Titre : The Book of Ivy / The Revolution of Ivy
Auteur : Amy Engel
Éditeur : PKJ
Années de parution : 2016-2017
Nombre de tomes : 2 (série terminée)
Histoire : Voilà cinquante ans qu’une guerre nucléaire a décimé la population mondiale. Un groupe de survivants d’une dizaine de milliers de personnes a fini par se former, et ce qui reste des États-Unis d’Amérique s’est choisi un président. Mais des deux familles qui se sont affrontées pour obtenir le pouvoir, la mienne a perdu. Aujourd’hui, les fils et les filles des adversaires d’autrefois sont contraints de s’épouser, chaque année, lors d’une cérémonie censée assurer l’unité du peuple.
J’ai seize ans cette année, et mon tour est venu.
Je m’appelle Ivy Westfall, et je n’ai qu’une seule et unique mission dans la vie : tuer le garçon qu’on me destine, Bishop, le fils du président. Depuis ma plus tendre enfance, je me prépare pour ce moment. Peu importent mes sentiments, mes désirs, mes doutes. Les espoirs de toute une communauté reposent sur moi. Le temps de la rébellion approche…
Bishop doit mourir. Et je serai celle qui le tuera.
Née pour trahir et faite pour tuer… Sera-t-elle à la hauteur ? À la fois histoire d’amour torturée, thriller psychologique et dystopie cruelle, The Book of Ivy vous entraîne dans un compte à rebours haletant dont vous ne sortirez pas indemnes.
Mon avis :
Tome 1 : The Book of Ivy
Je suis assez difficile en matière de dystopie et a fortiori quand elles appartiennent à la catégorie jeunesse. J’en ai lu un certain nombre lors de l’essor du genre et j’ai souvent été déçue par leur manque d’aboutissement après avoir eu de très bons concepts au début. Je suis donc toujours un peu frileuse à l’idée d’en commencer une, mais j’entends parler de celle d’Amy Engel depuis longtemps et l’occasion se présentant, je me suis lancée.
J’ai adoré cette découverte ! Proposée sous forme de diptyque, The Book of Ivy suive de The Revolution of Ivy promet de ne pas traîner. Pourtant l’autrice prend le temps dans ce premier tome, avec sa plume très efficace, de planter le décor, développer les points saillants de la société dystopique qu’elle souhaite nous présenter et surtout créer des personnages forts attachants aux dilemmes moraux marquants, avec des relents de la Servante écarlate en prime.
Le monde imaginé par Amy Engel est enfermé dans derrière de hauts grillages. Dans cette ville, les gens vivent coupés en deux. Il y a d’un côté les gagnants et de l’autre les perdants. De quoi me demanderez vous ? D’une révolution avortée pour obtenir la démocratie et ce sont les vainqueurs de l’autre camp qui l’ont emporté. Pour maintenir les révoltés sous leur coupe, ils ont imaginé un système bien cruel, dont on sait qu’il a déjà porté ses fruits par le passé dans notre propre Histoire : faire s’épouser des filles et garçons des différents camps pour ainsi créer des passerelles et des descendances et empêcher d’avoir envie de tuer un membre de sa famille. Mais le système est encore plus pervers puisque ce sont des mariages forcés qui sont organisés avec à chaque fois une forme de pouvoir détenu par le garçon issus du camp des vainqueurs sur la fille venant de chez les vaincus. Terrible.
L’héroïne Ivy est la petite-fille de l’instigateur de cette révolution, de celui ayant voulu la démocratie, et elle doit au début de l’histoire épouser le petit-fils du « Président » de l’autre camp dans une parodie de mariage qui n’est ni plus ni moins qu’une union forcée. Mais derrière cela, il y a un plan imaginé par sa famille dont elle sera le porte-étendard secret : renverser le gouvernement et pour cela tuer le fils du « Président », son propre mari. Terrible.
J’ai d’entrée de jeu beaucoup aimé cette histoire aux multiples intrigues imbriquées. Oui, c’est déjà vu d’avoir une héroïne mariée de force et voulant tuer son époux. Oui, on a déjà vu une héroïne jouant les espionnes dans le camp adverse pour mener la révolution. Oui, on a déjà vu des sociétés dystopiques où les femmes étaient mal traitées. Mais là où Amy Engel est forte, c’est qu’elle va plus loin.
Elle développe des personnages plein de nuances et de dilemmes moraux à l’image de leur univers qui n’est pas celui qu’on croit au début, ce qu’elle va nous révéler subtilement au fil des pages. D’abord, Bishop, le mari d’Ivy n’est pas le monstre auquel on aurait pu s’attendre. C’est au contraire un garçon adorable derrière son masque de froideur. Il rêve d’évasion, il aide les gens dans la peine, il est attiré par Ivy depuis longtemps. Ivy, elle, découvre que le monde dans lequel elle vit cache encore bien des secrets. Non sa mère n’est pas morte de la façon dont elle croyait. Non, la manière dont sa famille souhaite faire la révolution n’est peut-être pas la bonne. Non, il n’y a peut-être pas que ça dans la vie de rester enfermer dans cette ville derrière ces grillages.
L’autrice va ainsi nouer une belle et émouvante relation entre les deux adolescents mariés malgré eux. C’est puissant de voir la peur de l’héroïne au vu de la fragilité de sa condition. C’est émouvant de la voir peu à peu baisser les barrière en voyant que Bishop n’est pas l’homme qu’elle croyait, qu’il fait attention à elle, partage les tâches, a des rêves… Leur rapprochement est progressif et d’autant plus beau. J’ai adoré Bishop, c’est un garçon rare. J’ai été plus agacée au début par l’entêtement et la rage d’Ivy même si elle se comprend. J’ai adoré la voir s’adoucir à son contact et réaliser plein de choses. Sa décision finale était juste parfaite !
Amy Engel m’a donc prouvé que sur des bases on ne peut plus classique, on pouvait encore écrire des récits palpitants à suivre, notamment grâce à une belle profondeur d’idées – ses développements sur les femmes battues, violées, humiliées et plus étaient déchirants et tellement réalistes – et des personnages judicieusement pensés et développés avec soin. Le couple Ivy – Bishop m’a totalement conquise et je n’ai qu’une envie, lire la suite de leurs terribles aventures !
> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Les voyages de Ly, Steven, Saiwhisper, Amanda, Light and Smells, Vous ?
Tome 2 : The Revolution of Ivy
Après avoir adoré le tome 1 qui m’avait surpris par la qualité d’écriture de ses personnages et de leur relation mais surtout par son final. Je me suis jetée sur la suite et fin, qui malheureusement n’a pas échappé à la malédiction des tomes 2.
Même si j’ai passé à nouveau un bon moment, j’ai trouvé celle-ci beaucoup plus prévisible et superficielle malheureusement, cochant les cases du genre pour ensuite nous délivrer un final un brin précipité au vu du peu de pages consacrées à l’événement clé et à ses conséquences. Dommage, c’était pourtant prometteur et les idées sont là.
Même si c’était trop long et lent, j’ai trouvé normal d’avoir une grosse première partie consacrée à la vie d’Ivy hors des murs de sa ville, dans la nature, où elle devait apprendre à survivre. Cependant, passé les premières pages véritablement sous tension, l’autrice offre ensuite des chapitres manquant de tension et un brin trop plan plan. C’était évident qu’il y aurait une confrontation avec Mark. C’était prévisible qu’elle rencontre un groupe de survivants et s’y fonde. C’était sûr qu’elle allait leur cacher qui elle était. L’autrice ne s’est pas trop foulé. Après, j’ai quand même aimé un peu cette description rapide de la vie à la dure, dans la forêt, sans électricité et avec peu de ressources mais j’aurais peut-être aimé qu’elle développe plus, montre les autres survivants que le « chef » et sa copine, montre plus comment ils faisaient pour survivre en dehors de la chasse et la douche dans la rivière… C’était un peu léger.
La deuxième partie où Ivy retrouve bien sûr Bishop était à nouveau hyper prévisible mais bien ancrée dans ce nouveau quotidien qu’elle s’était forgée, donc c’était sympa. J’ai aimé que l’autrice prenne le temps pour les faire se retrouver, montre que c’était compliqué et ambigu entre eux, qu’Ivy avait du mal à tourner la page et à avancer. En revanche, Bishop, même si je l’adore, est un poil trop parfait à mon goût pour être crédible… Par contre, j’ai aimé la double dynamique entre Ivy-Bishop et Caleb-Ashley, même si à nouveau j’ai eu le sentiment de rester trop en surface, notamment à cause du trop faible nombre de dialogues et de scènes où ils échangeaient vraiment. Pas simple de faire quelque chose de creusé et crédible en moins de 300 pages ici…
Enfin, vient la partie du justifie le titre de l’oeuvre et là encore, j’ai compté nombre d’incohérences et facilités, mais ce n’est pas ce qui m’a le plus dérangée, j’ai surtout eu l’impression d’un fort sentiment de précipitation car l’autrice manquait de temps et ça m’a frustrée. J’ai été frustrée parce que les idées sont là. J’ai aimé que pendant l’absence des héros, la ville soit partie en sucette, qu’il y ait eu des tensions, que la fille d’Ivy soit passée à l’action et qu’il y ait une réponse en face pour ainsi faire monter la tension et les remises en question sur leur façon de vivre sous le joug des Latimer et cette ville coupée en deux. L’autrice montre astucieusement que les héros n’ont pas besoin d’être là pour ça. J’ai aimé également que tout ne se passe pas sans casse, qu’il y ait des morts, de vraies morts, importantes et plutôt bien mises en scène en plus. D’où ma frustration qu’ensuite tout se résolve aussi facilement et rapidement, sans approfondissement de ce qui faisait pour moi le sel de cette dystopie, l’autrice préférant le faire en off sans trop nous en parler. J’ai eu le sentiment d’être flouée alors que je n’attendais que ça, le moment où les héros prendraient part à la politique, feraient bouger les foules, travailleraient avec d’autres… mais tout est occulté.
