on sent clairement que pour cela, elle s’est inspirée de la production shonen qu’elle a dû lire et que pour le moment, elle peine un peu à s’en éloigner et à proposer quelque chose d’original.

Esthétiquement, comme je le disais dès le début, le titre tire vraiment son épingle du jeu. L’autrice fait vibrer les pages et le lecteur au rythme des pas de danses de ses personnages, donnant vraiment l’impression que leur corps est sous une tension extrême. Elle nous fait comprendre à merveille l’intensité et l’exigence de ce sport. Cependant, autant j’ai l’impression de les voir danser, autant je n’arrive, la plupart du temps, absolument pas à suivre leur pas et c’est frustrant.

Le premier tome de Ballroom est donc une belle première rencontre pleine de promesses. J’ai aimé faire cette incursion dans le milieu de la danse sportive que je connaissais si mal et je pense que j’aimerais en découvrir encore plus les coulisses dans les prochains tomes sous fond de compétition, de sculptage de son corps et de construction de relations humaines. Cependant pour le moment, ce premier tome est plus fade que je ne m’y attendais. Il n’a pas le souffle et l’âpreté de Subaru, ni la beauté poétique et mélancolique de Swan. Je suis donc moins emballée que certains de mes camarades.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : L’Esprit Otaku, L’Apprenti Otaku, Les voyages de Ly, Vous ?

Tome 2

Après la lecture de ce deuxième tome, je continue à être partagée face à cette série. Elle possède un héros dont l’évolution m’émeut. Elle nous montre un monde de la danse envoûtant sublimé par les dessins de Tomo Takeuchi. Mais elle reprend bien trop de codes du shonen et me met notamment mal à l’aise dans sa représentation des femmes.

En effet, je salue le travail autour de Tatara, le jeune héros de l’histoire, qui est en train de tomber passionnément amoureux de la danse et qui nous transmet à merveille ses sentiments par les pas qu’il exécute. Il est touchant car c’est le seul garçon/homme de l’histoire à se montrer aussi bienveillant envers ses partenaires et son entourage. Il est fascinant car il a un sens inné de la danse en plus d’être travailleur. Les pages où le voit sur la piste sont à chaque fois merveilleuses. On ressent tout son génie mais aussi toute l’attention qu’il porte à sa partenaire, peu importe laquelle, que ce soit Shizuku qui le fascine depuis le début ou Mako qu’il vient de rencontrer.

Cependant malgré ce beau personnage, il y a quelque chose de profondément dérangeant dans les autres garçons/hommes de l’histoire. J’ai été très mal à l’aise par l’attitude de Hyodo vis-à-vis de sa partenaire, tout comme de Gaku, qui vient de débarquer. Tous d’eux n’en ont que faire d’elle, ils ne pensent qu’à eux et sont même franchement toxique. J’ai par exemple été très mal à l’aise lors de la scène où Hyodo danse le tango avec Shizuku, c’était bien trop sexualisé pour moi avec une Shizuki en position de soumission voir plus… Très malaisant. Et cela s’est répété quand les garçons ont juste vu en elle un objet à se passer.

En revanche, le scénario, lui, bien que classique pour qui lit des shonen, est solide. C’est splendide de voir le talent de Tatara exploser miraculeusement lors de sa première compétition, titillant ainsi son futur rival qui reconnait son talent. C’est bien vu de faire en sorte que celui-ci soit blessé (Julian Ross / Jun Misugi sort de ce corps !) pour lui laisser la place et le temps de s’améliorer. C’est également une riche idée de le confronter à une autre partenaire qui sur le papier lui convient mieux que celle dont il rêve, ça va le pousser à assurer ses bases. D’ailleurs, même si c’est trop bavard pour moi, j’aime les phases où il se fait entraîner par Sengoku et où on en apprend ainsi plus sur les arcanes du milieu. Tout cela est passionnant à suivre.

Là où le dessin m’avait paru tellement fougueux que peu lisible parfois dans le tome 1, j’ai trouvé qu’on gardait la même énergie mais qu’on gagnait en simplicité dans ce tome, c’était donc plus facile à suivre et comprendre. J’adore l’énergie, la force, la puissance et la passion qui s’en dégage. Les postures, costumes et expressions des personnages sont splendides. Je regrette juste qu’on ne puisse pas mieux distinguer chaque danse à travers le dessin de Tomo Takeuchi.

