Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Pollyanna de Yoshiko Nakagawa

 

Titre : Pollyanna

Auteur :  Yoshiko Nakagawa

Traduction : Sebastien Descamps

Éditeur vf : BlackBox

Année de parution vf : 2022

Nombre de tomes vf  : 3 (série terminée)

Résumé : Suite à la mort de son père, avec qui elle vivait seule depuis le décès de sa mère, Pollyanna, âgée de huit ans, est confiée à une tante qu’elle ne connaît pas. Cette dernière est particulièrement autoritaire et désagréable. Pourtant, la jeune fille ne perd pas sa joie de vivre et elle fera tout pour rendre ceux qui l’entourent heureux, quels que soient les malheurs qui se dressent devant eux.

Mon avis :

Tome 1

Pour moi qui ai été biberonnée au Club Dorothée par les histoires de Candy, Georgie ou encore Princesse Sarah et Les Quatre fille du Dr March sur d’autres chaînes, c’est un pur bonheur de voir l’adaptation de Polyanna, le roman d’Eleanor H. Porter, arriver chez nous dans cette série en 3 tomes.

Nous sommes avec Polyanna dans la pure tradition du manga pour enfant avec une histoire d’inspiration européenne et j’adore cela. On se retrouve à suivre une petite fille orpheline de mère, qui perd son père et qui va aller vivre chez une tante qui ne veut pas vraiment d’elle. Un peu comme Heidi, elle adore la nature et s’y trouve très bien, jouant les garçons manqués. C’est également quelqu’un de très solaire, toujours enjoué, qui voit les choses du bon côté et avance ainsi malgré les épreuves qu’il y a sur son chemin, ce qui donne une ambiance très positive au titre.

Cela donne donc volontiers une ambiance entraînante, enjouée même malgré les drames, mais avec une narration peut-être un peu trop rapide où tout s’enchaîne sans pause avec un manque de développement certain. Même si on s’attache aux personnages, de Polyanna en passant par les femmes de l’église de son père qui l’aident malgré leurs airs revêches, en passant par les domestiques de sa tante qui l’aident en douce, ou ce jeune garçon orphelin qu’elle croise et décide d’aider, tout va vraiment très vite et on est plus habitué dans les shojos actuels à prendre plus le temps pour écrire et développer les personnages, entendre leurs pensées, voir leurs relations. Là, c’est vraiment fait à la va-vite.

Après, je suis une fan de ce genre d’ambiance, d’histoire, de personnages alors ça a très bien fonctionné sur moi. J’ai adoré la représentation typique des shojo des années 80 qu’on retrouve ici avec un trait assez simple, inspiré notamment d’Igarashi et sa Candy ou sa Georgie, où on ne voit que les grands yeux plein d’étoiles de l’héroïne qui ont servi d’étalon pour tant de pseudo amateurs de mangas disant qu’ils étaient tous ainsi. Pour moi, cela a le charme de mon enfance. En plus, couplé à cette héroïne qui bouge sans cesse, cela m’a offert de jolies incursions en pleine nature malgré des décors souvent assez discrets.

J’ai donc pris un vif plaisir à retrouver un tel univers malgré les limites que je reconnais au titre. J’ai aimé retrouvé cette ambiance venant des romans anglais et américains du XIXe où l’on suit de jeunes héros qui affrontent la vie et ses obstacles le sourire aux lèvres et la fleur au fusil. C’est positif, rayonnant et touchant.

Tome 2

Dans la même dynamique ce deuxième tome nous plonge dans les histoires de famille de la petite Pollyanna, désormais recueillie par sa tante. Le charme opère à nouveau mais cela va toujours trop vite.

Je prends vraiment plaisir à suivre une histoire dans une ambiance de romans pour enfants d’un autre siècle. C’est charmant. J’ai adoré, dans ce tome, voir Polyanna se lier avec l’ensemble des membres de la petite ville de sa tante, du docteur en passant par le monsieur acariâtre du coin où les bonnes du curé. C’est une petite vraiment lumineuse et pleine de vie qui apporte le sourire partout où elle passe grâce à son jeu qui consiste à voir la vie du bon côté.