Ainsi cette lecture est malheureusement tombée dans ce que j’appelle les écueils de la littérature jeunesse : de bonnes idées mais gâchées par une mise en scène qui va trop vite, ne va pas assez loin, reste trop en surface. Rare sont les titres de cette catégorie dans lesquels je trouve une vraie profondeur et un vrai aboutissement comme Harry Potter ou La passe-miroir. Alors je n’ai pas passé un mauvais moment, j’ai même fait défiler les pages à toute vitesse mais j’aurais voulu tellement plu au vu des promesses du premier tome.
> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Galleane, Nephtys, Saiwhisper, Les lectures sucrées, Vous ?
Tu me donnes malgré tout envie de le découvrir, ne serait-ce que pour ce très réussi tome 1.
Tout comme toi, je deviens exigeante avec les années concernant les dystopies et certains écueils que je tolérais autrefois me sont désormais presque insupportables.
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Oui, tout n’est pas à jeter dans ce diptyque, loin de là. Tu as raison de vouloir tenter quand même surtout que ça se lit très vite.
Mais oui, on devient plus exigeante avec l’âge et ce serait bien que les auteurs évoluent aussi, pour nous proposer des choses plus exigeantes et mieux ficelées.
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Oui, surtout pour un genre qui a été usé jusqu’à la corde comme celui-ci !
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Tes avis ont le goût de relecture pour ma part ! J’avais oublié ma chronique inutile du premier volet que tu as retrouvé même si je rejoins ton avis plus qu’enthousiaste.
J’ai aussi relu mon ressenti quant à sa suite et je dénote aussi un certain ennui dû à une romance assez bancale et pourtant je n’en ai pas le souvenir. Comme quoi, je suis peut-être critique à chaud.
Merci à toi car il est certain que je vais prochainement recroiser la plume de l’auteure.
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Avec grand plaisir alors si je déclenche une relecture pour confronter nos avis. Je serai curieuse de voir comment ton avis aura évolué ou pas 😉
Après comme on le disait avec Mahault, on est le profil de lecteurs à devenir plus critique avec l’âge alors que d’autres s’adoucissent. Moi quand on me fait miroiter la Lune, il faut me la décrocher xD
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J’ai bien aimé le premier tome mais je t’avoue avoir déjà oublié pas mal de choses rien ne m’ayant marquée plus que cela. Ton avis me rappelle que j’avais aussi bien aimé Bishop et la manière dont Ivy baisse progressivement ses barrières !
Dommage que le deuxième tome ne tienne pas toutes ses promesses et que la fin soit précipitée… Peut-être qu’il aurait mieux valu faire plus long et prendre le temps de développer certains aspects.
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Oui, je pense aussi qu’avec des tomes un peu plus copieux, l’autrice aurait eu le temps de mieux installer et développer les choses. Elle a de bonnes intuitions mais va trop vite ^^!
La question est donc : vas-tu programmer prochainement la lecture de la fin ?
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Peut-être durant mes vacances mais depuis ma lecture du premier tome, je n’y ai pas vraiment repensé, ce qui me fait douter sur mon besoin de lire la suite. Il faut dire qu’avoir presque tout oublié n’aide pas…
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Lu tardivement comme toi par rapport à son année de publication mais je l’ai adoré. C’était divertissant et j’ai aimé le format duologie. Je ne crois pas avoir ressenti un besoin d’approfondissement, ce n’était peut-être pas ce que je recherchais quand je l’ai lu 🙂
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Oui ça se lit vite et c’est agréable en dehors de ce manque que j’ai ressenti ^^’
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Le premier tome m’avait bien surprise, j’avais beaucoup aimé la relation qui se crée entre les deux nouveaux mariés et ce que ça impliquait pour leurs familles.
Mais, je suis d’accord, le tome 2 est trop superficiel et va trop vite.
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Rien à dire. On est 100% d’accord 😉
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J’ai dû lire tome 1 il y a longtemps, je crois, car je n’en ai aucun souvenir ^^ je sais que je n’ai pas lu le 2 😉 Je devrais donc me laisser à nouveau tenter par cette dystopie, qui avait l’air vraiment intéressante 😉
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Je pense en plus que tu peux t’offrir relecture et découverte de la suite dans la foulée, tant ça se lit vite et bien. Après il n’y a pas beaucoup de pages, ça aide, et l’écriture est addictive ^^
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Je me souviens que j’avais apprécié cette lecture ado, mais je ne sais pas si ce serait toujours le cas maintenant. Contente de lire que tu as tout de même globalement apprécié tes lectures.
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Oui il y a des choses qu’on aime jeune, qu’on ne voit pas avec les mêmes yeux plus tard. Mais la série est loin d’être mauvaise et il y a de bonnes choses à garder ^^
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J’avais repérer ce titre il y a quelques temps et puis avoir lu plusieurs chroniques qui semblaient dire, en effet, qu’il était un peu trop léger, j’ai laissé tomber l’idée de le découvrir. Et ta chronique n’a pas relancer mon envie pour tout te dire. Pas grave, il y a plein d’autre livres à découvrir 😉 Merci pour ce retour !
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Exactement avec tout ce qui est dispo, on n’a pas de quoi s’ennuyer alors autant éviter un titre qui ne te tente pas à 100%
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Tout à fait !
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