Welcome to the ballroom parvient donc à me passionner malgré ses nombreux défauts d’exécution, ce qui est plutôt chouette pour un manga sur la danse, ce qui est si rare chez nous. J’espère que les autres lecteurs seront tout aussi séduits pour que cela donne aux éditeurs l’idée d’en publier d’autres comme celui de George Asakura (Danse, Danse, Danseur) !

Tome 3

Pas de changement pour ce beau shonen sportif sur fond de danse, les amateurs des premiers tomes continueront à prendre leur pied à suivre l’évolution plein de nekketsu de leur héros, le tout arrondi par les rondos de ses valses.

Maintenant que j’ai bien cerné la série, je peux mieux l’apprécier en sachant que oui, l’auteur recycle tous les codes du shonen nekketsu dans cette histoire de compétitions de danses de salon, mais qu’il fait cela avec talent grâce à un superbe sens de la mise en scène et un dessin puissant qui fait vibrer lors des passements de jambes.

Amatrice de compétition, j’ai été ravie de passer tout ce tome à suivre l’une d’entre elle de long en large mais pas une compétition pour le plaisir de la compétition, une compétition pour le plaisir de se dépasser et de se trouver comme partenaires. L’angle choisi par Tomo Takeuchi est en ceci différent de nombre de shonen sportif car le héros n’est pas là pour se dépasser et se mettre en avant lui, mais pour apprendre à mettre en valeur sa partenaire. J’ai beaucoup aimé. De plus, Tatara est fort sympathique par sa passion, sa candeur mais aussi sa profonde gentillesse. Là où ses rivaux sont particulièrement égocentriques lui se construit peu à peu en opposition comme quelqu’un de très altruiste, une valeur que j’apprécie beaucoup.

Ainsi, nous passons tout un volume à le voir s’accorder avec sa partenaire, Mako, afin de venger en quelque sorte celle-ci de sa frère qui la méprise, mais au final pour la mettre en valeur et révéler son véritable talent de danseuse, le temps d’un final puissant et majestueux ! J’ai adoré. J’ai vibré tout au long de la compétition. J’ai aimé les phases de danse où le duo cherche à trouver son style et à s’accorder en s’appuyant sur les bases qu’ils ont rapidement appris avec Sengoku. La mise en scène du mangaka révèle toute la beauté et la complexité également de ses moments hautement techniques aussi bien dans les pas que dans la stratégie. Mais j’ai également beaucoup apprécié ce qui se passait en dehors de la piste où on découvrait un Tatara de plus en plus fin, des rivaux de plus en plus conscient de lui, et des spectateurs danseurs adultes également interpelés par ce jeune garçon.

Bien sûr le focus qui est fait sur lui est un peu trop prégnant parfois. J’aimerais voir un plus bel équilibre avec les autres tant les personnages ont tous l’air intéressant à découvrir, de Shizuku qu’on considère un peu trop comme une femme objet, à Gaku qui cache une grande frustration, à Hyodo qui est tellement lunaire, en passant par Sengoku qui semble avoir une sacrée aura. J’espère que l’auteur leur laissera à tous l’occasion de briller comme il le fait actuellement avec Tatara. Car oui, je sais bien que c’est le héros de l’histoire, oui il me plaît également beaucoup, mais je trouverais ça enfermant de se contenter de suivre son évolution, aussi belle et riche soit-elle.

En tout cas, la plongée dans la découverte de la compétition de danse de salon est encore une fois une réussite pour moi. Petit à petit, je lâche prise sur les ambitions que j’avais pour la série et je me contente de ce que j’ai, c’est à dire un shonen sportif solide et passionnant, qui propose de très belles intentions dans les valeurs mises en avant, mais également des scènes de danse magique à regarder, avec une compétition bien présente et jubilatoire. Je suis bien partante pour continuer un bout de temps à leurs côtés.

Tome 4

Tomo Takeuchi revient dans ce tome 4 pour nous servir des chapitres plein de fougue où la passion pour la danse des héros est palpable sous le feu qui s’échappe de chacun de leur pas. C’est vivifiant !

