Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Lovely Friend (zone) de Mamoru Aoi

 

Titre : Lovely Friend (zone)

Auteur : Mamoru Aoi

Éditeur vf : Kana (shojo)

Années de parution vf : 2022-2023

Nombre de tomes vf : 7 (série terminée)

Histoire : Alors qu’elle passe son temps à rêver du jour où elle aura enfin un petit ami, Hacchi fait la connaissance de Mizuno, un des beaux gosses du club de foot. Elle ignore pourquoi, mais ce garçon qu’elle admire tant semble la traiter d’une manière particulière… La jeune fille n’a aucune expérience en amour, et là, entre les espoirs et les doutes, autant dire que c’est le chaos dans sa tête ! Comment son coeur peut-il s’emballer à ce point alors qu’ils sont censés n’être que des amis ? Un pas après l’autre, la jeune lycéenne va vite découvrir la complexité de l’amour !

Mon avis :

Tome 1

Avec Akata, Kana fait partie des éditeurs en qui j’ai une confiance quasi aveugle dans le choix de leurs shojos. Je sais qu’ils auront à chaque fois un petit quelque chose de différents qui me les rendra attachants. Dans Lovely Friend (zone), c’est le travail sur le flou entre l’amour et l’amitié qui m’a séduite.

Pourtant en débutant ma lecture, l’autrice commettait quelques maladresses assez gênantes dès les premières pages avec des blagues grossophobes plutôt malaisantes qui me faisaient craindre le pire, de même qu’une vision très très caricaturale des ados en mal d’amour. Heureusement la suite, plus nuancée est venue me détromper. Ouf ! Cependant, cela m’avait fait croire à tort que Mamoru Aoi était une autrice débutante, alors qu’au contraire cela fait plus de 10 ans maintenant qu’elle officie dans le monde du shojo manga avec souvent des histoires assez courtes cependant, en 1 ou 2 tomes, ce qui fait de Lovely friend (zone) qui est toujours en cours eu Japon avec 5 tomes, sa série la plus longue à ce jour.

Comme son nom l’indique, le titre va donc nous parler de l’amitié et de l’amour à l’adolescence. L’autrice, pour cela, a fait le choix de mettre en scène deux héros très différents sur le papier comme c’est souvent le cas dans ce genre de titre. On retrouve d’un côté la classique héroïne archi banale amoureuse de l’amour qui rêve d’avoir son premier petit copain et s’en fait tout un plat ; et de l’autre le traditionnel héros beau gosse, populaire, doué en sport et riche de surcroit. Ce n’est pas ici qu’on trouvera la moindre originalité. Quoique, le héros : Mizuno, est bien différent de ce qu’Hacchi imaginait. Loin du cliché du BG, c’est en fait un garçon maladroit qui a eu peu de contacts, relations, avec les filles. Alors il est séduit par la fraicheur, malgré elle, d’Hacchi.

J’ai beaucoup apprécié dans ce premier tome que l’amorce de l’histoire se fasse par le biais d’une amitié naissante entre les deux héros. C’était drôle et frais de les voir se comporter comme des potes. J’y ai retrouvé des images de mon adolescence avec cette amitié fille-garçon possible, tellement bonne enfant, mais souvent jugée par les autres soit comme une fausse amitié, soit comme un déni de la féminité ou la masculinité des protagonistes. L’autrice capture très bien cela. On suit ainsi Hacchi et Mizuno dans leur petit quotidien dans et hors du lycée, entre discussion sur la bouffe et le foot. C’est rafraîchissant tout plein.

Cependant, on sent bien que l’autrice est partie dès le départ pour traiter du flou entre amour et amitié, donc un basculement va lentement se produire. Il y a d’abord Hacchi qui dès le début a des vues sur lui et chez qui des sentiments vont naître en apprenant à le connaître de façon amicale. Elle va se questionner, à travers le regard de la société et des autres, sur la façon dont Mizuno la voit dans la relation qu’ils entretiennent et elle va le forcer à la voir comme une fille et pas juste un individus lambda. Je ne suis pas forcément en phase avec cela… Quant à Mizuno, lui, il est plus sur un trip apprendre à devenir ami avec une fille, ce qui est une nouveauté pour lui, mais il semble encore cacher des choses. Ce n’est pas très clair.

