Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Four Knights of the Apocalypse de Nakaba Suzuki

Titre : Four Knights of the Apocalypse

Auteur : Nakaba Suzuki

Éditeur vf : Pika (Shônen)

Année de parution vf : Depuis 2022

Nombre de tomes vf  : 12 (en cours)

Résumé : Percival vit seul avec son grand-père Bargis, au sommet d’une haute montagne nommée le « Doigt de Dieu ». Il y mène une vie heureuse, préservé du monde extérieur. Mais le jour de ses 16 ans, son destin bascule : un mystérieux guerrier à l’armure rouge s’en prend violemment à lui et à son grand-père. En effet, ce chevalier sacré de Camelot est chargé d’éliminer quiconque s’apparenterait aux « Four Knights of the Apocalypse », un groupe de cavaliers qui, d’après la prophétie, apparaîtra pour renverser le roi Arthur…
Laissé pour mort, Percival survit à ses blessures et décide de partir en quête de vengeance, et d’aventures !

Mon avis :

Tome 1

M’étant régalée avec Seven Deadly Sins où j’ai adoré la façon dont l’auteur reprenait à sa sauce l’univers de l’héroïc fantasy arthurienne, il m’était impossible de résister à une nouvelle série avec un héros s’appelant Percival (et le lobbying de L’Apprenti Otaku a bien fonctionné aussi >< )

Pour qui connaît le style de Nakaba Suzuki, il n’y aura aucune surprise ici. L’auteur reprend ses marottes dans cette saga toujours en cours au Japon avec 8 tomes mais déjà adaptée en série animée. On retrouve le même humour potache, le même héros plein d’entrain et de joie de vivre, les mêmes animaux étranges, les mêmes sbires mystérieux en armures et les mêmes seconds couteaux qui ne paient pas de mine. Ça pourrait être un copier coller et pourtant cela n’en est pas un.

Le mangaka a décidé volontairement de rompre avec sa saga phare dans ce premier tome. Aucune référence (ou presque) à Seven Deadly Sins n’est faite, malgré un univers plus que similaire, vu que c’est le même. Mais nous sommes dans un autre coin du monde, avec de nouveaux personnages, de nouvelles factions, de nouvelles dynamiques et c’est une excellente chose !

Nous faisons ainsi la connaissance de Percival, qui semble être un petit garçon mais qui a en fait 16 ans. Il vit avec son grand-père au sommet d’une très très haute montagne, éloignée de tout, mais ils passent de très chouettes moments ensemble et Percival ne se voit pas le quitter. Enfin, ça, c’est jusqu’au jour où un chevalier sacré vient les attaquer et bouleverse tout, Percival descend alors et se lance dans une quête très personnelle.

Pour le moment, la série vaut surtout pour son héros archi mignon, drôle et positif. On prend plaisir à le suivre dans ses toutes jeunes aventures qui démarrent à peine. L’histoire, elle, est assez succincte et prendra une autre ampleur, je l’espère, au fil des tomes à venir, notamment autour de cette légende des 4 Cavaliers de l’Apocalypse. Pour l’instant, c’est assez simple et lisse. Le héros vit tranquille avec son grand-père, tiens ça ne vous rappelle rien ? Puis un gros méchant attaque. Le gentil part en quête de vengeance et se fait des amis en chemin qui vont lui faire découvrir le monde. On ne peut pas dire que l’histoire transpire d’originalité et pourtant ça fonctionne.

Pourquoi ? Parce que le lecteur est en terrain connu. Il sait ce dont l’auteur est capable. Il se rappelle les débuts de Seven Deadly Sins qui ne laissaient en rien présager de la suite. Le nom de Percival lui fait forcément penser à Arthur et il est plein d’attentes. C’est là-dessus que je mise en tout cas, car pour l’instant, ce n’est pas avec la seule petit bouille toute mignonne du héros et les blagues potaches de l’auteur que je vais aller bien loin. J’ai besoin de plus.

Heureusement, j’ai déjà un décor et des looks de personnages qui me séduisent. J’ai aimé retrouver le trait tout en rondeur de Nakaba Suzuki, ses décors cartoonesques pourtant superbement teintés d’inspirations médiévales et même ses grosses armures qui font peur, mais qui parfois cachent une amusante surprise. Surprise il y a déjà avec le héros et ses capacités, sa bouille à la Toriyama et ses cheveux verts rappelant Broly ><

Malgré une introduction un peu classique et facile, j’ai pris plaisir à retrouver la patte et l’univers de Nakaba Suzuki qui nous promet une nouvelle aventure épique entre ombre et lumière avec un nouveau groupe à découvrir qui va nous faire vibrer, je le parie. Ce premier tome est plein de promesses et redonne déjà le ton, alors il n’a peut-être pas l’ampleur de certains mais nous réhabitue doucement et nous donne envie de partir également à l’aventure !

> N’hésitez pas à lire aussi l’avis de : L’Apprenti Otaku, Alfaric, Floriane, Vous ?

Tome 2

Après une mise en bouche sympathique mais un peu timide, la série prend son envol dans ce deuxième tome où en rencontrant d’autres personnages, le héros donne toute sa mesure.

