Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

The One de Nicky Lee

Titre : The One

Auteur : Nicly Lee

Traduction : Loïc Aloisio

Éditeur vf : Meian

Année de parution vf : 2022-2024

Nombre de pages  : 16 / 18 (en cours)

Résumé : La somptueuse métamorphose d’une mannequin !
Même si Teng Lele est la fille d’une mannequin célèbre, elle n’a pas vocation à entrer dans le milieu de la mode, jusqu’au jour où elle voit, dans un magazine, le mannequin numéro un dans le monde : Angus Lanson. Dès lors, elle comprend que le mannequinat est une forme d’art, ce qui fait naître en elle la vocation d’en devenir un, elle aussi ! Mais lors de sa première audition, elle subit une grande désillusion…

Mon avis :

Tome 1

Pour qui aime la BD asiatique et la mode, The One est un peu un titre mythique, un manhua qu’on attendait depuis des années en France et qu’on ne pensait peut-être pas voir finalement mais Meian nous a fait l’excellente surprise de le publier ! Ainsi, les lecteurs vont enfin pouvoir découvrir cette scène taïwanaise qui s’inspire des plus grandes mangakas jap comme Fuyumi Soryo (Mars, Cesare) ou Reiko Shimizu (Princesse Kaguya, Top Secret).

Nicky Lee est une autrice taïwanaise qui avait déjà son petit succès quand elle a publié The One. Elle venait de terminer Youth Gone WIld, une série déjà assez longue pleine de rebondissements, sorte de Hana Yori Dango revisité, mais avec The One, elle est encore passée à la vitesse supérieure. Forte de ses 18 tomes, la série est une romance épique dans l’âme sur fond de mannequinat, dans laquelle on retrouve toutes les inspirations graphiques japonaises de l’autrice aussi pour le look des personnages que le découpage des pages. C’est splendide.

Dans ce manhua, Nicky Lee nous embarque dans une histoire complexe faite d’héritage familial, d’histoires de famille, de trauma mais aussi d’amour et de passion, le tout dans les milieux du mannequinat et de la photographie. L’autrice varie les tons. Elle fait souvent preuve de beaucoup d’humour mais également parfois de sérieux et de tendresse, avec un style graphique qui accompagne à merveille ces variations. J’adore les SD (super deformated) de ses personnages dans ses moments. Cependant, l’intrigue reste assez superficielle pour le moment et pleines de facilités, qui l’empêche d’être aussi profonde qu’un Paradise Kiss, par exemple, à qui elle est souvent comparée.

Dans ce premier tome, l’artiste nous fait découvrir son héroïne, Lele, fille de deux anciens mannequins archi connus qui ont péri dans un accident quand elle était enfant. Sur un coup de tête, après avoir flashé sur les photos d’un célèbre mannequin, Angus, elle décide elle aussi de se lancer et demande de l’aide à sa tante qui est dans le milieu. Tout se passe très vite et on la suit passer des auditions et participer à un défilé. C’est un peu trop facile et son caractère très immature n’aide en rien à nous convaincre…

En parallèle, nous faisons la connaissance d’Angus, mannequin, et son frère jumeau Eros, qui bosse aussi dans le milieu mais plus anonymement. Tous deux sont très beaux en plus d’être plein de mystères et par un concours de circonstance, Eros va tomber plusieurs fois sur Lele à qui il va venir en aide, ce qui va développer un début de quelque chose entre eux. Vous voyez venir le cliché à grands sabots ? Moi oui. Mais est-ce gênant ? Pas du tout, car ce titre est avant tout un pur divertissement.

Même si tout est ultra téléphoné et donc cliché, on prend plaisir à voir la fougue de Lele, les caprices d’Angus, le charisme désinvolte d’Eros et les mystères les entourant. C’est un régal pour les yeux d’assister aux différentes séances photos ou aux défilés, l’autrice dessinant des personnages classieux aux jambes interminables dans des tenues « so mode » (ce qui est moins le cas en dehors des plateaux où je trouve les tenues assez moches sous prétexte d’être originales… Ai Yazawa sait bien mieux y faire >< )

Et malgré tout, The One a ce je ne sais quoi d’accrocheur qui donne envie de voir comment vont tourner les ambitions de Lele, les mystères des jumeaux et les relations de ce trio. Oui, le milieu de la mode peint ici est une caricature peu crédible mais on en prend plein les yeux. Alors si vous cherchez un divertissement sympa, drôle et pétillant avec un zeste de romance, foncez !

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : , Vous ?

Tome 2

Nicky Lee reprend les mêmes ingrédients dans ce deuxième tome et confirme le côté addictif de son oeuvre qui n’en est pourtant qu’à ses débuts.

Après un premier tome axé sur le désir tout nouveau de Lele de se lancer, cette suite, elle, propose d’assister à ses premiers contrats et ses premiers défis dans le monde du mannequinat alors que sa carrière débute en fanfare. C’est toujours aussi rocambolesque et peut crédible, mais totalement envoûtant et addictif également.

J’aime beaucoup le peps que l’autrice met dans le récit de ce parcours professionnel et la rencontre de cette passion, ce qu’elle twiste avec une promesse de romance pimentée entre Lele et Eros, qui n’en est encore qu’aux prémices des prémices mais s’annonce déjà fort scotchante à lire. Il y a quelque chose de magnétique entre eux qui s’annonce mais pour l’instant cela reste en marge.

Le plus important est effectivement de suivre les performances et le développement de Lele. On s’amuse de la voir gaffer lors d’un défilé, trouver une façon bien à elle de remporter un contrat lors d’une mise en scène avec une mannequin mondialement connue. Elle s’amuse et ça nous fait un bien fou ! Après, j’aimerais bien que l’autrice donne un peu plus de profondeur à tout ça, car avec le passé de Lele, il y a de quoi faire, mais pour l’instant ça reste juste sympathique. C’est dommage.

