Livres - BD / Illustrations

L’Île du crâne (BD) d’Anthony Horowitz, Maxe L’Hermenier et Clément Lefèvre

Titre : L’Île du crâne (BD)

Auteurs : Anthony Horowitz (roman d’origine) ; Maxe L’Hermenier et Clément Lefèvre

Éditeur : Jungle (Pépites)

Années de parution : Depuis 2024

Nombre de tomes : 1 (en cours)

Histoire : David Elliot s’est fait renvoyer du prestigieux collège ou ses ancêtres ont tous étudié. Pour le punir, ses parents décident de l’envoyer à Groosham Grange, un établissement réputé pour sa discipline de fer. Mais ni eux ni David ne réalisent véritablement où il va mettre les pieds…
Ses nouveaux camarades, Jill et Jeffrey, en font la découverte en même temps que lui : dans cette incroyable château perdu sur l’île du Crâne, les professeurs sont tous plus étranges les uns que les autres, tandis que les élèves se comportent tous de façon inhabituelle. Grisham Grange cache un terrible secret que David et ses amis sont déterminés à découvrir ! Mais ils ne sont pas au bou
t de leurs surprises…

Mon avis :

Tome 1 : Groosham Grange

Quand j’étais enfant et que je voulais frissonner ou m’évader, la collection Vertiges d’Hachette avec ses couvertures argentées pour la SF et rouge pour le fantastique/horreur était ma première source. J’ai donc lu il y a longtemps cette Île du crâne ici adaptée en BD, mais je ne me rappelais pas à quel point elle faisait Dark Academy, un style dans l’air du temps que j’adore et ai adoré retrouvé sous le pinceau de Clément Lefèvre.

Je n’ai que peu de souvenirs de ma lecture d’autrefois, ce fut donc une quasi totale découverte ici et quelle surprise de découvrir qu’en 1993, soit 4 ans avant, il avait déjà posé une grande partie des bases du futur succès mondial : Harry Potter. Alors l’autrice s’en est-elle inspirée ? L’a-t-elle plagié ? Il y a de quoi se poser des questions… Mais pour le lecteur actuel, fan de ce genre d’univers, c’est un vrai bonheur d’en faire la lecture et encore plus dans ce si joli objet. Les éditions Jungle ont en effet mis les petits plats dans les grands avec une belle reliure texturée, un signet et des couvertures intérieures inspirées des vieux livres. Les dessins de Clément Lefèvre, eux, m’ont enchantée et fait rêver. J’ai adoré cette version illustrée !

L’histoire, elle, de nos jours est un classique. On découvre David, un jeune garçon un peu rebelle qui vient de se faire renvoyer de son école. Ses parents reçoivent une lettre à point nommé leur proposant l’établissement sévère qu’ils souhaitent et l’y envoient. Mais tout ce qu’il va alors croiser va sortir de l’ordinaire et lui sembler bien étrange.

Les auteurs de la BD semblent reprendre et synthétiser à merveille les éléments clés de l’intrigue du roman pour nous offrir une belle aventure frissonnante aux racines même du fantastique où l’on suit un ado en train de basculer malgré lui dans un univers étrange. C’est très mignon en soit de voir David douter autant de tout ce qui l’entoure, de ces figures un peu horrifique, ces professeurs qui sont de drôles de créatures, de ce lieu loin de tout et d’entrée de cette lettre étrange venant l’inviter qui diffère de celle de ses camarades. Tout est là pour l’intriguer. Forcément, il n’a pas envie de rester et c’est le récit de cet esprit qui se rebelle face à ce qui se produit devant lui, qui cherche à percer le mystère mais y plonge malgré lui, qu’on suit.

C’est graphiquement un vrai enchantement. J’avais déjà aimé Clément Lefèvre dans ses autres oeuvres jeunesses, les albums du jeune cowboy Billy et la BD merveilleuse du Roi ensommeillé, c’est à nouveau le cas ici. Il a un style très actuel, rond et rassurant, presque duveteux et onirique, comme un nuage. Je suis fan de son utilisation des couleurs et de leur rendu. Ici les atmosphère sont quasi brumeuse et que ce soit les éclairages tamisés de cette étrange école ou les bleus de la nuit, ils m’émerveillent. Il a en plus une narration graphique qui s’approche de celle du manga dans son rythme et son tempo, profitant amplement des 70 pages de l’album pour ne pas donner le sentiment que ça va trop vite. Chapeau, c’est rare en BD à mes yeux !

J’ai donc passé un très bon moment à découvrir l’univers de la mystérieuse Île au crâne où je me suis amusée à traquer les ressemblances avec Harry Potter et elles sont nombreuses ! Ayant précédé ce roman à succès, je suis encore plus surprise qu’Horowitz n’ait pas eu le même succès en dehors du « prix européen du roman pour enfants » qu’il a reçu pour lui en 1993, car tout y est. On retrouve une famille détestable, un voyage en train où il rencontre deux amis fille-garçon, un personnage différent qui accueille et joue les majordomes, un étrange directeur, des professeurs singuliers, un lieu reculé loin des familles, un miroir magique et j’en passe. C’est fou ! Après l’aventure est différente, les biais et leviers aussi. Harry savait un peu où il allait, ce n’est pas le cas de David ici, et ce premier tome est l’occasion pour lui de percer les mystères de ce lieu, non de combattre une force maléfique. C’est donc différent au final et j’ai apprécié cette différence. L’auteur est arrivé avant J.K. Rowling et a d’autres inspirations comme cette histoire de 7e fils de 7e fils qui vient d’Orson Scott Card ou encore Terry Pratchett mais surtout d’anciennes légendes évoquées ici. Une figure qu’on aime bien en fantasy !

Très belle aventure jeunesse qui embarque le lecteur dans les racines du genre fantastique aux côtés d’un jeune héros curieux de percer les mystères qui l’entourent. Cette adaptation BD est très réussie : bel objet, superbes dessins, histoire bien contée, atmosphère mystérieuse à souhait. Elle plaira assurément aux fans de Dark Academy à condition que la ressemblance frappante avec Harry Potter (qui lui succède) ne les gêne pas trop. Moi, j’ai adoré retrouver ce type d’histoire dans un si bel écrin <2

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19 commentaires sur “L’Île du crâne (BD) d’Anthony Horowitz, Maxe L’Hermenier et Clément Lefèvre

  1. Les scènes avec les parents sont moins violente que dans le roman ? (même si c’est un peu de l’horreur, je trouve ça bien trop proche de la réalité pour une lecture destinée aux enfants)

    Genre le père qui roule sur la mère ou la poignarde tranquillement…

    C’est toutefois intéressant de proposer ce livre sous un nouveau format

    Aimé par 1 personne

  2. Je n’ai jamais lu cette histoire mais j’aimerais bien la découvrir un de ces jours. 🙂 Je me dis que la version BD est un bon compromis, et les illustrations ont l’air sympathiques. D’ailleurs pour les couleurs je te rejoins, elles sont belles et il y a quelque chose de presque vaporeux qui est très agréable. Merci pour cette chronique qui donne envie 😊

    Aimé par 1 personne

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