Titre : Balbuzar
Auteurs : Gérard Moncomble et Frédéric Pillot
Éditeur : Daniel Maghen
Date de parution : 2020
Nombre de pages : 94
Résumé : Dans la mer des Sarboucanes, il ne fait pas bon naviguer, malepeste ! Sur son brigantin, l’Enragé, Balbuzar le pirate y règne sans partage. Notre bougre attaque, pille, coule, rançonne tout ce qui passe à sa portée. Farouche, cruel, redoutable, assurément, Balbuzar l’est ; avec une certaine bonhomie, cependant, et un grand sens de la justice. À vrai dire, il est en harmonie avec la mer, les îles, le vent, les rochers. Autour de lui, des oiseaux, toujours. Des femmes, des hommes, des enfants. Tous libres comme l’air. Mais voilà que l’impératrice Pépita XIII s’inquiète de cet état de choses. Elle envoie contre Balbuzar son meilleur officier, le Commodore, à la tête d’une armada. Il représente la force, l’ordre, la loi. Arrogant, dominateur, implacable. Sûr d’être celui qui nettoiera la mer des Sarboucanes. Balbuzar et le Commodore s’affrontent. Deux marins d’exception, deux guerriers affûtés. Le combat s’engage, fracassant, tumultueux. La lutte pourtant est inégale, car le Commodore a d’immenses moyens, une armée derrière lui et la puissance de l’empire. Il construit un navire gigantesque qui, assurément, va balayer les pirates et leur flottille battant pavillon noir. Le destin de Balbuzar semble tracé. Le horsla-loi va être écrabouillé par l’énormité de l’adversaire. Cuit, ratacuit dans la marmite impériale. Croyez-vous ça ? Bien sûr que non ! Le rusé pirate saura trouver la faille dans la cuirasse du monstre. À lui seul il vaincra son monstrueux adversaire. Comme David foudroyant Goliath. Comme le petit tailleur abattant les deux géants. Balbuzar l’emporte par sa malice, mais aussi par la force de son désir : il veut vivre, alors que le Commodore ne songe qu’à soumettre le monde. Une fable sur la liberté, sur la résistance, sur le pouvoir. Et une ode à la nature.
Mon avis :
Même si je connaît le travail de Frédéric Pillot depuis un moment grâce à ses travaux sur Jinko, Crabibi ou le Bois de Burrow, c’est vraiment avec Le Petit Poucet que j’ai pris la décision de découvrir l’ensemble de sa bibliographie et quoi de mieux pour me lancer dans cette entreprise qu’une épique aventure de pirates !
J’ai toujours aimé les ambiances de ce genre de récit et avec la plume pleine de style et de gouaille de Gérard Moncomble, associée aux traits enlevés de Frédéric Pillot, j’ai tenu ici le cocktail explosif que j’attendais.
Le titre est pourtant copieux pour un ouvrage jeunesse et cela m’a surprise. Mais la plume et le style des auteurs sont tellement pleins d’énergie et d’allant que les pages ont défilé, défilé ! C’était une riche et belle aventure, amusante, pétillante et haute en couleur où tous les marqueurs du genre furent respectés pour nous immerger dans cette histoire rocambolesque. Les auteurs se sont pour cela inspirés des histoires de pirates du Siècle d’Or espagnol. On retrouve en effet un baroque riche et virevoltant, presque caricatural dans sa forme, rappelant les farces de cette lointaine époque. C’est très original !
L’aventure est toute aussi épique. On y suit un célèbre pirate, extrêmement malin, qui se retrouve pourchassé par la marine royale, en la personne d’un jeune escogriffe imbu de lui-même, ce qui crée une dynamique très drôle et plutôt cocasse où le premier échappe sans cesse au second et lui donne de bonnes leçons. Cela rappelle donc énormément les récits de pirates que l’on peut connaître avec des batailles en hautes mers, une base arrière secrète, une royauté totalement hors sol, des capitaines de vaisseaux ridicules, etc. J’ai beaucoup aimé l’esprit !
En plus, on sent vraiment que les deux auteurs s’amusent comme des petits fous dans cette aventure rocambolesque. Les dessins sont à tomber. Il y a des doubles pages vertigineuses avec cette eau tourbillonnante dont les vagues semblent nous entourent pour mieux nous capturer et nous immerger dans l’histoire. Les dessins sont ultra riches en détails, au point d’avoir l’impression d’être face à de la dentelle dessinées à chaque fois. J’adore le style triangulaire de Frédéric Pillot pour mettre en valeur les carrures imposantes de nos fiers capitaines, mais je m’amuse aussi beaucoup du ridicule que cela peut créer comme avec le Commodore Cristobal et ses goélands. C’est d’un somptueux grotesque et cela crée une ambiance de farce baroque hilarante. Vraiment quel travail de mise en scène et de documentation !
Somptueuse et truculente histoire de pirate à l’ancienne modernisée par la gouaille et le trait farceur et baroque des auteurs, Balbuzar mérite amplement le prix du meilleur album jeunesse reçu lors des Imaginales de 2021. C’est à nouveau un coup de coeur pour moi. J’ai adoré le ton, l’aventure, le décor et bien sûr les sublimes dessins de Frédéric Pillot. Y a-t-il un album où il aurait raté son coup ? xD
> N’hésitez pas à lire aussi l’avis de : Topobiblioteca, Fungilumini, Vous ?
J’ai adoré cet album, barré, drôle et burlesque !
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C’est simple il a 0 défaut 😂
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PS merci du lien 👍🥰
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Avec grand plaisir 😁
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Je ne pensais pas cet album aussi épais, mais j’en suis ravie 🙂 Il faut bien toutes ces pages pour retranscrire une telle aventure ! Je sens que je vais encore plus me régaler qu’avec le Petit Poucet.
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Pareil que toi, j’ai été très surprise quand ma libraire me l’a tendu. Je ne m’attendais pas à ce format.
Bonnes futures lectures 😉
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Merci 🙂
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