Livres - BD / Illustrations

Dreams Factory de Jérôme Hamon, Suheb Zako et Lena Sayaphoum

Titre : Dreams Factory

Auteurs : Jérôme Hamon, Suheb Zako et Lena Sayaphoum

Éditeur vf : Soleil Métamorphose

Années de parution : 2018-2021

Nombre de tomes : 2 (série finie)

Résumé : Dreams Factory est un diptyque steampunk, à mi-chemin entre Hansel et Gretel, Oliver Twist et La Cité des enfants perdus. Londres, 1892. Comme la plupart des enfants de la cité ouvrière dans laquelle elle vit, Indira descend tous les jours dans les mines de charbon, sans jamais protester. Mais lorsque son petit frère Eliott disparaît, plus rien n’a d’importance… Elle se lance alors dans une quête désespérée pour le retrouver, et réalise qu’il n’est pas le seul enfant à avoir mystérieusement disparu… Toutes les pistes semblent mener à la même personne : Cathleen Sachs, la richissime propriétaire des mines de charbon. Mais pour quelle raison enlèverait-elle ces enfants ? Et ce combat n’est-il pas perdu d’avance ?… Une histoire à la fois riche en action et en émotions, contre la société de consommation et le travail des enfants.

Mon avis :

Tome 1 : La neige et l’acier

Avec sa couverture où l’héroïne se retrouve devant une horloge faisant drôlement penser à celle de la gare d’Orsay mais dans un paysage dévasté, Dream Factory a de suite dégagé quelque chose à mes yeux. A la lecture, j’ai eu l’impression d’être face à la rencontre de Germinal et de Charlie et la Chocolaterie, ce qui fut fort singulier et totalement accrocheur.

Le trio derrière ce diptyque a frappé fort. Le scénario de Jérome Hamon est intriguant, les dessins de Suheb Zako sont émouvants et les couleurs de Lena Sayaphoum sont entêtantes, un très beau mélange. Je ne connaissais aucun des trois avant mais je compte bien réparer cela, notamment en retrouvant le premier et la dernière dans Emma et Capucine que je me suis procurée grâce aux 48h de la BD.

Pour revenir à Dream Factory, nous nous retrouvons typiquement dans une oeuvre à la Dickens ou Zola, où la misère fait rage et où les enfants doivent travailler pour contribuer aux besoins de la famille. Notre héroïne, Indira, travaille ainsi dans une mine avec bien peu d’espoir d’amélioration de son sort, à part peut-être grâce au contre-maître Olin qui lui vient en aide quand elle ne se sent pas bien. Pourtant, elle garde la tête haute et aimerait bien offrir un avenir meilleur à son petit frère Eliott, qui rêve de l’un de ces jouets mécaniques qu’on voit dans la vitrine de la boutique Dream Factory. Tout se complique quand Indira tombe malade, que son frère la remplace et qu’il est emmené quelque part par Mme Sachs, la propriétaire de la mine.

J’ai de suite aimé l’ambiance dure et désespérée de l’histoire. Cette façon de refaire vivre aux jeunes lecteurs ce qu’on pouvait trouver dans les textes de Dickens ou Zola dans un conte cruel pour enfants m’a plu, car après tout la misère existe encore de nos jours et parfois les enfants aussi doivent travailler dans certains pays, alors j’aime qu’on en parle même à travers une histoire fantastique. Cette ambiance de conte ou de récit pour enfant est aussi un des plus de l’oeuvre car cela rend le récit plus proche de nous et qu’on peut vraiment se mettre dans la peau de la pauvre Indira qui est tout de même bien courageuse. Grâce à elle, l’histoire ne sera pas misérabiliste et avec elle, on avancera toujours avec l’espoir et la bravoure en tête, car il le faut bien.

L’autre ambiance que j’ai adoré retrouver ici, c’est celle justement de ce fantastique un peu sombre qui est présent avant tout dans les dessins dans un premier temps. On découvre une ville sous un épais nuage gris en permanence, avec cette brume et ces flocons de neige, tout sauf purs, qui tombent tout le temps et recouvrent tout, même l’espoir de certains. La ville semble apathique du côté de ces pauvres gens, ce n’est que devant la vitrine de Dream Factory qu’apparaît mystérieusement un peu de couleur. C’est là qu’il faut s’inquiéter et inquiétude il y a aura, ce qui nous fera peu à peu basculer dans le fantastique, un fantastique mâtiné de steampunk avec cette mine, cette usine puis ces créatures mécaniques. J’ai beaucoup aimé.

Reste que tout cela a beau être prometteur, intriguant et un brin sombre avec des personnages adultes inquiétants, il reste encore mille et une questions et la série ne fera que deux tomes. Les auteurs ont donc su planter un joli décor, une intrigue prenante car elle joue sur nos bons sentiments et une héroïne attachante car pleine de courage face à l’adversité, mais j’ai peur qu’au final, même avec un tome de plus, on reste un peu trop en surface de tout cela. Il y aurait tant à raconter sur la mystérieuse Mme Sachs, son entreprise, ses liens, ce qu’elle fait aux enfants, etc. J’espère que les auteurs trouveront l’astuce pour tout faire tenir en un tome ^^!

Comme bien souvent dans la collection « Métamorphose » de Soleil, j’ai eu une très belle surprise. Derrière cette entêtante couverture se cache une histoire qui reprend des classiques de la littérature pour mettre en scène une histoire percutante et dramatique sur le travail des enfants et la misère, des thèmes que je trouve intéressant d’aborder, même sous un trait fantastique, pour un jeune public qui souvent n’est pas conscient de sa propre chance qu’il a de vivre à notre époque et en France.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Yuyine, Les voyages de Ly, Sir this and lady that, Vibrations littéraires, Chatpitre (tomes 1 et 2), Vous ?

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8 commentaires sur “Dreams Factory de Jérôme Hamon, Suheb Zako et Lena Sayaphoum

    1. Oh je pensais que tu l’avais déjà lu
      Effectivement il devrait te plaire vu qu’il est dans la lignée de pas mal de titres qu j’ai vu chez toi
      Il n’y a vraiment que cette crainte d’un final trop court qui me chagrine un tantinet ^^

      Aimé par 1 personne

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