Iron Flame de Rebecca Yarros

Titre : Iron Flame

Auteur : Rebecca Yarros

Traduction : Karine Forestier

Édition vf : Hugo Roman (Romantasy)

Année de parution vf : 2024

Nombre de pages vf  : 718

Histoire : Tout le monde s’attendait à voir Violet Sorrengail échouer lors de sa première année à l’Académie de la guerre de Basgiath, y compris elle-même… Pourtant cette aventure endiablée n’était qu’une première épreuve, destinée à éliminer les faibles, les indignes et les malchanceux.

Le véritable entraînement commence maintenant, et Violet se demande déjà comment elle va s’en sortir. Ce n’est pas seulement l’épuisement, la brutalité, ou le fait que le programme soit conçu pour pousser les cavaliers au-delà de leur capacité de résistance à la douleur. C’est surtout que le nouveau vice-commandant semble s’être donné pour mission de montrer à Violet à quel point elle est impuissante… A moins qu’elle n’accepte de trahir l’homme qu’elle aime.

Mais Violet possède le plus féroce des atouts : une volonté de fer. Et elle compte bien la mettre à profit de la leçon la plus importante que Basgiath lui ait enseignée : un dragonnier établit ses propres règles !

Mon avis :  

Après avoir adoré Fourth Wing et sa romance, pardon ses dragons, je ne pouvais pas en rester là, il me fallait continuer à suivre le destin de Violet, Tairn et Andarma ! Ni une, ni deux, cette fois, j’ai sauté sur le titre dès sa sortie et s’il m’a bien fait lever les yeux au ciel dans l’écriture de ses personnages, l’aventure, elle, m’a vite emportée surtout avec l’ascension finale enflammée dont nous récompense l’autrice.

Comme son prédécesseur, Iron Flame est un roman de Romantasy dans toutes les acceptations du terme et il ne faut donc pas s’attendre à un background super détaillé, solide ou révolutionnaire, mais il fait honnêtement le taf et sans que ce soit de la grande littérature, non plus, question plume, cela suffit à en faire un roman diablement distrayant qui m’aura fait vivre bien des aventures et ressentir bien des émotions.

Découpé en deux parties cette fois, la première a souffert chez moi d’un retour un peu brutal à l’Académie avec un passage illico presto en deuxième année mais sans Xaden, juste avec les inconvénients de ce qui venait de se jouer, des secrets et tensions, ainsi que des absences. Ce fut une lecture en demi-teinte dans un premier temps : trop de relationnel à me faire lever les yeux au ciel, pas assez de dragons, trop de mélo. Heureusement ce fut un peu comme l’arbre cachant la forêt, la seconde partie se révélant bien autre.

Comme l’annonçait le premier tome, nous sommes avec une sorte de dystopie fantasy avec le fameux schéma des rebelles de l’ombre qu’on connaît bien et forcément il fallait que la dissension éclate et divise tout ce petit monde. C’est ce qui arrive dans la seconde partie, qui ainsi nous embarque dans un récit plus tendu, plus inflammable, plus mature aussi, avec cette fois plus de mythologie, plus de dragons et moins de prises de tête relationnelles, car vraiment l’écriture des personnages et leur relation m’a souvent fait lever les yeux au ciel ^^!

J’ai donc plutôt pris plaisir à suivre les aventures de Violet en tant qu’espèce d’agent double. J’ai aimé la voir partir à la recherche des secrets que cachent encore ses dirigeants, alliant ainsi ses caractéristiques de cavalière et d’archiviste. J’ai aimé suivre les rebelles et leurs plans remis en question, accélérés, évoluer. J’ai aimé la tension permanente du récit avec dans un premier temps, de nouveaux dirigeants à l’Académie, tout sauf du côté de l’héroïne donc lui mettant sans cesse des bâtons dans les roues. Il y a d’ailleurs un moment charnière terrifiant avec l’un d’entre eux qui m’a fait frissonner et détester cet homme. Puis dans un second temps, c’est brûlant de suivre les rebelles et leur plan modifié à la va-vite, avec tous les tenants et aboutissants qu’on va découvrir qui vont modifier notre vision de ce monde dans la lignée du tome 1. L’autrice creuse bien les jalons qu’elle a posés.

