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Brainstorm’ Seduction de Setona Mizushiro

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Titre : Brainstorm’ Seduction

Auteur : Setona Mizushiro

Editeur : Kazé

Années de parution vf : 2015-2016

Nb de tomes vf : 5 (série terminée)

Résumé du tome 1 : Au Comité Cérébral, centre de contrôle situé dans la tête d’Ichiko, 29 ans et célibataire, ses membres sont au travail. Les faits et gestes de la jeune fille sont visionnés et votés à l’unanimité dans des débats animés où chacun donne de la voix ! Et lorsque Ichiko tente d’aborder le craquant Ryôichi, de huit ans son cadet, c’est l’effervescence dans l’esprit de la presque trentenaire… Optimisme soutient à fond cette entreprise pendant que Pessimisme vote contre toute forme de rapprochement avec ce jeunot ! L’impassible Mémoire, lui, fait son devoir d’archiviste en silence, tout le contraire de Passion qui trépigne bruyamment à l’idée de vivre une histoire d’amour ! Raison, enfin, préside avec lucidité ce Comité et tranche lors des votes… ou en tout cas, il essaye ! Mais dans l’esprit d’Ichiko, une autre facette pourrait bien jouer les invités surprise et tout bouleverser…

Mes avis :

Tome 1

Après la déception que fut Heartbroken Chocolatier, voici le nouveau titre de Setona Mizushiro. J’ai adoré l’auteur autrefois avec L’infirmerie après les cours, Black Rose Alice, Diamond Head, S, ou Le jeu du chat et de la souris, alors malgré cette mauvaise expérience, j’ai voulu lui redonner une chance (surtout que c’est une série courte en 5 tomes). J’ai toujours aimé son dessin si particulier et son humour pince sans rire, deux caractéristiques que j’ai retrouvées ici avec plaisir, mais au niveau de l’histoire, ce n’est pas encore ça.

Sur des fonds de Vice Versa (le dernier Pixar), on suit Ichiko, bientôt 30 ans, qui est toujours célibataire. C’est une femme timide, mal à l’aise avec les hommes et qui cherche désespérément l’amour mais qui est très maladroite et a vraiment peur de l’inconnu. Nous voici donc encore avec une héroïne un peu niaise, ce que je n’aime pas vraiment, surtout qu’elle est très indécise, ne sait pas ce qu’elle veut et change sans arrêt d’avis. Du coup, je la trouve très fade et agaçante. Mais heureusement pour l’histoire, Setona Mizushiro a la bonne idée de nous montrer les envers du décor de son indécision, c’est-à-dire ce qui se passe dans sa tête à ce moment-là, grâce à son « comité de décision » composé d’Ikeda le pessimisme, Yoshida la raison, Ishibashi l’optimisme, Hatoko la passion, Kishi la mémoire qui note tout, et d’une mystérieuse et belle jeune femme qui a le pouvoir de tous les faire taire pour qu’Ichiko écoute les « besoins » de son corps/coeur (?). Et c’est grâce à ce concept que j’ai quand même tenu le coup face à la romance classique qui se dessine entre Ichiko et un jeune homme de 7 ans de moins qu’elle qu’elle rencontre lors d’une soirée puis dans le métro : Saotome. Ainsi j’ai trouvé assez amusant le concept de voir et entendre ce qui se passait dans sa tête, même si ça devenait souvent très bruyant et fouillis, mais ça donnait un côté tellement réaliste. Je ne sais pas si ça me permettra de tenir toute la série, parce que j’ai quand même beaucoup de mal à adhérer aux personnages tellement ils sont immatures l’un et l’autre. Donc à moins qu’ils mûrissent et changent, j’ai peur de me diriger vers une autre déception…

