Séries Tv - Films

Les Medicis : Maîtres de Florence

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Titre :  Les Médicis : Maîtres de Florence

Une série créée par Nicholas Meyer et Frank Spotnitz

Nombre d’épisodes : 8 (saison 1 complète)

Durée des épisodes : 52 min

Genre : Drame Historique

Avec Dustin Hoffman, Annabel Scholey, Richard Madden, Stuart Martin…

Histoire : L’ascension de la famille Médicis, de simples commerçants aux banquiers et hommes politiques puissants qui ont déclenché une révolution économique et culturelle dans la Renaissance italienne au XIVe et XVe siècles.

Mon avis :

Une série historique qui se passe pendant la Renaissance, qui parle des Médicis et où joue Richard Madden, il me fallait absolument la voir. Malheureusement, celle-ci n’est pas à la hauteur de mes attentes.

Si la série est très bien faite, les acteurs bien choisis et les décors et costumes magnifiques, elle est trop classique. Il lui manque le petit plus pour qu’elle sorte du lot comme cela avait été le cas pour Rome ou encore les Tudors. Ici, on s’écarte de l’histoire officielle de Cosme de Médicis et en même temps on n’en profite pas pour la rendre plus passionnante. L’ensemble est assez plat voire fade par moment. Cela manque de rythme et de nuances. Les méchants sont méchants et les gentils sont bons même si parfois un peu torturés. C’est d’une tristesse !

Le jeu des acteurs n’est d’ailleurs pas extraordinaire malgré le bon casting sur le papier. J’ai eu du mal aussi bien avec Dustin Hoffman que Richard Madden que je trouve peu expressifs le plus souvent et surjouant d’autres fois. La seule qui a retenu mon attention et que je voudrais bien voir dans un autre rôle, c’est Annabel Scholey, la Contessina.

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Cela se laisse donc regarder sans déplaisir mais sans enthousiasme non plus. J’ai bien aimé le choix, au début, de partir du présent avec la mort du père de Cosme/Cosimo et l’ascension de celui-ci mais de mêler le tout avec son passé, 20 ans plus tôt où on le voit renoncer à la carrière d’artiste qu’il miroitait pour prendre la suite de son père. Le passé et le présent se mêlent à merveille et il est intéressant de voir que ce n’est pas un long fleuve tranquille mais que pas mal d’épreuves attendent Cosme/Cosimo. Certaines épreuves sont tout de même assez futiles ou du moins sont mal rendues dans la série, comme la perte de son premier amour, les difficultés de son mariage, les problèmes de communication entre son fils et lui, ou la rivalité entre son frère et lui. A l’inverse d’autres m’ont beaucoup plu comme sa conquête de Florence face aux Albizi, sa volonté de faire construire un dôme pour finir la cathédrale de la ville ou encore sa recherche du meurtrier de son père qu’il oublie un temps avant d’y revenir dans les derniers épisodes.

Je serai donc présente pour voir la saison 2 s’il y en a une, mais ce n’est pas un coup de coeur, loin de là. Ce n’est pas une série que j’aurai envie de revoir une fois finie, je pense. Dommage.

Ma note : 14 / 20

 

Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Arte de Kei Ohkubo

arteTitre : Arte

Auteur : Kei Ohkubo

Éditeur vf : Komikku

Années de parution vf : Depuis 2015

Nombre de tomes vf : 18 (en cours)

Résumé du tome 1 : Florence, début du 16e siècle. Dans ce berceau de la Renaissance, qui vit l’art s’épanouir dans toute sa splendeur, une jeune aristocrate prénommée Arte rêve de devenir artiste peintre et aspire à entrer en apprentissage dans un des nombreux ateliers de la ville… Hélas ! Cette époque de foisonnement culturel était aussi celle de la misogynie, et il n’était pas concevable qu’une jeune femme ambitionne de vivre de son art et de son travail. Les nombreux obstacles qui se dresseront sur le chemin d’Arte auront-ils raison de la folle énergie de cette aristo déjantée ?

news_qw7trU21v9p6oRzMes avis :

Tome 1

Cette nouvelle série parlant de la Renaissance et d’Art, il me fallait absolument la lire ! En plus, le titre étant chez Komikku dont je connais la qualité de travail, je n’ai eu aucune hésitation à le prendre, et j’en suis bien contente. J’ai accroché dès les premières pages grâce à la personnalité passionnée de l’héroïne. Arte est une forte tête, elle fait tout ce qu’elle peut pour sa passion et n’hésite pas à aller contre sa famille pour ça. Attention, ne cherchez aucune vraisemblance historique ici, aucune jeune fille de l’aristocratie n’aurait pu faire ça sous la Renaissance… Et c’est malheureusement ce qui m’a particulièrement gêné dans ce titre, alors que j’ai aimé plein de choses dont je reparlerai plus tard. Il y a un trop grand décalage avec la réalité de l’époque. Le contexte n’est pas maîtrisé et on sent trop l’esprit anachronique que l’auteur a insufflé dans son titre. Tout respire notre époque contemporaine dans les réactions des personnages et c’est fort dommage. Cela ne m’empêche pas d’aimer suivre le parcours d’Arte, du moment où elle part de chez elle, à celle où elle devient apprenti chez Leo. J’aime voir les travaux, les corvées qu’il lui confie et j’espère qu’ils seront développés par la suite. J’aurais aimé voir la vie d’un vrai atelier, un atelier avec bien plus de monde, mais j’aime bien celui-ci déjà. J’ai aimé rencontrer la mécène de Leo. Mais une fois de plus, une gêne est apparue : les sentiments qu’Arte est en train de développer par Leo me gâchent mon plaisir. Pourquoi faut-il absolument passer par là ? Pourquoi ne pas plus s’attacher au développement de sa carrière artistique et c’est tout ? Comme si une histoire ne pouvait pas se passer de romance pour être intéressante… Les choix narratifs de Kei Ohkubo sont trop classiques, dommage. Il y a de bonnes idées, les dessins sont beaux, j’aime les personnalités des personnages, mais si les défauts persistent cela restera malheureusement une série moyenne.

Tome 2

J’ai largement préféré ce tome au précédent. En effet l’histoire d’amour est peu à peu laissée de côté au profit de l’apprentissage d’Arte. Alors certes il y a encore quelques relents par ci par là, mais c’est bien moins agaçant que dans le tome 1. Au contraire, j’ai beaucoup apprécié la leçon que la courtisane essaie d’inculquer à Arte au début du tome, même si celle-ci la rejette. Au moins, ça a l’air bien plus crédible que le restant de l’histoire. En plus, l’amitié qui nait entre elles a quelque chose de bien plus sincère une fois toutes les cartes mises sur table. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé les décors qui accompagnent cette partie de l’histoire, la demeure de Veronica étant de toute beauté. La deuxième partie avec Angelo est plus légère et drôle, mais elle est l’occasion pour nous montrer le fonctionnement d’un atelier plus grand que celui de Leo. J’espère qu’on l’y reverra d’autres fois. J’ai bien ri aussi de la famille si féminine d’Angelo et de son changement de point de vue après sa rencontre avec Arte. Ils forment un bon duo tous les deux. Enfin, la dernière partie est peut-être la plus intéressante car elle est au coeur du métier qu’Arte veut exercer. J’ai appris plein de choses sur cet aspect des commandes aux artistes que je ne connaissais pas et j’aime le caractère dur et bourru de ce nouveau personnage. En plus, sa demeure est encore une fois sublime, et sa relation avec Arte promet des étincelles. Je m’en frotte d’avance les mains.

Tome 3

L’auteur est vraiment partie dans une bonne direction depuis qu’elle a mis l’histoire d’amour en sourdine pour se consacrer sur l’apprentissage d’Arte. Dans ce tome encore, elle a fait de l’excellent travail pour nous montrer toute la richesse de son univers. Dans la première partie, nous suivons Arte qui doit apprendre l’art de la négociation. Être artiste ce n’est pas seulement peindre, c’est aussi vendre ses oeuvres et répondre à des commandes, ce qu’elle doit apprendre ici. J’ai aimé son idée d’aller cherche de l’aide auprès de Veronica, c’est bien vu. Mais surtout, j’ai aimé découvrir un petit peu le passé de Leo, comment il était quand il était apprenti. Dans la seconde partie, plus intéressante selon moi, Arte va devoir se faire accepter par ses confrères mâles, ce qui n’est pas une mince affaire. C’est l’occasion de découvrir d’autres pans de son métier : la réalisation de fresque et le rôle de la corporation. On voit bien que ce n’est pas simple pour une femme de se faire accepter dans un milieu d’homme, mais Arte ne baisse jamais les doigts et parvient même à se faire accepter pour elle-même. On la voit remonter ses manches et travailler aussi dur que n’importe qui sur le chantier. J’ai plus de mal avec Angelo qui continue encore beaucoup trop souvent à la voir comme une faible femme, il faut qu’il perde cette mauvaise habitude. Sinon, je suis très intriguée par l’arrivée de ce voyageur à la fin et je pense que nous allons vite le retrouver dans le prochain tome avec peut-être enfin un arc sur les dessins et tableaux d’Arte (?).