Nakaba Suzuki est un auteur qui mise énormément sur les dynamiques de groupe et il le démontre encore ici. Avec une grosse inspiration puisant dans sa première série, Percival va avancer dans sa quête et tomber sur un géante et un herboriste aux allures de fées, rappelant Diane et King. Ainsi après avoir trouvé un compagnon rappelant Ban, on continue dans les hommages et les dernières pages présentent une nouvelle figure rappelant un autre personnage clé de SdS. Personnellement du moment qu’ensuite le reste est de l’inédit, et c’est le cas, j’adhère.

L’univers que propose le mangaka est en effet entremêlé avec celui de SdS mais en même temps, il diffère. Il évoque ainsi un Camelot dont le souverain Arthur semble bien différent de celui de nos souvenirs. Alors est-ce parce que 16 ans ont passé ? Est-ce par ce que ces propos rapportés sont trompeurs ? Ou s’est-il vraiment passé quelque chose ? Cela interroge énormément surtout que cela s’entremêle avec la légende des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, figures noires par excellence dans la mythologie, qui pourraient être totalement à contre-emploi ici et je salive déjà à cette idée d’univers en trompe l’oeil, mais nous n’y sommes pas encore.

Pour l’instant, nous avons un joli voyage initiatique au cours duquel le héros grandit à chaque rencontre, apprenant à utiliser ses pouvoirs, démontrant ses capacités et son grand coeur, ce qui fait chaud à voir. Suzuki sait déployer tout un panel d’émotion quand il s’agit de raconter le passé des personnages qu’il met sur notre chemin. Il ne fait joliment avec Nasciens et Dolores qui ont perdu leur père adoptif et dont le lieu de vie est en danger. Entre humour décalé, amour fraternel et familial puissant, mais également combat vif et explosif, les pages s’enchaînent avec plaisir à un rythme soutenu, le tout sous le trait toujours fin et énergique de l’auteur. Je me régale.

Il me fallait donc ces nouvelles rencontres, ces nouvelles interrogations et surtout ces nouvelles riches émotions pour sentir la série vraiment démarrer et monter à bord avec elle pour vivre de nouvelles aventures. J’aime la candeur de Percival, qui offre tout un panel de situations rocambolesques, mais j’aime encore plus la façon dont l’auteur met sur sa route des personnages joliment dessinés, le tout dans un univers riche en question qu’on croyait connaître mais qu’on redécouvre. Hâte de repartir avec lui !

Tome 3

La série est définitivement lancée te moi, je suis bien accrochée. Cette revisite de l’univers des Seven Deadly Sins avec une fraîcheur inédite, de l’univers, des émotions et des combats est ultra plaisante à lire et terriblement addictive !

Je n’en reviens toujours pas de la belle variation de son univers phare que nous offre l’auteur. En reprenant les mêmes archétypes, sortis tout droit d’un RPG, il offre pourtant des portraits radicalement différents. Ainsi Percival n’a rien à voir avec Meliodas, il est vraiment la candeur personnifiée. Donnie, lui, est un couard par rapport à Ban. A l’inverse de King, Nasciens est bien plus pro-actif et a un côté asocial adorable. Quant à An, qu’on vient de rencontrer, ce n’est pas la potiche qu’était au début Elizabeth, mais une vraie guerrière très adroite avec une rapière ! Donc ça ressemble mais pas vraiment au final.

Ce petit air de dimension parallèle se poursuit dans l’ensemble du scénario, notamment quand on retrouve Arthur (et Merlin) qui n’a plus rien à voir avec celui qu’on connaît. Etrange, étrange. De même quand les gens parlent de Liones, ce n’est pas le royaume qu’on connaît et que Meliodas a fini par gouverner. J’ai hâte de voir de quoi il en retourne.

En attendant les clins d’oeil sont nombreux et dans ce tome rempli d’action débridée, on a un grand méchant qui essaie de lancer une malédiction à l’aide d’un artefact où l’on reconnaît un élément phare de SdS. Tiens, tiens. Mais en dehors de cela, c’est un vrai bonheur de suivre Percival et ses amis dans chacune de leur mission qui les emmène toujours un peu plus loin dans l’histoire de cette mystérieuse prophétie. Les ressorts sont classiques pour ce type de récit, lieux médiévaux, seigneurs voulant vendre leur fille, royaume voisin menaçant, histoire de sacrifice, sauvetage par de mystérieux chevaliers, tout y passe.

Mais ce qui fait une fois de plus la marque de fabrique de l’oeuvre, c’est la force des émotions que l’auteur met en jeu. Voir Percival se battre avec ses amis est un bel acte de bravoure et de camaraderie. On adore voir la nouvelle, An, faire preuve d’une telle fougue à l’épée et son compagnon, Nasciens, faire preuve de tellement d’amitié envers lui. L’auteur fait vraiment de ces sentiments le carburant de son récit et de son héros. Une bien jolie idée, de même que la confrontation père-fils, qui bien que classique, est terriblement efficace ici grâce à une mise en scène explosive toute en tension, avec une vraie menace sous-jacente.

Pour moi, Nakaba Suzuki fait vraiment office de conteur hors pair ici avec une superbe narration d’un grand classique de la littérature revu au goût du four. C’est frais, entraînant, énergique et émouvant. On aime voir le héros se constituer un groupe de compagnon tandis que la prophétie se met en route. On aime être surpris pour cet univers connu mais légèrement différent qui ainsi interpelle. On aime assister à des combats qui mettent les héros à mal mais nous font vivre tant d’émotion. Quelle belle entame de série !