Côté dessin, c’est là aussi où j’ai eu un doute sur l’ancienneté de la mangaka. En effet, je trouve son trait encore très maladroit à de nombreuses reprises. Si les pages d’ouverture de chapitres, la couverture et la jaquette sont très réussies, à l’intérieur c’est moins le cas, c’est plus inégal. Certes, Mamoru Aoi rend très bien la grande beauté de son héros et elle s’éclate bien avec les tenues et coiffure d’Hacchi, mais les autres personnages sont moins travaillés, les fonds font un peu vide et il y a clairement des problèmes de proportions jusque dans les visages parfois >< Dommage parce que c’est assez punchy autrement.

La nouvelle bluette de Kana surprend donc au début par son angle intéressant sur l’amitié fille-garçon au lycée. Elle propose ainsi des thématiques intéressantes rattachées à cela, avec des personnages attachants en plus, qui ont encore bien des choses à nous dévoiler. Tout cela se fait dans une bonne ambiance rappelant des souvenirs pour les anciens lycéens qu’on peut-être. En revanche, il y a aussi de nombreuses maladresses formelles et dans le ton qui parfois font trébucher. Étrange.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Les instants volés à la vie, Floriane, Vous ?

Tome 2

Je pense le dire régulièrement mais pour moi, Kana est un excellent pourvoyeur de romances lycéennes classiques et toutes mignonnes qui font battre mon petit coeur. Le genre a été surexploité chez nous et il est souvent difficile de trouver le petit truc en plus dans ceux qui sortent et pourtant ici, j’ai été agréablement surprise par la fraicheur et la pureté des héros, ce qui a fait de cette lecture un franc succès.

Hacchi est pourtant le cliché de la lycéenne qui se met à craquer pour le beau gosse de la promo; Oui mais dans ce tome, après « LA fameuse confession » à laquelle on a souvent droit, on découvre plutôt une jeune fille qui se met à regarder derrière la façade de beau gosse de celui pour qui elle craque. Et c’est charmant de voir la pureté et la franchise avec laquelle il va exprimer, certes maladroitement, ses sentiments. Mon petit coeur de fleur bleue a totalement fondu face à cette avalanche de bons sentiments qui lui fait dépasser le cliché du BG et apprécier le garçon plein de candeur qui se cache derrière.

Mizuno n’est d’ailleurs pas en reste. Ça m’a fait un bien fou de voir un garçon qui n’est pas effrayé par la confession qu’il reçoit mais qui y réfléchit vraiment et qui dit aussi vouloir rester ami avec elle malgré tout parce qu’il l’apprécie vraiment sur un plan humain. Une fois de plus c’est maladroit mais 100% honnête et je trouve ça génial. On se retrouve ainsi à suivre une relation entre deux ados qui osent se dire les choses et qui quand ils sont ensemble matchent comme deux vrais amis avec une complicité folle et touchante.

Bien sûr la mangaka ne peut pas s’empêcher de glisser des petits twists propres au genre, que j’aimerais parfois éviter, mais qu’elle doit juger nécessaire pour pimenter son histoire et ainsi elle introduit un autre garçon, Kuma, avec qui Hacchi s’entend à merveille. C’est amusant de voir la nouvelle dynamique sur laquelle cela débouche. J’ai trouvé ça chouette d’abord de lui voir un ami d’enfance garçon dont elle est hyper proche. Puis voir Mizuno jaloux a titillé ma fibre romantique en me disant « et si… ». C’était d’un charmant fou.