Tome 4

Toujours pas d’arc consacré aux dessins et tableaux d’Arte ici mais ça ne saurait tarder. Ce tome s’intéresse à la prise d’indépendance de la jeune femme. Avec la proposition qu’elle reçoit, elle doit réfléchir à son avenir. Mais malheureusement, sa décision ne sera pas prise de façon sereine mais plutôt sous la contrainte, ce qui m’embête bien, surtout qu’elle ne connait pas assez celle pour qui elle fait ce sacrifice. J’ai été gênée par cet aspect d’Arte dans ce tome, je la pensais plus indépendante et frondeuse. Par contre, j’ai aimé l’évolution de sa relation avec Leo où on sent qu’ils sont de plus en plus sur un pied d’égalité. Leo lui fait vraiment toute confiance, c’est beau à voir surtout pour quelqu’un comme lui. Les quelques bribes qu’on continue à apprendre sur son passé me plaisent toujours et enrichissent le personnage. J’ai aussi aimé les nouvelles interactions d’Arte dans ce tome aussi bien avec Veronica qu’avec Dacia ou avec la nouvelle venue : Lusanna. L’autre nouveau venu, Youri, m’intrigue énormément avec son caractère tellement fantasque et je me demande ce que va donner la nouvelle vie d’Arte auprès de sa nièce. En tout cas, même s’il ne se passe pas énormément de choses, le tome reste très dynamique. Je n’ai, une fois de plus, pas vu les pages filer.

Tome 5

Finalement ce n’est pas non plus ici qu’on s’intéresse aux talents d’Arte comme artiste. La mangaka est plutôt partie pour exploiter son talent naturel à se lier avec les autres et à en devenir leur amie. J’ai pris ce nouveau tome un peu comme un oneshot mais je dois dire que Leo m’a beaucoup manqué. J’ai tout de même aimé découvrir le nouvel environnement d’Arte. Cependant, je trouve ça vraiment artificiel d’y consacré autant de tant pour au final s’intéresser à si peu de choses. On reste en effet bloqué sur la famille de Caterina et les problèmes de celle-ci et c’est tout. Tout tourne autour d’elle et rien n’avance en dehors, alors qu’il reste pas mal de choses en suspens du côté d’Arte, c’est dommage. Alors, oui j’ai bien aimé Caterina et je trouve son histoire mignonne mais on s’éloigne beaucoup trop des thèmes d’origine à mon goût.

Tome 6

Quel joli tome ! Tout commence avec une incursion bienvenue dans le passé de Caterina. C’est tendre et triste à la fois, pauvre petite et ça explique bien son caractère si différent des autres enfants de son monde. Même si ça m’embête d’un côté qu’on s’éloigne tant du monde la peinture, je suis contente qu’on parle aussi de la condition des femmes et des enfants à cette époque-là. C’était très intéressant de voir la relation que Caterina entretenait avec sa nourrice et son frère de lait, de même que les difficultés qu’elle a eu ensuite à s’intégrer dans sa vraie famille. J’ai aimé le parallèle qu’Arte a fait entre sa situation et la sienne et j’ai été ravie de voir enfin la mère de Caterina se rebeller sous son impulsion. Ce sixième tome est riche en émotions et le petit chapitre bonus à la fin me donne l’espoir qu’un prochain retour d’Arte à Florence ou d’un séjour de Léo à Venise ^^

Tome 7

Je retire ce que j’ai dit à mon amie Nothlya, j’ai passé un très chouette moment de lecture dans ce tome qui conclut probablement l’arc vénitien d’Arte. La mangaka a l’art de mêler histoire personnelle et quotidienne avec quête et avancement de soi. J’ai trouvé l’histoire de Daphné très triste mais touchante et j’espère qu’elle aura droit à une jolie fin un jour. C’est le genre de personnage que j’aime beaucoup. Elle a un franc parlé rare et un courage à toute épreuve. J’ai aussi été charmé par Caterina une fois de plus. Cette gamine est adorable. Elle donne enfin sa pleine mesure en assumant son rôle de jeune fille noble tout en conservant son côté attentionné envers le peuple. J’aimerais voir quel genre de jeune femme elle deviendra en grandissant tant elle me plaît dans sa relation avec Arte mais aussi avec les domestiques de sa demeure. Enfin, je suis sous le charme de Youri, le beau Youri qui montre de plus en plus de facettes charmantes. Cet homme est adorable lui aussi. Il fait beaucoup pour Caterina, il la fait passer avant tout, et il a lui aussi un franc parler que j’adore. Pour terminer, notre chère Arte continue à grandir. Son interrogation sur son statut social et son statut d’artiste m’a plu, de même que la décision qu’elle finit par prendre aussi bien à ce sujet que sur son avenir. Vivement le prochain tome !

