Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Given de Natsuki Kizu

Titre : Given

Auteur : Natsuki Kizu

Éditeur vf : Taifu (Yaoi)

Années de parution vf : Depuis 2016

Nombre de tomes vf : 8 (en cours)

Résumé du tome 1 : Uenoyama est un lycéen féru de guitare et de basket. Seulement, la passion qui l’animait semble s’être éteinte pour laisser place à un quotidien morne, rythmé par de simples siestes. Un jour, il tombe sur Mafuyu, qui s’est endormi à l’un de ses endroits favoris, une superbe guitare Gibson serrée contre lui. Ce dernier le supplie alors de la réparer et de lui apprendre à en jouer. Si Uenoyama refuse catégoriquement au début, il finit par l’aider et va même jusqu’à l’intégrer dans son groupe. Il découvre derrière la candeur de Mafuyu un talent incroyable et bouleversant. Malheureusement, ce dernier est également hanté par un lourd traumatisme qui l’empêche de s’exprimer pleinement…

Mes avis :

Tome 1

Je suis assez fan des titres parlant de musique et ce boy’s love ne fait pas exception. Malgré une certaine lenteur et apathie, j’ai de suite accroché avec l’ambiance et l’esthétique du titre que je trouve plein de poésie.

C’est l’histoire d’Uenoyama qui rencontre fortuitement Mafuyu qui lui demande de lui apprendre à jouer de la guitare. Alors qu’il avait un peu perdu sa passion première pour la musique, cette rencontre va la raviver.

Le titre repose complètement sur la relation ambigüe qui se noue entre les deux. Uenoyama, c’est un peu le beau gosse qui ne se foule pas trop mais est apprécié de tous, tandis que Mafuyu, c’est le beau gars androgyne un peu timide qui aime rester dans son coin. Mais ils s’accordent parfaitement et une vraie alchimie nait entre eux. J’aime beaucoup leur duo. J’aime la fraicheur d’Uenoyama, sa passion pour la musique et sa maladresse dans ses relations avec les autres. J’aime la douceur et la tristesse qui se dégagent de Mafuyu, ce qui se comprend quand on connaît son passé. Mais cela donne une vraie richesse et identité au titre.

La musique est présente mais ce n’est pas le coeur de l’histoire. C’est surtout le révélateur des sentiments à fleur de peau des personnages. Les moments où ils en parlent sont assez calmes en général mais il y en a quelques uns qui sont d’une belle fulgurance aussi et qui touchent en plein coeur. La mangaka sait donc parfaitement doser ses effets pour nous toucher juste ce qu’il faut quand il faut.

Du côté du dessin, celui-ci évolue entre le premier et dernier chapitre, gagnant en maturité. J’aime la simplicité du trait mais aussi la poésie qui se dégage parfois de certaines planches. Je trouve que les couvertures ne rendent vraiment pas hommage à ce qu’on trouve à l’intérieur et c’est bien dommage.

Tome 2

Dans ce 2e tome, on retrouve l’ambiance douce amère du titre. La musique a toujours une place importante mais pas prépondérante. Ce sont toujours les relations entre les personnages qui sont mises en avant. C’est étonnant de voir autant de maturité chez des gens aussi jeunes. J’aime beaucoup la façon dont l’auteure raconte tranquillement leur quotidien aussi bien au lycée, au boulot, à la maison que lorsqu’ils vivent leur passion.

Mais surtout j’aime la façon dont leur fragilité à chacun est rendu. Ils évoluent tous à leur rythme et se dévoilent au fil des chapitres. Ils ont tous vécu quelque chose qui les a marqués et a forgé leur personnalité actuelle. Mafuyu est peut-être celui dont c’est le plus flagrant et dont on parle le plus à cause de la nature traumatique de ce qui lui est arrivé mais les autres ne sont pas en reste. On découvre ainsi le premier amour d’Akihiko, ainsi que les sentiments ambigus de Haruki pour Akihiko. Quant à Uenoyama, il reconnait ses sentiments pour Mafuyu mais peut-être un peu trop rapidement et brusquement pour moi. Il n’empêche que j’aime beaucoup ce quatuor et les personnages qui gravitent autour d’eux : la soeur d’Uenoyama, l’ami d’enfance de Mafuyu, leurs amis au lycée, ou encore le meilleur ami d’Akihiko. Cela donne une vraie richesse au titre.

La musique continue à leur servir de catharsis au cours de moments beaux et intenses, où on lit la force de leur jeu sur le visage de ceux qui les écoutent. C’est puissant et très émouvant.

Tome 3

L’histoire se poursuit dans la lignée des deux premiers tomes avec son ambiance toujours aussi mélancolique mais qui s’adoucit et où l’humour est de plus en plus présent.

J’ai apprécié de suivre les réactions le concert du groupe et surtout de les voir enfin avancer. C’est touchant de voir Mafuyu s’ouvrir et sortir petit à petit de sa passivité. J’ai trouvé la naissance de sa relation avec Uenoyama très attendrissante et toute mignonne. C’est doux, c’est frai, c’est plein de bons sentiments.

A contrario, l’auteure brosse un portrait plus sombre des deux membres adultes du groupe qui ne parviennent toujours pas à communiquer et à être honnête. Ils me rendent un peu triste aussi bien Haruki qui attend encore et toujours qu’Akihito le remarque, que ce dernier qui n’arrive pas à oublier son premier amour et reste accroché à lui quitte à souffrir. Cela donne une belle ambiance mélodramatique mais j’aimerais bien qu’on ne tourne pas trop longtemps en rond là-dessus.

Je continue donc a beaucoup apprécier l’ambiance de la série. La suite de la carrière musicale du groupe s’annonce tout aussi prometteuse entre le nouveau nom qu’ils se sont trouvés, les aspirations de composition de Mafuyu et leur participation à un concours pour un festival. Vivement le prochain tome même si je crains qu’il se fasse attendre vu la lenteur de la parution…

Tome 4

Given, c’est tellement une lecture doudou pour moi. Après ce n’est pas l’une de ses romances douces et gentilles, non, c’est l’une de celle qui vous frappe en plein coeur, vous serre le coeur et vous donne envie de pleurer pour ces pauvres personnages.

Je dois avouer que j’ai longtemps attendu ce tome qui je ne voyais pas arriver. Du coup, j’ai sûrement dû oublier des petites choses mais je me suis replongée avec délices dans les histoires de ce groupe de rock. J’ai beaucoup aimé voir Mafuyu prendre de l’assurance et se mettre à composer, montrant toute sa sensibilité. Pourtant, lui et Uenomiya sont un peu en retrait dans ce tome, mais le peu de pages où ils sont là, ils illuminent littéralement le récit.
Non, le coeur de ce tome, ce sont ceux qui étaient restés un peu dans l’ombre jusqu’à présent : Akihiko et Haruki. Le premier vit un amour très compliqué, qui le chamboule, le perturbe, le pousse à faire les pires conneries. Il m’a fait beaucoup de peine tant sa relation avec son ex est déchirante. Je ne comprends pas bien pourquoi ils ne peuvent pas être ensemble, pourquoi ils se font tant de mal. C’est de la passion à l’état brut entre eux, une compréhension et un besoin réciproques qui vous fend le coeur et fait souffrir tout le monde. Haruki se retrouve mêlé à tout ça à cause de ses sentiments pour Akihiko. J’ai toujours eu un peu de mal avec ce personnage, mais j’ai aimé le voir se rebiffer un peu cette fois. J’espère qu’il va continuer ainsi.

Vous l’aurez compris, les romances sont au coeur de ce tome et plongent le lecture dans les abîmes des sentiments des membres du groupe, laissant un peu trop la musique de côté à mon goût. J’espère que le prochain tome se fera moins attendre ^^

Tome 5

Ce tome se sera un peu moins fait attendre que le précédent, mais tout de même, après les événements de la dernière fois, je l’attendais avec impatience ! Encore une fois l’autrice nous livre un tome rempli d’émotions à l’état brut. Elle mélange comme une chef les éléments ayant traits à la musique et ceux plus personnels des héros, donnant une aura très personnelle au titre. Chacun des personnages se confronte à lui-même grâce à la musique qu’il produit ou entend.

