Livres - Romance

Le Défi d’Emilie May

Titre : Le Défi

Auteur : Emilie May

Éditeur vf : Hugo New Romance (Poche)

Année de parution vf : 2022

Nombre de pages vf : 684

Histoire : 90 jours d’abstinence.
Voilà le défi que Parker a accepté de relever sous le regard sceptique de ses proches. Pour lui qui utilise le sexe afin de fuir ses tourments, ce sera un véritable exploit. Sa fratrie a pris les paris ? Ils n’ont pas foi en lui ? Qu’importe, il les fera tous mentir. Cependant, quand la tempétueuse Angie débarque dans son univers et s’immisce tant dans sa vie professionnelle que familiale, sa détermination manque de faillir.
Angie, elle, pensait passer quelques mois à travailler tranquillement dans une entreprise de voyages de luxe. Son objectif ? Mettre de l’argent de côté et quitter définitivement son passé. Mais quand elle tombe sur Parker et son horripilant caractère, elle comprend qu’il va lui falloir plus de volonté que prévu pour tenir bon.
Pour l’un comme pour l’autre, le combat sera rude entre fierté et désir.

Mon avis :

Les histoires de défis, j’aime ça ! Les sagas familiales, j’aime ça ! Et pourtant ce titre est passé à côté à cause d’un début bien trop maladroit et cochant beaucoup de cases malaisantes et bancales avant de se rattraper. J’aurais donc aimé vous parler d’un excellent moment de lecture mais ce sera plutôt le récit d’une lecture assez moyenne.

Quand on est face à un titre aussi volumineux, on sait sans surprise qu’on aura droit à nombre de rebondissements dans l’histoire. On est cependant en droit d’attendre à ce que la lecture soit plaisante dès le début car il faut bien accrocher le lecteur pour qu’il ait envie de parcourir près de 700 pages. Malheureusement la plume bien trop simple et sans relief de l’autrice n’a pas vraiment fait le job avec moi, de même que son intrigue plutôt maladroite dans l’introduction.

Voyons voir un peu ce qu’il s’est passé. L’histoire avait pourtant débuté de manière sympathique avec une famille proposant un défi à ses mâles : une abstinence sexuelle complète pendant 3 mois pour aider une des soeurs dans son travail de recherche à la fac. C’était une idée osée. Mais déjà, pour en arriver là, l’autrice en fait trop. Elle n’a pas une plume naturelle. Elle se sent obligée d’en faire des tonnes. Cela donne des situations et des personnages trop peu crédibles, à la chaîne en plus, et un héros tout sauf attachant. Je ne sais pas vous mais moi le portrait du type qui couche partout sans considération pour ses partenaires, ce n’est pas ce qui me fait fantasmer. Parker n’est pas du tout le prototype du héros qui me plaît. Ajoutez à cela une énorme mauvaise foi, un sale caractère, dur dur de se satisfaire seulement de ses beaux abdos.

Malgré tout, j’avais envie de croire en cette famille qui propose de nombreux (parfois trop) moments chaleureux où on se plaît à les voir se charrier, se chamailler mais aussi s’entraider. L’histoire était lancée. Je suis donc passée outre mon problème avec le héros et cette plume que je jugeais un peu plate et agaçante par moment, et j’ai bien fait !

Par un joli tour de passe passe, dans la seconde partie de l’histoire, l’autrice va introduire 1/ une relation piquante entre Parker et son employée Angie, une belle rousse au tempérament de feu (oui, je sais c’est cliché), 2/ une autre profondeur dans ses personnages trop caricaturaux jusqu’à présent avec des explications convaincantes au sale caractère du héros. Mais tout cela est arrivé un peu trop tard. Si je me suis amusée de la relation chien-chat de Parker et Angie et des petites crasses qu’ils se font, ou encore de les voir se tourner autour et d’avoir une Angie cherchant à le rendre jaloux pour le faire se bouger, l’ensemble fut très très prévisible et cliché. L’autrice manque vraiment de finesse dans son écriture.

Alors oui, l’histoire est addictive. On a envie de les voir tomber dans les bras l’un de l’autre. On a envie de voir l’explosion de leur passion mais aussi de les voir tomber les barrières. On prend plaisir aux interventions des membres de leur famille. Découvrir leurs failles à chacun fut émouvant. Mais j’ai l’impression que cela a pris bien trop de pages au final pour pas grand-chose. Heureusement que le cadre de cette entreprise d’excursions maritimes et de famille archi proche était là pour enrichir l’histoire et la rendre pétillante et chaleureuse, car clairement on a écrit mieux comme « drame psychologique » (la classification de l’éditeur)…

Oui, j’ai été touchée par ce que cache Parker et j’ai aimé le voir changer au contact d’Angie, qui fut mon rayon de soleil ici, avec ses réparties assassines, son caractère à toute épreuve et malgré tout sa sensibilité. Oui, j’ai adoré Weston, le petit frère trublion de Parker qui vient le défier à plusieurs reprise. Oui, j’ai aimé les révélations aussi sur Angie et tout ce que ça a permis de nouer entre elle et Parker. Mais clairement près de 700 pages pour ça, c’est trop !

A la promesse d’une lecture pétillante et profonde, j’ai eu une histoire plutôt légère et maladroitement écrite où j’ai trouvé que l’autrice enfilait un peu les poncifs et pas de la meilleure façon. J’aime les histoires classiques, je n’ai rien contre les clichés mais encore faut-il un peu de subtilité, de finesse et d’émotion et cela a vraiment tardé à venir. La lecture fut trèèès longue et avec un sentiment d’écriture « forcée » dans un premier temps qui m’a même fait réfléchir à abandonner. Au final, j’ai aimé le virage pris dans la seconde partie mais cela n’efface pas le reste.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de lectrices plus convaincues que moi : Saiwhisper, Game of Books, Calysse, Vous ?

 

 

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