Les dessins de Mamoru Aoi jouent pour beaucoup dans cet effet étoile dans les yeux et bonbon sucré que je ressens à la lecture de chaque tome de Lovely Friend (Zone), car avec leur rondeur et leur bonhommie tout semble trop mignon. Certes, ils sont plein de petites imperfections quand on regarde de près mais n’est-ce pas aussi le propre de l’adolescence que de proposer des êtres en construction donc pas tout à fait parachever comme eux ?

Mamoru Aoi continue de parfaitement s’en sortir dans cette romance lycéenne aux allures classiques mais qui offre de charmants petits twists autour de l’amitié fille-garçon. J’adore la pureté des deux héros et la franchise dont ils font preuve dans leur relation et leurs sentiments. Pour l’instant certes il n’y a rien d’innovant mais les modèles positifs qui s’y déploient me font un bien fou !

(Merci à Kana et Sanctuary pour cette lecture.)

Tome 3

On a parfois besoin d’une petite romance toute simple, toute classique, avec pleins de bons sentiments, pour se remettre un petit coup de boost au moral. C’est ce qu’offre Lovely Friend (Zone) avec en prime un joli twist autour de la belle amitié qui a d’abord réuni les héros.

Après deux tomes à jouer aux meilleurs amis, Hacchi a quand même envie de plus et le fait comprendre à Mizuno, qui bien maladroitement repousse la jeune fille, ne voulant pas plus. J’ai trouvé assez délicat et réaliste la façon dont l’autrice a géré la transition. On est certes dans le plus pur style du shojo romantique lycéen mais j’ai apprécié que l’héroïne ne se morfonde pas longtemps, qu’elle reprenne le cours de sa vie avec ses copines, qu’elle ne rejette pas ses sentiments, etc. C’était sympathique aussi de voir le héros ne pas chercher à la snober mais plutôt vouloir poursuivre leur amitié comme avant. C’est chouette aussi d’avoir des héros amis et pas juste amoureux.

Après, je ne vous cacherai pas que j’ai aimé également voir Mizuno commencer à glisser vers quelque chose de plus et tenter maladroitement des rapprochements mais sans trop savoir comment s’y prendre, ce qui a donné des scènes pas mal ambiguës. Hacchi a alors eu raison de lui dire d’arrêter de jouer avec elle et d’être plus clair. Il avait vraiment besoin d’un coup de pied aux fesses ce grand dadais ! Mais c’est tout mignon de le voir galérer ainsi et de montrer parfois des pointes de jalousie.

La vie lycéenne des personnages est également toute mignonne. J’ai trouvé sympa que malgré son râteau devenu vite public, ni Hacchi, ni Mizuno n’en souffrent et n’aient au harcèlement qu’on connaît dans certains titres. Ici, c’est plus léger, plus cool et ça fait du bien. J’ai aimé les voir chacun des activités avec leurs amis, que ce soit le basket, la rando ou la préparation d’une fête d’anniversaire commune. Ça respire la fraîcheur.

Bien sûr, tout est archi prévisible, classique et un brin culcul. Les dessins de Mamoru Aoi, surtout, sont vraiment très maladroits, limite amateurs à bien des moments. C’est surprenant qu’elle ait pu être publiée au Japon puis repérée chez nous avec un niveau aussi moyen… comme quoi c’est l’histoire qui prévaut sur les dessins. Et si ce côté approximatif, correspond bien aussi à la naïveté du titre et des personnages, on nous habitué à mieux dans cette collection de chez Kana.

Avec ce troisième tome, Lovely Friend (Zone) commence justement à sortir de la friend zone pour entrer dans la love zone et si l’autrice dans le prochain tome parvient à concilier les deux et à nous offrir à la fois un couple amoureux et amis, ce sera une jolie réussite malgré ses maladresses et son classicisme.

Tome 4

Et voilà, la Friend Zone n’est plus ou plutôt elle s’est élargie et englobe désormais la Love Zone pour le plus grand bonheur de nos deux héros mais aussi un peu du lecteur amateur de bluette et comme en plus l’autrice s’amuse beaucoup avec le genre, j’ai beaucoup ri.

