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Dragon Ball Full Color d’Akira Toriyama

Titre : Dragon Ball

Auteur : Akira Toriyama

Traduction : Fédoua Lamodière

Éditeur vf : Glénat (shonen)

Années de parution de cette édition : 2016 (vo) / Depuis 2024 (vf)

Nombre de tomes pour cette édition : 2 / 31 (en cours)

HistoireEn 1984, commençait dans le Weekly Shonen Jump la prépublication d’une toute nouvelle série racontant les aventures d’un jeune garçon avec une queue de singe, à la poursuite des sept boules de cristal. L’univers n’avait alors pas encore réalisé que ce manga allait devenir une œuvre culte et installer les valeurs du shonen dans l’esprit des lecteurs du monde entier…
Quarante ans après, la série est toujours présente dans le cœur des fans. Et pour fêter ce bel anniversaire, vous pourrez la découvrir sous une nouvelle forme, entièrement colorisée ! De quoi compléter votre collection bien évidemment et aussi convaincre de nouveaux lecteurs d’entrer dans la confrérie !

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Mon avis :

Tome 1

DragonBall a bercé des générations de jeunes téléspectateurs et lecteurs. De nombreuses versions du manga ont été publiées chez nous venant asseoir son succès au fil des générations. Il faut dire que le titre a une saveur unique, mélange d’humour, de camaraderie, de dépassement de soi et de combats bien sûr. Il a aussi été source d’inspiration pour de nombreux auteurs ensuite. DragonBall est culte ! Mais son auteur est mort récemment et cette réédition est tombée à pic pour me faire replonger avec un gros gros brin de nostalgie.

~ Petit point édition ~

J’avais déjà tenté l’édition perfect de Glénat il y a des années, pensant qu’elle pourrait compléter ou remplacer mon édition pastel qui date quand même de mes débuts dans le manga. Or, pas du tout séduite par la nouvelle traduction bien trop littérale qui faisait perdre de sa saveur au texte et surtout à mes souvenirs, je n’avais finalement pas participé à l’aventure. Aujourd’hui, je suis dans un autre état d’esprit et tandis que je parcours cette nouvelle édition, qui reprend pourtant cette nouvelle traduction que je n’aime pas, j’apprécie finalement de découvrir la richesse de l’univers de l’auteur dans le choix de ses mots et références aux oeuvres cultes auxquelles il a emprunté. Non, je n’aime toujours pas la traduction qui manque cruellement de fluidité et d’humour. Oui, j’aime ce qu’elle m’apporte en compréhension de l’oeuvre. Je suis paradoxale et je l’assume.

Pour ce qui est des apports de cette nouvelle édition, nous sommes sur le même grand format que la perfect. Le titre devrait compter 32 tomes contre 34 pour la perfect si j’ai bien compté. Le découpage est donc différent : 14 chapitres dans le premier tome de la perfect contre 16 ici ; des bonus différents également : à la fin de la perfect nous avions les pages couleur des magazines, ici nous avons des informations sur les origines et l’écriture de la série ; et une colorisation qui n’a rien à voir. Dans la perfect, majoritairement en noir et blanc, l’édition reprenait les pages couleur du magazine d’origine avec des teintes douces et claires ou bichromes. Ici, les couleurs sont numériques, bien plus franche, presque proche de l’animé d’autrefois. La jaquette de la perfect avait été redessinée exprès par Toriyama alors qu’ici c’est un patchwork d’extraits cultes de l’oeuvre. Et attention gros point négatif, au dos de la jaquette Glénat nous a mis un immonde gros carré blanc pour son code barre qui gâche complètement l’effet T.T. En plus, la perfect proposait une frise sur son dos, ce qui n’est pas le cas ici. Alors le choix est cornélien. J’avoue qu’après les avoir re-regardé chacune, j’ai envie de les poursuivre toutes les deux mais pour des raisons différentes et il va bien me falloir trancher ^^!