Dans ce tome, c’est au tour des aînés d’être paumés. Akihito souffre de sa relation passionnelle avec Ugetsu, ce que l’autrice a mis au coeur des 2 derniers tomes. Il souhaite en sortir mais il ne veut pas non plus rejeter tout ce qui a fait celui qu’il est à présent. Il embarque, en plus, Haruki là-dedans. Celui qui est un peu le grand frère du groupe, redevient un petit garçon paumé dans ces moments-là. Ils font vraiment peine à voir. Mais l’autrice fait le choix de ne pas les laisser se morfondre et au contraire de les rendre vraiment combattifs. Leur désir de changer n’a rien de simple mais ils lutteront jusqu’au bout, jusqu’à enfin se trouver et se transcender. J’ai adoré cela. J’ai ainsi fini par apprécier Haruki que je trouvais trop gentillet. J’ai encore plus aimé Akihito, que je trouve complexe à souhait. Et je suis définitivement sous le charme d’Ugetsu même s’il est complètement cassé. Le trio a fonctionné à merveille pour me faire vibrer et pleurer dans ce tome. Une page se tourne.

Du côté des petits jeunes, les inquiétudes sont là aussi, entre la nouvelle étape du concours qui approche et la pression ressentie par Mafuyu afin d’écrire des paroles. Ce n’est pas facile de se livrer ainsi, surtout quand comme lui, on a tant de mal à exprimer ce qu’on ressent à la base et qu’on a peur, en prime, de faire une connerie. Alors même s’il reste un peu trop doux et passif à mon goût au quotidien, quand il monte sur scène, là, c’est magique ! Mafuyu se transcende et ses paroles sont vibrantes d’émotion. Ça fait mal, ça nous transperce mais qu’est-ce que c’est beau ! J’espère qu’on aura vraiment, un jour, le fin mot sur ce qui est arrivé à son ancien amoureux mais je sens que ce jour-là, je serai dévastée.

Ce 5e tome de Given est donc encore une petite pépite qui me fait vibrer à chaque instant, m’apportant bonheur et tristesse. Le récit de la vie de ces jeunes adultes est à la fois âpre et plein de poésie. Magique !

Tome 6

Près de deux ans plus tard, je renoue avec les compères de Given et leurs romances âpres et à fleur de peau mais tellement émouvantes.

Le début est sympathique mais un peu lent. Il faut refaire connaissance et l’autrice joue la carte de l’humour tendre pour clôturer l’histoire d’Akihiko et de Haruki. Ce n’est qu’ensuite qu’elle nous bascule dans ce qui sera vraiment le coeur de l’histoire dans ce nouveau tome : le groupe d’Hiiragi. Ce fut donc un bonheur de replonger pas à pas dans l’univers tendre, romantique et complexe de Given.

La première partie tournant autour d’Haruki était une belle mise en bouche, permettant d’entrer avec le sourire dans ce 6e tome. On y retrouve la soeur d’Uenoyama, qui sortait auparavant avec Akihiko. Cela peut sembler anecdotique de la retrouver le temps d’une sortie avec Haruki, mais c’était nécessaire pour faire clore ce chapitre et montrer l’importance qu’Haruki avait gagné dans la vie d’Akihiko même aux yeux des autres. Qui plus est, avec ce personnage, on pose un regard extérieur à ce qui a pu avoir lieu et elle apporte une nouvelle vision des choses, notamment avec sa maladresse autour de la question de l’homosexualité. Elle met les pieds dans le plat en disant qu’elle a peur pour ceux qui aiment quelqu’un du même sexe dans le pays et l’époque à laquelle elle vit car ils risquent d’en souffrir à cause de la société japonaise. C’est un triste constat mais réaliste, cependant il ne l’empêche pas d’être quelqu’un de profondément gentil et aimant. J’ai beaucoup aimé découvrir ce personnage.