Tome 4

Sur le même rythme d’un tome intense pour un tome plus tranquille, Nakaba Suzuki poursuit le récit de la quête de ses héros avec plein de clins d’oeil savoureux à sa série précédente et encore plus ici !

Après le tome intense relatant la rencontre avec An et l’affrontement entre Percival et son père, celui-ci fait presque office de parcours de santé. Nos héros y poursuivent leur voyage, faisant un petit arrêt par une drôle de ville où l’on recroise un visage connu.

J’aime toujours autant ce fantastique médiéval merveilleux décrit sous les pinceaux de Suzuki. C’est léger, amusant et pourtant profond en même temps. On retrouve tous les marqueurs du genre : dragons, détrousseurs, aspirants chevaliers, quête, et pourtant on sent un vent de fraîcheur en le lisant. Ici, j’ai aimé la dynamique mélangeant nouvelle aventure, retrouvailles et indices sur ce qui s’est passé pendant le laps de temps nous séparant de la précédente série. C’est savoureux.

C’était sympathique d’avoir Donnie comme héros cette fois, lui, qui est tellement l’archétype du contraire. Je ne m’attendais pas à ce qu’il ait une telle filiation et qu’on nous ramène ainsi en arrière. Le coup de la ville occupée par des voleurs était bien vu et m’a rappelé des souvenirs. J’ai aimé la dynamique du groupe qui se met en place, notamment pour leur faire face, mais également pour entreprendre leur voyage. C’était léger et savoureux.

Maintenant les nombreux indices lâchés autour des jeunes héros pointent de gros changements dans le monde que nous avaient laissés nos Seven Deadly, je suis donc pressée que leur voyage se terminent et qu’ils atteignent Liones pour voir ce quoi il en retourne. En attendant, l’auteur ménage ses effets, avec des petits indices et appels du pieds par-ci par-là, notamment avec Sin et le zozio qui vole autour d’eux. C’est bourré de références aussi entre les Chevaliers sacrés, la relique de Meliodas et les lieux / individus croisés qui les rappellent. J’adore !

Même si ce tome était moins percutant que le précédent, il offre un joli développement du personnage de Donnie, nous laissant à croire qu’il est moins couard qu’on le croyait. L’auteur m’amuse toujours à dépeindre un univers connu légèrement en décalage avec ce qu’on en savait, cela interpelle et interroge. J’aime tenter de rassembler les indices, cela offre une autre dimension à cette lecture déjà fort divertissante. Maintenant, il ne faudrait pas que le jeu dure trop longtemps et j’attends qu’on passe aux choses sérieuses avec Liones, Arthur et les Chevaliers de l’Apocalypse.

Tome 5

C’est bien ce que je disais dans le tome précédent, l’auteur est vraiment parti dans un rythme d’un tome percutant sur deux et celui-ci est de ceux qui nous resteront en mémoire grâce à un très joli travail sur les nuances du bien et du mal.

Seven Deadly Sins était déjà une série qui offrait une belle réflexion sur la notion de héros et de vilains, mais ici, on passe à une étape supérieur dans ce tome grâce aux rencontres dues aux pérégrinations de Percival et ses amis. Entrés dans un étrange village, ceux-ci vont vivre bien des aventures !

Présentés au début comme un village plein de tromperies où nous héros se seraient fait piégés par les apparences de leurs hôtes, l’auteur est assez malin pour complètement retourner cela et on va aller de surprises en surprises dans ce tome. J’ai beaucoup aimé le rythme dynamique des enchaînements et changements de tons. C’était archi fluide et percutant.

Le thème des démons qui au sein même des leurs peuvent être différents, tout comme il existe bien des humains différents, m’a beaucoup plu. L’auteur surprend quand il met en scène des démons qui ont refusé de participer au carnage d’il y a 16 ans. Il surprend à nouveau quand il leur oppose la figure d’un Chevalier anti-héros atypique qui n’a rien à voir avec ses collègues.

Cela donne un tome plein d’émotions et de réflexions. Réflexions face à ces créatures qu’on aurait envie d’éliminer mais qu’on fait bien d’écouter. Emotions face à un anti-héros pas si méchant que ça, dont on s’est bien joué des traumatismes. Cela interroge ainsi à nouveau sur ce qui est arrivé à Arthur, qui semble si loin de l’image qu’on avait de lui et qui semble avoir perverti les idéaux qu’il défendait. Mais l’auteur évoque aussi le traumatisme de la guerre passée qui pourrait expliquer cela. J’ai vraiment hâte qu’une confrontation ait lieu pour saisir.

En attendant, je me suis régalée des aventures épiques de nos personnages dans ce nouveau décor. C’était tour à tour drôle et émouvant, l’auteur jouant à merveille sur les deux registres. On s’amuse ainsi de voir nos héros à terre à cause de ce qu’ils ont mangé, Sin trompé ou notre troupe redevenir des bébés à cause d’un sortilège bien piégeux. Et en parallèle, l’émotion nous prend face à ces créatures incomprises et ce méchant en mal de la fillette qu’il a perdue. Le tout avec à nouveau des clins d’oeil à SdS et les retrouvailles avec une figures connues. Vont-ils tous y passer ?

Toujours aussi plein d’allant, cette série oscille vraiment entre sympathique et excellent. L’auteur manie à merveille humour et émotion, toujours dans un registre à la fois guilleret et profond. Il apporte de belles nuances aux récits de fantasy souvent très manichéens posant la question de ce qu’est vraiment un « vilain » et des stéréotypes de genre. J’aime beaucoup aller de surprise en surprise avec lui et ses acolytes héros.

