Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Sakura, Saku d’Io Sakisaka

Titre : Sakura, Saku

Auteur : Io Sakisaka

Traduction : Misato Raillard

Éditeur vf : Kana (shojo)

Années de parution vf :  Depuis 2023

Nombre de tomes vf : 5 (en cours)

Résumé : Après s’être évanouie dans le train, Saku se retrouve à l’infirmerie de la gare. Son sauveur n’a laissé qu’un nom : Sakura… Depuis ce jour : Saku aide toute personne dans le besoin dès qu’elle le peut, c’est sa façon de rendre hommage à la personne qui lui est venue en aide. Elle est aussi désireuse de rencontrer « Sakura » et fait des recherches… Jusqu’au jour où elle rencontre le frère de son sauveur…

Mon avis :

Tome 1

Depuis sa première série chez nous : Strobe Edge, je suis une inconditionnelle de son autrice Io Sakisaka. Elle est un peu, pour moi, la reine du shojo romantique lycéen moderne et a un vraiment un style tout doux et cotonneux qui fait du bien à mon coeur de fleur bleue. Je ne pouvais pas faire l’impasse sur sa nouvelle saga.

En cours au Japon avec 7 tomes au compteur, elle débarque ce mois-ci chez nous et l’éditeur, Kana, a déjà annoncé tout sa programmation le concernant pour l’année, c’est dire combien il compte dessus et il a raison ! Il a d’ailleurs également proposé une offre avec un photophore à obtenir lors de la sortie du tome 1 et a mis une jaquette réversible à chaque tome de cette première édition.

Comme toujours avec l’autrice, l’histoire qui prend place est assez classique en soi, celle d’une fille qui semble banale mais qui a un petit quelque chose en plus, qui tombe amoureuse d’un garçon qui ne la remarque pas vraiment au premier abord. Tous ses titres fonctionnent pareil, mais ici, le cadre est une nouvelle fois vraiment charmant et très doux à l’image des couvertures que je trouve hyper réussies et stylées sur cette saga.

L’héroïne sera Saku, une jeune fille qui a longtemps fait tapisserie mais qui a décidé de changer depuis qu’on l’a aidée lors d’un malaise dans un train. Maintenant, c’est quelqu’un qui a le coeur sur la main et qui aide les autres dès qu’elle peut. J’ai beaucoup aimé cette caractéristique d’une héroïne douce, naïve et bonne samaritaine. C’est hyper rafraîchissant et ça met de suite de bonne humeur quand on lit ses aventures car c’est beau de la voir aider les autres sans contrepartie. 

La romance, elle, est introduite en deux temps dans ce shojo lycéen. Tout d’abord, pensant avoir trouvé le garçon qui l’a autrefois sauvée, sous son charme, elle demande à son petit frère de lui donner la lettre qu’elle a écrite pour lui, ce qu’il refuse. Sakura en a en effet marre de jouer les facteur pour son frère hyper populaire. Mais Saku ne compte pas abandonner et elle le harcèlera gentiment pour qu’il craque, se rapprochant ainsi de lui, découvrant quel gentil garçon il est et apparaissant à son tour comme une fille adorable à ses yeux à lui. Le décor est planté !

Je me suis doucement amusée à suivre la rencontre de ces deux adolescents qui se sentent un peu banals et mal aimés, et qui découvrent chez l’un et l’autre une gentillesse et une générosité qui sauront les toucher. Ce ne sont pas forcément des valeurs qu’on croise si souvent que ça dans les mangas et à fortiori dans les romances lycéennes, alors ça m’a fait un bien fou. C’est mignon, c’est simple, c’est banal presque mais cela crée une belle proximité et familiarité avec eux, car c’est un quotidien qu’on pourrait vivre. Il est donc fort plaisant de les voir lier connaissance, aider les autres, se rapprocher, devenir amis avec d’autres camarades de classe. 

L’autrice prend son temps. Elle place à peine les pions de ses futures intrigues : le frère de Sakura, qu’on connaît déjà au passage, le passé de Sakura, les sentiments naissant et changeant de Saku, la relation amoureuse toxique de leur amie Ogiwara, etc. Rien de novateur mais encore une fois pas mal de beaux et doux sentiments en perspective. 

Tandis que le shojo est en train de reconquérir les librairies, étant le secteur qui a le plus progressé l’an passé par rapport à l’année précédente, Sakura Saku répondra totalement aux aspirations romantiques des fans de RomCom lycéennes. Les beaux dessins et les doux mots d’Io Sakisaka ont encore frappé ici et ce premier tome, bien que classique, est déjà en succès par les jolies valeurs qu’il véhicule et ses personnages tellement porteurs de gentillesse. Je suis déjà conquise.