La mythologie reste assez simple avec ce royaume, nid des dragons, entouré de protections qui va voir celles-ci baisser et l‘ennemi à ses portes, sans trop connaître qui il est et ce qu’il veut, mais sentant bien la menace. Cela oblige à essayer de comprendre le passé du royaume, la nature des liens avec les dragons, leurs secrets et mystères, ainsi que le fonctionnement des dons et de la magie protectrice du royaume. Cela passe aussi par des alliances inattendues, forcées, qui font transformer les dynamiques à jamais et nous entraîner dans de sacrées aventures. Tandis qu’ils étaient discrets au début, les dragons finissent par jouer un vrai rôle ici et j’ai adoré cela, car ils ne sont pas que les compagnons de nos cavaliers et cavalières. Cependant l’ensemble reste très flou et léger quand même avouons-le.

C’est d’ailleurs ce que je reproche dans l’ensemble à l’autrice. Elle a une écriture assez superficielle de l’ensemble qu’elle cache sous des scènes d’action très bien écrites, au point de nous sentir au coeur de celles-ci, et des scènes de romances piquantes remplies de déclarations enflammées, de sentiments contrariés et de sexe débridé. Mais cela cache bien des manques, notamment dans l’écriture des personnages et de leur relation. Ce tome fut particulièrement frustrant en cela, avec des personnages aux évolutions et moments irritants. Violet fut l’une des championnes en cela, refusant pendant longtemps de pardonner à Xaden son côté secret, le lui reprochant sans cesse, mais sans jamais le rejeter ou s’éloigner, le faisant mariner. Elle change ensuite brusquement d’avis, pour revenir plus tard à ces reproches. Le schéma des secrets qui viennent pourrir les couples, c’est lourd ! On a aussi eu droit à pas mal de scènes d’enfants capricieux avec son frère et sa soeur, sans parler de la rivale amoureuse dans toute sa superficialité bien clichée avec Cat. Franchement, au vu de ce qu’ils vivent, ils devraient tous être bien plus matures que les ados qu’on nous met en scène. C’est frustrant et je ne parviens pas à m’attacher à eux à cause de cela. A la limite, le seul personnage qui a valu le coup et qu’on a bien trop peu vu, c’est la mère de Violet, sur laquelle j’aimerais bien un flashback ou un spin-off.

J’ai donc traîné un peu comme un boulet ces différentes relations. Si je trouve Xaden touchant et intéressant dans son évolution, il m’agace en amoureux transi. Si j’aime Violet dans son côté cavalière intrépide, prête à tout pour ses amis, elle m’agace en tant qu’amoureuse à géométrie variable. Quant à leurs amis, je les trouve transparents pour la plupart. Seul Liam avait une consistance, il a disparu T.T En revanche, la scène où on le revoit est magnifique, magistrale, poignante ! Heureusement, nous avons les dragons ! Trop peu présents dans ce tome, quand ils sont là, il font tout le job pour moi. J’ai adoré leur relation avec Violet, l’évolution de la petite Andarna, le côté toujours aussi grincheux de Tairn et leurs rôles dans l’histoire et tout ce qu’il se passe. Et même s’ils ne parlent pas, la place juste en tant qu’entités des Griffons et Wyvernes a bien participé au dynamisme de ma lecture.

Plus récit d’aventure divertissant, que récit de fantasy complexe, Iron Flame confirme son statut de lecture addictive, passée une première partie un peu trop moyenne et mélodramatique. Quant on part à la chasse au secret, c’est de suite bien plus passionnant. On vit vraiment aux côtés de Violet, à dos de dragon, dans la poussière des archives, parmi les combats de ces voisins menaçants. J’aimerais juste une écriture moins clichée des personnages et des relations, et une mythologie plus mise en avant et dense, par exemple à la place des inombrables scènes de sexe ou romantique qui prennent de la place pour rien… Oui, je suis plus fantasy que romantasy ^^

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