Les dessins de Nicky Lee, eux, sont toujours aussi chouettes, pleins de belles poses bien classes, de looks extravagants et très mode, mais aussi de moments plus loufoques avec un trait un peu ridicule qui m’amuse bien. Elle maîtrise vraiment son sujet.

Manhua d’inspiration shojo toujours aussi amusant à lire, The One peine cependant à franchir le stade de pur divertissement pour aller vers le profond et toujours. Tant pis, on prendre plaisir à suivre les délire de l’autrice au Xième degré et à voir le futur couple phare se bouffer le nez avec piquant à défaut de panache. C’est mignon et drôle, ce qui fait aussi le job, surtout que ça reste malgré tout diablement addictif.

Tome 3

Maintenant que la série est bien lancée, on voit bien les ingrédients que compte utiliser l’autrice tout du long : de l’humour, de la romance piquante et une dose de fascination avec ce métier devant les objectifs, sans oublier les mélodrames. Pas désagréable mais un peu léger.

 Lele est désormais au Japon pour un gros projet photo avec deux autres stars mais elle peine un peu à suivre, perturbée notamment par Eros qui n’arrête pas de la faire chevrer. L’autrice nous offre donc un tome pétillant avec l’optique de rapprocher ces deux âmes indépendantes.

J’aime assez l’humour et la dynamique du duo Lele-Eros, le décalage entre les deux m’amuse mais clairement c’est également un duo horripilant avec une jeune femme immature et un homme trop sûr de lui et un peu trop froid. Ce n’est pas une relation qui devrait faire rêver même si l’autrice tente toutes les situations possibles même les plus trash pour les rapprocher et nous mettre des papillons dans le ventre. Le mélange humour, souvent lourd et cradingue, et romance piquante est assez étrange, mais on ne peut s’empêcher de regarder comme quand un accident est sur le point de se produire.

Avec ce gros centrage sur la romance à venir, on en oublierait presque pourquoi ils sont là, c’est dommage. On passe plus de temps avec les histoires annexes qu’avec le coeur de leur métier alors que c’est ce qui offre les plus pages à la série… Ainsi quand Lele se réveille et en a fini avec ses bisbilles avec Eros, sa jalousie envers Feidna et ses propres délires, elle est fascinante devant un objectif et c’est ce que j’aimerais voir plus.

Il y a d’ailleurs le même souci de dosage dans l’histoire annexe qui conclut le tome. Celle-ci revient sur les parents de Lele à une époque où ils n’étaient pas encore ensemble et où sa mère tentait de séduire son père. C’est assez grossier et ça manque terriblement de finesse alors qu’il y a quelques moments plein de fulgurance et de poésie quand chacun baisse ses barrières, c’est dommage. L’autrice cherche trop à en faire des caisses et perd souvent cette subtilité dont elle sait pourtant faire preuve par moment. En plus, ici, on sent clairement qu’elle avait plein de choses à dire mais qu’elle manque de pages, ce qui n’aide pas… J’espère qu’elle reviendra sur ce couple fort intéressant avec cette mannequin fascinante et cet homme bi-sexuel.

The One reste donc ce que je pressentais, un bon divertissement léger et drôle mais vraiment trop foutraque et superficiel pour marquer les esprits et se hisser parmi ces romances qui dévastent le coeur et restent longtemps en tête. L’autrice manque le coche en ne mettant pas assez en avant les carrières de nos personnages et manque de justesse dans l’utilisation de l’humour.

Tome 4

Sorti en même temps que le tome 3, celui-ci est quasi identique avec les mêmes qualités et mêmes défauts…

Lele et Eros sont toujours au Japon à se chamailler à la moindre occasion sans qu’on est beaucoup l’opportunité de les voir travailler, alors que leurs disputes ont clairement un impact sur le boulot de Lele. Mais nouveauté, après Feidna, ils sont rejoint par Angus, qui va mettre encore plus le bazar.

C’est fou comme l’autrice mise tout sur l’humour et les pseudo drame plutôt que de développer une intrigue solide et sensible. Cela donne un mélange amusant et un peu barré mais tellement superficiel malgré le potentiel du passé des jumeaux par exemple. Dommage.

En attendant, je m’amuse à voir Eros et Lele succomber peu à peu sans le savoir ni vouloir le reconnaître, le tout sous le regard jaloux de leurs amis. Je me régale surtout des premiers pas de mannequins photos de Lele, qui est subjuguante dans cette version androgyne qu’elle nous montre ici. J’aime vraiment énormément ce que Nicky Lee propose en terme de mode, moins en dehors des plateaux où je trouve, le plus souvent, les looks totalement dépassés et mal accordés même pour l’époque…

Quelque chose est né le temps de ces deux tomes, le temps de cette mission au Japon, que j’espère voir se développer dans les prochains tomes avec peut-être un poil moins d’humour, ou mieux dosé, et bien plus de sentiments et de développement des personnages, car j’en ai un peu marre de la Lele archi naïve et pleureuse ^^!

Tome 5

Virage et retrouvailles réussis avec ce tome où on se concentre pleinement sur l’évolution de Lélé et non sa relation avec les jumeaux, ça fait un bien fou !

On avait quitté Lélé dans le tome précédent au Japon avec les jumeaux au cours d’un shooting pour une grosse campagne où son côté « pleureuse » m’avait agacée. On la retrouve à Taïwan avec sa famille après une grosse perte qui va la faire grandir d’un coup. L’autrice joue très bien la carte de cette évolution en coupant un peu son héroïne du reste du monde pour la propulser par la même occasion. Un tome salvateur.

J’ai beaucoup aimé cette évolution subite à marche forcée de l’héroïne. Certes, nous sommes dans du totalement rocambolesque avec une tante qui joue les méchantes employeuses exploiteuses pour mieux la faire sortir de sa coquille et atteindre les sommets qu’elle la savait capable d’atteindre, mais c’est un peu le propre de la série, ce surjeu, alors on l’accepte. J’ai pris plaisir à voir Lélé arrêter de pleurer, redresser la tête et avancer. Sous le trait de Nicky Lee, elle est vraiment sublime maintenant qu’elle est sûre d’elle comme mannequin. La dessinatrice s’en donne d’ailleurs à coeur joie avec les nombreux looks dont elle l’affuble lors de ses multiples séances photos. C’est très plaisant à voir.

Autre avantage de ce tome, en ne voyant pas les jumeaux, que pourtant j’adore, la série prend un virage plus sérieux à l’image de la relation entre Lélé et sa tante qui est au coeur de ce tome. On apprend enfin à connaître cette dernière et si en off elle remplace un peu Lélé dans sa posture de pleurnicheuse, en face c’est une force de la nature, donc j’ai apprécié le rôle de directrice d’agence, parce qu’elle a vraiment fait évoluer sa pupille. En off, j’ai été attendrie par la relation qu’elle va nouer avec son meilleur ami devenu amant de circonstance. D’un côté, j’ai trouvé ça frais de parler ainsi de sexe entre amis de manière aussi décomplexé. De l’autre, j’ai trouvé ça d’une maladresse confondante de faire du seul personnage gay, finalement un type qui découvre qu’il aime les femmes, et un élément comique de l’histoire. Pourquoi toujours ridiculiser ce genre de personnage ?

La série repart en tout cas sur d’excellent rail avec une héroïne prête à vivre de nouvelles aventures. Nicky Lee est peut-être allée un peu vite en besogne ici, mais elle fait prendre un sacré virage à Lélé et on prend plaisir à admirer sa nouvelle version plus sûre d’elle et moins pleurnicheuse qui nous offre de superbes planches et une personnalité moins lisse. J’ai hâte de découvrir ses nouvelles aventures de l’autre côté du Pacifique !

Tome 6

Série addictive malgré ses défauts, The One se dévore toujours et ce même quand je trouve le scénario moins inspiré d’un tome sur l’autre.

En décollant pour les Etats-Unis, je savais que Lele allait fatalement retrouver les deux frères beaux gosses qui l’avaient tant marquée au Japon. J’étais prête, mais je pensais quand même que l’autrice se renouvellerait un peu. Si j’ai apprécié de voir la façon dont elle racontait avec humour ses premiers pas dans un nouveau pays avec les différences culturelles auxquelles on s’attend et un métier qui n’a pas la même dimension à Taïwan et là-bas, j’ai parfois eu l’impression que l’autrice en faisait trop.

Nicky Lee a un humour très simple et assez répétitif qui repose sur les éléments un peu rétrogrades même s’il faut les remettre dans leur contexte des années 2000. Ainsi la voir plaisanter sur les mannequins qu’on saoule et traite comme des prostituées, sur les orgies entre personnes consentantes ou sur les personnes aux orientations sexuelles autre qu’hétéronormées a légèrement tendance à m’agacer. Clairement, je ne trouve pas cela très sain.

Heureusement vient se glisser de manière assez addictive la romance qui pointe le bout de son nez entre Lélé et Eros, ainsi que la relation complexe entre Eros et son jumeau Angus, et pour finir le passé compliqué de ces deux garçons. Il y a donc matière à dévier de ces traits saillants qui me déplaisent. Bien que très classique, j’ai pris plaisir à voir renaître la relation chien-chat de Lélé et Eros avec ce dernier qui fait tout pour résister mais ne peut s’empêcher de succomber. J’ai aimé qu’on commence à parler de son passé si particulier et notamment qu’on mette en valeur ses qualités d’organisateur de défilés. Ça change.

Ça manque peut-être un peu de mode pour moi dans ce tome, les précédents ayant été bien garnis mais comme ce sont les débuts de Lélé à New York, il y a une excuse. J’espère juste qu’on la reverra un peu plus évoluer dans ce monde dans les prochains tomes avec de vraies scènes dédiées et pas juste de la gaudriole.

The One est donc une série pleine de peps et d’humour avec une romance prometteuse mais qui peine encore à trouver son équilibre entre humour et sujets plus sérieux. Cependant, heureusement que Meian sort les tomes deux par deux, cela permet de mieux réfréner son envie de se jeter sur la suite. Enfin ceci en espérant que les prochains tomes sortent désormais de manière plus régulièrement maintenant que les choses se sont calmées IRL.

Tome 7

Nous voilà repartis à la conquête des podiums ou plutôt des magazines de mode mais qu’est-ce que notre héroïne prend comme chemins détournés !

Bien décidée à percer dans l’univers de la mode, Lele s’est envolée pour N.Y où elle a commencé à faire son trou, notamment après avoir retrouvée Eros et sa bande. Cependant, elle n’est pas encore aussi connue qu’elle l’aimerait et pour faire la nouvelle campagne de la célèbre marque Yac, elle a un handicap de taille : elle est asiatique !

Pour suivre à nouveau les aventures totalement rocambolesques de cette jeune mannequin fragile, Nicky Lee nous offre une aventure survitaminée où la romance prend un sacré coup d’accélérateur et va faire battre notre coeur comme jamais ! J’ai adoré suivre le rapprochement totalement improbable et maladroit entre Eros et Lele. Ce dernier sans s’en rendre compte, la fait totalement succomber à son charme de bad boy écorché par la vie. Cette dernière sans s’en rendre compte totalement follement amoureuse de cet homme fragile et plein de secret. Un très joli et émouvant duo.