Tome 8

Quel plaisir de retrouver Arte et tout son petit monde ! J’aime énormément l’ambiance positive et chaleureuse de cette série, ainsi que ses dessins de plus en plus beaux. Je ressors toujours avec le sourire de la lecture de cette série. Dans ce tome Arte dit au revoir à un pan de sa vie et fait un joli pari sur l’avenir.

Le tome s’ouvre donc sur une rapide découverte des réjouissances du Carnaval de Venise, une jolie façon de dire au revoir à la ville et à ses habitants. J’ai beaucoup aimé la relation qu’elle a su nouer avec la petite Caterina et sa famille. Arte a vraiment su y gagner sa place et je regrette finalement qu’elle les quitte déjà et si vite.

En parallèle, c’est assez amusant de découvrir le quotidien de ce bourru de Leo sans son élève que tout le monde lui réclame. Il ne dit rien mais on sent qu’elle lui manque et que sa vie est bien monotone sans elle. Ainsi le temps d’un chapitre, on retrouve en suivant Leo toute l’ambiance simple et chaleureuse de la vie de Florence et des habitants qu’on y a déjà croisés.

Puis Arte revient et avec elle, on s’interroge à nouveau sur le métier d’artiste à la Renaissance. Comment faire pour avoir des commandes importantes ? Comment gérer son succès ? Comment faire quand on est une femme dans ce milieu ? Quelles relations entretiennent en général un maître et son élève ? Quels sont les statuts de chacun ? C’est vraiment très intéressant d’apprendre tout ça et c’est fait avec une légèreté incroyable. On l’apprend l’air de rien en regardant Arte reprendre ses marques et se chercher une nouvelle voie pour évoluer. J’adore. L’autrice a un talent rare pour arriver à créer un univers riche, cohérent, intéressant culturellement et chaleureux. Vite la suite !

Tome 9

C’est toujours avec entrain et bonne humeur, à l’image de l’héroïne, que je replonge dans l’univers de la série. J’aime vraiment l’ambiance chaleureuse qui s’en dégage malgré les sujets durs qui sont parfois abordés, comme la condition féminine à la Renaissance, mais comme ce n’est pas non plus un documentaire historique, la narration permet de tout alléger et de se retrouver avec quelque de plus léger, qui donne la pêche.

De retour à Florence avec Leo, Arte développe son activité de portraitiste. Elle a trouvé sa voie et l’assume même si ça lui ferme des portes. Du coup, elle rayonne et ça offre aux lecteurs plein de jolis séquences. Certes, on est de plus en plus dans du tranche de vie à décor historique mais c’est bien fait et ça donne le sourire. J’ai trouvé très jolie par exemple l’histoire autour de la peinture que Leo doit faire au début du tome. C’est fort en symbole et on voit combien il forme un vrai duo désormais. Par la suite, on ne les retrouve qu’à la fin, et là l’autrice reprend un peu les choses en main pour redonner du corps à son récit. Elle prépare une nouvelle histoire où Arte va devoir jouer de toutes les cordes qu’elle a à son arc face à un représentant de la papauté qui n’a que faire de son talent de peintre. J’attends avec bonheur leur futur « affrontement » et la rencontre avec cette dame espagnole.

Pour en revenir au coeur de cet opus, Kei Ohkubo a misé pour une fois sur ses personnages secondaires, délaissant un temps Arte au profit d’Angelo et Dacia. J’ai apprécié de retrouver ces deux personnages. Ils aspirent tous deux à se faire une place comme Arte a su le faire et ils bossent dur pour ça. Mais ici, ce n’est pas ce qui nous intéresse. Ils sont le prétexte pour parler d’une injustice courante alors, celle où des aristocrates font semblant de courtiser des roturières pour mieux en abuser. C’était un vrai fléau et même si c’est traité de façon assez rocambolesque et légère ici, mais avec plein d’énergie et de bons sentiments, ça fait du bien de voir ce méfait dénoncé, surtout que ça offre un joli moment à nos deux personnages nouvellement héros.

Kei Ohkubo continue donc de développer l’univers bienveillant d’Arte, accordant de la place à chacun, introduisant de nouveaux sujets et personnages, passant du tranche de vie au récit contestataire et préparant la suite avec beaucoup de talent.

