Titre : Une autre moi
Auteur : Mizu Sahara
Traduction : Anaïs Fourny
Éditeur vf : Noeve Grafx
Année de parution vf : 2023
Nombre de pages : 193 (en cours)
Résumé : Trois histoires courtes aux notes douces-amères…
Recueil d’histoires courtes de Mizu Sahara, ce volume inclut les titres suivants :
– Le captif du jardin miniature : un homme vivant reclus rencontre une lycéenne qui lui déclare sa flamme…
– La princesse aux promesses : Kiriko fait des promesses avec n’importe qui… dans l’attente que ses partenaires les rompent.
– Une autre moi : nos noms sont identiques, mais nous n’avons rien en commun… laquelle de nous deux est la plus heureuse ?
Mon avis :
Mizu Sahara est un peu une valeur sûre pour moi. Voici une mangaka dont aussi bien le trait, les ambiances que les histoires me séduisent et aussi bien format long que court. Je ne pouvais donc pas passer à côté d’Une autre moi chez Noeve.
Pourtant ces trois histoires ne sont pas simples à appréhender. Elles ont chacune quelque chose de dérangeant qui va venir gratter le lecteur et même parfois le même mal à l’aide, mais l’autrice saura toujours retomber sur ses pieds et nous transmettre quelque chose de fort à travers elles.
C’est la première, Le captif du jardin miniature, qui m’a le plus mise mal à l’aise. On y suit un jeune homme de 26-28 ans, qui vit cloîtré ou presque dans sa chambre depuis qu’il a raté ses concours d’entrée. Il a découvert un jour que ça lui procurait des sensations et du plaisir de voler les selles des vélos des jeunes filles qui les déposent dans le parc en face de sa chambre. Mais une jeune ado le remarque et lui propose de sortir avec elle. Il y a vraiment de quoi mettre mal à l’aise entre le type qui se masturbe sur une selle et la différence d’âge entre les deux, mais l’auteur parvient à surmonter tout cela, et ce n’était pas gagné, pour nous conter une histoire âpre et sensible sur des jeunes maltraités psychologiquement par leurs familles, soit par les attentes de l’une, soit par le malheur de l’autre. Ce fut donc une lecture réellement sensible et surprenante, même si je ne suis pas sûre que les choix glauque de départ étaient nécessaires…
La très courte histoire du milieu, La princesse aux promesses, est dans la même veine. L’autrice cherche à nous interpeller sur le mal que peuvent faire des promesses non tenues et elle y va très frontalement avec une histoire totalement WTF. Je ne suis pas sûre d’y avoir trouvé beaucoup d’intérêt…
Non, c’est clairement dans la dernière histoire, celle qui a donné son nom au recueil que l’autrice a su le plus me convaincre. Pourtant, elle flirte à nouveau avec ce qui peut mettre le lecteur ultra mal à l’aise. Dans Une autre moi, une ado grosse qui subit les moqueries de ses camarades voit arriver dans sa classe une super belle fille qui porte le même nom et prénom qu’elle. Elle voit ainsi en elle, c’est qu’elle aimerait peut-être être, elle qui est fan de mode et design. Elle se met donc à imaginer des tenues pour elle. Mais son double est bien plus complexe que la belle image qu’elle renvoie, et elle, n’est pas seulement la fille dont tout le monde se moque. L’auteur va nous proposer un âpre et sensible portrait croisé de ces deux jeunes filles au-delà des apparences et ce sera très émouvant à voir, avec à nouveau un regard très intéressant sur la parentalité et les relations parents-enfants, un sujet qui a toujours intéressé l’autrice depuis My Girl.
>> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Vous ?
Merci pour ta chronique très réussie, je vais m’intéresser à ce titre sur j’étais parti pour rater.
Par contre, je ne comprends pas pourquoi tu utilise « auteur » pour Mizu Sahara. Si tu tiens à suivre les vioques de l’Académie française, tu devrais utiliser « auteure ». Si tu veux une forme plus agréable, tu peux utiliser « autrice » : cf. https://www.lalanguefrancaise.com/orthographe/auteure-ou-autrice
Autre chose, et c’est souvent que je tique là-dessus (notamment dans la traduction des mots de l’autrice chez Akata), tu parles de « lecteur », mais les lecteurs de ce type d’œuvre sont ultra minoritaires. Utiliser le terme « lectrice » me parait bien plus juste, non ?
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Merci à toi de m’avoir corrigée. J’avais tout simplement oublié que c’était une femme car je suis une fervente utilisatrice du mot autrice quand je n’oublie pas le genre de la personne en question ^^!
Quand à l’utilisation du mot lectrices plutôt que lecteurs, parce que celles-ci sont plus nombreuses, tu n’as pas tort mais je ne souhaite pas encore franchir cette ligne de crainte que les rares lecteurs hommes se sentent encore plus dispensés d’éviter ce genre de lectures qui « ne seraient pas pour eux ».
Autant ça ne me dérange pas de redonner leur genre aux métiers féminins, autant je n’arrive pas encore à passer outre nos règles d’accord, qui je le reconnais sont bien trop patriarcales. ^^!
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Je l’emprunterai si ma médiathèque le propose mais vu ce que tu en dis, je ferai l’impasse sur les deux premières histoires pour me concentrer sur la troisième qui a l’air fine, touchante et intelligente.
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Ou alors tu commenceras par celle-là avant d’aller jeter un œil aux autres 😉
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On ne sait jamais 🙂 Mais vu la taille de ma PAL et ma tendance à trop emprunter, je préfère m’épargner les histoires malaisantes qui ont tendance à impacter négativement mes émotions…
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Je te comprends, on a tous des thèmes et lectures qu’on évite V.V
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