Livres - Jeunesse / Young Adult

Avril à l’école des loisirs : Minusculette et les petits fantômes japonais / C’est beaucoup de soucis d’élever un doudou / La Compagnie des griffes

 

Comme chaque printemps, L’école des loisirs revient dans les librairies avec des titres tout mignon et tout doux qui évoquent avec bonheur cette époque de renouveau et de rêverie. Que ce soit avec une autrice phare comme Christine Davenier et sa comparse Kimiko ou avec des moins connus comme Gwendoline Raisson et Ilheim Abdel-Jelil, ou bien pour une aventure féline pleine de références comme celle de Clémentine Mélois et Rudy Spiessert. Que ce soit avec une créature fantastique, notre fée Minusculette, avec un objet du quotidien, le doudou, ou pour aider des amis. Le contrat est rempli et plus que rempli !

Titre : Minusculette et les petits fantômes japonais

Auteurs : Kimiko et Christine Davenier

Éditeur : École des loisirs (Loulou & Cie)

Année de parution : 26 avril 2023 

Nombre de pages  : 32

Histoire : Il pleut depuis des jours sur le domaine. Chacun reste chez soi et s’ennuie. Minusculette se décide à sortir avec son ami Bernard l’escargot qui, lui, aime la pluie. En passant devant la maison de Ninon la musaraigne, Bernard et Minusculette découvrent de drôles de petits fantômes blancs suspendus à sa fenêtre. Mais sont-ils vraiment des fantômes ?

Mon avis :  

Depuis que j’ai découvert l’univers de Minusculette, c’est un bonheur de la retrouver dans chacun de ses albums au fil des saisons et de la transformation de la nature.

Les deux autrices ont vraiment trouvé une jolie marque de fabrique ici avec des histoires tendres et zen qui reprennent la culture japonaise dont est issue l’autrice, Kimiko, et qui permettent à l’illustratrice, Christine Davenier, de célébrer la nature dans ses dessins aux couleurs toujours belles et lumineuses. C’est un régal pour l’âme et les yeux.

Dans ce nouvel opus, elles nous entraînent dans un temps de saison : les giboulées de mars qui se poursuivent également en avril comme pendant les vacances que nous venons d’avoir. La saisons des pluies est quelque chose de fort présent au Japon également et on a inventé là-bas une petite figurine facile à faire : le teru teru bozu, qui permettrait de faire fuir la pluie si on l’accroche dehors. C’est à partir de cette tradition que nos héroïnes ont imaginé l’histoire.

Ce fut charmant de replonger dans la forêt de Minusculette, d’y retrouver ses amis et de voir le changement dans ces paysages connus tandis que la pluie tombe et tombe. Cela a quelque chose d’apaisant. Je me suis plu également à voir ce que cela avait changé, à découvrir ce que les autrices avaient imaginé comme adaptations chez les animaux croisés dans leurs habitats et habitudes. C’est mignon tout plein et plein d’imagination.

Il y a également une belle ambiance chaleureuse alors qu’on imagine toujours la pluie comme quelque chose de morose. L’héroïne se plaît à sortir sous la pluie. Cet aléas climatique est l’occasion d’une jolie rencontre, d’une belle découverte et d’un moment entre amis à préparer quelque chose. La pluie n’est pas vécue comme un empêchement mais plutôt comme une inspiration et aimant moi aussi ce temps, cela m’a fait plaisir de voir le cliché combattu.

Ce nouvel épisode de la vie en forêt de Minusculette, notre petite fée toujours positive, m’a donc fait vraiment plaisir. J’ai aimé voir cette nature changeante sous le pinceau d’une autrice inspirée par la pluie et j’ai aimé l’ambiance chaleureuse initiée par une tradition séculaire japonaise, pays de mon coeur. Un très joli mélange, doux, chaleureux et apaisant, parfait à lire aux enfants en cette saison ! Bonus : on apprend aussi comment confectionner nous-même des teru teru bozu  ❤

(Merci à L’Ecole des loisirs pour cette douce lecture).

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Titre : C’est beaucoup de soucis d’élever un doudou

Auteurs : Gwendoline Raisson et Ilheim Abdel-Jelil 

Éditeur : École des loisirs (Pastel)

Année de parution : 26 avril 2023 

Nombre de pages  : 32

Histoire : Louison a un doudou qui s’appelle Roméo. Il la suit partout. Un jour, sa maman lui dit que les doudous sont pour les bébés et qu’à son âge, il serait temps de se séparer de Roméo. Hélas, le doudou ne l’entend pas de cette oreille… Et si Louison l’occupait en lui apprenant des choses de grands ?

Mon avis :

Le doudou est un objet phare du quotidien de bien des enfants. Objet d’imaginaire, objet d’addiction aussi. Le duo Gwendoline Raisson et Ilheim Abdel-Jelil, nous en offre une charmante histoire entre ces deux appropriations. Un moment plein de douceur !

Je découvre totalement le travail de ces deux auteurs mais c’est avec un grand plaisir que je suis entrée dans leur tendre imaginaire. J’ai aimé la poésie douce des mots de Gwendoline et la ouate des dessins d’Ilheim qui nous emmène ainsi dans un univers aussi doux que des nuages.

Louison adore son doudou Roméo mais elle a grandi et va désormais à l’école, ses parents lui font donc comprendre qu’il serait temps de s’en détacher. Mais dur dur de lâcher ce compagnon de toujours, surtout quand lui-même est attachée à sa petite maîtresse comme l’est Roméo à Louison. Il faudra donc le coup de pouce du destin en la personne de Jules, un autre petit garçon ayant lui aussi un problème de doudou.