Cependant, ces récits pour enfants du XIXe dont cela s’inspire ne sont pas dépourvus de drame et le manga non plus du coup. On enchaîne donc moments de joie et grands drames dans ce tome. On revient d’abord longuement sur les histoires passés des parents et de la tante de Polyanna, éclaircissant les différentes relations entre Tante Polly et certains hommes de la ville. Puis vient s’ajouter un drame qui touche directement notre petite héroïne ce qui vient remettre en question son éternelle joie de vivre.

Ça fait du bien de voir aussi qu’elle peut sombrer et trouver difficilement le sourire car c’était un peu trop facile jusqu’à présent. J’ai aussi aimé voir tout cela à hauteur d’enfant, cela apporte un tendre décalage quant à la lecture de certaines situations. Pollyanna comprend pas mal de choses de travers, c’est normal à son âge. Elle est cependant fort souple et finit toujours par se relever et affronter la vie en la prenant du bon côté, ce qui a quelque chose de réconfortant.

Cependant force m’est de reconnaître que même si j’aime beaucoup, cela va trop vite. On enchaîne encore un fois les péripéties bien trop rapidement et le titre gagnerait encore en profondeur et en justesse en prenant plus son temps, notamment pour décrire l’évolution des sentiments des adultes qui ici semble relever presque de caprices alors qu’au fond c’est plus complexe que cela. Dommage de ne pas mieux le montrer.

Pollyanna continue de charmer son petit monde dans suite assez rocambolesque de sa nouvelle vie pleine d’aventures. Entre drame familial et drame personnel, elle avance cependant dans sa vie et celle des autres telle un rayon de soleil, toujours propre à réchauffer nos coeurs, et rien que pour ça, on l’aime !

Tome 3 – Fin

Un troisième et dernier tome dans la lignée des précédents qui prolonge, cependant, peut-être l’histoire un peu artificiellement rajoutant drame, sur drame, avant que l’héroïne trouve la porte du bonheur et la partage avec tout le monde.

Changement de décor dans cet ultime opus, avec une Pollyanna qui va vivre chez une grande dame à Boston, le temps de faire sa rééducation après son accident. Les ingrédients sont les mêmes qu’à chaque rencontre avec cette petite, elle se retrouve à redonner la joie de vivre à quelqu’un qui ne l’avait plus. On la retrouve ainsi en vrai électron libre parcourant les rues de Boston tel un feu follet sans tenir compte des dangers.

J’aime cette énergie que dégage Pollyanna et qui entraîne tout le monde à sa suite, les faisant lutter et surmonter les obstacles de la vie. Auprès de Mme Carew, elle reproduit ce qu’elle avait fait avec sa tante, son voisin et son ami Jimmy. Elle l’aide à surmonter sa peine et à trouver le bonheur autrement, peut-être pas avec celui qu’elle souhait, mais avec quelqu’un d’autre qui le méritait tout autant. Le discours très chrétien de l’héroïne correspond bien à celui de ces oeuvres pour enfants de l’époque et cela a tout de même un certain charme.

On peut cependant regretter qu’une fois de plus cela aile trop vite pour rendre tout cela vraiment crédible, les décisions se prenant avec une rapidité rare une fois que tout le monde a bien pleuré. Il y a également une surabondance de drame et de mélo dans ce tome qui m’a parfois fait lever les yeux aux ciels tellement c’était trop. Les coïncidences ont bon dos. Néanmoins, on est un peu ici dans les codes d’un certain genre d’histoires, des histoires datées qui nous semblent en faire un peu trop, mais qui correspondent à la façon dont on écrivait alors les histoires.

J’ai tout de même été ravie de retrouver un tel univers, si cher à mon enfance, au cours de ces trois tomes qui sont passés bien vite. J’ai vraiment aimé le côté solaire de l’héroïne. C’était très mignon de la voir charmer tous ceux qu’elle croisait et touchant de la voir aider chacun à surmonter ses peines sans forcément penser aux siennes. Cette petite série a vraiment un message très positif et pousse à une belle entraide. Avis aux amateurs de shojo vintage à la Candy ou Georgie.

>> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : …, Vous ?

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7 commentaires sur “Pollyanna de Yoshiko Nakagawa

  1. Dommage que tout aille trop vite et la surabondance de drames dans le dernier tome, mais ce manga semble dégager un charme qui me plaît beaucoup, peut-être pas nostalgie.D’ailleurs, tu l’as mentionné et en voyant la couverture et la description de l’héroïne, ça m’a un peu fait penser à Heidi que j’adorais enfant.

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