Livres - Histoire

Babylone de Catherine David et Françoise Bourbon

Titre : Babylone

Auteurs : Catherine David et Françoise Bourbon

Éditeur : XO Edition / Pocket

Année de parution : Depuis 2020 / 2022

Nombre de tomes : 1 (en cours)

Histoire : Dans les secrets de la cité disparue…
VIe siècle avant Jésus-Christ. La rumeur gronde dans Babylone… Devant chacun des temples de la cité millénaire, des cadavres mutilés sont découverts. Punition divine pour châtier les babyloniens ou crimes abjects ? Ces meurtres incompréhensibles réveillent les passions enfouies, alors que la peur, la suspicion et l’angoisse traversent les ruelles de cette capitale en proie à de terribles luttes de pouvoir.
Un vieux roi malade, une reine conspiratrice, un prince fou, un général fougueux, un armateur blessé dans son honneur, mais aussi une jeune fille rêvant d’émancipation… Tous veulent connaître la vérité sur ces forfaits et protéger la grandeur de la ville mythique.

Mon avis :

Tome 1 : Le réveil des passions

J’ai eu une époque où j’étais très fan de romans historiques et où je lisais un peu tout ce qui sortait, du coup, j’ai eu la chance de faire un peu le tour des lieux et époques proposés. Après une longue pause, je m’y remets et je suis ravie de constater que j’ai encore des lieux à découvrir comme c’est le cas avec le Babylone de Catherine David et Françoise Bouron, même si certains petits défauts m’ont empêchée de pleinement apprécier cette lecture.

Avec lui, c’est la première fois que Catherine David écrivait un roman historique visant un public adulte, elle qui est habituée aux rayons jeunesse, et c’est peut-être pour cela qu’elle est allée vers une écriture un peu datée comme celle qu’elle a dû elle-même longtemps côtoyer et qui rompt avec la mode actuelle qui met les personnages féminins au coeur de l’histoire de manière positive et revendicatrice. Ici bien qu’elles soient des moteurs de l’histoire, elles sont malheureusement bien écornées par l’autrice et ça fait un peu mal au coeur de lire cela.

Le dépaysement est en revanche parfaitement réussi. L’autrice nous plonge dans une Babylone antique plus vraie que nature avec le successeur du célèbre Nabuchodonosor II, le méconnu Nériglissar et le fil bien encombrant de ce dernier Lâbâsi-Marduk, nous décrivant par le menu leur vie, leurs rites, leur politique, leur rapport aux femmes et à l’amour, etc. A l’aide de lieux connus comme la porte d’Ishtar et son allée processionnelle qui lui fait suite, du palais du roi et des demeures des riches personnages que l’on suit, on s’immerge vraiment dans ce lieu et cette époque lointaine, comme on a pu le faire sur des romans mettant en scène l’Egypte ancienne.

J’ai ainsi aimé suivre les soucis dynastiques qui sont au coeur de l’histoire et qui nous font découvrir la royauté de Babylone, des hommes qui ont pris le pouvoir à d’autres et qui ont bien du mal à le conserver face à la fronde grandissante contre le successeur bien maladroit du souverain actuel. C’est passionnant de voir la reine-mère tenter de se dépêtrer de ce piège et d’attirer, maladroitement, le pouvoir à elle, tandis que son fils, en grande partie fou, fait de drôles d’expériences avec les animaux sauvages de sa ménagerie. On a l’impression d’être à la fois dans un asile de fou et dans les coulisses des complots visant à prendre le pouvoir.

Cela met en scène des personnages intéressants comme la reine-mère que je viens de citer, qui est loin d’être bête mais qui est peinte comme une femme vénale et manipulatrice, un cliché de reine à la Marie Médicis que j’affectionne peu. Il y a également Nungal, un jeune général prometteur, qu’on enverra à plusieurs reprise au front, et qui aura son rôle à jouer dans le futur de son pays. Sans compter, la jeune et belle Laliya, fille d’un notable de la cour, qui sait lire et écrire, et qui aimerait bien échapper au destin que son père lui prépare afin de lui gravir les échelons du pouvoir. Là aussi, elle est fort maladroitement écrite, comme toutes les femmes de cette histoire et ce malgré ce désir de liberté et cette instruction dont elle dispose. Elle est bien trop vite réduite au portrait d’une petite fille pure qui s’amourache du beau général et fait tout pour se faire remarquer. Bof.

Le récit oscille donc entre potentiel et maladresse. C’est intéressant de suivre le basculement de ce régime dans une ville où les plus forts l’emportent à chaque fois et non les héritiers présomptifs. C’est rageant de voir les femmes réduites à des portraits clichés d’un autre âge. C’est énervant de voir les scènes de sexe pulluler et être terriblement mal écrite, avec un érotisme qui ne sert à rien au final. 

J’avais vraiment envie de faire la découverte d’un bel univers méconnu pour moi à travers ce récit richement sourcé d’après ce qu’en disent les autrices. Je me retrouve au final face à une oeuvre à la conception datée et ne correspondant plus à mes attentes. J’ai aimé l’écriture de sa dimension politique, j’ai presque détesté celle des personnages et de leurs relations. Entre promesses et maladresses, je ne sais que choisir quand à l’avenir de cette série chez moi…

> N’hésitez pas à lire aussi les avis de : , Vous ?

 

 

7 commentaires sur “Babylone de Catherine David et Françoise Bourbon

  1. Et mince, le résumé et la couverture m’ont totalement enchanté et puis ton avis m’a quelque peu refroidi pour que je me jette dessus.

    Néanmoins et au moins pour son cadre et sa politique, je me le note pour une bonne occasion 😉

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire