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Black Shadow de Takuya Nakao

Titre : Black Shadow

Auteur : Takuya Nakao

Editeur vf : Pika (shonen)

Année de parution vf : Depuis 2020

Nombre de tomes vf : 6 (en cours)

Histoire : Dans le royaume d’Avista, douze grands généraux et éminents sorciers assurent la sécurité du peuple : les Paladins. Junk est le fils de l’un d’entre eux, Jean Whattear, l’incarnation du soleil. Mais constamment éclipsé par ce père illustre auquel il est censé succéder, Junk peine à trouver sa place. Alors, le jour de la cérémonie qui doit faire de lui un sorcier à son tour, le garçon se rebelle contre le destin ! Mais un événement tragique pourrait bien le faire revenir sur sa décision…

Mon avis :

Tome 1

Tout premier titre aussi bien en magazine qu’en volume relié d’un jeune auteur, Black Shadow était un shonen dont j’attendais la sortie. Avec son scénario basé sur un univers de Fantasy, où le héros se rebelle contre son destin le jour de l’examen lui permettant d’accéder au statut de sorcier, ça fleurait bon le classicisme mais un classicisme assumé.

Tout commence, dans le royaume d’Avista, un endroit où 12 grands généraux et éminents sorciers assurent la sécurité du peuple : les Paladins. Junk est le fils de l’un d’entre eux qui est l’incarnation du soleil. Il se sent donc constamment éclipsé par ce père illustre auquel il est censé succéder et il peine à trouver sa place. Alors, le jour de la cérémonie qui doit faire de lui un sorcier à son tour, le garçon se rebelle contre le destin ! Mais un événement tragique va le faire revenir sur sa décision et lancer l’histoire.

Avec un premier chapitre assez long, le mangaka pose le contexte de son histoire de la meilleure des façons. J’ai trouvé ce démarrage très bon, car dynamique et avec des thèmes classiques mais que j’apprécie autour de l’héritage et de la relation parent-enfant. En plus de nous y présenter les personnages, l’action et le drame sont au rendez-vous, ce qui accroche directe le lecteur. Les autres chapitres font un peu plus fades en comparaison, même si c’est normal après ce qui se passe au début.

Takuya Nakao est un jeune auteur, il semble donc avoir besoin de s’inspirer de ses prédécesseurs. Le premier fan de shonen qui lira ce titre trouvera très vite des références explicites à Naruto et DragonBall, ainsi que des dialogues un peu simplistes typiques des shonen d’aventure avec plein de bons sentiments. C’est mignon. Pour ma part, je n’ai pas détesté, ni adhéré, j’espère juste que l’auteur saura petit à petit s’en détacher pour laisser libre cours à son imagination.

Car son univers bien que classique pour un lecteur de Fantasy n’en est pas moins attractif. J’ai aimé la façon dont la magie fonctionne avec cette bille de pouvoir disponible en chacun qu’il faut ensuite transformer en baguette lors d’une cérémonie afin de prouver sa détermination. C’est plaisant également de voir des héros aux pouvoirs aussi variés au sommet du royaume pour le protéger, avec en-dessous d’eux des compagnies de sorciers dans lesquelles on ne peut entrer qu’après avoir surmonté plusieurs épreuves et examens à l’école des sorciers. J’ai beaucoup aimé toute cette hiérarchie qui est explicitée au fil du tome sans la moindre sensation de précipitation ou de bourrage de crâne comme parfois.

Le héros, lui, est un mélange de Naruto et Sasuke. Il a le côté naïf et les problèmes relationnels de l’un, et le côté sombre et dysfonctionnel de l’autre. Près de lui, sa meilleure amie est un peu une Sakura bis pour sa force herculéenne, mais ça s’arrête là, car c’est aussi une grosse pleurnicharde et une tête, même si elle ne l’a pas toujours très bien montré ici. Viennent ensuite les professeurs et Paladins qui restent encore à étoffer, sans parler de leurs camarades qui ne servent que de décors. Ce n’est pas l’élément qui m’a le plus marquée ici.

Du côté des dessins, nous sommes encore une fois avec un débutant et ça se sent avec un trait qui n’est pas sans rappeler d’autres auteurs de shonen (encore Naruto, mais aussi Fairy Tail et d’autres titres grands public). C’est fin, dynamique mais encore un peu lisse voire un peu rigide parfois lors des scènes d’action. Le vrai problème vient du manque d’utilisation des ombres et autres trames qui rendent le dessin et les cases un peu vides du point de vue couleur et texture. C’est perturbant quand on y prête attention.

Ce premier tome est assez prometteur, je l’avoue. Il a certes des petits défauts mais c’est imputable à la jeunesse de la carrière du mangaka, donc je comprends. Pour ma part, je suis assez séduite par l’univers, les enjeux et thématiques qui se dessinent. Je suivrai donc ce nouveau shonen avec plaisir.

Tome 2

Après un premier tome engageant mais au classicisme assumé, ce deuxième opus suit le même chemin. Loin du premier chapitre qui semblait ouvrir la saga sur un duel avec des forces prometteuses, nous nous retrouvons plutôt avec un titre qui prend son temps pour construire sa mythologie, quitte à offrir pas mal de tranche de vie à la sauce fantasy.

Après leur petit exploit, nos héros sont invités à rencontrer le Prince du royaume, intéressé par ce nouveau sorcier sans baguette. Il prend vite ce dernier en grippe car il semble représenter tout ce qu’il déteste, à l’image de son père disparu. Nous voilà dans le schéma classique des opposés qui se détestent. Le prince et notre héros vont passer leur temps à ce chamailler dans ce tome devenant le moteur des modestes aventures qui vont avoir lieu. Ce n’est pas désagréable à voir mais je m’attendais à mieux. Seule l’arrivée d’un nouvel adulte, Allen Smith, pour mater ces jeunes chiens fous, m’a réveillée et un peu amusée ici, parce que ça fait du bien de voir quelqu’un essayer de leur mettre du plomb dans la cervelle. Mais c’est aussi assez attendu.

Nous enchaînons les scènes anecdotiques au palais puis à l’académie où nos jeunes sorciers vont régulièrement se disputer et créer des soucis. Le mangaka décide d’en profiter pour mettre également en avant les deux femmes du groupes : Mia et Iris, qui elles n’ont pas encore leur baguette et sont un peu à la traîne. Mais pourquoi faut-il que ce soit justement des femmes ? Ça m’agace un peu de les voir présenter au fond comme des demoiselles en détresse même si elles savent se battre. Je trouve tout de même intéressant à travers elle de découvrir le « madô », cet art martial magique basé sur l’énergie vitale de chacun. Cependant leurs moments de doute, leurs disputes, la quête un peu bête de Mia, tout ça m’a semblé bien fade et classique…

Ce tome toutefois se lit sans déplaisir. Le dessin et la mise en page restent dynamiques et modernes, avec des décors toujours aussi séduisants correspond à un imaginaire de high fantasy qui me plaît. La narration reste dynamique avec de l’humour et de la légèreté mais aussi des moments plus sérieux avec des personnages qui doutent et souffrent. L’auteur varie aussi les moments en intérieur et à l’extérieur, les scènes de disputes et celles de quête et de combat. Tout cela contribue à rendre la lecture fluide et pas déplaisante.

Ainsi, j’ai encore passé un moment de lecture agréable avec Black Shadow même si je regrette un classicisme de plus en plus assumé et donc un manque d’originalité dans le déroulé, ainsi qu’un manque d’enjeu plus important qui permettrait de faire décoller le titre et de le démarquer des autres.

Tome 3

Après une pause de plusieurs mois, covid oblige, me voilà de retour dans l’univers magique de Junk. Je dois avouer que le dynamisme et la simplicité de la série ont bien aidé à cette reprise parce que je ne me rappelais pas bien ce que notre cher héros faisait à cueillir des fleurs ^^!

Takuya Nakao nous a vraiment pondu un shonen d’aventure fantasy agréable à suivre où l’on peut donc faire une pause de plusieurs mois sans se sentir trop perdu en reprenant. Pourquoi ? Parce que l’intrigue est simple, classique et la narration fluide. N’y voyez aucune critique au contraire, ça fait du bien de lire ce genre de titres dans la veine de Fairy Tail, Black Clover et autre Seven Deadly. C’est une utilisation classique mais agréable de l’héroïc-fantasy.

Dans ce troisième tome, le héros se retrouve attaqué sans prévenir par un duo d’amis alors qu’il était parti aider Mia a cueillir la Fleur de Clarisse, elle-même pour aider Iris qui n’arrivait pas à matérialiser sa baguette. Le combat est rudement mené avec les rebondissements qu’on est en droit d’attendre, qui permettront aux héros de mûrir et comprendre leurs erreurs. J’ai beaucoup aimé la mise en évidence des failles du héros, qui non n’a pas un pouvoir surpuissant infaillible, comme on pourrait le croire au vu de sa différence. Il va donc falloir trouver une solution. De plus, les démons que cela réveille en lui seront probablement au coeur de la suite du récit et font bien écho avec le premier chapitre magistral qui m’avait tant marqué. Sa relation complexe avec son père mérite d’être creusée. Du côté des filles, j’ai beaucoup aimé les progrès fait par Iris et le fait que ce soit dû à son amitié avec Mia. L’amitié est vraiment un élément clé dans les shonens de nekketsu et c’est ici bien exploité. De plus, ses pouvoirs sont vraiment intéressants car ils résultent d’un mélange audacieux entre magie et arts martiaux, un mélange vraiment équilibré, ce qui n’est pas le cas dans tous les titres où j’ai rencontré ça. Ce premier affrontement surprise depuis qu’ils ont passé le test est donc vraiment intéressant d’un point de vue scénaristique car il révèle des points qui seront intéressant dans leur développement par la suite.