Tome 2

Bon malheureusement les défauts du premier tome sont toujours présents et ne se sont pas améliorés. J’ai toujours autant de mal avec les voix dans la tête d’Ichiko dont les réunions sont d’un chaos sans nom et m’agacent par leur jacassage permanent. Pourtant il y a des moments assez drôles avec elles parfois, mais c’est noyé sous un tel flot de paroles… Du côté d’Ichiko, sa passivité me tape toujours autant sur le système et je trouve sa relation avec Saotome complètement surréaliste, pas du tout crédible et immature au possible. Donc tout le début du tome a été assez insupportable pour moi, surtout qu’il y a un côté très voyeuriste je trouve, accentué par la présence des voix d’Ichiko. Heureusement sa décision de prendre ses distances et de se concentrer sur son travail a permis de calmer un peu les choses. J’ai aimé la voir se consacrer à ses projets et nouer des liens avec « son éditeur ». J’ai trouvé cette partie bien plus digeste et agréable à lire, surtout avec le petit côté mystérieux qu’apporte l’auteur vis-à-vis du passé d’Ichiko et du fameux « post-it » noir. On en sait enfin plus et j’avoue que cette partie-là m’a bien plu contrairement au reste. Elle permet de mieux comprendre Ichiko et la régression qu’elle vit depuis aussi bien professionnellement que personnellement. Cela ne me la rend pas plus sympathique mais au moins je la comprends. J’espère juste maintenant qu’on restera sur cette dynamique et qu’on ne retombera pas dans le mélo immature Ichiko-Saotome dans le prochain tome même si j’ai bien peur de me tromper malheureusement…

Tome 3

Je ne suis toujours pas convaincue par cette série et j’ai l’impression que plus ça va, moins je le suis et le serai. J’ai trouvé l’omniprésence des voix d’Ichiko beaucoup trop lourde dans ce tome. La quasi disparition de Saotome et l’incapacité de leur couple, à Ichiko et lui, d’évoluer et se parler m’a gonflée. Le revirement de celle-ci qui se rapproche d’Ochi est trop facile. Je ne retrouve pas la sensibilité qui d’habitude caractérise les oeuvres de Setona Mizushiro. Je m’ennuie et m’agace de plus en plus et au final même la révélation de son passé n’aura pas permis de relever le niveau. En conclusion, je suis déçue et pas sûre de continuer.

Tome 4

Après la pause que j’avais faite après le tome 3, j’ai retrouvé ici tout ce que je n’aime pas dans la série. Ichiko est beaucoup trop passive et soumise pour moi. Son choix, si on peut appeler ça un choix tant elle se laisse porter par les événements, de retourner avec Saotome est le pire qu’elle ait fait. Celui-ci n’est vraiment pas stable et je déteste la façon dont il la trouve à la fin du volume. Je le trouve très dur, très cruel avec elle. Je n’ai pas aimé qu’elle le laisse faire. Certes sa relation avec Ochi n’était pas terrible non plus. On sentait bien qu’il n’y avait rien de vraiment sentimental entre eux et qu’ils étaient plutôt ensemble parce qu’ils s’entendaient bien, mais au moins il avait bien plus de considération pour elle. Quant aux voix dans sa tête, j’en viens à les lire en diagonale, tant elles sont bavardes et me filent la migraine en s’agitant dans tous les sens. Si Setona Mizushiro n’envoie pas valser tout ça dans le dernier tome et ne réveille pas son héroïne pour qu’elle arrête de se faire marcher sur les pieds, on tiendra là sa plus mauvaise série…

Tome 5

J’ai eu peur pendant toute la première partie de ce dernier volume que ça tourne exactement comme je ne le voulais pas tellement ça devenait lourd et sombre. Voir Ichiko s’enfoncer de plus en plus dans son apathie et son mal être était dur à voir. Ça m’a vraiment prise aux tripes et là j’ai retrouvé tout le talent de la Setona Mizushiro que je connais. Elle est parvenue à retranscrire parfaitement le malaise d’Ichiko qui s’imposait des règles, des barrières, dans sa relation avec Saotome pour ne pas le blesser. A force de se restreindre, de se contraindre, elle a tout gâché. J’ai aimé cette critique que la mangaka a fait de notre société et de ses gens qui veulent à tout prix ne pas blesser les autres au point de se blesser eux-mêmes et de mentir à tort et à travers. La fin, du coup, m’a comblée ce que je n’aurais jamais cru tant j’ai eu du mal dès le tome 2 de la série. J’ai aimé voir Ichiko se libérer, dire ce qu’elle avait sur le coeur et prendre conscience de ses erreurs. J’ai trouvé sa dernière déclaration à Saotome déchirante mais très belle et tellement réaliste qu’elle a fait écho en moi. La conclusion qu’elle en tire est parfaite et j’ai aimé la voir se reprendre en main et mûrir dans les dernières pages. Il aura finalement fallu bien souffrir comme l’héroïne pour aboutir à cette si jolie et émouvante fin.

Ma note : 13 / 20

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