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Mon petit ami Genderless de Tamekou

Titre : Mon petit ami Genderless

Auteur : Tamekou

Traduction : Blanche Delaborde

Éditeur vf : Akata (L)

Année de parution vf :  Depuis 2022

Nombre de tomes vf  : 3 (en cours)

Résumé : Wako travaille au sein d’une maison d’édition. Meguru est un homme genderless, star des réseaux sociaux. Tous les deux sont amoureux, mais leur quotidien ne ressemble pas à celui d’un couple conventionnel : entre elle qui enchaîne les heures supplémentaires au travail et lui, dont le principal intérêt est de se rendre mignon pour la femme qu’il aime, ils déstabilisent souvent leur entourage… Mais ensemble, ils sont heureux, et c’est bien ça l’essentiel.

Mon avis :

Tome 1

Akata qui est toujours à la pointe pour parler de diversité nous revient cette fois avec un sujet atypique : les genderless, ces hommes et femmes qui refusent de rentrer dans le conformisme imposé par la société et s’habillent comme ils le souhaitent avec un look très « unisexe ». Une idée brillante mais un résultat un peu banal.

J’avais entendu parler de ce titre depuis un certain moment déjà, notamment avec sa licence aux États-Unis et je dois avouer que les couvertures très lookées attiraient la fan de mode que je suis. Avec son annonce et la façon dont Akata l’avait vendu comme reflet d’un phénomène culturel atypique, j’étais intriguée et je pensais apprendre plein de choses sur le sujet. Au final, je suis un brin déçue de ce côté car Mon petit ami Genderless est avant tout une comédie romantique pleine de douceur et de bienveillance sur le quotidien d’un couple actuel, mais c’est tout.

Voici une lecture toute douce, toute fraîche et un brin amusante. On y suit le quotidien personnel et professionnel de deux jeunes actifs : Wako et Meguru, l’une bosse dans une maison d’édition, l’autre est une star des réseaux sociaux. Tamekou nous offre un joli regard doux et pétillant sur le quotidien de ces deux jeunes adultes sur lesquels beaucoup de gens se méprennent. Avec son look loin des codes virils de la société, Meguru est souvent confondu avec une femme, on pense donc Wako dans une relation lesbienne. Quant à Meguru, quand on sait que c’est un homme, on le prend pour un homosexuel à cause du soin qu’il porte à sa personne. Ça en dit long sur nos préjugés. Sauf qu’au lieu de creuser la chose, l’autrice prend le parti pris de nous parler, sur un ton assez humoristique, de leur quotidien.

Je n’ai pas détesté la chose, loin de là, j’ai même pris plaisir à suivre leur petite vie de tous les jours, entre vie commune, boulot prenant, petites attentions de couple et place des réseaux sociaux, mais je m’attendais à plus et je suis restée sur ma faim. Oui, ils sont super mignons ensemble. Oui, ça fait du bien d’avoir un héros qui bas en brèche tous les clichés de l’homme « viril » tout en restant « masculin » et en assumant sa place dans le couple, c’est-à-dire en prenant soin de celle qu’il aime et en l’épaulant. Oui, c’est amusant de voir qu’ils se moquent un peu du quand dira-t-on et qu’ils vivent leur relation comme ils veulent. Mais concrètement l’ensemble manque de quelque chose pour le moment.

Je m’attendais peut-être à des critiques plus virulentes et tout est fait en douceur ici. Je pense que cela plaira à certains justement que cela soit fait de cette façon non frontale, moi, ça m’a laissé un goût de trop peu, comme quand cet homme hyper macho critique salement sa femme devant un tiers ou quand les héros ont tendance à ne pas rétablir la réalité de leur relation. Ce n’est pas ainsi que ça fera changer les mentalités. J’ai aussi eu un peu de mal avec le phénomène des « idols » que représente Meguru avec son statut de star des réseaux sociaux, c’est quelque chose qui ne m’intéresse tellement pas, que ça me passe totalement au-dessus et que je n’ai qu’une envie, zapper ces passages, mais c’est une question de goût.

De la même façon, autant je trouve les couvertures charmantes et très pop, autant à l’intérieur les dessins sont assez lisses et les looks également. Ils ne sortent pas du lot comme pouvaient le faire des autrices comme Ai Yazawa, Wataru Yoshimizu ou même Naoko Takeuchi, qui avaient une vraie appétence pour la mode. Là, il y a certes un effort avec Meguru mais ça reste très lisse et consensuel dans l’ensemble, ce sont plus les messages qui tranchent que les looks et les dessins, jolis, doux mais manquant de relief.

Je m’attendais à me régaler avec Mon petit ami Genderless, pensant trouver un vrai titre sociétal, je suis restée sur ma faim avec cette comédie romantique au final très douce, toute mignonne et assez actuelle, qui manque de relief à mon goût malgré son thème. On est plutôt dans une romance doudou pleine de bienveillance avec des personnages mignons mais où les situations manquent à ce jour de profondeur pour ce que j’en attendais. Ceux qui veulent juste passer un joli moment avec deux êtres qui s’aiment malgré les préjugés de notre société seront ravie en revanche car c’est une lecture qui fait vraiment du bien.

