Titre : Le Petit Poucet
Auteurs : Agnès Ledig et Frédéric Pillot
Éditeur : Père Castor
Date de parution : 2021
Nombre de pages : 40
Résumé : « A me voir comme ça, vous pourriez croire que je suis fragile et bête. Mon corps est si minuscule qu’on m’appela Petit Poucet. Il a bien fallu que je me débrouille avec cette faiblesse. C’est pourquoi, pour me défendre, je suis devenu le plus futé de tous les frères ».
Mon avis :
Depuis ma rencontre avec l’univers de Frédéric Pillot, chaque plongée dans son univers graphique fut un enchantement pour moi, que ce soit avec les dinosaures de Jinko, les sorcières de Crabibi ou les animaux farceurs du Bois de Burrow. L’auteur a vraiment le chic pour imaginer des ambiances décalées qui me parlent.
L’an dernier, il sortait avec Agnès Ledig au texte, une adaptation du classique de la littérature enfantine : le Petit Poucet, et si tout le monde connaît l’histoire, il faut la découvrir sous le trait de Frédéric Pillot avec ses grandes planches qui font ressentir l’immensité de la forêt et la démesure de l’ogre menaçant les enfants. C’est saisissant.
Le Père Castor a vraiment eu une bonne idée en dotant cette histoire d’un livre au format XL, dès la couverture, il donne le ton avec cet ogre qui nous regarde tout en saisissant une branche et en faisant peur à toutes les créatures avoisinantes. Les contes sont censés faire peur aux enfants et ici, les auteurs ont parfaitement respecté cela, offrant en prime une morale bien loin du blanc ou noir des contes qu’on aseptises désormais, car non, le Petit Poucet n’est pas qu’un héros, il a aussi une dimension d’anti-héros parfaitement rendue ici.
Avec ses grands encadrés à l’ancienne qui nous font tour à tour entendre les voix des personnages principaux de l’histoire, le duo d’auteurs nous plonge à la racine de ce conte. Ce n’est pas une histoire plaisante mais celle de parents miséreux faisant le choix d’abandonner deux fois leurs enfants, puis d’un jeune garçon certes débrouillard mais qui fait tuer sept fillettes innocentes malgré leur ascendance, et qui vole aussi la richesse d’un autre. Pas forcément le portrait du héros tel qu’on aime le vendre au enfant avec ces vertus toute chrétienne du « tu ne voleras point, tu ne tueras point ». J’aime.
Avec son dessin au format XXL, Frédéric Pillot nous plonge vraiment dans un univers de démesure. La forêt est gigantesque et inquiétante, sans fin et fournie en arbre haut, très haut. Les adultes sont tous impressionnants et la tristesse des parents à la mesure de leurs actes. Les créatures fantastiques, elles, ont une sacrée « gueule » rappelant un peu les illustrations d’un Gustave Doré, roi du fantastique à son époque. Les dessins sont ainsi riches en détails et particulièrement expressif, revêtant aussi ces riches décors anciens avec leur pointe de dorée. C’est splendide. J’ai eu un vrai coup de coeur pour eux !
Conte classique à qui des auteurs actuels redonnent sa pleine mesure, Le Petit Poucet revient aux origines de ce que doit être un conte pour enfant : une leçon de vie tout sauf manichéenne sur laquelle réfléchir. Avec en prime cet écrin vertigineux parfait pour saisir d’effroi les jeunes lecteurs, le duo m’a totalement charmée et si je dois lire ce conte un jour à un public, nul doute que ce sera dans cette version pour encore plus les immerger dans l’ambiance de conte ancien.
> N’hésitez pas à lire aussi l’avis de : Vous ?
Je partage complètement ton avis sur ce superbe ouvrage que ton article donne très envie de (re)découvrir !
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Merci beaucoup ^^
Du coup, j’ai aussi acheté Balbuzard du même dessinateur et je compte continuer à compléter des œuvres !
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Je ne peux que te comprendre !
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Tu me donnes envie de le découvrir, retrouver la nuance de ces contes que l’on aimait autant qu’ils nous glaçaient d’effroi.
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Chouette parce que j’adore l’auteur alors ravie si ça donne envie ^^
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Ah Frédéric Pillot, ce que j’aime son travail ! Merci pour ce retour, je n’avais pas vu passer cette sortie 😉
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Tu as lu quoi de lui ?
J’ai acheté Balbuzard le weekend dernier mais j’en cherche d’autres 😁
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la sorcière crabiby, la série « Moi, Thérèse Miaou »…
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J’ai lu et apprécié la première mais je ne connais pas la seconde alors je note 😁
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et aussi la série d’albums Lulu Vroumette… pas tous lu mais il y en a de vraiment beaux
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Il me semble en avoir croisé un, peut-être le premier, dans mon boulot mais ça ne m’avait pas marqué 😅
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La qualité est inégale d’un tome sur l’autre. Nous avions aimé Lulu et le loup bleu, qui décristallise la peur du loup au travers du handicap.
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Je note celui-ci alors 😉
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Les illustrations que tu nous présentes sont sublimes, en effet la forêt semble immense, c’est très beau ! J’aimais beaucoup ce conte quand j’étais enfant, mais en te lisant je réalise à quel point il peut être cruel c’est vrai, rien que pour ce qui advient des sept petites filles. Je serais curieuse de le découvrir sous cette forme, l’ouvrage ayant l’air magnifique. Merci pour cette belle découverte Tachan. ☺️
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Encore et toujours avec plaisir. J’aime beaucoup quand les auteurs actuels s’emparent des vieux contre pour leur rendre leur lustre et ici avec ce grand format, c’était parfait !
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