Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

L’Histoire de l’Empereur Akihito d’Usamaru Furuya et Issei Eifuku

Titre : L’Histoire de l’Empereur Akihito

Auteurs : Usamaru Furuya et Issei Eifuku

Éditeur vf : Vega – Dupuis

Année de parution vf : 2021

Nombre de pages : 216

Histoire : Prince et fils de l’empereur Hirohito, l’empereur Akihito a grandi en temps de guerre et a traversé la période de paix en tant que symbole.
Aux côtés de sa compagne l’impératrice Michiko, il a honoré la paix instaurée par la Constitution, et il a souhaité incarner une cour impériale ouverte au peuple, en se plaçant toujours du côté des sans-voix. Ce manga retrace le parcours de cette âme immense.

Mon avis :

L’Histoire a toujours été ma grande passion – je suis d’ailleurs devant Secret d’Histoire tandis que j’écris cette chronique -, il était donc naturel que L’Histoire de l’Empereur Akihito m’intéresseJe craignais cependant un récit nippono-japonais et ce fut en grande partie le cas malgré le soucis des auteurs à nous parler aussi de leur face peu reluisante. Mais il m’a quand même manqué un recul critique sur cette figure historique qu’était Akihito et surtout sur la fonction d’Empereur du Japon.

Ce récit hagiographie (= à la gloire de l’Empereur), nous le devons à deux figures connues : Issei Eifuku, qui a notamment écrit le scénario du Samouraï de Bambou (chez Kana) et surtout Usamaru Furuya, le dessinateur du Litchi Hikari Club ou encore de Genkaku Picasso, dont le trait est reconnaissable entre tous, sauf ici, où il est totalement lisse et méconnaissable malheureusement.

C’est juste un peu le revers de la médaille de ce titre : il est incroyable lisse et consensuel. On sent l’ouvrage de commande où il s’agit d’écrire à la gloire de l’Empereur qui vient d’abdiquer. La preuve, le récit est émaillé de citation de conférences que ce dernier a données et qui sont données comme propos narratifs. Son côté lisse se retrouve donc grandement dans la narration. Celle-ci est fort fade, tout est plat, on enchaîne le récit d’épisodes de la jeunesse de l’Empereur sans vrai liant pour créer une histoire et cela pêche vraiment à la lecture. 

On se retrouve ainsi avec une figure d’Empereur parfait, qui est représenté comme l’instrument de repentance parfait pour un pays qui a fait de lourdes erreurs. Les auteurs n’hésitent pas à citer celles-ci et en même temps cela manque de recul critique pour moi car rien n’est analysé, ce sont juste des faits rapidement cités, c’est tout. Ça me gêne. La figure même de l’Empereur Akihito qui est une construction des Américains qui occupent le pays et de son propre père n’est pas assez dénoncée. Au contraire, on nous fait comprendre que même si ce n’est pas facile pour lui, c’est bien qu’il soit ainsi. C’est bien d’être le récipient des désirs de repentance de tout un peuple, c’est bien d’être humble, c’est bien de subir le courroux des autres. Et là, je dis non. On ne peut pas célébrer de telles valeurs, c’est malsain. Non, ce n’est pas bien d’avoir créé une telle figure humaine et je trouve ça vraiment dérangeant qu’on nous présente cela en France sans le moindre accompagnement critique même si je conçois que cela aurait été compliqué peut-être avec les éditeurs japonais vu qu’on touche à leur essence même… Mais moi, ça me gêne et je ne crois pas l’avoir vu souvent soulevé dans les autres chroniques du titre. Dommage.

Cependant pour en revenir au contenu de ce volume, on apprend beaucoup de choses sur la vie du Prince et la façon dont il a considéré son rôle, donc il a grandi et été élevé, dont il a rencontré sa femme. C’est très intéressant. Les auteurs nous relate dans les grandes lignes ses jeunes années, ses professeurs, ses relations aux garçons de son âge, son rapport aux événements historiques qui se jouent et à la nouvelle Constitution. Néanmoins, la brièveté du tome rend l’exercice frustrant car rien n’est développé, ce n’est qu’une suite de courts épisodes et ceux-ci prennent fin bien vite une fois le Prince marié, alors qu’il va enfin occuper une place de représentation du pouvoir royal plus importante. Nouvelle frustration. A croire qu’on a juste voulu nous présenter comment ce pauvre garçon en était venu à être instrumentalisé mais pas les formes que cela prendra. 

Oui, j’ai aimé apprendre des choses sur ce pan de l’Histoire japonaise à travers cette figure historique clé mais je suis ressortie frustrée. Frustrée par la forme narrative et graphique fade et convenue. Frustrée par le manque de recul critique, d’analyse et d’accompagnement pour le lecteur français. Frustrée par le manque de contenu au final. Je me doutais que ce serait un récit hagiographique, ce le fut. Je retiendrai juste les informations que j’y ai glanées et l’envie que ça me donne de me renseigner auprès d’historiens non japonais sur cette période et cette figure.

(Merci à Vega-Dupuis et Sanctuary pour cette lecture)

 >N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Vous ?

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17 commentaires sur “L’Histoire de l’Empereur Akihito d’Usamaru Furuya et Issei Eifuku

  1. Arf déçu pour toi… Même si il y a un fort parti pris, j’y avais trouvé un récit intéressant et instructif. Mais comme tu le dis avec un récit court forcément il y a peu de développements. Désolé pour le conseil lecture du coup…

    Aimé par 1 personne

    1. Je commence à être partagée sur Vega depuis qu’ils ont été racheté par Dupuis, j’avoue que je me retrouve moins dans leurs nouvelles licences que dans les précédentes, donc je serais moins catégoriques quand à mes achats chez eux juste parce que c’est eux ><
      Après, teste peut-être le premier chapitre en librairie pour te faire une idée, c'est assez représentatif de la suite 😉

      J’aime

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