Tome 2

J’avais vraiment envie d’aimer la série avec ces belles couvertures pop et pastel mais je dois avouer que je m’ennuie comme un rat mort (ou presque) à la lecture des tomes. Je dois donc me résigner, cette série n’est pas pour moi…

J’aime pourtant bien la petite vie quotidienne de ce couple atypique. Ça me plaît de suivre un genderless et sa copine fan de BL. Je me rends compte que tous les petits moments de leur quotidien à deux tant présents dans le tome 1 m’ont manqué au final. Je les préférais au récit de leurs carrières respectives, qui elles me laissent de marbre.

Ce fut d’ailleurs peut-être le problème de ce tome. Tout ce qui tourne autour de l’industrie du spectacle, d’instagram et des réseaux sociaux ne m’intéresse absolument pas. Moi, ce qui m’intéresse c’est la mode genderless et on en parle trop peu et de manière bien caricaturale, donc je n’accroche pas. Du coup, je me suis retrouvée à errer comme une âme en peine entre les pages cherchant à grapiler leurs quelques instants à deux en dehors de ce système.

J’ai bien aimé les brefs moments où on les voit chez les parents de Wako car c’est drôle et cocasse avec cette inversion des notions genrées de notre société. C’était ça que j’attendais de la série et ça n’apparaît que là, ou quand Wako va tomber malade plus loi. C’est trop peu. Alors oui, les dessins sont beaux, doux, apaisants mais ça ne me suffit plus… Je pense donc arrêter les frais là.

Série que j’aurais aimé aimer, je suis en train de passer à côté de Mon petit ami genderless qui ne répond malheureusement pas à mes attentes et tombe bien trop souvent à côté même avec des thèmes et développements qui ne m’intéressent pas. C’est le jeu, on ne peut pas tout aimer. La série n’a rien de rédhibitoire alors peut-être qu’elle vous plaira à vous si vous aimez découvrir le quotidien de couple et de boulot de deux jeunes actifs d’une vingtaine d’années dont l’un est genderless. A vous de voir 😉

Tome 3

Ce ne sera pas avec le tome 3 de Mon petit ami Genderless que j’accrocherai… Clichés en veux-tu en voilà au point d’en être gênants, chapitres décousus… Les héros ont beau être attachants, ça ne suffit pas.

J’attendais énormément de cette série au vu de son titre, son thème, l’éditeur qui le sort et je suis donc la première navrée de ne pas réussir à accrocher. Je me suis entêtée jusqu’au tome 3, pensant qu’il y avait un rodage à faire, mais non, ce n’est juste pas fait pour moi.

J’ai du mal avec la brièveté des chapitres ou plutôt le côté abrupt de leur conclusion à chaque fois qui me laisse un peu le bec dans l’eau. J’ai du mal avec le fait que presque rien ne se suit pour créer un canevas. J’ai du mal avec l’apparent sérieux du titre avec le sujet des genderless qui est finalement traité par-dessus la jambe avec une caricature qui ne me parle pas.

Je n’accroche pas au ton léger de l’oeuvre. Je ne pense pas que ce soit l’intention de l’auteur mais sa légèreté me donne l’impression qu’il se moque sans cesse de ses héros et de leurs choix. Autant, cela passe à peu près avec le couple parce qu’il y a une alchimie entre eux et une compréhension des passions de chacun. Autant, on tombe dans le too much avec ceux qui les entourent et qu’on croise au fil des tomes. Je trouve ainsi Sasame terriblement cru et ridicule. Kira, l’ami du héros, est le pire du lot avec son extravagance à outrance frôlant, non en vrai, dépassant le ridicule. Même les petits nouveaux en lien avec le Takarazuka (comédie musicale où les femmes jouent tous les rôles) m’ont semblé bien trop caricaturaux, donc ridicule. Impossible de dépasser les clichés invoqués même si c’est certainement voulu.

C’est vraiment une question de goût, je pense. Qui sera sensible à ce type d’humour passera un bon moment car c’est drôle et rythmé. Le couple principal est adorable. C’est avec eux que j’ai passé les meilleurs moments, comme quand ils parodient une certaine méthode de rangement ou qu’on découvre la nouvelle addiction de Wako. Le problème, c’est que dès qu’on sort de leur petit cercle, c’est too much pour moi dans la représentation du genderless, du fan de mode, de la personne travaillant dans l’industrie du spectacle, etc. C’est dommage parce que ce sont des sujets intéressants et que Tamekou sait nous appeler à une plus grande ouverture d’esprit, à lever nos barrières et à accepter chacun en dépits de nos différences.

L’aventure entre Mon petit ami Genderless et moi s’arrêtera donc là. Le titre n’est définitivement pas pour moi. L’ambiance ne me correspond pas. Il ne correspond pas à mes attentes et je n’ai pas su dépasser cela. Tant pis, ça ne peut pas marcher à chaque fois.

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