Titre : The Five Star Stories
Auteur : Mamoru Nagano
Traduction : Pierre Giner & Anaïs Fourny
Éditeur vf : Noeve Grafx
Année de parution vf : Depuis 2022
Nombre de pages : 2 (en cours)
Résumé : Dans l’amas stellaire de Joker, en l’an 2988 du calendrier stellaire, les grandes puissances jonglent entre paix fragile et guerre ouverte à l’aide de leurs armes ultimes, les Mortar Headd. Robots gigantesques et merveilles technologiques, leur contrôle dépasse l’entendement humain et nécessite l’aide de créatures biologiques artificielles, les Fatima. Alors que le plus grand concepteur de Fatima s’apprête à présenter ses dernières créations, la haute société de l’amas stellaire se presse… et les intrigues vont bon train.
Amaterasu, Lachesis, Co-Lus, le MH Knight of Gold… quelques noms qui résonnent parmi des centaines de milliers d’années d’épopée et autant de héros et héroïnes. Voici leurs histoires.
Mon avis :
Tome 1
Quand comme moi, on a toujours aimé la SF et a fortiori les méchas, on ne peut qu’être ravi par l’annonce de l’arrivée, enfin, chez nous de The Five Star Stories, titre culte s’il en est de Mamoru Nagano, qui fut l’un des titres de méchas phare des années 80. En France, en dehors de quelques Gundam, d’Evangelion et de Mazinger, sauf erreur de ma part, on n’a pas eu beaucoup d’histoires de robots à se mettre sous la dent. Ça fait donc du bien d’avoir du sang neuf et encore plus dans cette superbe édition proposée par Noeve !
Comme le dit l’éditeur, à oeuvre culte, objet à sa hauteur. Ils nous offre donc un grand format, doté d’une très belle couverture à effet métallisé avec en prime quelques pages couleur en intro avec les différents personnages qui peupleront l’histoire et un gros dossier à la fin avec paroles de l’auteur présentant son oeuvre et glossaire + chronologie et autres petits ajouts. On sent qu’on est bien accompagné et qu’on est parti pour une vaste aventure. Il faut dire qu‘au Japon, le titre existe depuis 1986 et est toujours en cours de publication, avec 16 tomes de parus pour l’instant. Ceux sont découpés en 6 arcs : Destiny Three Fates: Lachesis tome 1, Destiny Three Fates: Clotho, tomes 2-3, Trafficks tomes 4-5, Destiny Three Fates: Atropos tomes 6 à 8, The Chivalries tomes 9-10, The Majestic Stand tomes 11 à 16 (en cours). Il y a donc de quoi faire… Et le premier a été adapté en film d’animation en 1989 par Sunrise et Kazuo Yamazaki.
Après une introduction aussi longue et un univers qui se promet d’être aussi riche, on aurait pu s’attendre à un début peut-être un peu complexe ou indigeste. Ce n’est pas du tout le cas. Dans ce premier tome, l’amateur comme le novice en SF pourra suivre facilement l’histoire car celle-ci démarre à peine et que nous sommes en plus très bien accompagnés par diverses notes de bas de pages expliquant les termes où c’est nécessaire. L’auteur prend même tellement son temps, qu’on a l’impression au final de ne pas avoir découvert grand-chose. J’espère que le rythme s’accélérera et que la tension sera plus présente dans les prochains tomes.
Pour ce début, Mamoru Nagano notre offre tout d’abord un premier chapitre qui se déroule en 3960 avant de nous ramener dans le présent de son histoire en 2988 où tout commence. Le temps sera l’un des éléments clés de cette vaste fresque robotique, humaine et divine. On y fait la connaissance dans un premier d’un scientifique qui fabrique des androïdes servant de carburant et guide aux robots avec lesquels se battent des chevaliers quand les différentes planètes se défient. Ses androïdes, les Fatima, en référence à la religion islamique, sont très convoitées et le scientifique vient d’en achever trois en même temps, ses chefs d’oeuvre. Mais contrairement à leurs grandes soeurs, on a laissé leur libre arbitre à celles-ci et elles doivent se choisir un « maître », sauf que celui à qui on les a confiées ne l’entend pas de cette oreille.
Nous avons finalement une histoire assez classique ici, faite de rivalités qu’on sent poindre dès le début, faite d’hommes qui veulent se faire passer pour plus puissants qu’ils ne le sont en brimant les autres, faite de femmes qui sont un peu les trophées de ceux-ci. Rien de neuf sous le soleil. Cependant en même temps, viennent se greffer d’autres éléments plus probants : un dirigeant de planète qui est un dieu, Amaterasu, un groupe de chevaliers mythiques où il y a des hommes comme des femmes, les Chevaliers Mirage, un observateur en mode vieux baroudeur qu’on va souvent retrouver au bon endroit, Bord Bullard, et l’ami du créateur des Fatima, le mystérieux Sopp. Ensemble, ils vont faire en sorte que les droits de ces androïdes femmes soient respectés.