> N’hésitez pas à lire aussi l’avis de : L’Apprenti Otaku, Vous ?

Tome 2

Io Sakisaka poursuit sa recherche de la définition de la gentillesse à travers les aventures des si charmants Saku et Haruki, deux adolescents bienveillant qui apprennent à se connaître. Love will be in full bloom !

Après le malentendu concernant Ryosuke, le frère d’Haruki, Saku est bien mal en peine. Ses sentiments semblent s’être évaporer comme une bulle qui aurait explosé. En revanche, en découvrant la gentillesse maladroite et non revendiquée d’Haruki, elle craque de plus en plus pour lui. Que faire pour elle qui ne veut pas sembler frivole ?

Dans cette bluette on ne peut plus classique, Io Sakisaka ne réinvente pas l’eau chaude. On la voit réutiliser des tropes déjà bien connus et un peu usés jusqu’à la corde. Pourtant la fraîcheur des personnages change tout. C’est adorable de voir Saku se poser des questions sur la permanence de ses sentiments et leurs origines après son brusque revirement. C’est mignon de la voir tester son coeur en la présence des deux garçons qui l’ont chamboulé. C’est encore plus amusant de voir cela se faire sous le regard d’un Haruki tellement naïf qu’il ne voit rien venir. Rien de spectaculaire donc mais une belle maîtrise de l’écriture de la naissance de sentiments.

Là où le titre se démarque c’est avec cette qualité tout le temps mise en avant : la gentillesse. L’autrice en a fait la caractéristique principale de ses héros pour le meilleur et pour le pire. On découvre dans ce tome pourquoi cela gêne tant Haruki d’être qualifié de gentil à cause d’un incident passé. Rien de grave mais on voit aussi que ça peut être à double tranchant et on sent que dans le présent cela risque d’être aussi le cas avec leur amie Kotono. Je continue à trouver ça très chouette qu’on mette en avant cette valeur et qu’on évoque aussi les revers qu’elle peut occasionner.

En revanche, je dois dire que j’ai pas été hyper fan du drama de ce tome autour de Kotono justement. Si la dénonciation de la relation un brin toxique qu’elle vivait avec son petit ami est bonne, en revanche ce qui risque d’en découler d’après les indices qu’on a me fait déjà lever les yeux au ciel tant je n’aime pas ça. C’est dommage parce que je trouvais celle-ci intéressante dans sa façon d’oser dire les choses et de foncer sous ses airs de petite fille sage et fragile. Ses interactions avec Mitoshi me plaisaient particulièrement et l’intervention d’Iryu auprès d’elle également. A voir.

Même si tout ne m’a pas convaincue dans ce tome, je fais confiance à Io Sakisaka car c’est une autrice dont j’aime l’écriture et je retrouve ici son goût pour les personnages lambda mais touchants et les ambiances banales mais avec une touche de merveilleux. J’aime la profonde gentillesse de ses nouveaux personnages et tant pis si ça leur attire des ennuie. Ils sont tellement mignons ensemble et séparément, il suffit de voir la petite photo prise ensemble lors du barbecue ! Alors s’il vous plaît, madame Sakisaka, ne leur compliquez pas trop la vie !

Tome 3

J’ai toujours beaucoup aimé les romances lycéennes écrites par Io Sakisaka et ce dès les premiers tomes, mais force m’est de constater que ce n’est pas pareil ici. Il y a quelque chose qui me dérange dans cette série et m’empêcher de pleinement l’apprécier comme les autres.

C’est loin d’être un ratage, je ne dis pas ça, mais je trouve jusqu’à présent le titre moins lumineux et entraînant que ceux que j’ai pu lire précédemment et le focus sur Kotono dans ce tome n’arrange rien. Je n’accroche pas du tout à l’écriture de ce personnage. Je comprends les intentions de l’autrice et ça me plaît qu’on dénonce une certaine forme de masculinité toxique à travers son ex- et qu’on montre comment une fille peut s’en sortir, mais Kotono est un peu le prototype d’amie pas si amie que ça avec l’héroïne que je n’aime pas. Je la trouve fausse, hypocrite, se servant de Saku par moment, et ça me déplaît fortement. Du coup, ça plombe ma lecture alors que jusqu’à présent, dans les titres d’Io Sakisaka, c’était l’amitié entre les protagonistes qui souvent sauvait tout quand les situations se compliquaient.