Tome 6

Cette série et cet auteur sont toujours surprenant, sur des bases archi classiques, ils glissent de gros retournements de situations qui me bluffent et surtout de très jolis messages qui prennent à cotnre-pied dans cet univers d’héroïc-fantasy.

Les trois quart de ce nouveau tome se déroulent comme un classique affrontement entre le groupe de notre héros et un groupe d’assassins, les Talismans obscurs, envoyés par Arthur. Avec sa science de la mise en scène des combats, Nakaba Suzuki nous offre des affrontements soignés, percutants et amusants tout à la fois où chaque membre du groupe de Percival à l’occasion de briller. On apprécie ainsi l’ingéniosité de Nascient dans sa façon d’utiliser plantes et minéraux. On adore le courage à tout épreuve d’An, qui se relève quand les autres s’effondrent. On s’amuse de la façon dont Donnie se révèle, lui qui ne se battait pas au poignard, alors qu’il est doué avec, parce que « ça fait mal à l’adversaire et qu’il saigne » xD Chacun a vraiment son petit moment et ça fait du bien d’avoir Percival un peu en retrait pour une fois.

Face à eux, nous avons les classiques méchants un peu bébêtes mais dont les pouvoirs et caractères ont justement à nos héros de briller. Ils ne font pas vraiment peur, parce qu’il y a un côté cartoonesque chez eux parfaitement assumé et voulu par l’auteur, mais ils offrent quand même le challenge nécessaire à la progression de nos héros et j’ai aimé la variété de personnalités et de pouvoirs qu’ils proposaient. C’était vraiment fun et dynamique de suivre leurs affrontements d’abord en solo, puis en duo et enfin en trio et quatuor. Il y a une jolie progression très bien mise en scène par le mangaka. Mais c’était peut-être un peu trop classique…

En fait, l’auteur se réservait pour la fin et il m’a totalement surprise et scotchée. Alors que le combat s’engageait mal, que tout semblait perdu, on aurait pu croire que la solution viendrait encore de Percival. Mais non ! Le mangaka nous a réservé une autre surprise avec le personnage le plus mystérieux de la série jusqu’à présent : Sin ! Et je dois dire que si j’avais réfléchi à son identité, jamais je n’étais partie dans cette direction, alors que cela me semble évident maintenant quand je fais le rapprochement entre sa vraie identité et le nom qu’il donne. Bravo à l’auteur !

Cette révélation souffle tout. Elle fait encore monter la série d’un cran, offre plein de possibilité d’interprétations, de nouvelles quêtes, de nouvelles aventures, de nouveaux affrontements. Je trépigne d’avance. Et clairement, elle fait d’un coup avancer l’histoire qui prenait un peu son temps jusqu’à présent avec la constitution du groupe puis leurs pérégrinations pour atteindre Lionnes. Là, on passe d’un coup au stade suivant et Sin nous offre un combat final plus qu’explosif où on ne peut que rester scotcher devant les pages et son talent de combattant mais pas que.

Suzuki Nakaba joue à nouveau avec nous et les codes de son histoires, distillant des petites choses que personnellement j’adore. J’ai trouvé adorable d’avoir un chevalier qui se restreint parce qu’il ne veut pas blesser les autres. J’ai trouvé très sympathique d’avoir un héros en retrait permettant aux autres membres de son groupe de briller. Mais surtout, je suis archi fan de la revisite du mythe arthurien qui s’annonce de plus en plus dense au fur et à mesure que les personnages se dévoilent et révèlent leurs intentions. Cet Arthur très sombre me plaît de plus en plus et il aura fort à faire avec nos héros rejoints désormais par le vrai Sin.

Tome 7

J’aime vraiment de plus en plus le chemin pris par cette revisite du mythe arthurien qui prend un sacré virage dans ce tome introductif à une nouvelle époque.

Finie la vadrouille, place à la rencontre avec la ville de Liones et ses habitants. Nakaba Suzuki, avec l’efficacité et la force tranquille qu’on lui connaît, fait avancer son histoire à bond de géant, comprenant qu’il était temps de changer de ton. Petite fixette donc sur la nouvelle mythologie de l’histoire : les Cavaliers de l’Apocalypse avec en guest star plein de personnages de Seven Deadly Sins. C’était jouissif !

Avec un mélange de tranche de vie fantastico-médiéval, il nous entraîne dans les rues de la capitale où Meliodas règne, à la rencontre d’anciens et nouveaux personnages qui vont permettre de décanter ce bond dans l’inconnu. Il est amusant de voir la rapidité avec laquelle Percival tombe dans les ennuis et détecte les déviants. Mais il est encore plus séduisant de jouer ici les touristes et de voir le royaume imaginé par les héros de la série précédente. J’ai aimé déambuler à leur côté et vivre des aventures par la même occasion. C’était plaisant de voir cette cohabitation naturelle entre humains, fées, géants et plus.

