Livres - Romance

Errabundus de Gustave Auguste

Titre : Errabundus

Auteur : Gustave Auguste (Euyevair)

Editeur : Auto-édité

Année de parution : 2018

Nombre de pages : 125

Histoire : « À l’ère où ciel et mer ne faisaient qu’un, les dragons régnaient sur notre monde. De leurs écailles naquirent le règne aquatique et les hommes, de leurs ailes s’envolèrent les plumes des premiers oiseaux. L’équilibre demeure depuis entre les royaumes, cependant le Ciel arrache parfois à la Mer un de ses habitants par l’œuvre d’un mystérieux coup de foudre. Rares sont les victimes de ce sort, désignées comme des hybrides d’homme et d’oiseau, à survivre ensuite à la vie près de la mer. » Frappé par cette malédiction, le jeune roi Lazare espère rejoindre seul le royaume des Cieux pour se débarrasser des ailes qui ornent ses bras.

Depuis Paris, Diane veille sur lui, en proie à bien des tourments. Parviendra-t-elle à l’aider ou deviendra-t-elle la chaîne qui l’empêche d’avancer ? à l’instar d’Enzo, figure à la fois protectrice et destructrice, qui s’immisce peu à peu entre nos deux héros.

Métaphorique et onirique, Errabundus reste avant tout une quête initiatique pour nos personnages, comme pour l’auteur qui sera parvenu à ce roman après plusieurs années de tâtonnements. Des errances communes aux vérités intimes, ce récit croisé dévoile ce que l’adolescence bouleverse en chacun, furieux de vivre mais terrifié à l’idée d’être soi.

Mon avis :

C’est une amie avec qui je partage ma passion pour les mangas et surtout les beaux dessins qui m’a fait découvrir le travail et le compte instagram d‘Euyevair (lien), jeune auteur ayant peu ou proue mon âge. Depuis 2015, il a publié en autoédition la quadrilogie Occuria Trigger, hommage aux jeux de rôles japonais.

Conçu en amont de ce projet, Errabundus – son premier texte – esquisse les principaux personnages de sa suite Anthemisa Fall, qu’il vient de sortir, une histoire illustrée aux allures shakespeariennes.

Pour ma part, je ne connaissais rien à l’univers du monsieur quand je me suis lancée et je pense que c’est justement ce qui a fait défaut à ma lecture et qui a transformé celle-ci en déception. Car clairement l’auteur, lui, s’adresse à ceux qui le suivent depuis toujours.

Dès les premières pages, il nous plonge dans un univers double : celui réel où évolue Diane, une jeune fille qui a été violée par le premier garçon avec qui elle a eu un rapport, et celui fictif où semble évoluer l’alter-ego de Lazare, le garçon qui va la sauver. La narration est vraiment perchée et perturbante quand on ne connait rien à l’univers. On ne saisit pas bien pourquoi il y a ces chapitres fictifs qui semblent sans lien avec les autres. On ne comprend pas bien les relations avec les personnages qui y sont relatées ni les origines de ces derniers. Tout est extrêmement flou, au point que je ne suis pas que ce que j’ai cru comprendre au bout d’un moment soit vraiment ce que l’auteur voulait me transmettre… C’est en partie à cause de ça que je suis passée à côté de ma lecture.

L’autre point qui m’a fait défaut, c’est l’écriture des personnages. A nouveau comme l’auteur s’adresse à un public déjà conquis, il laisse de côté les nouveaux. J’ai trouvé la caractérisation des héros Diane, Lazare et Enzo, le trouble fête, particulièrement légère. Le drame que vit Diane n’est pas assez creusé, du coup, on peine à se sentir touché. La relation de confiance pour se reconstruire qu’elle tisse avec Lazare est bien trop rapidement et légèrement esquissée. Il en va de même pour la drôle d’amitié qu’entretiennent Lazare et Enzo qui est à peine évoquée malgré les conséquences qu’elle va avoir. Tout va bien trop vite ! Il faut dire que la nouvelle ne s’étale que sur 80 pages environ dont plusieurs consacrées à de beaux dessins accompagnant ce texte.

Et tout cela est franchement dommage parce qu’il se dégage une réelle sensibilité du texte proposé par Grégoire Auguste, un texte, de plus accompagné de très beaux dessins d’une grande douceur. Le texte fait même parfois preuve d’une belle poésie. Les thèmes évoqués : le viol, la reconstruction, l’attirance pour le même sexe, la difficulté de faire son coming-out, seraient intéressants s’ils étaient approfondis. Il y a un vrai potentiel derrière chaque personnage également ainsi que dans l’idée de deux mondes qui se côtoient, dont l’un est fantastique. Mais clairement, je suis ressortie frustrée et sur ma faim après cette lecture.

Ainsi, il ne suffit pas d’un bel objet, de beaux dessins et des promesses d’un récit cru mais onirique, faut-il encore penser au lecteur qui recevra ce texte. Il aurait été judicieux, je pense, de la part de l’auteur de préciser qu’il faut connaitre son univers avant de se lancer dans cette courte lecture. Tant pis pour moi. Au moins, j’aurais pu admirer de beaux dessins !

8 commentaires sur “Errabundus de Gustave Auguste

  1. Dommage parce que la couverture est superbe et l’idée de mêler thèmes durs et ambiance onirique pertinente ! Pour un format court, je peux sans problème faire l’impasse sur un manque de profondeur, mais pas sur le fait que l’auteur n’ait pas rendu son texte accessible à tous ou, du moins, qu’il n’ait pas averti du besoin de connaître son travail en amont…

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  2. J’avais eu le même ressenti avec ce livre, malgré de belles illustrations je suis passée à côté des protagonistes. Le côté « introduction » n’a pas aidé à compatir sur leurs émotions et leurs choix :/

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    1. Ça me rassure toujours de voir que je ne suis pas la seule lorsque je suis déçue par un titre parce que je me dis que ça ne vient pas vraiment de moi et ici clairement l’auteur a oublié de nous accompagner ^^!

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