L’autrice nous gâte en plus avec de nombreuses scènes sexy entre eux, mais également des révélations sur le passé d’Eros et sur celui des parents de Lele, ainsi qu’une cinquième roue au carrosse qui va venir titiller sa jalousie pour le pousser dans les bras de belle. Un tome vraiment riche pour enfin faire avancer l’histoire de tous côtés. Romance et mannequinat prennent leur essor, chaque de manière excessive et tout sauf crédible, mais chacun avec passion, rendant la lecture addictive. J’aime assez le mélange, une fois accepté la légèreté de l’histoire.

L’autrice en plus nous offre de très jolies planches autour de ses héros avec des mises en scène tour à tour douce et sexy. Elle a aussi un vrai sens du burlesques avec ses SD très drôles qui truffent le manwha sans avertissement. Elle allège ainsi grandement une ambiance parfois un peu lourde et malaisante, comme lorsqu’elle évoque le monde du mannequinat qui décidément n’est pas que luxe et paillette. Même si elle essaie de faire passer ça avec humour, elle dénonce quand même la façon dont il pousse à torturer les corps et dont il exploite ceux-ci presque comme dans l’industrie du sexe, ce qui est révoltant.

Tome pêchu et sexy, ce 7e volume dévoile une intrigue riche en rebondissements qui satisfera autant les amateurs de romances, que ceux de mode ou encore d’histoires de vie écorchées. Le triangle amoureux autour de Lele se met petit à petit en place avec un duo de jumeaux hyper sexy. On aimera ou non la grande naïveté agaçante de l’héroïne mais n’empêche, elle sait rendre cette aventure drôle et addictive. Et c’est ce qu’on demande d’un tel divertissement !

Tome 8

Avec encore plus d’émotion et peut-être un peu plus de sérieux, Nicky Lee nous entraîne encore plus profondément dans les aventures new-yorkaises de notre mannequin en herbe, qui décidément se retrouve entre deux frères très intéressants.

Avec plus de force que dans le tome précédent encore, l’autrice continue d’écrire l’histoire de Lele et d’Angus et Eros, mêlant ceci avec le contrat extraordinaire qu’elle a décroché avec le photographe de leur rêve. Tout s’entremêle et s’accroche entre eux, leur histoire présente avec leurs démêlés amoureux et familiaux, mais aussi leurs traumas passés réciproques, ce qui crée un épais nuage agité au-dessus de leur tête.

Je fonds totalement devant l’avancée des relations de ce trio. J’aime voir la façon très âpre dont on commence à deviner le passé tourmenté d’Eros, celui que leur père a gardé mais n’a pas bien traité pour autant, qui est ultra fragile et a déjà essayé d’en finir, ce qui le rend désormais accroc à son frère. On sent que Lele en réalisant ses sentiments à ce moment-là de l’histoire se place vraiment entre eux deux. Elle réveille les vieux démons de l’un et la tendresse de l’autre, ce qui la fait grandir à son tour et c’est charmant. J’aime voir comment la confrontation de sa naïveté due à l’univers protégé dans lequel elle a grandi se confronte avec les traumas des deux frères qui eux n’ont pas été épargnés.

Avec ce focus psychologique, l’histoire avance lentement, elle. Le shooting d’Angus et Lele n’en est encore qu’à ses prémices. On a rencontré le photographe, découvert qu’on le connaissait et on suit désormais ses idées un peu farfelues pour faire ressortir la vraie personnalité de ses héros. Eros, lui, a fini son défilé et se fait remarquer par la relation qu’il affiche avec Lele, mais ça avance assez tranquillement au final. C’est beaucoup plus la romance qui nous agite et elle le fait très joliment avec cette impression de cocon qui se crée entre Lele et Eros.

L’autrice nous gâte encore une fois en nous offrant de nombreuses scènes non pas sexy cette fois mais plutôt tendre. Si la relation entre Lele et Eros démarre sur le principe dune fausse relation, on sent vite que ça évolue vers autre chose de bien plus tendre et profond et ce malgré les réticences du principal concerné. Ils sont du coup trop mignons quand ils sont ensemble. De la même façon, on sent quelque chose se nouer entre Angus et Lele lors des shooting et la fragilité du premier ainsi que le côté madone de la seconde sont très joliment rendu sous le trait de l’autrice. Je regrette juste d’avoir le sentiment sur certaines cases d’avoir un vrai copier-coller de planches d’Ai Yazawa, c’est de plus en plus flagrant. Je veux bien qu’elle s’en soit inspirée mais à ce niveau-là quand même, on frôle le plagiat !

Moins d’humour, plus d’émotion et de tendresse, voici la recette concoctée par Nicky Lee sur ce nouveau tome qui est une franche réussite. Je suis tombée sous le charme de cette Lele de plus en plus propre à guérir les coeurs martyrisés de ces deux frères blessés par la vie et leur passé familial.

Tome 9

Pour prolonger encore le plaisir, Nicky Lee nous invite désormais à partir de ce tome à une version très Amour, gloire et beauté de la vie de Lele et des jumeaux, avec toutes les trahisons bien glauques que le soap proposait.

A New York, le grand shooting auquel participe Lele révèle complètement Ling / Angus. C’est un moment charnière, pas tellement pour elle que pour lui. Une fois le masque tombé, impossible de le remettre et l’autrice l’a bien compris. Elle va donc faire prendre un virage à 180° à sa série.

Exit le focus sur Lele, place à un focus sur les jumeaux Lanson. On aimera ou pas. Je ne suis pas fan pour ma part du côté très sombre et mélodramatique que cela donne à l’oeuvre. C’est too much et surtout on range pas mal de côté Lele et la mode alors que c’était LE moteur de l’histoire chez moi.

Cependant, pour les amateurs d’histoire de famille sombre, glauque et torturée, cela se pose là. Avec le retour sur le devant de la scène du père des garçons, se dévoile le terrible passé d’Angus, gigolo au service de son père dès son plus jeune âge et détruit bien sûr par cela. Il ne veut donc absolument pas y retourner et Eros est prêt à tout pour le protéger, même à ruiner sa propre vie, car leur père est un malade.

Avec des airs d’histoire de gangs et de mafia, on se retrouve à suivre les garçons en ayant peur de ce que leur père pourrait faire pour récupérer Angus. Eros le comprenant bien met en branle son plan pour le protéger mais aussi pour protéger Lele, la seule fille s’étant rapprochée d’eux. Le hic pour le lecteur, c’est que tout est terriblement premier degré, du coup c’est un peu plat, classique, prévisible, pour ne pas dire mauvais. Alors oui, il y a des rebondissements, de l’émotion forte, des larmes, de la souffrance, mais n’est-ce pas un peu exagéré tout ça ?

Virage à 180° dans une série pas mal axée sur la mode à ses débuts, qui devient une sorte d’Amour, Gloire et Beauté centrée sur les garçons et leur terrible relation à un père plus que défaillant. On appréciera ou pas. Certains trouveront peut-être cela too much comme moi, d’autres apprécieront le drame et les émotions que cela provoque. C’est en tout cas assez clivant.

Tome 10

Le focus sur les garçons continue dans ce tome terriblement sombre et dérangeant où décidément le virage amorcé confirme le partie pris très soapesque de la série. 

Nicky Lee a définitivement décidé de s’intéresser et s’attarder sur la famille Lanson. On découvre ainsi avec elle tout ce que cache le terrible passé de Ling / Angus auquel Eros tente de le faire échapper et ça fait mal.

Si vous aimez les histoires sombres, glauques et torturées, ce tome sera parfait pour vous. Pour les autres, quelques trigger warning n’auraient pas été de manque avec cette évocation de la prostitution infantile et autre, de la drogue, de la séquestration et autres enlèvement et violences. L’autrice ne fait pas les choses à moitié. Mais si on aime, on a vraiment de la tension, des rebondissements, des plans faits et défaits. C’est parfaitement rythmé.

Une fois de plus, ce focus nous fait totalement oublier la mode et Lele mais après tout on lui a déjà consacré la moitié de la série alors que les garçons étaient restés dans l’ombre, normal de revenir un peu sur eux. C’est juste pour ma part le cadre très violent et glauque qui me dérange et que je n’apprécie pas. Autant le passé d’Eros qu’on entrapercevoit à New York correspond bien à l’image que je me fais de la violence et de la guerre des gangs d’alors, avec une teinte à la Banana FishAutant celui d’Angus avec son statut de gigolo quasi princier est inimaginable et glauque au possible pour moi. Je bloque.

Mais les amateurs de mélodrame seront servis. Entre la première partie servie par une belle tension tandis qu’Eros imagine un plan pour sauver son petit frère et la suite où lui-même est tombé dans un piège et est à sauver, l’action est là. J’ai apprécié le rôle du père adoptif d’Angus, même si c’est totalement improbable de laisser son fils se mettre ainsi en danger. Je suis intriguée par le mystérieux armateur Ulysse et ce qu’il fabrique dans cette histoire. Lui aussi, comme le père des garçons, éveille tous mes trigger warning. Nous sommes quand même dans un pseudo shojo à l’ancienne avec des relations « romantiques » censée nous faire fantasmer vraiment toxiques et malaisantes. J’ai du mal à comprendre le plaisir de voir ainsi ses personnages chéris martyrisés et surtout de voir des personnalités toxiques trouver le bonheur…

Alors je suis curieuse de voir le tournant que prendra la série pour « retourner à la normale ». Je sens que ce sera encore très grandiloquant et pas vraiment crédible, car franchement quand je vois comment sont traités par dessus la jambe toutes les atrocités subies par les garçons, je tremble. Il est quand même question de drogue, addiction, viol, prostitution, violences et j’en passe, et pourtant on dirait que ce sont des ressorts pour nous faire fantasmer sur eux. C’est assez moyen et je crains que la bascule manque tout autant de subtilité.

Probablement le tome le plus sombre et dérangeant de la série, il donne l’impression d’être tombé dans un mix de Banana Fish (manga d’Akimi Yoshida) et de Young Royals (série télé). C’est glauque au possible mais les amateurs de sensations fortes et de mélodrames seront servis. Pour les âmes plus sensibles, soyez prévenus plonger dans le passé des garçons, ça fait mal très mal, et le présent est encore bien difficile. Hâte de sortir par le haut de toute cette horreur !

Tome 11

Le virage de la série dans le roman noir, roman de société dénonçant les travers d’une haute société horrible avec ses enfants remplit toutes ses promesses dans cette sombre et percutante.

Nous avions laissé Eros aux mains de son père, ayant sauté volontairement dans le piège tendu par celui-ci pour libérer son jeune frère Angus, bien plus fragile. En plus Amour, Gloire et Beauté, Nicky Lee nous passionne bien malgré nous pour les déboires de ces deux âmes en peine : le premier étant drogué de force et transformé en gigolo pour les ambitions politiques de son père ; le second s’étant vendu à l’ennemi économique de son père pour pouvoir avoir le pouvoir de le menacer et sauver son frère. C’est sombre, très sombre.

Pour autant, le récit est toujours hyper entraînant, alors que clairement il a basculé dans un versant vraiment exagéré où l’autrice a poussé bien loin les problèmes de ces deux frères. C’est surréaliste mais le lecteur est happé parce qui se passe. On a envie de voir Eros renverser la table et troubler les plans de son père, vengeant ce que son frère a subi autrefois. On a envie de voir Angus gagner en force et pourvoir jouer à égalité avec eux. Le récit des troubles des deux frères sont vraiment le coeur de ce tome et ça fonctionne très bien.

Heureusement Lele n’est pas fondamentalement oubliée et ce sera la dose de fraîcheur dont on aura besoin dans toute cette noirceur, car clairement Angus et Eros vont très loin dans les ténèbres de leur famille. C’est assez horrible et profondément dérangeant de les voir chacun jouer les gigolos, offrant et souillant leur corps, pour satisfaire leur besoin de vengeance. Lele, elle, au moins poursuit son rêve avec succès, et si l’autrice passe bien trop vite dessus, on est heureux de la voir réussir et briller sur les planches, grâce à sa rencontre clé avec Deveraux, sorte de Lagarfield imaginé par Nicky Lee. Les planches sont alors lumineuses, de toutes beauté et très très classe.

Avec un équilibre étrange entre sombre histoire de vengeance familiale et ascension fulgurante permettant de réaliser un rêve, là où l’autre s’est brisé, l’autrice propose une lecture addictive certes bien trop surjouée pour être crédible un instant, mais qui donne envie de tourner et tourner les pages pour voir si cette vengeance va bien s’accomplir. Avis aux amateurs de lectures classiques mais addictives.

Tome 12

Addiction toujours belle et bien présente dans cette suite qui nous permet de sortir la tête haute de l’arc précédent mais de découvrir aussi le poids de la vengeance.

Dans cette dynamique toujours aussi portée sur l’exagération mais rappelant aussi les ravages des histoires de familles toxiques telle qu’on avait pu le voir dans Banana Fish, nous retrouvons un Eros qui a réussi à aller au bout de sa vengeance et un Angus qui réussit à jouer à cartes égales avec son père, mais chacun va devoir affronter les conséquences.

J’ai apprécié qu’on revienne à New York et qu’on s’éloigne enfin de ce passage de l’histoire où chacun vivait sa vie de son côté. L’autrice rassemble peu à peu les personnages, mettant en scène des retrouvailles complexes mais attendues. Ainsi, Eros revient et retrouve Lele mais ce n’est pas si simple quand on a été drogué de force pendant des mois. L’autrice met donc en scène de manière crue et violente la désintox forcée et artisanale du héros avec l’aide de son père adoptif et de sa charmante voisine.

Bien que proposant une dynamique de ce qu’on a connu, les retrouvailles Lele-Eros étaient attendues et tiennent leurs promesses. L’autrice nous redonne cette dynamique chien-chat qu’on aime tant et qui fonctionne si bien pour eux. C’est tragique et en même temps amusant de les retrouver dans ces circonstances. C’est plus problématique du côté d’Angus, qu’on ne voit pas encore trop. Je n’aime pas du tout la façon dont est présentée sa relation forcée avec Ulysse, d’abord on dirait deux amoureux mais on se rappelle ensuite que ce n’est que contrainte et le malaise nous rattrape vite. Je m’interroge sur la façon dont l’autrice va faire évoluer ça et j’ai quelques craintes, car je n’aimerais pas une transformation en romance façon « syndrome de Stockholm »…

Nous avons cependant eu droit ici à de beaux moments émouvants, du retour d’Eros, jusqu’à la déclaration de Lele quand il se met en danger, en passant par l’abnégation de Taylor quand il l’apprend et le rejoint. L’autrice sait comment nous toucher et nous émouvoir et tant pis si on est toujours dans une exagération plus accrue à la mode de ces soaps américains qui ont fait le succès des programmes télé matinaux français.

C’est donc avec une forme de plaisir coupable que je continue à suivre ces aventures totalement surréalistes où les pères hommes politiques drogues leurs fils, où ceux-ci se sevrent seuls, où les relations toxiques ne posent pas autant problème que ce qu’elles devraient sous prétexte de vengeance. L’addiction est là à la lecture mais les problèmes moraux également avec une héroïne trop soumise aux désirs du héros et des héros qui ont trop la figure du « bad boy » cliché.

Tome 13

La lumière au bout du tunnel : voilà ce qui caractérise ce tome qui nous offre enfin la transition et la rédemption attendue pour notre héros écorché vif : Eros.

Nicky Lee n’y va pas avec le dos de la cuillère quand elle décide de faire évoluer son couple principal. Utilisant l’addiction d’Eros et son sevrage, elle fait emménager Lele chez lui pour que cette proximité forcée déclenche quelque chose et ce sera le cas. Mais plutôt que de jouer sur le côté sexy de ce rapprochement, ce qu’elle aurait pu faire, elle joue la carte du drame familiale et des plaies à panser. J’ai largement préféré.

Certes l’autrice va beaucoup trop vite dans sa narration, sautant un nombre d’étapes pharamineux, rendant cela un peu trop mélodramatique en mode « Amour, gloire et beauté », mais le résultat est là et la transition entre le Eros qui semble indifférent à tout et le Eros qui s’ouvre sur ses traumas est touchant. Avec une héroïne qui aime les bad boys en perdition, c’était sûr qu’elle allait plonger dedans.

Alors oui, il y a des dialogues écrits avec les pieds qui auraient dû être plus sensibles, parce que l’humour de l’autrice craint un peu et casse l’ambiance. Oui, il y a toujours ce travers d’une Lele trop soumise aux désirs de celui qu’elle aime, mais impossible de rester de marbre face à la peur de l’abandon d’Eros qui éclate au grand jour et dévoile ses origines. Cette plongée (rapide) dans son passé était nécessaire et fut touchante, et en fan de romance, ce pourquoi beaucoup lisent cette série, on ne peut que être content du dénouement, enfin !

Le tome de la guérison ! Bien qu’il fut une fois de plus écrit assez maladroitement, les intentions sont là et on est ému face à ce nouveau Eros qui se dévoile, plus fragile, plus à fleur de peau, qui ose montrer ses peurs. Lele a brisé la coquille a force de gentillesse et de courage. Le chemin a été long mais la récompense est là. L’autrice a mené son mélodrame comme il faut de bout en bout. Reste maintenant à s’attaquer au volet Angus, ça ne va pas être simple.

Tome 14

Fausse piste ! Alors que je pensais me tourner vers Angus, c’est vers les podiums que l’autrice nous ramène déjà. Un tome assez étrange et cocasse ^^!

Nicky Lee a vraiment le chic pour nous surprendre et faire faire des tours et détours à son histoire. A peine le couple Eros – Lele formé, qu’elle nous fait repartir sur les chemins de la mode. Pas bête en soi, car ainsi elle s’attaque à un des problèmes de son oeuvre dont elle semble prendre conscience : le manque d’ambition de son héroïne et le fait qu’elle ait toujours fait les choses pour suivre ou faire plaisir aux autres. Au moins, elle cherche maintenant à lui donner de la consistance.

J’ai ainsi beaucoup apprécié d’Eros mette les pieds dans le plat et confronte Lele par rapport à sa carrière de mannequin et ce qu’elle aspire à être dans la vie. J’ai moins aimé en revanche la réponse trouvée : un retour à Paris avec Devereau et surtout le défi que celui-ci lui lance. On se retrouve alors dans une ambiance plutôt comique et après le sérieux et l’émotion des tomes précédents, j’avoue avoir trouvé ça maladroit même si ça offre une respiration.

Nous voilà donc de retour sur les podiums ou plus précisément devant les objectifs et si on prend juste ce bout de l’intrigue pour ce qu’il est, sans le connecter au reste, il est amusant de voir comment l’autrice traite l’allure et le comportement androgyne du partenaire de Lele : André. Je me suis amusée du sale caractère de ce dernier et des crasses qu’il fait à Lele, mais aussi de la façon dont elle résiste et lui tient tête avec patience et panache. C’était une dynamique sympathique et si le côté « transgenre » d’André comme l’autrice l’appel est cliché à mort, il y a deux-trois remarques bien sentie sur le genre et le mannequinat.

Ce tome offre en plus un joli vaudeville en fin avec l’arrivée d’Eros après une énième mésaventure de Lele. Un petit triangle amoureux cocasse se met en place avec une Lele pas du tout au courant de la réelle attirance d’André et un nouveau défi de Devereau qui vient s’y greffer. C’était totalement ubuesque mais très drôle. J’ai ri de la nouvelle posture jalouse d’Eros, lui, qui a toujours été si indifférent et j’ai aimé l’assurance de Lele, qui se réveille enfin, dans les dernières pages. Le prochain tome est donc prometteur.

Surprise, surprise, Nicky Lee nous entraîne là où on ne l’attend pas dans ce tome. Si on est ici dans de la pure comédie, ce qui rompt un peu brutalement le ton, c’est de la comédie drôle et bien faite, reposant sur des oppositions amusantes au comique travaillé. Tout en interrogeant enfin le caractère passif de l’héroïne, l’autrice nous offre comédie, triangle amoureux et retour devant les objectifs. C’est très chouette !

Tome 15

Retour sur les podiums, Lele l’a compris, elle ne peut pas seulement vivre d’amour et d’eau fraîche, elle a besoin de challenge dans la vie et celui que lui offre son duo avec Andre est à la hauteur.

Savoureux, mais léger, mélange de drame, de paillette et de romances compliquées, The One continue de faire palpiter le coeur des amateurs de soap à l’ancienne. Mélo à toutes les étapes dans ce tome par une autrice qui maîtrise bien ses codes pour titiller sans cesse les lecteurs. Détestateurs du genre, fuyez ! Mais de toute façon à ce stade de l’histoire, je ne crois pas qu’il en reste beaucoup ^^!

Suivons donc le sourire aux lèvres le cheminement de Lele pour tenter d’incarner l’idéal masculin que veut lui imposer Devereau pour son duo masculin-féminin inversé avec André. C’est amusant de voir les réactions jalouses d’Eros d’un côté, maintenant qu’il a découvert l’amour, et la jouissance de Lele a le voir ainsi car elle réalise enfin l’égalité de ses sentiments pour elle. Un gentil jeu de chat et de la souris avec André au milieu. Le résultat, d’un point de vue « mode », est assez sympathique avec une vision ouverte à la diversité montrant que chacun doit être à l’aise dans son style homme / femme et peut importe son sexe, sans que la société ait à juger. Cela donne de très beaux portraits sur les podiums et en dehors.

En revanche, je serai plus critique concernant l’aspect dramatique l’autrice vient encore une fois ajouter à son histoire. Est-il nécessaire de revenir sur ce qu’Eros avait fait pour se venger de son père et de venir perturber le couple avec la petite vengeance de Feidna ? Je n’en suis pas convaincue. J’avais déjà trouvé cet aspect vraiment excessif, exagéré et je n’ai pas aimé le voir ressurgir. Ce n’était pas nécessaire si ce n’est à délayer encore et encore l’histoire. Idem avec la relation archi malsaine d’Angus et son milliardiaire qui pop de temps en temps et dont l’autrice ne semble pas trop savoir quoi faire. Elle en dénonce la contrainte mais la romantise quand même. Je n’aime pas.

Retour sur les podiums réussi pour Lele qui trouve un nouveau binôme finalement assez sympathique avec qui s’épanouir dans un style encore plus libre qu’avant où elle assume les deux facettes, masculine et féminine, de sa personnalité. On aime le message positif sur la diversité même s’il n’est pas très fin. En revanche, le retour du mélo et du drame en pagaille, sur le sombre sombre passé d’Eros, on s’en serait bien passé. Quelle caricature soapesque !

Tome 16

La mode est toujours là mais c’est la romance bien mélo des héros qui a repris le dessus, ça passe ou ça casse selon vos préférences.

Je crois que je me suis malheureusement habituée à ces retours ponctuel d’un mélodrame excessif dont l’autrice semble friande. Je préfère de mon côté quand on parle juste mode et podium et à la limite relation de travail et jalousie personnelle. Mais l’autrice semble avoir besoin de ce côté soapesque de temps en temps pour pimenter son histoire. Acceptons.

Ici, j’avoue qu’une fois l’abcès crevé et la vérité sur les agissements d’Eros révélé, c’est assez drôle de le voir se traîner aux pieds de Lele et tout faire pour la reconquérir. Ce n’est pas fait dans la finesse, avouons-le. Il y a un côté homme des cavernes, mâle dominant, mais on sent aussi tellement l’humour de l’autrice derrière qu’on passe des bons moments. C’est drôle de le voir ramer, devoir demander de l’aide à ses amis, se transformer en homme à tout faire et bûcheron, tandis que Lele, elle, prend du bon temps devant les objectifs avec André, qui est devenu un véritable ami.

Je sais que les représentations des Queers dans l’histoire posent problème depuis le début, car l’autrice en a une vision assez caricaturale, mais en même temps, ce n’est jamais méchant et au contraire je la trouve assez ouverte. Elle lutte à sa façon contre les préjugés et ici avec André elle nous prend à contre-pied avec un garçon androgyne que tout le monde imagine gay alors qu’il s’éveille à l’amour hétéro avec Lele. Je l’ai trouvé attachant ce garçon mal appris qui s’adoucit et devient un vrai ami pour elle. J’ai aimé assister à son évolution et au développement de leur relation. J’espère juste que l’autrice ne va pas l’oublier comme elle a l’habitude de le faire.

Car après tout, c’est un peu ce qu’elle a fait avec Angus, le frère d’Eros, qu’elle ressort un peu de nulle part de temps en temps et notamment dans ce tome. Je vois bien ce qui se passe dans sa tête. Maintenant qu’elle a réglé le passé d’Eros, ses problèmes familiaux, sa relation avec Lele, il reste sa relation problématique avec son frère. On focalise donc notre attention dessus pour les tomes qui restent (2) et on nous ressort des situations bien glauques et sordides où la possessivité non légitime d’Angus ressort violemment. C’est à nouveau bien trop excessif pour moi, ce genre d’extravagance me sort toujours totalement de l’histoire, même si je comprends bien que c’est pour donner matière à l’histoire et la rendre addictive et tendues. Ce n’est juste pas une manière que j’apprécie.

Placé sous le signe de la reconquête, ce tome aura su bien m’amuser car j’ai aimé voir Eros à contre emploi courir après celle qu’il aime et faire des efforts pour la reconquérir. C’est raconté avec humour, faisant un peu oublier le trop plein de mélodrame dans les chapitres précédents, mais celui-ci n’est jamais bien loin et le retour brutal d’Angus dans l’histoire y fait malheureusement appel. Nicky Lee a vraiment une manière soapesque, datée désormais, de conter les histoires qui clive : soit on adore le côté addictif et excessif, soit ça fait lever les yeux au ciel et ça dérange. A vous de voir où est votre curseur.

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3 commentaires sur “The One de Nicky Lee

  1. Coucou ^^ Maintenant que j’ai fini ma chronique je peux enfin passer commenter ton article 😀 Je n’ai pas encore relu les tomes 3 et 4 donc je parlerai juste du début.

    Comme toi, je n’espérais plus la venue de The One. J’ai lu la série une première fois il y a quasiment dix ans à l’époque où elle était encore en cours. J’avais énormément aimé et j’espère que ce sera à nouveau le cas – mais je n’en doute pas trop.

    Je suis peut-être spéciale mais le côté exagéré ne m’a pas trop dérangée. C’est vrai que ça paraît facile mais comme la tante de Lele travaille dans le milieu, elle la pistonne carrément. x) Il faut quand même qu’elle fasse des efforts cependant et son retour d’expérience du début est appréciable.

    Le côté rencontres impromptues qui se multiplient me fait tellement penser à ces shôjo de la même époque XD Du coup, pareil que toi, ça ne me gêne pas du tout.

    En tout cas, comme tu le dis, c’est un très bon divertissement. De mon côté, c’est la partie drame qui me tient en haleine. J’ai l’information et j’ai envie de revoir comment l’autrice a amené tout ça.

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    1. Salut,
      Oui quand on l’a découvert à l’époque et qu’on sait certaines choses (enfin je ne me rappelle pas de tout de mon côté ><) cela a une toute autre saveur.
      Et clairement on est dans une aventure à la Hana Yori Dango avec plein de rebondissements farfelus. Personnellement, ça me donne envie de lire la suite, mais je reconnais aussi que c'est moins dans l'air du temps et donc que ça n'a pas toujours très bien vieilli.
      J'apprécie donc ma lecture parce qu'elle est addictive mais tout en me disant qu'il y a quand même pas mal de petites choses dérangeantes dedans ^^!
      Bref, j'ai le cul entre deux chaises lol
      Par contre, ces dessins *0*

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      1. Pareil, c’est vraiment différent et on n’a pas tout à fait un œil neuf sur la situation. x)

        On sent clairement toute cette vibe des années 2000 dans les shôjo avec tous ces rebondissements et cette façon de tenir le lecteur en haleine. Comme tu le dis, ça a parfois un peu mal vieilli et pas sûre que certains aspects seraient traités de la même façon.

        Je vois tout à fait ce que tu veux dire xD De mon côté, j’essaie de relativiser en me disant qu’il est témoin de son époque d’une certaine façon.

        D’ailleurs, c’est assez fou toutes les références et rapprochements qu’on peut trouver. J’avais pensé à Skip beat, qui est ultérieur, et bien sûr à Nana x)

        Pour les dessins c’est clair ! En plus ils ne cessent de s’améliorer si mes souvenirs sont bons ♥

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