Mais le tome ne s’arrête pas là et la seconde partie est tout aussi prometteuse même si très différente. En effet, avec celle-ci, on retombe un peu dans la classique formation que reçoivent les futurs chevaliers et qui n’est pas sans rappeler ce que vivent les personnages de My Hero Academia. Ce n’est pas la partie qui m’intéresse le plus, mais je dois reconnaitre qu’elle permet un développement des relations entre les personnages nécessaires pour le futur. Ainsi, on voit un Junk qui continue à ruminer son passé et qui se fait aider de manière inattendue par Alisa, un personnage trans, chose rare dans les shonens à ma connaissance. Leur virée en ville n’a rien de passionnant en soit, mais c’est plus le discours qu’elle sous-tend qui m’intéresse, Alisa cherchant à lui redonner confiance en lui présentant un sans baguette comme lui. Je suis donc curieuse de voir 1/ ce que va donner cette nouvelle amitié sur le plus long terme 2/ ce qu’il va résulter de cette rencontre finale 3/ l’incidence que cela va avoir sur le Grand Tournoi Mensour annoncé comme le sésame pour entrer dans l’ordre des Chevaliers d’Avista.

Black Shadow poursuit donc son joli parcourt avec un début de tome plutôt énergique et une suite plus introspective mais qui permette un bon développement des personnages croisés pour que le lecteur se rendent compte que ce n’est pas juste une série légère d’héroïc-fantasy comme certains passages et personnages pourraient le laisser penser. Une joie série en devenir.

Tome 4

Black Shadow est une petite série qui ne cesse de me surprendre grâce à une exploitation de qualité d’un univers de shonen classique.

Après avoir découvert le héros, son passif, l’école où il va faire ses premières armes et les camarades avec lesquels il va grandir, l’auteur nous embarque cette fois vers LE problème qui ronge la société dans laquelle il vit : le fossé entre les Sorciers et les Sans-baguettes. Et quand je dis fossé, je suis gentille, je devrais plutôt parler de ségrégation voire de racisme envers les Sans-baguettes. C’est la cause toute trouvée que le héros va vouloir porter à bras le corps, lui, le Sorcier sans baguette qui peut donc faire le lien entre les deux univers.

Le mangaka développe tout son tome autour de cette question, faisant peu à peu monter la tension de manière classique mais maîtrisée et assez emballante, je l’avoue. Cela démarre tranquillement avec la rencontre d’un groupe de Sans-baguettes par Junk. Il est ainsi mis face à ce problème qui ronge leur société et il réalise combien on les traite injustement et combien la haine peut vite être attisée entre les deux groupes alors qu’il ne faudrait pas. C’est un chapitre humainement un peu dur mais lumineux car on voit enfin le héros se trouver une place.

La force de l’auteur ici, c’est de faire ensuite basculer son récit. Tandis que Junk découvre sa voie et se lance dans l’entraînement nécessaire pour l’atteindre aux côtés d’une paladin surprenante, des forces montent dans l’ombre. Et ces forces, ce sont les Vandalika, des hommes et femmes qui en ont assez de l’injustice frappant les Sans-baguettes. Ils souhaitent donc voir éclater une révolution et ce sont eux qui vont mettre le feu au poudre.

L’explosion est très bien mise en scène, sans en faire trop. Le lecteur assiste ici aux prémices d’une attaque de la ville d’un côté et de l’école des sorciers de l’autre. Bien sûr, nos héros vont se retrouver mêlés à ça mais ce sera pour le prochain tome, ce qui fait que j’ai hâte d’y être !

Ce développement un peu inattendu donne une nouvelle saveur au titre. On sent que Takuya Nakao cherche à étoffer son titre et il fait les bons choix. Oui, c’est classique mais c’est très bien fait et raconté. J’aime le choix du thème mis en valeur. J’aime l’énergie positive du héros et la voie qu’il se choisit. C’est un classique qui me parle.

Tome 5

Après un tome 4 qui m’avait agréablement surprise par le développement de son univers en introduisant la question de la ségrégation raciale, je suis un peu plus circonspecte sur cette suite qui est quasiment exclusivement consacrée à un enchaînement de combats…

Je sais que nous sommes dans un shonen et que c’est l’essence même du genre, mais j’ai vraiment eu le sentiment d’un passage obligé ici et d’un oubli, un peu, de ce qui avait été mis en place précédemment, juste pour étaler la puissance des uns et des autres. J’aurais préféré qu’on étale leurs oppositions et la racine de ceux-ci, mais ici quand c’est le cas, on tourne en rond avec sans cesse les mêmes idées, dommage.

Alors les combats ne sont pas désagréables à regarder. Ils sont bien orchestrés. Ils ne trainent pas en longueur. Ils enchaînent les rebondissements plus ou moins prévisibles mettant en scène l’ensemble des personnages adultes et enfants croisés jusqu’à présent. C’est vraiment dynamique. Cela manque juste de profondeur. La preuve manifeste de cela est le personnage du prince, qu’il va rapidement falloir faire évoluer parce qu’il est très basique pour le moment. Son discours sur sa haine des Sans-baguettes tourne en rond et est fort léger en soi… Je n’aime vraiment pas le personnage.

En revanche, ce que j’ai trouvé intéressant, c’est le fait de montrer les limites de nos chers enfants sorciers qui se croient un peu trop tout puissants. C’est bien de les remettre à leur place d’enfants par l’entrée en scène des Paladins, qui eux sont d’un tout autre niveau. Cependant après un tome passé à suivre les combats un peu fades, quand même avouons-le, des enfants, il est temps de passer aux choses sérieuses et c’est malheureusement là que tout s’arrête…

Ce tome, qui fait dans un sens logiquement suite au précédent, fut peut-être un trop classique pour moi. J’attendais vraiment qu’on creuse cette histoire de ségrégation, non qu’on parte sur des duels de personne où au final le discours reste totalement banal et de surface. C’était sympa d’utiliser les personnages secondaires mais ça a fait perdre de sa force à l’intrigue pendant de longs chapitres lors de combats qui semblent un peu sans portée, quand même. C’est dommage. Heureusement la fin annonce un récit qui devrait revenir à ce que j’avais aimé. Affaire à suivre.

Tome 6

Takuya Nakao propose un shonen toujours aussi classique qui flirtent avec les codes du genre initiés par ses prédécesseurs pour offrir un titre divertissant qui met bien en abyme le mal être lié au fait d’être différent des autres.

Le tome se découpe une nouvelle fois en deux parties distinctes où notre héros est au coeur de l’action. Il affronte dans un premier temps le clan des non-baguettes avant de participer au tournoi national organisé pour peut-être promouvoir un nouveau paladin.

L’attaque des non-baguette fut un moment surprenant et inattendu à ce stade de l’histoire qui offrit une belle évolution à chaque, puisque c’est dans l’adversité que nos jeunes héros repoussent leurs limites. Après ses camarades dans le tome précédent, c’est au tour de Junk ici qui va transcender son pouvoir avec l’aide involontaire d’un des sans-baguettes. On se retrouve dans le classique schéma du power-up au cours d’un combat, mais je dois avouer que j’aime assez le sens que ça prend ici avec un ennemi qui est tel un miroir déformant pour lui et un nouveau pouvoir qui ne fait que révéler ses faiblesses. Ça change un peu.

Le tournoi Mensour, lui, est plus banal par la suite et fait retomber un peu le soufflet. Après un passage introductif un peu lourd où l’on fait le tour des héros présents, l’action démarre dans une arène qui très vite se divise en mini-lieux de combats vus et revus avec une finalité qui l’est tout autant : se débarrasser du trop plein de participants pour se retrouver juste avec ce qu’il faut pour un nombre des combats limités ensuite dans le tournoi. Les figures phares sont sans surprise présentes et le vrai tournoi s’ouvre sur un duel qui se veut plein de sens pour le héros puisqu’il affronte l’un de ses meilleurs amis qui a une magie qui renvoie les attaques. C’est l’occasion de voir un peu, trop rapidement en fait, l’évolution des pouvoirs de Junk et d’assister à celle de Riot. C’est à nouveau bien fait mais archi classique.

De plus, le manque de profondeur du trait de l’auteur se fait de plus en plus sentir. Entre dessins manquant trop souvent d’ombres et de trames, décors absents ou à peine finalisés, un vide se fait cruellement sentir par rapport à ses confrères sur le même crédo. Même dans les dessins des personnages, qui pourtant sont la tête de proue de la série par leur variété et leur look, on sent de trop la jeunesse de l’auteur. Il manque vraiment quelque chose pour nous faire vibrer.

Ainsi bien qu’utilisant à bon escient les codes du genre, la série ne parvient pas vraiment à décoller pour vraiment sortir du lot. Elle rebrasse en boucle les mêmes thèmes sans les faire assez évoluer pour le moment et quand ça bloque, elle se réfugie dans les éléments scénaristiques vus et revus. Elle n’est pas désagréable à lire, loin de là, mais elle manque de fougue et d’originalité pour vraiment être marquante.

(Merci à Sanctuary pour ces lectures)

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