J’ai adoré suivre la suite de cette bataille à laquelle se livrent les deux couples au cours de cet espèce de tournoi auquel ils participent. C’était passionnant de les voir sur le parquet se défier à chaque danse mais aussi tenter de se dépasser eux-mêmes pour donner le meilleur et faire briller leur partenaire, du moins dans le cas de Tatara.

J’aime vraiment énormément le héros de cette histoire, même s’il est le cliché typique du shonen sportif, surtout face à son adversaire, cliché de l’ennemi égoïste. Cependant, c’est touchant de voir un garçon s’effacer devant sa partenaire femme qu’il a envie de faire briller plus que lui. J’aime l’idée qu’il ne pense pas qu’à lui même quand il est pourtant porté par cette nouvelle passion qui le dévore. A l’inverse, même si l’autrice essaie de nous attendrir en revenant sur son passé avec sa soeur, j’ai trouvé Gaju vraiment détestable de bout en bout. C’est le modèle type du gars macho, je trouve, et je n’en peux plus de ce modèle.

Mais en dehors des personnages, dont je ne doute pas qu’ils seront à nouveau développés dans le prochain tome, notamment le couple Kiyoharu-Shizuku, c’est vraiment la passion pour la danse de salon qui a brillé et été magnifiée dans ce tome et cette compétition. J’ai toujours du mal avec le trop grand nombre de traits de force dans le dessin de l’auteur qui certes retranscrit bien le feu qui brûle dans le coeur des danseurs mais ne pas bien, à mon goût, la fluidité de leurs mouvements. Cependant, je dois avouer que j’ai été passionnée par les danses auxquelles j’ai assisté, par l’importance de leurs déplacements, de leur prestance, du jeu de regard avec le public et les juges, etc. C’est expliqué et exprimé avec beaucoup de pédagogie et de façon à être totalement intégré au récit.

Avec ce nouveau tome, la série continue de monter en puissance, de montrer sa force dans la représentation de la danse et de présenter un héros toujours plus émouvant dans l’attention qu’il porte aux autres. Ce tournoi aura vraiment été vivifiant et donne encore plus envie de poursuivre l’aventure pour voir l’évolution de chacun.

Tome 5

J’ai beau voir des tonnes de défauts formels à cette série, elle possède aussi un souffle rare qui me passionne et me fait craquer à chaque fois. Impossible de résister à la fougue et l’envie d’aller toujours plus loin des héros !

Après des tomes et des tomes de concours et entraînements sur fond de danse de salon, Fujita se retrouve dans un étrange creux de la vague. Son mentor a repris la compétition, ses rivaux sont loin devant lui, et sans partenaire, il ne peut pas faire grand-chose. Il a envie, mais il est coincé.

Ce creux coïncide étrangement avec son changement d’établissement : le voilà qui passe du collège au lycée. Pas que les études le passionnent particulièrement mais ce genre d’environnement lui fait faire de nouvelles rencontres. Lui qui n’avait pas trop d’amis, se retrouve avec Gaju désormais comme plus proche confident et surtout une nouvelle camarade de classe va venir semer un peu la zizanie, lui reprochant sa passion, mais s’immisçant tout de même dans son quotidien de danseur.

Tomo Takeuchi nous offre ici un tome mettant en place pleins d’éléments en germe. Elle nous offre d’abord au regard une superbe performance de Sengoku, nous permettant de réaliser son niveau monstrueux et nous permettant de rencontrer sa partenaire tout feu tout flamme : Chizuru Hongo. Nulle doute que cela aura son importance. Elle nous fait également réfléchir à la nouvelle partenaire de Fujita, lui qui est seul désormais, puisque les deux seules filles qu’il connaît son déjà en couple. Il faut donc qu’il trouve la sienne.

Entre entraînements solos, révélations sur ses camarades et nouvelle vie de lycéen, notre petit héros va avoir fort à faire mais c’est plein d’enthousiasme, comme toujours, qu’il se lance dans tout ça et c’est fort plaisant à suivre du coup, car son enthousiasme est vraiment communicatif. C’est là la force du titre. Ce ne sont pas ses dessins, qui pour moi n’ont pas la force que tout le monde leur attribue. Je les trouve souvent imparfaits et trompeurs et ils ne me transportent pas comme le font ceux de Kyoko Ariyoshi dans Swan (titre inédit en France). Je n’arrive pas à vraiment percevoir les mouvements et l’action réalisée dans le surjeux permanents de ceux de Tomo Takeuchi… Bref.