Nous sommes cependant dans un tome introductif et ça se sent. L’auteur fait le tour des nouveaux personnages, héritiers des anciens, et présente la prophétie les concernant sous un autre jour. Tout est fait pour nous présenter à la vitesse de l’éclair ces enjeux : les quatre Cavaliers, la réalité de la prophétie, les entourloupes d’Arthur, les fils des anciens personnages. En tant que fan de la première série, forcément, je me suis régalée. Il y avait en plus la même ambiance lors des affrontements avec des chevaliers sacrés protégeant leur Prince, tout comme avec les bourdes de Percival rappelant gentiment Meliodas et le fait de croiser Hendy, Dreyfus, Meliodas et Tristan m’a rendu nostalgique.

Cependant au-delà du côté un peu fan service, il est aussi question de la prophétie qui nous occupe à présent et on assiste à un combat certes léger et facile mais qui déclenche quelque chose de bien sombre en Percival sur lequel il va falloir s’interroger. De la même façon, en découvrant qui sont deux des quatre Cavaliers, on revient sur les héritages de chacun. Et enfin, Lancelot croise quelqu’un de très important pour lui, qui pousse le lecteur à s’interroger sur la façon dont l’auteur va revisiter leur histoire mythique car déjà cette première rencontre singulière est marquante.

Nakaba Suzuki semble placer ici de bien nombreux jalons prometteurs pour la suite. En mélangeant avec talent ancienne et nouvelle histoire, ancienne et nouvelle mythologie, il communique un vrai plaisir de lecteur à celui qui aura déjà côtoyé les héros de SdS, le tout dans une histoire drôle et dynamique mais qui se veut aussi légèrement sombre par moment. Une recette qui je trouve fort appétissante pour se mettre en jambe avant le hors d’oeuvre.

Tome 8

Suite encore et toujours de la mise en place, un peu longue tout de même, de la nouvelle mythologie de ce spin-off assez réussi de Seven Deadly Sins, l’auteur nous aura fait attendre mais les Quatre sont enfin réunis !

Après bien des détours, Nakaba Suzuki nous offre enfin ce qu’on attendait : la réunion des Quatre cavaliers de l’apocalypse ! Avec simplicité et vivacité, il accélère l’aventure et place Percival face ou plutôt à côté de ses collègues remplaçants des Seven Deadly. Si pour le moment, ils n’en ont pas le charisme, les premiers pas sont prometteurs vers une alchimie différente, plus jeune et plus humoristique peut-être qui n’est pas pour me déplaire, car elle est le signe de quelque chose de différent.

Certes la mise en scène choisie ici n’est pas des plus brillantes, l’auteur ne se foule pas. Après la révélation sur Sin/Lancelot, puis celle sur Tristan, place à Gawain, au nom à nouveau inspiré des Chevaliers de la table ronde. J’apprécie pas mal que ce nouveau personnage soit une femme, qui plus est lesbienne a priori et avec un caractère inattendu qui m’a bien amusée, malgré les clichées qu’il véhicule encore sur les femmes… Je trouve surtout qu’il y a une bonne dynamique entre les membres du groupe avec la relation chien-chat entre Percival et Gawain, Tristan qui lui est là pour jouer les médiateurs et Lancelot qui se fout un peu de tout ça. C’est amusant !

Mais j’avoue que le fait que la rencontre ait comme par hasard lieu lors d’une attaque de Liones par différents envoyés d’Arthur est un peu gros. Je trouve aussi la façon dont le lien se fait entre les différentes attaques assez maladroit. On passe un peu du coq à l’âne comme si l’auteur voulait qu’il se passe sans cesse quelque chose mais ça ne fonctionne pas vraiment. Cependant, il semble vouloir se déplacer sur le front, ce qui pourrait m’intéresser.

En attendant, en tant que fan de la première heure de SdS, je suis ravie des liens avec cette série, que ce soit par l’intervention de certains ou l’ascendance d’autres. Je me demande d’ailleurs bien qui sont les parents de Gawain, j’ai ma petite idée mais je n’en suis pas totalement sûre. Je sais que c’est totalement fan service mais je prends plaisir à ce genre de références, tout comme ça m’a plu quand Tristan s’est mis à parler de ses parents et à jouer le fifils à sa maman.

Cela reste en tout cas énergique et plaisant à suivre, avec des combats dynamiques et à la mise en scène attirante, notamment grâce à l’expression des pouvoirs de chacun. Il y a quelque chose aussi avec le personnage de Pellegarde, dont l’ambiguïté me plaît bien. J’aime quand ce n’est ni tout noir ni tout blanc. J’attends cependant de voir où cela va nous conduire et ça fait peut-être un peu longtemps que j’attends, l’auteur prenant bien son temps.

Peut-être le dernier tome de la mise en place ou presque, du moins, je l’espère ! J’ai apprécié de découvrir enfin notre quatuor au complet le temps d’aventures enlevées où on ne se pose que le temps de faire une petite blague potache. Alors oui, c’est plus léger que son aîné, c’est aussi plein de fan service et un peu long comme entrée en matière, mais c’est aussi hyper amusant et rassurant, un peu comme une lecture doudou que je me plais à retrouver à chaque tome avec des personnages que j’aime vraiment bien. Vite, le suivant !

Tome 9

J’aime la façon dont Nakaba Suzuki écrit les shonen d’aventure et encore plus en fantasy. Il y a toujours un goût de revenez-y et ce même si l’autrice a quand même du mal à se renouveler avec cette série et tombe dans la tentation de regarder un peu trop vers la précédente.

