Titre : Sous la porte qui chuchote
Auteur : TJ Klune
Traduction : Benoît Domis
Éditeur vf : De Saxus
Année de parution vf : 2022
Nombre de pages vf : 468
Histoire : Wallace Price n’est pas ce que l’on peut appeler « un personnage sympathique » … loin de là même. Vous ne pleurerez sûrement pas en apprenant qu’il vient de mourir.
Mais lorsqu’une femme se présentant comme une faucheuse vient le chercher à ses propres funérailles, Wallace a du mal à accepter son funeste destin.
Au lieu de le conduire vers l’au-delà, la faucheuse l’emmène dans un petit village où se trouve un salon de thé pas comme les autres. Hugo, le patron de l’établissement, y aide les âmes à passer de l’autre côté. Wallace n’est absolument pas prêt à abandonner la vie qu’il a à peine vécue et avec l’aide de Hugo, il découvre enfin ce qui lui a manqué dans le passé.
Mon avis :
C’est une nouvelle appâtée par les beaux objets livres des éditions de De Saxus, ainsi que par la bonne presse de l’auteur, je l’avoue que j’ai demandé ce roman à Noël en ne sachant pas grand-chose sur lui. Ce fut donc à l’aveugle total que j’ai entamé cette étrange et singulière lecture qui très vite m’a rappelé des séries que je regardais autrefois sur la 6 quand j’étais petite ^^
T.J. Klune est un auteur prolifique, qui a écrit aussi bien pour la jeunesse que pour un public plus mature, qui a écrit aussi bien de l’urban fantasy, que du fantastique ou de la pure romance, mais à chaque fois ce fut un auteur inclusif, soucieux de ses personnages et ses lecteurs, ce qui lui a donné une jolie réputation parmi les boulimiques de lecture.
Avec Sous la porte qu chuchote, il s’attaque à un sujet sensible qui nous touchera tous un jour ou l’autre : la perte de quelqu’un et le deuil qui l’accompagne. Étant très sensible à ce thème, c’est avec confiance et envie, envie d’émotion, que je me suis donc lancée dans cette lecture. Malheureusement, malgré toutes les bonnes intentions de l’auteur que je n’ai pu que relever, je suis restée assez hermétique à son histoire et j’en suis la première déçue.
En effet, T.J. Klune fait preuve tout au long du récit d’une plume sensible, drôle et piquante à la fois, mais toujours tendre. Il ouvre la porte de sa maison à des personnages très variés, dont trois de couleur, plusieurs LGBT et d’autres hétéronormés. Il fait preuve également de poésie pour évoquer ce sujet délicat du deuil à travers une histoire fantastique en huis clos pleine de bienveillance. Mais malgré tout, ça n’a pas fonctionné sur moi.
Pourtant, il fait preuve de beaucoup de délicatesse avec ses personnages et notamment son héros : Wallace, qui vient de mourir d’une crise cardiaque. Homme très pris par son travail, celui-ci était bien seul dans la vie, il faut dire qu’il avait un caractère exécrable, attendant de tous la même rigueur qu’envers lui-même, ce qui lui a fait perdre femme et amis. Alors aux portes de la mort, dur pour lui d’accepter un tel constat d’échec et d’accepter la mort elle-même. Heureusement, il va être bien bien entouré et avec l’aide de Mei et Hugo, ainsi que de leurs amis, il va participer à une vraie traversée pour se découvrir lui-même.
J’ai trouvé très amusant le choix fait par T.J. Klune pour parler de la mort avec ce lieu entre deux mondes qu’est le salon de thé d’Hugo et Mei : La Traversée de Charon, et les êtres qui y vivent qui voient et aident les esprits dans leur voyage après la mort. Cela n’a pas été sans me rappeler des oeuvres comme le manga Sidooh (mais qui est plus sombre) ou les séries télé Médium, Charmed, Demain à la une… que je regardais adolescente sur la 6. Il y avait la même ambiance de familiarité avec le quotidien qui se met en place avec les personnages que j’avais développé avec ces séries. Mais du coup, à vouloir faire du quotidien, du tranche de vie, j’ai eu le sentiment de rester un peu en surface du sujet et de tomber dans le mélo répétitif…
En effet, très vite, une routine s’installe dans cette lecture. Celle du quotidien de Wallace à La Traversée de Charon, où il doit apprendre à gérer son nouveau statut d’être entre deux mondes, les quelques pouvoirs qui vont avec qu’il doit maîtriser pour éviter la catastrophe et les relations qu’il va être obligé de nouer avec ses colocataires de circonstance. La seule tension narrative vient de la mauvaise volonté qu’il y met au début et de la façon progressive dont il va céder et s’ouvrir par la même occasion. Sous la porte qui chuchote est donc une lecture très lente, surtout portée sur les sentiments et l’intériorité.
Si on lit le résumé de De Saxus – ne le faites pas ! – , on attend un certain événement promettant enfin un peu d’action mais celui n’a lieu que… dans le dernier quart du roman ! Insupportable ! Il m’aura donc fallu attendre plus de 300 pages pour enfin me réveiller et adhérer à l’histoire. Ce fut très long et ce ne sont pas les belles paroles de l’auteur, ses petites situations cocasses qu’il invente pour nous faire patienter ou les jolis personnages qu’il écrit plein de compassion et d’ouverture d’esprit qui ont suffit.
Je le regrette beaucoup car c’est vraiment à ce moment-là qu’on traite enfin plus concrètement de ce que signifie le deuil. Le titre prend alors tout son sens et les personnages s’éveillent, les sentiments aussi. A partir de là, j’ai vraiment été touchée par l’histoire de Wallace qui était si terriblement seul parce qu’il se cachait celui qu’il était vraiment. Certes c’est très mélo et sirupeux mais ça touche. Donc je regrette vraiment ce démarrage trop tardif et toutes ces pages avant qui ne servaient qu’à combler le vide de l’intrigue…
J’attendais autre chose de ma découverte de T.J. Klune, une histoire peut-être plus riche, plus dense, plus profonde. J’ai l’impression d’être restée à la surface des choses ici, une jolie surface avec de beaux personnages qui deviennent attachants au fil des pages, mais au détriment d’une intrigue terriblement vide pendant bien trop longtemps. Ce n’est pas une écriture qui me parle, j’ai besoin de plus et pas seulement de jolis mots jetés comme ça, sans rien derrière. Je peux comprendre que l’auteur plaise, il est doux et bienveillant, mais moi j’aime être un peu secouée, chamboulée et cela m’a manqué. Ce n’était juste pas pour moi.
-> N’hésitez pas à lire aussi les avis bien plus pointus de : Books are my wonderland, La mouche qui louche, Mad Girl, Mylène, Steph, Vous ?
Comme toi, j’avoue que je suis plus que curieux quant à la plume de T.J. Klune qui fait tant parler sur la blogo. Pour autant et au vu de ton avis, je ne suis pas certain que celle-ci me toucherait pleinement et j’avoue que je suis assez incertain quant à savoir si j’ai du temps à lui consacrer malgré tous les bons sentiments de ses œuvres.
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Disons que là dans ce titre, ça a lieu mais tellement tardivement que c’est frustrant. Sur le même type d’histoire, j’ai largement préféré les romans japonais que j’ai lu ensuite, je les ai trouvés plus fins et matures. Ça me parlait plus.
Petit teaser pour les prochains articles xD
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Je pense le lire quand même, il est à ma médiathèque 😉 J’avoue que je suis assez curieuse de cette histoire, et j’ai oublié son résumé ^^ c’est à force de le voir partout, sans doute, et je me souviens que le résumé m’avait plu, même si je l’ai oublié.
J’espère qu’il me séduira davantage 😉
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Oui, il vaut mieux se faire sa prope Isère en fonction de ses attentes et parfois y aller en aveugle sans trop se rappeler du résumé ou des dires des uns et autres est mieux 😉
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Sensible aux mots, et même si j’attends quand même plus d’une histoire, je pense que malgré tes bémols, le roman pourrait me plaire…
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Même s’il pourrait te plaire, dans le genre, je te recommenderais plus celui d’aujourd’hui 😉 (avec le doute que tu l’aies lu… je ne me rappelle plus ><)
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Si tu parles de tant que le café est encore chaud oui 🙂 Ce fut un gros coup de coeur.
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Oui, c’était lui 😉
Et vu ses ressemblance avec celui-ci de Klune, je t’encouragerais plutôt à lire un autre du monsieur pour éviter la comparaison ^^!
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Ca fait un moment que j’hésite à tester cet auteur, ca a l’air a la fois tout doux et en même temps j’ai peur que ca soit trop léger. Par contre si je lis ca sera en VO 😅 deja les desaxus je suis pas fan mais alors le coup de spoiler le dernier quart de l’histoire dans le résumé….
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Je voulais aussi tester et j’ai vu où était mon curseur comme ça, mais je pense que ça dépend vraiment de chacun.
Quant au choix de la vo, je te comprends tellement et en plus souvent c’est moins cher 😁
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Toutafé ^^ quand je vais certains prix en FR … pour ceux la je crois que les couv changent pas mais en plus souvent yba des couv VO que je préfère
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Non mais les résumés De Saxus sont les pires concernant… ce n’est pas la première fois qu’ils s’avancent un peu trop dans le roman !
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J’en lis trop peu chez eux pour m’en rendre compte, mais franchement ils pourraient faire gaffe è_é
Je note en tout cas cette récurrence.
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Mais pourquoi avoir écrit « ne le faites pas ! » en gras et en rouge ? 😁 Comme une enfant trop curieuse, j’ai voulu tenter l’interdit et regardé le résumé, pardon ! 😆 Bon c’est vrai que 300 pages pour attendre que l’évènement précisé se produise, ca parait très long. Surtout si toute cette « première » partie n’apporte pas grand chose. Les sujets évoqués sont pourtant touchants, dommage que la lecture n’aies pas été plus concluante. Merci pour ton retour Tachan.
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Toi aussi, si tu ne sais pas te retenir, je n’y peux rien loool (J’aurais aussi craqué. 0 retenue ><)
Merci. Si ça peut épargner à d'autre la frustration que j'ai ressenti, je suis toujours partante pour partager !
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Mdr tu m’as bien eu là 🤣 Je l’admets ma curiosité m’a fait défaut. 😆
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Dommage, la couverture était alléchante !
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Mais tellement comme la plupart des Saxus. Je suis maudite chez eux >.<
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