Mais le coeur de l’histoire se trouve dans les chapitres qui suivent et qui sont consacrés à Hiiragi et sa groupe qu’Uenoyama a rejoint. Avec eux, on découvre d’abord un nouveau pan intéressant dans ce titre musical, celui de participer à plusieurs groupes en tant qu’artistes, ce est plus fréquent qu’on ne le croit. J’ai beaucoup voir Uenoyama s’impliquer dans un autre groupe, au fonctionnement et dynamiques différents, avec un style musical qui n’a rien à voir et des problématiques autres.

Du point de vue musical, ça tarde un peu à démarrer, on est d’abord plus concentré sur les problèmes d’égo des deux fortes têtes que sont Hiiragi et Uenoyama. Cependant cela crée une proximité réconfortante qui fait qu’on va vite s’attacher à eux comme entité et qu’on va avoir envie de suivre leur groupe.

Puis quand la musique démarre vraiment, là une fois de plus, ça explose tout. L’autrice est vraiment doué pour faire vivre l’intensité de cet art aux lecteurs. Chaque révélation vécue par les héros nous est communiquée et on vibre, on tremble, on est saisi tout comme eux. C’est particulièrement vrai ici où Uenoyama est enfin confronté à la musique que produisait l’ex de Mafuyu. Il se prend une sacrée claque ! Ce qui ne l’empêche pas de s’y confronter pour nous faire vivre des moments magiques.

Nous avons donc une nouvelle dynamique musicale particulièrement attractive, basée elle aussi sur le dépassement et le sublimement d’une musique disparue. Le parallèle fait à la fin sur la restauration en art est particulièrement pertinente, puisqu’il s’agit de pénétrer l’âme de l’artiste disparu pour en faire ressortir ce qui le composait et l’accompagner dans ce que ça aurait pu être. J’ai adoré !

En plus, cette nouvelle dynamique musicale est accompagnée de tout un tas de dynamiques relationnelles très riches. En plus de la relation de chien-chat d’Hiiragi et Uenoyama dont j’ai parlé, qui m’a bien plu parce qu’ils se challengent ainsi, il y a bien sûr la romance entre Hiiragi et Shizu, le batteur du groupe, à laquelle je ne suis pas restée insensible. Par contre, c’est à croire qu’il est impossible d’être amis de longue date sans être amoureux dans cette série et que tous les hommes (ou presque) sont homosexuels… Mais en attendant, c’est une autre dynamique relationnelle que celle des personnages qu’on connait qui les conduit à avoir des sentiments et à ne pas se déclarer encore. Je les trouve adorables et j’espère que leur histoire sera développée. Enfin, il y a Mafuyu, qu’on a peu vu et qui commence à se sentir un peu exclu de tout ça, ce qui réveille de sombres peurs en lui. On en tremble.

Given ne joue jamais la carte de la sécurité. Son autrice se renouvelle sans cesse en proposant de nouvelles nuances sur la même note de départ. Ses romances sont toujours complexes mais puissamment émouvantes car concernant des êtres à fleur de peau. La musique tient toujours une belle place. Elle sait en montrer toute la richesse dans ce qu’elle nous apporte mais aussi dans les enjeux qu’elle revêt, et ici, ils deviennent de plus en plus nombreux : nouveau groupe, proposition d’évolution de l’ancien, passerelle entre les deux, etc. C’est vraiment un titre que je prends plaisir à suivre, je regrette juste sa lenteur de sortie ici et au Japon.

Tome 7

Série chouchou chez moi, Given est tout de même bien handicapée par sa parution d’escargot asthmatique et pourtant l’émotion est toujours au rendez-vous avec ces musiciens aux sentiments à fleur de peau.

Me refusant à relire la série pour le moment, il m’a fallu un certain temps comme à chaque fois pour replonger dans l’histoire et me remettre en mémoire qui était qui et surtout qui en était où. J’aurais pu me faciliter la tâche avec le long résumé de l’éditeur en début de tome mais je n’aime pas trop cela, je l’avoue, et je préfère que cela vienne naturellement pour voir si l’auteur, en l’occurrence l’autrice a bien fait les choses. C’est le cas.