Au début de Four knights of the apocalypse, on suivait vraiment une nouvelle génération de héros, mais depuis quelques tomes, en voulant faire plaisir aux fans ou pour se rassurer, la mangaka nous renvoie énormément, peut-être trop, à sa précédente série Seven Deadly Sins. J’ai aimé cela au début. Ça me plaisait de chercher à savoir qui était l’enfant de qui, de quel trait il/elle avait hérité, etc. Mais maintenant, j’aimerais bien qu’on s’en détache, or l’autrice ne fait qu’y plonger plus profondément.

Même si cela reste un vrai plaisir de lire les aventures de nos quatre apprentis héros, je ne peux que souligner le manque d’imagination d’une autrice qui reprend les mêmes antagonistes qu’autrefois en les faisant juste évoluer, ainsi que les mêmes héros, mettant juste en avant certains anciens seconds couteaux, et également les mêmes dynamiques d’écriture. C’est un peu beaucoup redondant et c’est dommage.

Nous suivons donc les Quatre cavaliers sur le front : Tristan qui dévoile ses pouvoirs et leur côté sombre, Percival qui court toujours partout, Gawain dont on découvre la vraie apparence et Lancelot qui retrouve son professeur. Les combats sont pêchus, rythmés, entrecoupés de petits moments de vie et discussions entre eux savoureux. Les pouvoirs sont dans la droite ligne de la série mais on est clairement avec du SdS like et c’est en-dessous. Heureusement on prend plaisir à retrouver d’anciens héros et héroïnes pour voir ce qu’ils sont devenus. Guila ouvre le bal, suivie de Jericho, puis Hendy et Dreyfus pour finir en apothéose sur Arthur et Meliodas. Les nouveaux font pales figures à côté et c’est bien dommage. J’aurais aimé que l’autrice, comme au début de la saga, leur laisse la place pour se développer et grandir, là ils sont sans cesse épauler par leurs aînés et peinent à se faire leur place.

La nouvelle mythologie est mal assumée, mal développée. J’ai l’impression qu’on passe des tomes et des tomes à tourner autour d’elle sans s’y confronter, alors que le basculement d’Arthur du côté obscur a un potentiel fou. J’adorerai qu’on commence à nous dire comment il en est arrivé là, pourquoi. J’adorerai qu’on le voit vraiment plus passer à l’acte et commettre des crimes envers nos héros. Là, j’ai l’impression d’une intro qui n’en finit pas…

Enfin, il y a aussi malheureusement l’épineuse question de la relation Lancelot – Jericho qui surgit. Certains s’étaient déjà faits spoiler dessus. J’en parlerai donc en mode caché. Je ne suis pas forcément prude, donc j’espère ne pas me prendre cette reproche quand je critiquerai le choix de l’autrice de donner des sentiments déplacés à Jericho envers son élève. On parle quand même d’une femme adulte qui tombe amoureuse d’un petit garçon d’une dizaine d’année. C’est hyper glauque. Alors certes, on nous dit qu’elle a contenu ses sentiments et n’a rien fait à l’époque, préférant prendre la fuite. Mais là, on la retrouve qui est passée de l’autre côté pour la promesse d’un monde où elle pourrait vivre heureuse avec lui. Comment peut-on avoir une telle idée ? Pourquoi faire ça au personnage de Jericho ? Quel est l’intérêt d’introduire cela dans l’histoire ? Je ne comprends pas…

Four knights of the apocalypse continue son cheminement un peu bancal de lecture plaisir mais de série qui peine à s’émanciper de son aînée et c’est fort dommage. L’autrice n’arrive pas à s’en défaire et manque d’originalité, s’appuyant trop sur le passé et empêchant le présent d’avoir la place qu’il devrait avoir. Certes, c’est un récit dynamique, amusant avec un fan service (le retour des anciens) souvent savoureux, dans une ambiance un tantinet sombre, mais la série est bien trop dans l’ombre de SdS et je commence à m’inquiéter pour la suite.

Tome 10

Après un tome 9 polémique, j’étais curieuse de voir comment l’auteur allait se relancer. Eh bien, c’est simple, lui, il ne voit rien et fonce droit devant, offrant le divertissement pur qu’on est en droit d’attendre avec en prime de chouettes développements pour la mythologie de la série. J’adore !

J’étais quand même pleine d’appréhension après le développement glissant de Jericho mais j’avais tort. Loin de la polémique, l’auteur lui se consacre entièrement à son oeuvre et tandis que je voyais ce spin-off moins clair que la série d’origine, une ligne commence à se dessiner et une ligne fort plaisante en l’occurrence ! Je me suis ainsi régalée avec ce tome entre action assommante et fondation de nouveaux groupes de héros. Tout ce que j’aime chez l’auteur !

Il s’attaque ainsi dans ce tome à l’affrontement contre Arthur, notre cher roi qui a viré totalement dark alors qu’il était si pur autrefois. Ça colle des frissons de le voir ainsi mais grâce à cela nous avons des combats qui sont vraiment impactants. Les héros ne se battent pas contre un quidam. La surprise du chef de l’auteur, Meliodas, se bat contre un ancien ami à lui et ça change tout. Les relations entre les personnages sont d’ailleurs au coeur de tout, que ce soit avec un Meliodas protégeant son fils Tristan pendant la bataille, ou avec un Lancelot qui protège son mentor et cherche un être aimé, sans parler des jeunes compagnons de Percival qui l’accompagnent dans cette quête. L’émotion est donc palpable dans ce tome.