Heureusement, nous assistons aussi à la naissance d’un autre personnage dans ce tome, l’étrange Iryu et là, je sens que je vais l’adorer. Garçon qui n’a pas la langue dans sa poche et est d’une effroyable honnêteté, celui-ci met régulièrement les pieds dans le plat, pensant aider nos héros, mais les mettant un peu mal à l’aise dans cette quête. Je trouve le personnage très frais et contrebalançant à merveille l’hypocrite Kotono. Là où elle est plein de manière, lui est très frais et simple. Il va ainsi venir titiller Haruki, sans s’en rendre compte, qui ne va pas apprécier de devoir partager l’attention de Saku avec ce nouveau venu. Carré amoureux, nous voilà !

Même si j’ai aimé par le passé les complications amoureuses de l’autrice, je dois avouer être moins séduite cette fois. Si je trouve Saku attendrissante dans ce premier amour qu’elle s’empêche d’exprimer par peur de faire du mal à son amie, je trouve qu’ils se prennent vraiment la tête pour pas grand-chose et que l’autrice exagère. Haruki est peut-être plus juste au final, n’arrivant pas encore à mettre les mots sur ce qu’il ressent pour Saku et se retrouvant pris dans un imbroglio à cause de sa trop grande gentillesse. C’est vraiment Kotono qui induit au final une dynamique et une ambiance que je n’aime pas. Sans celle, ce serait bien plus serein et lumineux, car vraiment les petits moments où Saku et Haruki sont ensemble, se cherchent, se parlent, vont l’un vers l’autre, sont adorables. On ressent toute leur pureté et leur bonté naturelle à chacun, ce qui est rafraîchissant.

Moins séduite que d’habitude avec l’autrice, je reste néanmoins sur le qui-vive de ce qui va se passer ensuite, notamment grâce à l’arrivée d’Iryu, ce personnage un peu anti-conformiste qui apporte l’honnêteté et la fraîcheur qu’il manque à cause du personnage de Kotono, qui plombe la série à mes yeux. Je retrouverai cependant avec plaisir Haruki et Saku qui semblent entrer dans une jolie phase de jalousie dans le prochain tome à la fin de l’année 😉

Tome 4

Je vais être honnête, j’ai beau être fan de l’autrice, cette série peinait à me convaincre. Il y avait quelque chose qui ne sonnait pas juste. Alors quel plaisir de voir combien je m’étais trompée grâce à ce tome !

Je n’ai jamais été fan des triangles amoureux et depuis plusieurs tomes celui entre notre héroïne Saku, sa meilleure amie Kotono et l’objet de leur attention Haruki, m’agaçait. Je n’aimais pas trop la façon dont Kotono jouait de sa situation pour s’immiscer et tout compliquer. Ça me faisait de la peine pour Saku et ça me crispait. Mais avec malice, l’autrice va tout faire exploser ici, rebattant totalement les cartes. Chapeau !

Je salue dans un premier temps l’arrivée d’Iryû, personnage en soi assez antipathique, très différent de ceux qu’on croise chez l’autrice habituellement. Avec son franc parler à la limite de la blessure pour ceux qui se le prenne en face, il est rude. Mais en même temps, quel bon ami il fait ! Dans ce tome, il prend Saku sous son épaule et est là à chaque fois qu’elle a besoin, pour la protéger, cacher ses larmes, l’écouter, la conseiller. Alors oui, il peut être blessant mais il dit aussi des vérité et est là au bon moment. J’ai beaucoup aimé son originalité et la relation qui se noue entre lui et Saku, même si on voit bien vers quoi elle se dirige, quoique on n’est pas à une surprise près !

Tout le tome tourne autour des sentiments de Saku, non pas qu’elle n’arrive pas à avouer à Haruki, on n’en est pas là, mais qu’elle n’arrive pas à avouer à sa meilleure amie, car c’est là le coeur de l’histoire. L’autrice insiste sur les conséquences d’un mensonge ou d’un non aveu, combien ça peut peser et le drame de sans cesse y ajouter d’autres mensonges. C’est plutôt finement écrit derrière ses dehors archi classique de tensions entre amies et je ne crois pas l’avoir vu si souvent abordé de cette façon. J’ai donc beaucoup aimé. L’autrice m’a pris à contre-pied avec une apothéose dans les dernières pages quant à ce que chacune cachait vraiment. Excellent !

