Livres - Science-Fiction

La Millième nuit d’Alastair Reynolds

Titre : La Millième nuit

Auteur : Alastair Reynolds

Traduction : Laurent Queyssi

Éditeur vf : Le Bélial (Une heure lumière)

Années de parution vf : 2022

Nombre de pages vf  : 135

Histoire : Ayant essaimé à travers l’ensemble de la Galaxie, l’humanité s’est divisée en une myriade de cultures et civilisations adaptées à des contraintes environnementales et des modes de vie aux variétés pour ainsi dire sans limites. Ainsi en est-il de la Lignée Gentiane, mille clones immortels ou presque, issus d’une souche unique, qui arpentent les étoiles depuis des centaines de milliers d’années. Si, au fil du temps, chaque membre de la Lignée s’est singularisé, explorant et poursuivant ses intérêts propres, tous les deux cent mille ans, selon une antique tradition oecuménique, l’étrange fratrie se réunit pour partager ses expériences, souvenirs et projets – des célébrations grandioses qui culminent lors de la Millième Nuit. Jusqu’à ce qu’un grain de sable ternisse les dernières retrouvailles… Un détail, une anomalie insignifiante derrière laquelle pourrait bien se cacher un complot à l’échelle proprement astronomique…

Mon avis :  

Alastair Reynolds m’avait déjà éblouie l’an passé avec son si surprenant Eversion, sans surprise c’est à nouveau le cas avec la novella La millième nuit que je me devais de lire avant de craquer pour « sa suite », le roman La maison des soleils qui vient de sortir. Verdict, je vais craquer !

Ce que j’aime avec cet auteur, c’est qu’il a une plume parfaitement accessible et que pourtant il nous plonge dans des univers incroyables. Cette fois, pas de surprise quant à au genre de l’histoire, format court oblige, on est très vite fixé. Mais au-delà du récit de SF dépaysant qu’il propose, il ajoute un petit twist policier très entraînant que j’ai adoré.

Nous sommes ainsi dans un futur très lointain, où une certaine scientifique, j’imagine, a scindé son esprit en une multitude de clones immortels qui se réunissent périodiquement sur la planète Retrouvailles pour partager le souvenirs de ce qu’ils ont fait en temps, le temps de 1000 nuits pour finir par élire le meilleur d’entre eux. Ces frères et soeurs qui vivent en plein endogamie, se font appeler la lignée Gentiane, et pensent vivre tranquillement, mais ils ne sont pas seuls et lors du partage de leurs souvenirs, l’une d’entre eux va se rendre compte que l’un d’eux a menti. Que cherche-t-il à cacher ?

Dans une ambiance très polar noir, j’ai beaucoup aimé suivre notre duo d’enquêteurs de choc Campion et Purslane. Ils nous offrent une aventure très rythmée qui nous conduit aux confins de leur univers et de sa façon de fonctionner. La tricherie sur souvenirs n’est qu’un prétexte pour aller infiniment loin et toucher à des concepts à la fois très terre à terre et assez vertigineux impliquant leur Lignée et d’autres espèces intelligentes. L’auteur joue sur les contrastes, contrastes d’être : certains sont des clones, d’autres des espèces intelligentes indéfinies ou encore des suggestions de robots/I.A. Il joue aussi sur les temporalités et les lieux, la distorsion de l’espace-temps et notre rapport au temps en fonction de qui on est. Cela donne un mélange juste fascinant où nous sommes conduit de plus en plus loin dans une sorte de complot caché grâce à l’enquête de ce duo.

Format oblige par contre, c’est très concis mais cela reste brillant justement vu le peu de pages. Il a imaginé un univers complet, riche, vertigineux et fascinant et réussi à nous le présenter au sein d’une intrigue solide qui se tient très bien de bout en bout et nous tient en haleine. Chapeau l’artiste ! Forcément, ça donne cependant envie de retrouver ces clones, de rester à leurs côtés pour les voir vivre de nouvelles aventures et d’en découvrir plus sur ce monde qui semble pas mal peuplé quand même, avec des espèces très différentes les unes des autres, avec des ambitions différentes.

Second coup de foudre pour un texte d’Alastair Reynolds, il va vraiment falloir que je me penche sur sa bibliographie si tout est de ce tonneau ! J’ai adoré la simplicité avec laquelle il nous fait entrer dans un univers complexe, sa façon d’allier narration d’aventure, ici d’enquête, avec une belle profondeur scientifique et des réflexions sur l’évolution d’espèce sentientes au sein de notre univers. C’est délicieusement simple mais profond.

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : Maki, Navigatrice de l’imaginaire, Syndrome Quickson, Vous ?

12 commentaires sur “La Millième nuit d’Alastair Reynolds

  1. J’ai relu ma chronique avant de lire la nouvelle parue dans le dernier Bifrost, se situant dans le même univers. Même si j’avais été un peu déçu par l’aspect enquête, l’univers m’avait frappé : quel sens of Wonder ! Je me retrouve dans ton avis 🙂
    Résultat : je vais faire une entorse à mes principes et acheter bientôt le roman ; très envie de le lire et un passage en version poche peu probable…

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    1. VOilà ! Il faut céder à ses envies !
      Tu me rappelles ainsi au passage que j’ai oublié de regarder si je trouvais le numéro du Bifrost en librairie la dernière fois. Zut !
      Au plaisir de te lire sur cette prochaine acquisition 😉

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  2. Comment ne pas parler de la beauté de cette couverture déjà 😍 De plus, je suis très friande de ce format court et au vu de ta chronique coup de cœur, je ne peux clairement pas rester insensible, il me le faut absolument !

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  3. Le voilà donc, celui que tu me conseillais 😊 J’ai vu qu’il était sur le catalogue de ma bibliothèque, je verrais si je peux l’emprunter à ma prochaine visite. L’auteur a l’air d’avoir créer un sacré monde en si peu de pages, ca me parait immense 😄 Le côté enquête pourrait me plaire en plus, alors je te remercie encore une fois pour cette idée dans l’univers SF. 😉

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