Les combats, eux, sont pêchus, explosifs et riches. Les surprises sont au rendez-vous et l’auteur sait utiliser avec classe ce qu’il a déjà bâti. On se plaît à retrouver Meliodas et sa surpuissance démoniaque. On aime le voir contrarié par son propre fils entré en frénésie. Arthur a une classe folle en méchant, mais ce n’est rien contre Lancelot, qui rebat totalement les cartes et avec un de ces flegmes ! J’adore ce personnage, c’est clairement mon préféré dans la saga avec Arthur à ce jour et l’auteur nous le rend bien en centrant le combat autour de lui de manière magique, nous surprenant à merveille avec de super techniques.

Enfin, ce tome, c’est aussi celui de la création d’une nouvelle génération. On les avait juste mis côte à côte jusqu’à présent mais rien créer vraiment entre eux, à part pour Percival et ses compagnons, il s’agit maintenant de faire de même avec les Cavaliers et l’auteur s’y entreprend. C’est à la fois doux, tendre et amusant. Il joue à nouveau énormément sur les codes de la chevalerie à l’ancienne, ainsi que sur les propres codes de son univers développés dans sa série précédente. C’est très chouette de découvrir ainsi la nouvelle génération avec ses liens et ses particularités propres. Il y a par exemple encore plus de diversités dans les relations, j’ai l’impression, avec des personnages LGBT présents et en devenir, ce que je trouve très actuel. Alors, c’est un peu le calme après la tempête ces chapitres, mais ils sont nécessaires pour créer de vraies relations et entretenir la camaraderie. J’ai donc beaucoup aimé les instants consacrés à chacun, et en particuliers Nacient et An, et je sens du potentiel chez plusieurs comme Gawain ou Thitis la magicienne, ce qui me donne hâte.

Tome qui aurait pu être casse gueule, ce fut au final l’un des plus réussis de la série à ce jour, avec des combats magiquement orchestrés, des héros et méchants révélés, des camarades qui forgent des liens plus profonds, tout ce qu’on attend d’une série de ce genre. J’avais tort d’avoir peur.

Tome 11

Et l’aventure repart ! Après une pose conséquente à Liones pour bien fixer tous les enjeux et présenter la nouvelle équipe de héros, il est temps de reprendre la route !

Même si elle est différente de son aînée et peut-être plus maladroite dans sa narration, j’aime énormément l’ambiance de Four knights of the apocalypse. Avec sa manière de reprendre et détourner les codes des récits arthuriens, elle titille ma curiosité et satisfait ma soif d’aventure. Avec la façon de l’auteur de poser ses personnages entre humour et situations quand même sombres et complexes, il attire mon âme de dramaturge. Avec son esthétique très héroïc fantasy, il me séduit en se renouvelant sans cesse dans les attaques, costumes, paysages. Je prends donc un grand plaisir à lire cette série.

Alors certes, il y a des points qui fâchent et son positionnement quant à la représentation des femmes en est un assez important. Je n’avais soit pas l’oeil aussi averti, soit ce n’était pas aussi présent chez lui autrefois, mais là ça me saute aux yeux de partout. Il y a d’abord le choix d’avoir fait de Guinevere un personnage très jeune et sexualisé en même temps. Ça me pose problème. Il y a ensuite le choix de faire porter le « male gaze » par une femme lesbienne qui semble lui permettre de se défausser sur elle. Oui, mais NON !!! C’est toujours aussi problématique voire plus. Alors certes, certaines ont de vraies rôles dans l’histoire et sont assez badass. J’ai aimé découvrir la terrible assurance de Guinevere grâce à son pouvoir. Je m’amuse énormément aussi de Gawain et sa manière de se ficher de tout avec poigne. Mais les autres ne brillent pas forcément, l’auteur leur donne trop de « codes » que la société attribue fatalement à des femmes : fragilité, émotions à fleur de peau, soumission et j’en passe. Pourquoi ne pas partager ces traits avec des hommes ?

Heureusement que le reste de l’histoire est entraînante. En dehors du problème de l’âge, j’ai beaucoup aimé la malice de la rencontre entre Lancelot et Guinevere, puis entre Arthur et Guinevere, posant les bases de ce triangle « amoureux » maudit. J’ai adoré aller à la rencontre du royaume de Camelot et ses particularités géographiques mais aussi émotionnelle : attachement d’Arthur envers Merlin, faiblesse d’Iron Side pour fils. En quelques brèves cases, l’auteur plante à merveille un décor qui promet d’être émotionnellement complexe. J’ai aussi beaucoup aimé voir nos héros repartir à l’aventure, Four Knights et compagnons compris, cela donne un chouette groupe, qui certes va se séparer ensuite mais qui vit déjà de sacrées aventures, dans une dynamique des plus sympathiques.

L’ensemble est donc amusant et entraînant, dans un décor qui change à nouveau puisqu’on va à la rencontre d’une nouvelle ville en pleine Fête des morts et que les méchants les attendent au tournant. L’auteur sait vraiment comment rythmer ses récits d’aventure en équipe. La découverte de la ville et sa particularité architecturale fascine. Le découpage des scènes pour amener les héros de la découverte, à l’installation puis au danger, est top pour maintenir l’intérêt du lecteur. C’est à la fois drôle, léger et rempli de sous-entendus de toutes parts sur les dynamiques des différents groupes. La promesse d’une bonne baston est là également avec l’envoi des sous-fifres d’Arthur. Tout est donc réuni pour un prochain tome très vif.