Perfect vs Full Color

~ Est-ce un manga culte dès le début ? ~

Maintenant revenons sur cette lecture totalement bercée par la nostalgie de mon enfance. Celle-ci a fonctionné à fond lors de ma relecture des premières aventures de Goku, malgré cette traduction gênante qui avait tendance à me freiner dans mon élan. Toriyama pose dès le premier chapitre les bases d’un univers drôle, un peu graveleux, original et très imaginatif. Il nous emmène à la rencontre de Goku, ce jeune apprenti combattant ultra naïf et positif, qui va partir à l’aventure avec Bulma, une jeune ado superficielle mais maligne, qui cherche un artefact magique : les boules de cristal. Leur quête sera accompagnée de rencontres de créatures et personnages plus farfelus les uns que les autres, dans un monde où se côtoient humains et dinosaures, animaux polymorphes et anthropomorphe, le tout mélangé à des accessoires rétro futuristes (pour nous désormais) qui tiennent dans des capsules. Quelle ingéniosité !

Si les premiers chapitres peuvent sembler anecdotiques, ils regorgent ainsi de bonnes idées. En suivant le périple de Goku et Bulma dans la campagne chinoise, l’auteur s’amuse à glisser nombre de références au conte traditionnel dont il s’inspire, celui du Roi des singes (nuage magique, bâton magique, Guymao…), mais également à la pop culture qu’il affectionne, on a ainsi un poisson Ultraman, ou encore juste à faire des jeux de mots fort drôles sur les noms de ses personnages. En tout cas, moi son humour un peu « pipi caca » me parle et m’amuse, sûrement parce qu’il a bercé mon enfance. Et ainsi, ces petits épisodes qui n’ont pas encore l’ampleur que la série prendra plus tard m’ont beaucoup amusée par leur doux humour et leur petit grain de folie où se moque régulièrement des personnages et notamment de Bulma, Oolong ou Yamcha, les premiers compagnons !

Il y a cependant des points problématiques qui m’ont frappée. Le titre est destiné à des enfants dans sa publication d’origine, or je trouve que l’humour de Toriyama a ses limites de ce côté-là. Je suis allée regarder ma première édition pastel et certains passages et dialogues avaient notamment été édulcorés. Ici, ils retrouvent leur côté graveleux d’origine et la répétition de gag où on va tripoter ou reluquer Bulma, ado de 16 ans quand même, pose question. Certes, quand on est informé, cela permet de questionner la société japonaise et ses boutiques où on pouvait (peut ?) acheter des culottes de lycéennes et où le rapport au corps (cf la popularité des bains publics) est différent de chez nous, mais quand même. La société a certainement changé mais de nos jours pas sûre que tout cela passerait ^^!

Heureusement, il se dégage une énergie et une naïveté vraiment rafraîchissantes qui rendent la lecture très divertissante. On se plaît à suivre nos héros sur les routes à la recherche des boules de cristal (dragonball). C’est dynamique, bien rythmé grâce à des chapitres courts où l’auteur alterne entre quotidien, humour, relationnel et combat. J’aime ce premier Goku franc et naïf, qui a besoin de faire « paf paf » pour voir si la personne en face de lui est une fille ou un garçon. J’aime cette Bulma capricieuse, égoïste et amoureuse de tous les beaux garçons qu’elle croise, mais aventureuse. J’ai aimé aller à la rencontre des premiers compagnons de Goku (Bulma, Oolong Yamcha, Plume, Tortue Géniale, Chichi…) et des artefacts qui feront le succès de l’oeuvre (bâton magique, radar à boules de cristal, nuage magique, maisons et véhicules venant des capsules…). L’auteur pose tranquillement les bases de son oeuvre. Celle-ci est encore sur le mode quête dans la nature, un peu comme débuteront les shonens cultes des générations suivantes : Hunter x Hunter, One Piece, Naruto... Et pour la lectrice nostalgique que je suis qui se rappelle moins bien cette période de l’oeuvre, c’est un régal enfantin.

~ En Bref ~

Telle est pris qui croyait prendre ! Je suis bien embêtée, je voulais juste acheter le tome 1 histoire de voir et d’avoir cet objet colorisé. J’ai maintenant très envie de relire tout DragonBall dans l’une ou l’autre de ces versions grand format. J’aime les qualités colorimétriques plus proches de l’original de la perfect, mais la Full Color a aussi son charme et surtout ses bonus sont intéressants. Entre les deux mon coeur balance. Ce qui est sûr, c’est que malgré des débuts encore un peu vacillants et maladroits, un peu anecdotiques aussi, on sent déjà la vivacité de Toriyama, son humour, sa légèreté et son imagination folle. Ça ne peut que donner envie de poursuivre !

Tome 2

Après mure réflexion, me voilà finalement à continuer cette version colorisée qui a décidément un charme fou et me permet de replonger avec délectation dans LE manga de mon enfance, celui qui m’a fait plonger dedans.

Je ne me rappelais pas des débuts vraiment anecdotiques du titre où Toriyama et son tantô se cherchaient. Cela s’est particulièrement ressenti dans les premiers chapitres de ce volume où l’auteur fait des parallèles avec son précédents succès Dr Slump, mais aussi où il termine brutalement l’arc d’introduction de son oeuvre avec l’arrivée soudaine de Shenron et la réunion puis dispersion encore plus rapide des boules de cristal. Surprenant ! Il me semble avoir lu que la série peinait à convaincre au début, peut-être que le côté « aventure » et recherche des boules aux côtés de Bulma avec la rencontre de personnages étranges comme le Lapin de ces chapitres avec son côté absurde, malgré les références, ne plaisait pas trop. Pour ma part, cela m’amusait bien et j’ai trouvé cela un peu bref et précipité pour le coup. J’aurais aimé plus.

Avec ces chapitres, on bascule donc rapidement dans ce qui fera le succès de la saga : les arts martiaux et on fait la rencontre d’un personnage clé, l’acolyte de toujours de Goku : Krilin. C’est vraiment amusant de les revoir en sachant ce qu’ils vont devenir. Tout semble petit bras ici, tant c’est porté par l’humour de Toriyama. On se retrouve encore avec Oolong et Tortue Génial avec des blagues à base de culotte et gros seins, Krilin rejoignant bien son maître là-dessus, tandis que Goku est totalement ignorant. Les arts martiaux passent presque au second plan avec un entraînement des plus rapides et succinct où on voit juste nos héros faire de l’exercice physique au quotidien à coup de lait à livrer en portant des carapaces de tortues…

L’auteur s’amuse donc toujours comme un petit fou avec ses multiples références : lapin de Lune, gorille à la King Kong, vieux et jeunes obsédés, clin d’oeil à sa propre série Dr Slump, mais l’air de rien, il vient aussi poser les bases de sa mythologie. On découvre ainsi la vraie nature de Goku et le drame qu’il a vécu sans le savoir. On rencontre Krilin qui sera essentiel dans l’histoire et Tortue Génial devient leur maître. Mais surtout arrive LE tournoi, l’idée de son tantô qui va révolutionner le manga. Et nous avons eu, j’ai oublié de le dire, la rencontre avec Pilaf et ses acolytes, première introduction de cette bande qui va venir les challenger régulièrement dans ces premières années. Encore de joyeux loustics comme il savait en faire !

Avec ce deuxième volume, c’est la fin des débuts où l’auteur se cherche encore entre aventures, humour et légèreté, avec l’aide de son responsable éditorial, il commence à trouver le filon et bientôt la série sera ce qu’on connaît d’elle : des aventures, de l’humour et des arts martiaux. J’ai déjà hâte car même si c’est amusant, on sent un peu trop l’auteur se chercher et n’aller au bout de rien. L’édition, elle, reste top, notamment avec ses nombreuses explications qui enrichissent vraiment la redécouverte.