Io Sakisaka nous offre ainsi un tome plein de petites scènes trop mignonnes. Il y a des mises en scène sur les duos amicaux de l’histoire qui sont adorables. Et le rapprochement progressif d’Haruki vers Saku, à qui il tente maladroitement de montrer et faire comprendre ses sentiments est adorable de maladresse. Qu’est-ce que j’ai ri avec l’épisode de la tente, puis du banc en attendant le bus. Et qu’est-ce que c’était mignon quand il l’observait avec Iryû ou quand il cherchait à parler avec elle. Il est jeune, ça se sent, ça se voit, mais c’est rafraîchissant car peu d’autrices réussissent aussi bien à mettre en scène le point de vue du garçon comme ici.

Alors que je suivais la série surtout parce que c’est Io Sakisaka, ça y est je la suis parce que l’histoire me plaît. J’ai été agréablement surprise par l’écriture de la résolution d’un triangle amoureux qui m’agaçait avant. J’ai trouvé adorable l’ensemble des scènes mettant en scène amour et amitié. J’aime beaucoup la fraîcheur et la jeunesse des personnages. Ça y est, malgré quelques clichés, tout me plaît !

Tome 5

Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais après le tome renversant de la dernière fois, mais la vie reprend son cours en fait dans cette bluette lycéenne signée Io Sakisaka et les tendres jalousies et rivalités se remettent lentement en place sous le prisme de la figure « du héros mystérieux ».

Les premiers tomes m’avaient laissé une drôle d’impression en bouche, chose corrigée dans le tome précédent avec la révélation « choc », pour ce genre de titre, de Kotono, maintenant la série peut reprendre son cours. J’ai vraiment eu l’impression d’une petite parenthèse avec elle et d’un retour aux fondamentaux avec le retour des garçons sur le devant de la scène. Je ne sais comment le dire autrement et qu’en tirer comme conclusion…

Saku se voit donc peu à peu au centre d’un triangle amoureux involontaire entre Iryu avec qui elle travaille et qui semble la connaître et Haruki, son camarade de classe qu’elle aime en secret, qui montre des signes de jalousie sans le vouloir. Sous la plume d’Io Sakisaka, bien qu’extrêmement classique, c’est mignon tout plein. On aime la jovialité et la sincérité de l’héroïne. On aime les maladresses des garçons qui ne sont après tout que des ados de 16-17 ans, ça n’a rien d’extraordinaire. Et c’est peut-être ça le souci à ce stade…

L’histoire avait pris un certain relief avec Kotono qui retombe aussi sec ici pour quelque chose de beaucoup plus banal et insipide. Oui, c’est mignon mais ce n’est pas transcendant non plus. Les tensions narratives sont minimes de chez minimes et tout se devine loooongtemps à l’avance. Alors, oui je prends plaisir à noter l’impatience de Saku de retrouver Haruki pendant les vacances, c’est fort joliment capturé par l’autrice. Oui, je trouve mignon les moments où les sentiments d’Haruki lui échappent et où il se montre jaloux et dérangé par cet autre garçon qui tourne autour d’elle. C’est également dessiné avec sensibilité. Mais le côté bougon et ado casse-pied d’Iryu, très peu pour moi, de même que ce sempiternel triangle amoureux, à nouveau autour de la question réchauffée du « héros » qui a sauvé Saku. Elle a dépassé cela, pas la peine d’y retourner.

Heureusement j’aime le travail d’Io Sakisaka pour capturer l’essence de l’adolescence amoureuse sous un prisme assez doux, du coup je continue à passer un joli moment de lecture et à me régaler de ses dessins et compositions graphiques. Mais contrairement à ses précédentes séries, je cherche vraiment LE fil rouge, LA trame narrative, LE drame qui va tout emporter, pour l’instant, c’est encore et toujours extrêmement flou et ténu, et si c’est cette figure du « héros », en l’état des choses, je serai déçue. Sakura Saku bien que mignon reste vraiment la série que j’aime le moins de l’autrice…

6 commentaires sur “Sakura, Saku d’Io Sakisaka

  1. Les romances lycéennes, ce n’est pas trop mon truc mais ce titre, ses valeurs et ses belles illustrations me font très envie. J’aime beaucoup l’idée d’une héroïne altruiste et la rencontre avec le petit frère de la personne qui l’a sauvée semble ouvrir la porte à une belle relation.

    Aimé par 1 personne

  2. J’aime tellement Blue Spring Ride, hâte de découvrir ce nouveau manga ! Mais je suis trop triste, ils n’avaient plus de photophore dans ma librairie habituelle, quand j’y suis allée, et je ne l’ai trouvé nulle part ailleurs 🥺

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire