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Princesse Sara de Frances Hodgson Burnett et Nathalie Novi

Titre : Princesse Sara

Auteurs : Frances Hodgson Burnett et Nathalie Novi

Éditeur : Albin Michel Jeunesse

Année de parution : 2021

Nombre de pages : 96

Histoire : Sarah, fille d’un riche Anglais des Indes, arrive à Londres, dans un pensionnat pour jeunes filles de bonne famille. Elle se lie d’amitié avec certaines de ses camarades, mais soudain tout bascule lorsqu’elle apprend que son père vient de mourir, ruiné. La fillette se retrouve seule et sans appui.

Mon avis :

Princesse Sarah, c’est toute mon enfance, un générique que j’ai encore en tête et un dessin animé que je me plaisais à regarder. Je ne m’étais jamais penchée sur l’origine de cette histoire mais quand j’ai su que la talentueuse Nathalie Novi en proposait l’illustration dans la très belle collection de classique de la littérature jeunesse dirigée par Benjamin Lacombe, j’ai forcément sauté sur l’occasion.

Nathalie Novi est une illustratrice singulière, qui a un univers poético-romantique dans le plus pur style XIXe. J’ai adoré la découvrir chez Tibert dans son illustration de deux de mes romans préférés : Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent des soeurs Brontë. Il se dégageait de ses dessins un charme entêtant, assez solitaire et étouffant, qui correspondait bien à la noirceur de ces titres. Elle récidive ici.

Dans cette très belle édition, Albin Michel Jeunesse nous propose de redécouvrir le texte original du classique de Frances Hodgson Burnett, autrice pour la jeunesse de la fin du XIXe siècle. Ce texte aura connu plusieurs versions mais nous sommes ici au plus proche de l’original, comme l’explique l’éditeur dans une postface fort instructive. Mais surtout cette version assez dure et sombre du texte correspond très bien au style de l’illustratrice. L’objet livre est magnifique, comme tous ceux de la collection, avec ce dos et cette reliure assorti, ce beau papier du plus bel effet, et ce chapitrage qui a un petit effet vieux livre. J’ai adoré !

Pour ce qui est du texte, on est par contre sur quelque chose de plus exigeant que je ne mettrais pas entre les mains de n’importe quel enfant à l’heure actuelle. C’est plus une histoire qui se prête à être lue par un adolescent car elle est un peu âpre avec son héroïne isolée, au très beau destin au début, mais qui vire vite au tragique.

Pour qui connaît le dessin animé, pas de surprise, on y retrouve les grandes lignes de celui-ci ici. Sauf que les touches un peu positives et lumineuses sont longtemps absentes du texte. Exit la petite Loti ou le gentil petit ramoneur, exit les quelques gentils membres du personnel de la pension aussi. Non, nous nous retrouvons plutôt avec une héroïne très seule, confrontée de plein pied à sa misère et ce drame, inédit pour elle.

Pour autant, ce n’est pas un texte trop sombre non plus. Même si Sara a peu d’interaction avec les autres et qu’un sentiment d’enfermement progressif dans la réalité peu gagner le lecteur, ce n’est que pour mieux souligner la puissance de l’imagination de l’héroïne. En effet, pour sortir de son malheur celle-ci a un imaginaire très riche, couplé à une belle force de caractère. Ainsi, peu à peu, on la voit se créer son propre monde lumineux et faire de belles rencontres également. C’est donc une belle histoire émouvante qui se noue sous nos yeux.

Le texte cependant est court. L’ouvrage ici avec ses nombreuses illustrations fait moins de 100 pages. L’écriture est un peu sèche, comme si elle manquait de gras, de matière. Ce n’est peut-être plus le cas dans les version ultérieure mais nous ne les avons pas dans l’ouvrage présent. On nous mentionne juste leur existence avec des aventures et personnages supplémentaires présents dans celles-ci.

Princesse Sara présente donc une alliance magique entre texte et dessins pour découvrir ou redécouvrir un classique de la littérature anglaise, pour une autrice qui a aussi commis Le jardin secret ou Le petit lord Fauntleroy (aussi adapté en animé). J’ai beaucoup aimé la beauté tragique de son histoire, ce qu’elle dit du traitement de la pauvreté par certains et de la force d’autres pour en sortir. On est loin de l’ambiance du dessin animé où tout est plus enjolivé, ici on est face à une réalité plus brutale, malgré la grande part faite au bel imaginaire de l’héroïne pour alléger celui-ci. C’est une belle découverte pour ce texte court écrit pour les enfants à l’origine. Un beau classique dans un bel écrin.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis bien plus pointus de : Marinette, Vous ?

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12 commentaires sur “Princesse Sara de Frances Hodgson Burnett et Nathalie Novi

  1. C’est vrai que les illustrations semblent belle. Mais bon pour le reste, on est loin de l’histoire positive hein, j’ai toujours trouvé cette série très dépressive… Pas quand je l’a regardais avec mes yeux de petite fille, mais une fois adulte alors que je l’ai regardé à nouveau, je me suis dit, putain mais que c’est triste… La vie de merde qu’elle peut avoir celle là… Je n’ai jamais lu l’oeuvre original, mais c’est vrai que ça pourrait m’intéresser. Merci pour ton avis.

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    1. Oui, c’est encore pire ici. A ne pas lire si on déprime 😅
      Mais clairement cette édition et ces illustrations sont superbes alors si tu veux lire le texte, je ne peux que conseiller cette édition !

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