En suivant cette histoire d’entrée assez riche, avec pas mal de personnages passés en revue, de lieux cités et de mécaniques engagées, on se retrouve immergé dans une histoire dépaysante faite de références chevaleresques, religieuses mais aussi scientifiques. On devine que ce à quoi on assiste ici, la naissance et la rencontre de Fatima Lachesis et d’Amaterasu, n’est que la première marche d’une vaste épopée tragique puisque leur destin est connu d’emblée et qu’on sait qu’ils finiront séparés. Ce ne sont donc pas les révélations qui comptent mais le chemin qui reste à parcourir.
J’ai aimé retrouver dans cette lecture des références à des ambiances que j’apprécie. Il y a parfois un je ne sais quoi de Mad Max et de Star Wars dans les décors et paysages qu’on traverse. Il y a aussi du Leiji Matsumoto dans le dessin très filiforme et tout en jambe des Fatima, ainsi que dans ces cheveux ressemblant à des fils de soie. Il y a du cyberpunk à la mode des années 80 dans les gueules et les looks des personnages. Il y a aussi pas mal d’éléments religieux venant aussi bien du bouddhisme que de l’islam ou la religion chrétienne. Il y a bien sûr une inspiration médiévale avec ces robots qui ressemblent tant à des archanges guerriers et leurs chevaliers qui, pour certains, semblent porter la tenue des anciens Templiers.
Cependant ce premier tome est assez statique dans l’ensemble. Il n’offre pas encore la vaste fresque guerrière et conquérante ni romantico-tragique qu’on attend. Il pose les jalons de tensions et intrigues politiques. Il montre un peu quels pourront être certains des personnages clés de sa première phase. Mais il reste assez timide dans l’ensemble quand à ses aspirations, que je ne connaîtrais pas si je n’avais pas lu tous les bonus. C’est donc prometteur mais pas encore un coup de coeur par exemple alors que ça a la complexité que j’aime et attend souvent en SF, mes références étant Hypérion, Dune et Fondation, la sainte triade ^^
Je dois également reconnaître que le titre est daté, ce qui se ressent aussi bien dans les interactions, certains choix narratifs et de mise en scène et surtout dans le dessin. Ce dernier est très marqué années 80, époque de sa publication, avec ses personnages aux bustes triangulaires, larges épaules et bassins étroits + longues jambes filiformes et cheveux filandreux. On aime ou on déteste. Personnellement, ça me rappelle mon enfance donc j’aime. Il y a en plus un gros travail d’imagination pour nous dépayser avec les décors, costumes et autres paysages. Et les robots en imposent bien. Cependant, on sent que le matériel obtenu n’est pas celui de nos jours, n’est pas un matériel numérique. Certaines planches sont très très pales et on y voit mal les traits de l’artiste. C’est dommage.
Cela n’a pas été facile pour moi de vous présenter The Five Star Stories et de vous livrer mes impressions sur ce premier tome à la fois riche du côté de l’univers annoncé et un peu pauvre du côté de l’intrigue mise en branle. Il y a beaucoup de promesses, beaucoup de références, une belle immersion, mais j’attends tellement plus maintenant de tout ça. J’espère que la parution française suivra et qu’il n’y aura pas un trop grand écart entre les tomes car on risque vite de se perdre dans les méandres de cette histoire où les personnages semblent tout droit sortis d’une tragédie grecque. Pour ma part, je suis intriguée et accrochée, j’espère juste que la suite ne me décevra pas et que tout ce qui a été annoncé aura l’ampleur que cela mérite.
Tome 2
Que voilà une lecture riche mais complexe. Complexe parce que l’auteur nous balance sans filet de sécurité dans un monde bourré de concept, de références et surtout de personnages divers et variés, et que la lenteur de la parution n’aide pas à assimiler et se rappeler de tout. Mais complexe aussi parce qu’il devient vite indispensable de lire les annexes pour tout saisir sauf que celles-ci spoilent allègrement la série. C’est assez particulier.
Fan d’univers de SF, de personnages féminins ainsi que de robots, je suis à la fête ici. Cependant, c’est tout sauf une lectrice facile. J’ai pris plaisir à suivre dans ce tome la rivalité entre Co-Lus III et Armemeios d’un royaume voisin. Les combats et échanges guerriers qui en résultent m’ont remis dans une ambiance à la Escaflowne, cet anime que j’ai tant aimé dans mon adolescence. C’est la même ambiance lors des combats à coup de robots habités par des humains, mais avec ici le prisme des relations avec les Fatimas. Deux conceptions du monde et de la relation à l’autre s’affrontent ici sur le terrain philosophique en plus du terrain guerrier et c’est passionnant.
J’ai beaucoup aimé tout au long de ce tome les développements autour de la technologie des MH, de leur utilisation sur le terrain, mais surtout du rôle des Fatima en leur sein et auprès des Chevaliers qui les dirigent. Les annexes sont en ce sens vraiment hyper enrichissantes pour comprendre la genèse de celles-ci même si c’est un texte un peu rébarbatif à lire et avec trop d’informations, parfois inutiles à l’heure actuelle du récit. Mais dans la narration, au stade où nous en sommes, il est très intéressant de voir ce qui relie Co-Lus III à sa Fatima et la place que cela occupe dans sa vie, son couple. Le court discours de sa femme sur son ressenti des Fatima et ce qu’elle met en exergue sur ces femmes conçues comme les figures parfaites du fantasme masculin sous toutes ses formes est éclairant. Il y a aussi la question du rapport à l’I.A. à travers elles : sont-ce des êtres auxquels on peut s’attacher ou des êtres jetables, de simples objets ? Rien n’est tranché, chaque camp à ses arguments, c’est ce qui est fascinant.
Cependant, tout ça ne fait pas de la lecture un moment facile. On est plongé brutalement dans la vie du roi Co-Lus III et les enjeux de son règne, sa vie de famille. On entend parler de tout un tas d’autres personnages autour, qui ne sont pas aussi développés, et qui ajoutent à la confusion. Se rappellera-t-on seulement d’eux quand ce sera leur tour d’entrer en action et d’être mis en avant ? Si la parution reste aussi lente, et elle le fut encore plus au Japon, je crains d’oublier énormément de choses. Cela nécessitera donc obligatoirement plusieurs relectures car la série est toujours en cours et j’ai peur de me lasser même si j’aime beaucoup pour le moment à cause de son décor et des promesses que j’y vois.
Lecture plaisir pour la fan de SF, robots et I.A. que je suis, cela reste cependant un moment compliqué car il faut se laisser totalement porter par le récit et accepter de ne pas tout comprendre, tout se rappeler, tout assembler. Pour le moment, j’accepte parce qu’il y a des développements psychologiques, philosophiques et technologiques intéressants mais j’ai peur de trouver le récit un peu vain à force. Je garde donc encore mon jugement.
Bonjour,
Je me suis laissé convaincre par ce titre dont j’avais déjà entendu parler, je n’ai pas encore lu ce tome 1 car j’ai d’autres lectures (je viens de me faire un marathon BEASTARS et ses 22 tomes, sans oublier d’autres séries que je suis the Witch and the Beast, Sidooh, Cigarette and cherry, la danse du soleil et de la lune…).
Je viendrais vous faire un retour sur ce tome 1 une fois terminé.
Cependant, mon seul bémol reste le prix, 18€ le tome, sachant qu’il y en a 16 ça fait une série avec un prix assez élevé.
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Effectivement ça en fait de la lecture ! Et de la bonne si j’en juge aux titres (Beastars <3)
Je reconnais que c'est assez cher, mais je me dis que c'est peut-être ce qui permet à l'éditeur de rentrer un peu dans ses frais car je ne suis pas sûre qu'il en vende des cartons ^^!
A bientôt pour votre retour, je suis curieuse 🙂
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Je viens de lire ce tome 1.
et bien c’est très dense, beaucoup d’infos, heureusement un dico et un lexique sont disponibles à la fin du manga.
Je trouve que les 4 pages couleurs n’apportent rien ; elles m’ont même apporté de la confusion car au final on en apprend sur certains persos au lieu de découvrir cela ; il aurait dû être placé en fin de tome.
Graphiquement, les persos ont un style années 80 mais c’est normal c’est la date de parution de ce premier tome, mais ça ne m’a pas dérangé plus que ça, cependant les décors sont parfois très vides, et à d’autres moments bien remplis.
Les méchas sont sublimes, des détails foisonnants et assez complexes.
Au niveau du scénario, c’est très dense comme je l’ai dit, beaucoup d’infos, puis c’est assez compliqué à s’y retrouvé avec ces présentations « Monsieur Y, chef de Z, 4eme planète du 3eme système de Bipbip ».
J’attends de voir le tome 2 pour me faire un avis définitif.
Par contre, je n’ai pas trop compris la fin.
Ladios Sopp qui embrasse Lachesis, c’est au final la réincarnation de Amaterasu?
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Merci pour ce long commentaire.
Je te rejoins sur la densité de la chose et la page couleur qui rend ça encore plus confus. J’avoue que j’ai épluché les infos pour essayer de mieux comprendre mais ça reste compliqué. Du coup, je n’ai pas de réponse à ta question, je ne me rappelle pas…
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