En revanche, j’adore suivre le parcours de Fujita. Je le trouve lumineux. J’aime le fait qu’il parte de loin mais ne perde jamais espoir même s’il a des phases de découragement. C’est le héros typique des mangas sportifs et j’adore ce genre donc. J’ai pris plaisir à voir son duo avec Gaju ici, tant ils sont différents, pareil avec Sengoku, qui est un mentor atypique et trompeur. Sa nouvelle camarade de classe qui dit que la danse de salon c’est nul mais qui est fan de Chizuru, la partenaire de Sengoku, est prometteuse. Elle fera une bonne partenaire pour Fujita. Il y a ainsi pleines de petites choses en germe.

Alors que je ne vibre pas autant que j’aimerais pour le dessin, le destin des héros de l’histoire, lui, me passionne et j’adore suivre leurs parcours. Même dans les tomes de transition comme ici, il se passe une multitude de chose et je me régale. J’aime voir la façon dont l’autrice fabrique les pièces de son puzzle avant de les assembler.

Tome 6

Il se passe clairement quelque chose dans l’histoire depuis l’arrivée de Chinatsu comme partenaire potentielle de Tatara. Alors que son avancée semblait presque trop facile, voici enfin que les choses se corse et ça rend l’histoire bien plus ardente et réaliste.

Depuis le début, Welcome to the Ballroom sait m’accrocher mais en même temps, je trouvais qu’il lui manquait quelque chose. J’ai souvent mis ça sur le dos des dessins mais je me demande maintenant si ça ne tient pas aussi au manque de réalisme de l’histoire et aux épreuves trop facilement surmontée par notre héros novice.

Ici, il se retrouve vraiment face à un os et le scénario n’en devient que meilleur. C’est quand ça se corse, quand ça devient difficile et qu’il faut travailler, que les héros se révèlent le plus pour les lecteurs. J’ai adoré voir la vie de Tatara se compliquer avec la recherche d’une partenaire et la trouvaille de Chinatsu, ancienne danseuse qui a arrêté faute de pouvoir continuer à danser avec une autre fille.

J’ai appris encore énormément de choses dans ce tome sur la danse sportive, ses codes et ses gammes. J’ai trouvé très intéressant de voir que des filles pouvaient danser entre elles jusqu’à un certain âge seulement pour la compétition. J’ai aimé parler aussi de la notion de cadre et de guide, ainsi que du rapport homme-femme dans la danse, et de l’envie de certains jeunes danseurs comme Tatara de ruer dans les brancards pour transformer cette institution vieillissante. Tomo Takeuchi envoie un message percutant aux vieux de la vieille et il se résume en une phrase : ne restez pas sur vos ergots, ouvrez-vous à la modernité et à la diversité !

Chinatsu est un personnage en passe de devenir moteur dans l’histoire. Elle est fraîche, complexe et a une belle âme. Elle sera parfaite pour Tatara pour peu qu’il prenne enfin confiance en lui parce que j’ai quand même terriblement envie de lui botter les fesses tellement il est passif parfois et surtout soumis. Sa rencontre avec Chinatsu puis avec la mère de Hyodo vont lui faire un bien fou, j’ai espoir. Car il a beau avoir un sens inné pour mettre en valeur les autres, il faut qu’il apprenne aussi à s’affirmer pour que cela s’équilibre. Et la danse, c’est une histoire d’équilibre ^^

Merci Tomo Takeuchi pour ces nouvelles belles planches qui mettent si bien sous le feu des projecteurs la danse sportive dans ce qu’elle a de beau, puissant, contraignant mais aussi dans le travail qu’elle doit faire pour se moderniser. A travers le futur couple Tatara-Chinatsu, l’autrice frappe fort et la suite s’annonce passionnante et engagée !

Tome 7

Contrairement à la publication française, la série, elle, semble avoir trouvé son rythme de croisière et nous offre de jolis instants sur la complexité à former un couple, à la danse également.

Tatara a trouvé sa partenaire en la personne de Chinatsu, pour autant, il est loin d’être arrivé. Leur duo a encore énormément de choses à apprendre et reste bien bancal. C’est ce que nous raconte Tomo Takeuchi dans ce 7e tome très centré sur eux, où les autres couples passent un peu à l’as et font plutôt partis du décor.

On reprend plaisir comme à chaque fois à suivre les étincelles de génie de Tatara qui enchaîne encore une fois les révélations. Mais coup du sort cette fois, il n’arrive pas à mettre les mots dessus et à les analyser correctement, résultat il coince toujours autant et ça crispe son couple avec Chinatsu qui n’était déjà pas bien vaillant. J’ai beaucoup aimé cette tension naissante entre eux qui résulte de deux caractères opposés, ce qui va les amener à travailler d’autant plus sur la cohésion de leur futur couple, choses qu’on n’avait pas encore trop vu, étant focalisé sur les pas.

L’autrice change donc son fusil d’épaule et plutôt que de toujours nous parler de pas, ce qui n’est pas forcément toujours visible dans son dessin assez vif et tourbillonnant, elle s’intéresse désormais à la dynamique et à la psychologie du couple. J’aime. J’ai trouvé aussi intéressant de les voir s’entraîner dans leur nouveau club que de les voir se lancer dans la compétition. Je regrette juste qu’on ne les mette pas sur un pied d’égalité narrativement et que la mangaka privilégie encore une fois Tatara, comme si c’était le seul génie de l’histoire… Certes ses fulgurance, parce qu’il part de loin, sont marquantes sur le moment mais se révèlent bien minimes par rapport aux autres danseurs qui connaissent déjà cela.

Heureusement est toujours super chouette. L’histoire est entraînante et nous emmène cette fois à la découverte de Sengoku sur scène, puis dans les coulisses des nouveaux entraînement de Tatara et Chinatsu, pour les voir ensuite en compétition et finir sur un petit camp d’entraînement à la campagne. Beaucoup de scènes sont déjà vues mais le duo des opposés qui s’attirent des héros fonctionne à merveille et leurs aînés se greffent parfaitement en tant que mentor, que cela soir Sengoku ou Hyudo. Les héros sont bien épaulés dans leurs découvertes et nous on prend plaisir à suivre ce petit groupe désormais parfaitement formé.

Tome d’apprentissage, celui-ci met en lumière avec force l’important de trouver son équilibre dans le couple et pas seulement dans ses chaussures de danseurs. Avec un très judicieux focus sur Tatara et Chinatsu, l’autrice convainc assurément et rythme à merveille son histoire entre désir de se dépasser et mélodrame intime. Une série vraiment addictive.

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© 2012 Tomo Takeuchi / © 2021 Editions Noeve Grafx

9 commentaires sur “Welcome To The Ballroom de Tomo Takeuchi

  1. Comme toi, je garde un peu de réserve comme tu le sais par rapport au côté trop classique de l’écriture, qui n’a pas le panache qu’avait par exemple le premier tome de Subaru. Mais l’esthétique et le travail d’écriture concernant la danse en particulier sont vraiment au top, du coup je reste confiant.
    Et je me dis que dans le pire des cas, si on reste dans cet esprit, on aura un shonen sportif très solide, ce qui est déjà bien. Mais j’espère quand même que la petite étincelle arrivera !

    Aimé par 1 personne

    1. On se rejoint. Je pense aussi que ce sera une bonne aventure mais j’aimerais avoir le déclic. Sauf que rares sont les titres qui en sont capables, la preuve avec la claque que j’ai prises ce matin avec les 2 derniers tomes de Slam Dunk !

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      1. Certes mais je t’avoue que même dans ces cas-là pour certains titres, je préfère payer et les avoir en temps et en heure. Dernièrement ce fut le cas pour And par exemple que je n’ai pas voulu attendre ><

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      2. En fait c’est un peu aléatoire aussi, parfois je les ai plus tôt.
        Mais l’argument numéro 1 est financier. Je ne peux tout simplement pas cracher sur l’économie de 20 euros, surtout en ce moment.

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