Surfant à merveille sur ses propres classiques et sur cet univers Arthurien revisité, Nakaba Suzuki nous amuse et nous entraîne dans une aventure facile mais pétillante et passionnante, où la noirceur et le drame ne sont jamais bien loin. Elle sème et plante plein de petites graines pour le futur ici, qui de telle situation familiale, qui de telle problématique intime, qui de tel sentiment complexe, c’est très riche et prometteur. Seul bémol encore une fois : le traitement des femmes, réellement problématique et encore plus quand on veut leur faire porter un comportement masculiniste sous prétexte qu’elles ont un intérêt sentimental commun…

Tome 12

Nos héros ont repris depuis le tome dernier le classique chemin des quêtes et aventures qu’on leur connaît et sous le savoureux trait de Nakaba Suzuki c’est toujours aussi appréciable de s’y embarquer avec eux.

Je n’étais pas très chaude au début de les voir partir Chevaliers de l’apocalypse + leurs acolytes pour aller à la rencontre du royaume d’Arthur. Leur première étape ratée dans cette ville qui se referme sur eux me confirmait un peu cela. C’était sans prévoir ce que l’autrice nous réservait, car elle a toujours une petite surprise pour nous !

En effet, en plus des combats habituels qu’on connaît bien, qu’elle orchestre toujours avec maestria, louvoyant entre les champs de bataille, proposant des évolutions en direct de nos héros, et faisant éclater leurs pouvoirs, elle ajoute ici à nouveau une dimension humaine qui va tout changer. La guerre ce n’est pas un parcours de santé et elle va bien nous le démontrer ici avec une perte qui va affecter tout le monde et les questionner sur leurs moyens d’atteindre leur but. Car pendant que l’un récoltait des informations essentielles certes, un autre est mort lui. Que tirer comme leçon de tout cela ? J’aime que l’autrice vienne ainsi titiller notre morale et celle de ses personnages parfois un peu trop facilement sous le charme des personnages charismatiques de leur entourage.

L’histoire repart donc sur de bons rails et s’épaissit, ne restant pas au simple et classique stade de la quête et du cheminement vers le grand méchant. D’ailleurs, la seconde partie du tome me redonne raison. Cette fois, une nouvelle direction s’offre à eux et l’un de nos héros semble avoir des réminiscences de ce lieu. Tiens, tiens. Les fans de la premières séries vont être ravis car ne voilà-t-il pas qu’un personnage bien connu d’eux va participer activement à l’histoire et offrir un joli cliffhanger des plus savoureux et intriguant ! Chouette. A ce stade, on ne peut pas dire grand-chose si ce n’est que l’autrice exploite à fond ce voyage pour développer mythologie et personnages et ça fonctionne. Que ce soit hors ou pendant les aventures principales, elle nous régale en cela. J’ai beaucoup aimé l’histoire bonus sur Cyon par exemple. Avec elle, tout est vraiment toujours plus compliqué que l’allure fort simple et classique qu’elle donne à son récit et j’adore cela !

Tome de construction et de transition, il permet aux héros de poursuivre leur voyage mais moins aveuglément, en s’interrogeant plus sur leur mission et ce qu’ils sont prêts à laisser, donner pour la mener à bien. Sous des dehors de fantasy archi classique, nous avons une autrice qui interroge les codes du genre de manière fine et bien pensée, tout en conservant le divertissement que cela offre. Chapeau Madame Suzuki !

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7 commentaires sur “Four Knights of the Apocalypse de Nakaba Suzuki

  1. On sent gonfler ton enthousiasme à mesure que tu avances dans cette série.
    Elle me tentait, comme beaucoup d’autres, mais il va falloir que je le fasse progresser dans ma liste d’envies lecture, appréciant les auteurs qui font classiques tout en y insérant leur propre style et des nuances dans les personnages. Si le héros a l’air adorable à découvrir et plaisant à suivre, tu m’as donné envie de découvrir cet Arthur différent de celui qu’on connaît et son histoire… Quant à la dynamique de groupe, elle semble plus que convaincante, ce qui ne que me ravir appréciant les héros qui évoluent au gré de ses rencontres et épreuves.

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    1. C’est clairement l’une de mes grosses surprises de la rentrée. Déjà, cette année, j’avais adoré découvrir Seven Deadly Sins, dont je n’avais pas entendu grand bien à part 1 ou 2 lecteurs, et pourtant je l’ai adoré. J’avais peur que cette « suite » soit un copier coller, ce n’est pas du tout le cas.
      Donc je recommande +++ cet univers !

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  2. On se rejoint pas mal sur notre appréciation de la série, même si j’ai le sentiment d’être encore plus enthousiaste. Pour moi elle est à l’image du style de Suzuki, c’est très classique, volontairement, mais très maitrisé avec un souffle d’aventure qui fait très plaisir.

    J’aime toujours avoir quelques séries action aventure classiques à me mettre sous la dent, et actuellement c’est vraiment chez Suzuki que je me fais le plus plaisir, je dois l’avouer !

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    1. Je te rejoins, j’aime beaucoup ce classicisme parfaitement maîtrisé chez lui pour nous embarquer dans les aventures de ces héros.
      Après j’ai toujours une part de réserve pas loin pour me permettre d’apprécier encore plus les tomes où ça explose et sort du lot 😉

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