Au fil des pages quel plaisir j’ai eu à retrouver les émotions de cette série où la musique est un moyen d’expression particulièrement puissant pour de jeunes hommes qui se cherchent, notamment sentimentalement parlant. Si je regrette toujours de n’avoir que des homosexuels dans cette histoire. Non, je ne suis pas homophobe, mais c’est quand même très peu crédible que l’ensemble des membres de deux groupes de rock soient tous homo, je trouve… Bref. C’est toujours aussi émouvant de voir ce qu’ils mettent dans leurs compositions, dans leur son, dans leurs paroles ou juste dans la vie de leur groupe.

Dans ce tome, l’autrice, comme pour dévier du sujet principal une fois de plus, se concentre sur le couple Hiiragi – Shizu, deux amis d’enfance qui formait un groupe avec Yuki, l’ex de Mafuyu, avec qui ils étaient aussi très proche. En demandant à Uenoyama de les rejoindre, ils reproduisent le fossé qui s’était creusé autrefois, ce qui éloigne à nouveau Mafuyu et le met en difficulté psychologiquement parlant mais aussi dans son couple où il a l’impression d’une redite. J’espère vraiment que le sujet sera creusé car il le mérite et permettra peut-être de lever les dernières barrières de celui-ci. La série étant terminée au Japon ou sur le point de l’être, il ne lui reste plus beaucoup de temps pour cela et l’autrice semble prendre prétexte de chaque autre couple qu’elle croise pour ne plus parler du principal duo de son histoire, c’est dommage.

Mais revenons à nos moutons. Nous avons ici un très beau et intéressant focus sur Hiiragi et Shizu qui se connaissent depuis toujours mais qui ne se comprennent pas vraiment. J’adore les histoires d’amis d’enfance et j’ai été servie ici. Même si ça m’a mise mal à l’aise à cause de son côté très cru pas très sain, j’ai aimé que Shizu finissent par mettre les points sur les I à un Hiiragi qui professait son amour sans penser aux conséquences tant il était sur son petit nuage. Ça nous change du couple platonique à la Mafuyu-Uenoyama et ça nous rapproche un peu plus d’un Haruki-Kaji, que je préfère dans l’expression de ses sentiments. Ici, l’entre deux est très bien travaillé. L’autrice amène en douceur Hiiragi à réaliser tout ce que Shizu représente pour lui et ce qu’il lui a fait vivre, ce sur quoi il a pu se méprendre. Comme toujours chez Natsuki Kizu, c’est fait avec une émotion fort puissante à l’aide de quasi paraboles très parlantes. J’ai adoré la scène où ils regardent Yuki et Mafuyu danser sur scène avant de réaliser qu’il aimerait prendre leur place avec Shizu.

Ainsi bien que ne faisant pas avancer son couple principal qui piétine, l’autrice nous gâte avec les autres relations de son histoire. Elle nous offre une romance entre amis d’enfance puissante émotionnellement et bien écrite avec plus de réalisme que celle des héros. Avec ses petits yon-kama entre les chapitres et les brefs passages où on aperçoit Haruki et Kaji, on assiste également à l’évolution de ceux-ci et notamment à celle de Kaji, qui semble enfin avoir trouvé sa voie, accepté que la musique était sa vie peu importe sa forme, ce qui le rend tellement plus apaisé. J’adore !

Given reste donc pour moi une série coup de coeur malgré ses failles. Les héros quels qu’ils soient m’émeuvent énormément à chaque fois de part leurs histoires. Alors oui, parfois il y a quelques dérapages moraux. Oui, l’autrice fait tourner en rond son couple principal et tarde à le développer et lui faire affronter ses démons, mais les autres sont des distractions de haut vol avec des émotions à fleur de peau qui nous percutent comme les notes qu’ils tirent de leurs instruments. Une superbe romance musicale homosexuelle.

Tome 8

Avec une lenteur assumée qui correspond bien à celle avec laquelle les héros de Given se cherchent, l’autrice nous plonge dans la nostalgie de ces moments où les choix sont terriblement difficile à prendre et pourtant essentiels.

Si j’ai parfois l’impression que la série s’embourbe un peu, je ne peux nier les beaux et douleurs sentiments qui m’étreignent à la lecture de chaque tome. Les personnages sont devenus comme des amis que j’ai envie d’épauler et de soutenir, et leurs épreuves mes épreuves. Alors tant pis si le groupe est encore mis de côté, tant pis si les romances pataugent, les sentiments restent le plus important et ça compte.

Dans ce tome, c’est Mafuyu qui va nous inquiéter, lui qui se sent perdu par rapport aux autres, lui dont le traumatisme n’est toujours pas résolu et qui se sent larguer de voir les autres avancer sans lui. Sa fragilité, son absence de parole et de décision pourraient agacer, car c’est un immobilisme sourd, mais à l’inverse il m’a touché profondément, j’ai retrouvé en lui des sentiments que j’ai ressenti également, des sentiments pas faciles que l’autrice ose mettre en avant. Alors impossible de ne pas craquer en voyant combien son entourage se prend la tête pour tenter de le faire à nouveau avancer et sortir de cette mauvaise phase sans le brusquer non plus. C’est touchant.

Heureusement cependant la série ne parle pas que de lui, ce serait un peu trop morose sinon. On prend donc plaisir à suivre l’évolution de chacun. J’ai aimé voir Uenoyama continuer d’avancer dans sa carrière musicale, répéter, composer, réfléchir aux groupes. Il ne reste pas figé et coincé sur Mafuyu comme je le craignais. Il en va de même pour Hiiragi, qui est en train de faire son deuil en réalisation son rêve. Je ne peux donc que souhaiter la même chose à Given qui, géré par Haruki, reçoit la même offre et ferait bien de s’en saisir. Mais Given est aussi l’histoire d’un groupe d’amis et pour cela, ça prend son temps, ça laisse son temps à chacun de grandir et mûrir, ne brusquant rien, ce qui ferait imploser le groupe. On nous propose une autre vision de la musique et du showbiz, plus bienveillante et plus douce vis-à-vis de la psychologie des artistes. Ça fait un bien fou.

Alors oui, ce tome est assez tranquille, très intérieur, avec au final peu d’interaction et d’avancement, mais le peu qui a lieu fait bien réfléchir chacun et on les voit doucement avancer sur leur voie, parfois avec la peur de se tromper mais avec le courage d’essayer. C’est une très belle métaphore de la vie et un très beau tableau de la pression inutile qu’on met sur les épaules de jeunes êtres en construction à l’adolescence. Laissons aux gens le temps de grandir, de se chercher, de faire des choix ou non.

Avec une émotion toujours au rendez-vous, Given est un titre plein de délicatesse et de bienveillance, qui confirme sa volonté de ne pas faire comme nombre de boys love ou nombre de titres musicaux. Natsuki Kizu veut prendre son temps, laisser le temps à ses héros de se trouver et ça fait du bien. Oui, ça peut lasser mais c’est nécessaire et bien plus bienveillant ainsi. Alors courage Mafuyu et patience les Given !

11 commentaires sur “Given de Natsuki Kizu

  1. J’adore ce manga 💜 c’est beau, avec des personnages touchants et ce que j’aime par dessus tout c’est que l’histoire prend du temps, avec des personnages qui réfléchissent, qui se préoccupent des sentiments des autres et personne n’est oublié.

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  2. Je n’ai lu que le tome 1 pour le moment donc je n’ai pas lu la suite de ton avis, mais je suis d’accord avec toi sur cette partie : ce tome est à la fois doux et intense 🙂 J’aime tous les personnages mais j’ai un petit faible pour Mafuyu ❤ Il faut que je me dépêche de lire la suite !

    Aimé par 1 personne

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