J’ai beaucoup aimé le doux humour des auteurs pour traiter de la double question du doudou et de l’enfant qui grandit. C’est plein d’un doux imaginaire et d’une douce folie, les auteurs jouant à fond la carte du fantastique. C’est adorable de voir Louison jouer avec Roméo en inventant plein de jeux et situations. C’est charmant de les voir se raconter des histoires entre eux et créer leur propre monde. Ça doit rappeler bien des souvenirs à bien des enfants et des adultes. D’ailleurs ça se sent car il y a une belle ambiance nostalgique dans les dessins d’Ilheim.

Une jolie aventure naît de ce premier duo que viennent compléter ensuite Jules et Lola, et c’est un nouvel imaginaire à quatre qui est créé et se déploie avec encore plus de charme, amenant petit à petit nos bouts de choux à accepter de grandir en découvrant non plus une amitié imaginaire mais réelle. Et oui, quand on va à l’école, on délaisse peu à peu ses amis imaginaires pour les vrais amis. Mais rien n’empêche de conserver ces derniers, ils sont si enrichissants !

Jolie fable enfantine pleine de charme et de douceur, C’est beaucoup de soucis d’élever un doudou m’a séduit par sa belle relation enfants-doudous et l’imaginaire invoqué par les auteurs qui fleure bon l’enfance et la nostalgie. C’est un très joli titre à lire et à partager.

(Merci à L’École des loisirs pour cette douce lecture.)

Titre : La compagnie des griffes

Auteurs : Clémentine Mélois et Rudy Spiessert

Éditeur : École des loisirs

Année de parution : 12 avril 2023 

Nombre de pages  : 77

Histoire : Il y a de cela fort longtemps, au coeur de la vieille ville de La Rochelle, il y avait un orphelinat. Là vivait Gervaise, une jeune fille de onze ans qui s’ennuyait affreusement terriblement. Or, cher lecteur, d’ici quelques pages, Gervaise va faire une rencontre des plus exceptionnelles. Bientôt, elle filera de toit en toit dans la nuit, cheveux aux vents, affrontant les pires dangers aux côtés des fiers brigands de la Compagnie des Griffes, lançant dans la nuit leur célèbre cri de ralliement : « Chassons, chats, avec chance et panache ! »

Mon avis :

Depuis toute jeune, ayant baigné dans les bibliothèques d’un fan d’Histoire moderne, je suis fan des univers de cape et d’épée, un univers que je regrette parfois de ne pas croiser plus souvent dans les imaginaires enfantins actuels, un peu trop facilement remplacé par les super-héros à l’américaine. Quel bonheur de voir Clémentine Mélois et Rudy Spiessert s’y frotter !

Couverture Les chiens pirates : Adieu Côtelettes ! Couverture Chère Bertille... et la lune en gruyère

C’est avec un album au format singulier que je retrouve ce duo d’auteurs qui occupe déjà un pan de ma bibliothèque de classe avec leurs séries Les chiens pirates et Chère Bertille. Cette fois, avec le même mélange d’album et de BD que leurs homologues canins, ils nous embarquent dans une aventure féline qui se décline en aventure en 7 épisodes pouvant donc se lire au gré de la semaine. Un format que j’apprécie beaucoup.

Les auteurs se sont vraiment amusés à retranscrire l’univers des films de cape et d’épée que les amateurs du genre connaissent avec une aventure orpheline qui va entrer en relation avec une troupe de joyeux saltimbanques voleurs qui prennent aux riches pour donner aux pauvres et qui cherchent un refuge qu’elle va leur offrir en échange de sa participation à leurs aventures.

Cela fleure bon les bons sentiments. Cela fleure bon la justice et l’amitié. Les auteurs s’amusent à jouer sur les codes, prenant pour héros des chats qui rappelleront un certain trio aux fans de Monsieur Dumas, tandis qu’ils y adjoignent une héroïne qui elle, rappellera plutôt les héros que les plus jeunes apprécient avec son costumes modernes à la Catwoman, Totally Spies ou Lady Bug selon les références ^^! Ensemble, ils vont vivre une sacrée aventure sur fond de vol de riches et surtout sauvetage d’orphelin en détresse. L’idéal pour toucher le jeune lecteur et l’entraîner dans cet univers qu’il rencontre pour la première fois ici mais qu’il aura vite envie de retrouver.

Avec les dessins plein de pétillants de Rudy Spiessert et sa mise en page entraînante, le jeune lecteur vit une aventure immersive où les textes drôle gouailleurs de Clémentine Mélois, qui s’adapte au style de l’histoire, ajoute une touche de réalisme. C’est aventureux et plein d’humour. On croise le tableau rapide de l’ancienne La Rochelle avec ces belles demeures en pierre, ses rues pavés, ses caches souterraines et sa pluie. Les courses à travers toit font rêver, de même que la représentation de la vie nocturne de nos héros. C’est très joliment fait pour donner envie de partir à l’aventure !

Premier numéro, je l’espère, d’une lignée d’aventures pour redonner ses lettres de noblesses aux histoires de cape et d’épée et faire découvrir ce genre si précieux à la France aux jeunes lecteurs, La Compagnie des griffes est une introduction qui m’a séduite de A à Z. Je croise les doigts pour que les auteurs nous entraînent à la découverte des autres membres de ce gangs félins lors de prochaines histoires tout aussi rocambolesques et entraînantes !

(Merci à L’École des loisirs pour cette aventure à l’ancienne.)

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