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©2016 by Bird Studio / © 2024, Éditions Glénat

22 commentaires sur “Dragon Ball Full Color d’Akira Toriyama

  1. Quel dilemme! ^^

    J’ai suivi un peu l’anime avec mon frère à l’adolescence, mais j’avais vite été agacée par l’humour et le traitement du perso féminin. A cette époque, je ne savais pas mettre les mots sur ce qui était malaisant, mais rétrospectivement je me dis que diffuser ce genre d’anime dans une émission destinée à la jeunesse était quand même dérangeant…

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    1. C’est dérangeant surtout parce qu’il n’y a pas d’adulte pour contrebalancer et expliquer, je trouve. Avec un bon accompagnement, ça change tout et ça peut même être intéressant pour dénoncer 😉
      Mais dilemme il y a clairement xD

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  2. Le rendu est superbe en couleur.
    Je suis toujours étonné de voir des jeunes de 10 ans, acheter ou emprunter ces mangas à la bilbio, c’est devenu un classique, même ma fille m’en parle.

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    1. Je vois ce que tu veux dire, moi c’est croiser des vêtements et accessoires divers et variés chez mes élèves aussi qui me surprend, alors que je l’ai découvert à leur âge il y a 30 ans lol

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      1. Moi aussi, mais dans un autre sens, je me souviens m’être présenté en 2nde (1999) avec un tshirt DBZ et les réactions des autres élèves n’étaient pas amicales, pour faire simple je passais pour un idiot car je lisais des mangas, mais à présent, des mecs de 40 piges portent des tshirt DBZ, des jeunes aussi de 10 ans et plus ; la dernière fois j’ai même vu un collégien avec un tshirt Evangelion. Etonnamment, ça passe mieux de nos jours, mais à l’époque (fin des années 90 début 2000) les fans de mangas et animés on pasait pour des no life qui ne sortaient pas de chez eux et qui avaient peur du monde et des autres.

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      2. 100% d’accord avec toi, même expérience, j’étais l’intello bizarre qui aimait des trucs violents et sexy… Je te dis pas la réputation lol J’ai fini par cacher que j’aimais les mangas à de rares exceptions ^^!

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  3. Au sujet de l’oubli du bâton magique après la bataille contre Pilaf sur la planche où le groupe se sépare. Quelqu’un a déjà remarque cet oubli ? Est-ce connu des éditeurs de l’époque ?

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  4. Voilà une belle collection qui commence et désolée pour ton portefeuille 😂 Mais effectivement, même si ce n’est pas ma tasse de thé, on ne peut nier que le livre-objet est assez canon !

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      1. Sur l’édition Perfect, cela varie entre les quelques pages full color, en bleu au départ puis des fois orange dans le tome 2, les pages a moitié colorisée où il est rouge… En noir et blanc il est toujours en noir ce qui pourrait laisser entendre plutôt le bleu… Bref c’est un peu le bazar… Perso j’aurais préféré qu’il garde comme dans l’anime la même couleur bleu manière d’uniformiser…

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  5. Cette proposition de full color me laisse vraiment perplexe. Je trouve que cela dénature l’oeuvre qui ne l’était pas. Mais c’est un sentiment personnel.

    Quant à Toriyama et son humour gravelux, c’est peu de le dire. Perso, c’est pour cela que je n’ai jamais trop aimé ses histoires. Déjà à l’époque je trouvais cela limite.

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    1. Je comprends ce que tu veux dire et ça fait partie de mes hésitations. Si cette édition m’intéresse, c’est surtout pour ses bonus en fait. Ceux-ci auraient été dans la Perfect, je n’aurais pas hésité, car je préfère les couleurs d’origine venant du mag de prépublication.

      Moi, je ne me rendais vraiment pas compte enfant combien c’était limite, mais maintenant…

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