Je ne sais pas si c’est volontaire, mais l’autrice nous offre volontiers ici une romance des plus culcul et neuneu avec des personnages amoureux et en couple qui assume parfaitement la guimauve de leurs sentiments et de leurs actions. C’est désopilant. L’autrice joue sur les deux tableaux : les amateurs de romances lycéennes classiques trouveront leur bonheur tout comme ceux cherchant quelque chose de légèrement plus truculent. C’est délicieux.

Nous assistons donc aux premiers temps du couple Hacchi – Mizuno sous le regard attendri mais aussi un peu blasé de leurs amis qui sont contents pour eux et les trouvent vraiment trop neuneus, comme nous. C’est très drôle de voir le regard qu’ils portent sur eux et leurs réactions face à la guimauve de ce jeune couple qui découvre en plus l’amour et les relations de couple. Le cadre lycéen est parfait pour cela. L’autrice nous berce de choses qu’on connait déjà mais avec un petit ton grinçant apporté par les gens autour. Ainsi, on les voit déjeuner en amour, mais l’ex de Mizuno débarque, on les voit se faire un rendez-vous en séchant les cours mais Hacchi se fait remarquer et met la honte à Mizuno. C’est très drôle comme doux décalage.

A côté, on sourit doucement à ce couple en construction qui prend ses marques. Ils n’avancent pas forcément au même rythme mais savent attendre l’autre. Ils savent aussi écouter les attentes de l’autre. C’est mignon tout plein. L’autre croque cela avec un trait encore un peu naïf qui colle bien à la personnalité des personnages. On sourit ainsi de leur première sortie en amoureux où rien ne se passe comme prévu mais sans que ce soit catastrophique, c’est juste encore plus mignon. On fond pour Mizuno qui est adorable avec Hacchi et se montre enfin capable d’amour au point d’en faire trop. On rit encore quand celui-ci est invité à rencontrer les parents de cette dernière et que la petite famille se révèle aussi rocambolesque que son élément qu’on connaît déjà. Je vous l’ai dit, derrière le classicisme, tout est drôle ici.

Ainsi, Mamoru Aoi fait preuve d’une belle fraîcheur dans cet exercice de style pourtant éculé. Elle parvient à garder toute la légèreté de ce couple d’abord ami avant d’être amoureux et c’est hyper sympa. On aime les voir se taquiner. On aime voir leurs sentiments s’approfondir et leurs gestes se transformer. C’est trognon et le contre-pied apporté par le regard plus grinçant de leurs proches apporte une vraie valeur ajoutée !

Tome 5

Je voulais ma petite dose de fraîcheur mais j’ai eu beaucoup de prise de tête dans ce tome et comme en plus c’est très classique, ça ne m’a pas autant plu que les autres fois.

Je sais que nous sommes dans une romance lycéenne des plus classiques. Mais jusqu’ici le caractère assez lunaire des deux leur permettait de sortir un peu du lot. En nous raccrochant à la sempiternelle jalousie à cause du succès de l’un et de l’autre dans ce tome, l’autrice fait retomber le soufflé et pendant toute la première partie de ma lecture, qui est assez longue, j’ai pas mal traîné la jambe…

C’est pourtant assez bien décrit. On comprend les sentiments logiques des personnages au vu des situations. On s’attendrit devant leurs maladresses dues à leur mauvaise communication et leur pureté / naïveté au choix. Mais c’est quand même bien lourd à lire et assez immature, même pour des ados. En plus, le trait assez maladroit, lui aussi, de l’autrice n’aide pas vraiment à dépasser cela, ni les clichés qu’elle enfile comme des perles entre les tenues coordonnées, le voyage scolaire ou les ex- et amis amoureux qui viennent semer la zizanie.

Ils restent cependant sympathique et on s’attendrit devant la pureté de leurs sentiments, à coup d’on s’embrassera pour la première fois lors de notre mariage. C’est totalement saugrenu pour nous mais c’est aussi ce qui fait le charme et l’humour de la série. C’est cependant une fois qu’ils ont surmonté cette épreuve de la jalousie qu’ils redeviennent charmants à suivre et que j’ai pris plaisir à voir les petits instantanés de leur quotidien de lycéen avec les questions d’orientation, de temps pour se voir, de club et autres préparatifs de festivals. Rien que du classique mais c’est mignon et rafraîchissant à lire.

Un tome un peu longuet, des thématiques un peu lourdes et vues et revues, mais la série garde son charme et j’aime ce duo atypique, maladroit et lunaire. Ils viennent de passer une nouvelle étape, j’espère juste que l’autrice ne traînera pas trop désormais car à moins de tourner en rond, elle n’a plus grand-chose à raconter même si ça reste mignon ^^!

Tome 6

La bluette continue entre mignonnerie et maladresse et on se prend facilement au jeu de suivre ce petit couple tellement attendrissant et drôle dans leurs derniers mois au lycée.

Rien de flamboyant, rien d’original, juste la classique vie d’un jeune couple au lycée. Le fait de les avoir suivi alors qu’ils n’étaient qu’ami rend leur couple encore plus mignon à voir maintenant car on sent combien cette camaraderie est le fondement de leur relation et c’est adorable. Alors bien sûr, l’autrice ne réinvente pas l’eau chaude avec eux, elle nous propose des postulats vus et revus : triangle amoureux, premier Noël, rencontre des parents, instants dans la chambre…, mais c’est mignon tout plein.

J’ai pris plaisir ainsi à suivre Hacchi et Mizuno encore une fois dans ce tome. L’ambiance lycée est très bien rendu et on est vraiment avec un couple qui ne se prend pas la tête. Tout est toujours résolu assez facilement et surtout avec fraîcheur. C’est le cas avec Kuma qui aime Mizuno depuis toujours et n’arrive pas à tourner la page. L’autrice rend cela à la fois drôle et un tantinet amer, comme un amour non réciproque qui se termine. C’est avec le même humour un peu pince sans rire qu’elle fait se rencontrer Hacchi et la mère de Mizuno, qui semble vraiment étrange au premier abord mais que la demoiselle parvient à dompter. C’est simple, classique, mais amusant et bon enfant.

En plus, nous sommes face à un couple mignon tout plein qui montre l’importance de la communication, la bienveillance et le consentement, un couple moderne même si très classique. On s’attendrit à suivre ces ados qui font vraiment leur âge contrairement à d’autres séries. Ils sont un peu loufoques, un peu foufou, mais c’est ce qui fait tout leur charme. On les voit s’embrasser dès qu’ils le peuvent, échanger des mots et messages mièvres, mais petit à petit ils avancent dans leur relation et réfléchissent aussi à l’avenir à leur rythme. C’est touchant.

Série qui ne sera jamais révolutionnaire, les pages de Lovely Friend (Zone) illustrent à merveille leur titre, proposant une romance sur font d’amitié qui restent au fil des tomes drôle, tendre et fraîche et ce malgré les nombreux passages obligés qu’emprunte l’autrice. Certes l’originalité manque, mais la fraîcheur et la chaleur humaine des personnages fait du bien aussi.

Tome 7 – Fin

Les romances lycéennes classiques, elles pullulent dans les collections shojos des éditeurs français, Lovely Friend Zone en était une parmi d’autres pour moi, mais ce tome, voilà exactement ce que j’attends de la fin de ce type d’oeuvre : de l’amour, de l’amitié, de la bienveillance, de l’humour et beaucoup d’autodérision. Solaire !

Depuis le début, la série ne brille pas par son originalité. Ce qui la faisait sortir un peu du lot, c’est le fait que la relation amoureuse entre les deux héros partait d’abord d’une amitié des plus solides qui naissait sous nos yeux. Ils étaient donc d’abord devenus de très bons amis avant de tomber amoureux et étaient restés amis ensuite. L’autrice avait malgré rallongé la sauce en incrustant les petites péripéties habituelles ce qui avait inutilement délayé l’intrigue. J’ai donc été ravie de revenir aux essentiels ici.

J’ai pris un plaisir fou à lire ce dernier tome. C’était drôle, frais et tellement actuel aussi. J’ai beaucoup aimé le sens de la dérision mais aussi la franchise dont fait preuve l’autrice avec son couple. Elle ne nous montre pas de moments fabuleux, fantastiques où les émotions monteraient jusqu’à exploser. Non, c’est un quotidien banal, d’un couple installé qui s’entend super bien. Ils sont tellement à l’aise l’un avec l’autre qu’ils osent tout se dire. Il n’y a plus d’insécurité non plus quand d’autres viennent leur tourner autour et c’est archi reposant. Mamoru Aoi fait bien ressortir que ce sont avant tout des amis et qu’ils ont une confiance absolument l’un en l’autre, ce qui donne des scènes superbes.

Alors cela questionne bien sûr parce qu’on n’est pas habitué à voir ce genre de couple où ce n’est pas l’amour au sens romantique, ni le désir qu’on voit de prime abord, mais juste des sentiments forts qui leur donne une évidence, celle d’être deux et deux être qui se conviennent parfaitement l’un à l’autre. Du coup, leurs amis, représentant un peu les lecteurs, s’interrogent : ne sont-ils pas en train de s’encroûter, de se lasser, de voir leurs sentiments s’effacer ? J’ai beaucoup aimé qu’on questionne cette routine du petit couple installé et qu’on voit qu’il n’y a pas besoin de grand mouvement romantique pour continuer à être amoureux. C’était réaliste et mignon tout plein.

Ainsi l’énergie de ce tome m’a particulièrement parlé. Ça faisait longtemps que je n’avais pas autant aimé la fin d’un shojo somme tout banal. L’autrice réussit comme cela a abordé chaque tournant manquant de son histoire avec légèreté et humour mais en restant sincère. Elle questionne sur leurs avenirs scolaires différents, sur leur relation à distance, sur la peur de rencontrer d’autres personnages, sur l’infidélité, sur leur première fois, sur leur vie d’adulte. Tout y passe, mais tout y passe avec simplicité, dérision et humour. C’est tout foufou à l’image des deux héros et ça rend cela très léger et agréable. Aucune prise de tête à l’horizon mais des sentiments sans cesse renouvelé et un couple toujours à l’écoute l’un de l’autre. J’adore !

Je me suis donc délectée de chaque dernier moment en leur compagnie. J’ai adoré leur camaraderie à tout deux mais aussi le rôles de leurs amis qui les aiment beaucoup beaucoup et sont là pour les aider quand ils se sentent seuls, ou sont éloignés, ou un peu à la dérive. J’ai adoré la bonne ambiance générale et la grande joie de vivre de chacun qui rendait la lecture entraînante. J’ai trouvé très doux et apaisant la négociation de chaque virage, notamment leur première fois, dont la mise en scène à ellipse est particulièrement réussie et mature. Les petits bonus finaux sont excellents également, tout en simplicité, mais montrant juste ce qu’on avait envie de voir de leur quotidien d’après. Et que dire de cette séance photo clôturant la saga principale. C’est totalement à leur image !

Série que je lisais un peu par habitude après avoir bien aimé le concept au début mais trouvant qu’il s’étirait de trop, ce dernier tome m’a totalement surpris m’apportant tout ce que je voulais sans le savoir. C’était frais, doux, lumineux, drôle, chaleureux, presque décalé. Je me suis laissée emporter par leur simplicité et joie de vivre et j’ai adoré suivre un vrai couple pour lequel les « dramas » n’étaient plus nécessaires pour avancer. C’est vraiment beau les couples d’amoureux qui étaient amis avant tout, ça donne une dynamique très cocooning à leur relation que j’adore. Vraiment bravo à Mamoru Aoi d’être allée à l’encontre de bien des attendus des conclusions de shojo romantiques, c’est ça qu’on veut !

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