Tome 10

On ne varie pas d’un iota, Kei Ohkubo tient le cap et continue à nous présenter le parcours d’Arte en tant qu’artiste avec cette fois une nouvelle commande qui va la pousser dans ses retranchements.

Arte a été embauchée pour peindre le portrait d’une noble qui vient d’arriver dans la ville et qui attise les curiosités. C’est donc plus son statut d’aristocrate que de peindre qui intéresse le commanditaire mais Arte compte bien tout faire pour tirer profit de cette situation et continuer à démontrer son talent.

J’ai trouvé intéressant de voir l’auteur de renouveler avec ce nouveau prisme. On a l’habitude de voir Arte peindre ou dessiner maintenant mais pas dans ces circonstances. Alors la voir face à une cliente qui s’en moque un peu et n’est pas sensible à son art, était une vraie gageure. J’ai beaucoup aimé voir la jeune artiste se remettre en question, énoncer le fait qu’il ne suffit pas de faire de beaux dessins pour que ce soit réussit, réfléchir à surmonter ce problème et se rendre compte d’une certaine évidence. C’était enrichissant et ça a permis à l’héroïne de grandir.

Sa relation avec Dame Irène est intéressante également. Celle-ci est très particulière, elle change de ceux qu’on a croisés jusqu’à présent. Joviale en surface, elle reste froide, réservée et lointaine à l’intérieur. Du coup, c’est d’autant plus plaisant de la voir petit à petit s’ouvrir à Arte et lui faire confiance.

Cependant le revers de la médaille de ce choix scénaristique, c’est que la lecture de ce tome manque un peu d’allant. On est confronté à une héroïne qui peine dans son art. L’ambiance est moins lumineuse que d’habitude et les traits d’humour et de légèreté sont moins présents. Ça manque un peu. De plus, le grand mystère fait autour d’Irène est un brin ridicule tant on devine assez rapidement les grandes lignes. Je suis donc moins enthousiaste que lors des précédentes intrigues.

Avec ce nouveau tome, j’ai apprécié de voir Arte continuer à grandir en tant que femme et artiste en se posant les bonnes questions. Cependant, je n’ai pas vraiment accroché à la relation nouée entre Irène et elle, ni à l’intrigue autour de la commande de ce portrait. Cela m’a moins charmée que d’habitude.

Tome 11

Au début, je n’étais pas convaincue par cet arc entre Arte et Dame Irène, mais plus les chapitres passent plus je le trouve au contraire riche et profond, et ce n’est pas ce tome qui va me démentir.

Connaissant maintenant la vraie identité de Dame Irène, Arte est plus décidée que jamais à faire son portrait, mais c’est une chose difficile quand on ne connait pas son modèle. Elle part donc à la recherche de renseignements, une quête qui va révéler bien des surprises et se retourner un peu contre notre héroïne.

Kei Ohkubo développe vraiment son histoire dans une direction surprenante dans ce nouvel opus très très féminin. Alors qu’on aurait pu croire que des révélations allaient pleuvoir sur Dame Irène, c’est plutôt Arte qui est mis sous les feux des projecteurs, car pour gagner la confiance de son modèle, on lui fait comprendre, que c’est à elle de se livrer d’abord.

Grâce à cela, on assiste à la naissance d’une belle amitié entre Arte et Dame Irène, et surtout on apprend énormément de choses sur Arte. J’ai beaucoup aimé la voir se confier sur son amour pour Leo, c’était émouvant et ce fut l’occasion d’aborder la question des courtisanes dans l’Italie de la Renaissance. Mais encore plus, j’ai adoré la voir évoquer son enfance et ses relations avec ses parents. Je ne m’attendais pas du tout à un récit aussi lumineux et positif. En fait, les parents d’Arte l’aimait énormément et elle le leur rendait bien. Son père était un sacré bonhomme et sa mère n’était pas l’horrible femme sévère que je croyais, bien au contraire, elle avait le bonheur de sa fille à coeur. Ce furent donc de très belles pages.

Autre point notable, pour terminer, le personnage d’Irène que l’on apprend ainsi à connaitre à travers ses échanges avec notre chère peintre. C’est une femme magnifique, pleine de valeurs, de charisme et avec une honnêteté et un courage à tout épreuve. Elle est inspirante.

Kei Ohbuko nous a vraiment offert un très beau tome au féminin où elle montre la richesse des relations que développe son héroïne et tout ce que ça lui apporte pour grandir à son tour comme femme et artiste. On adore !

Tome 12

Quel superbe tome !

Quand l’histoire d’Arte et Dame Irene a commencé, j’étais un peu dubitative un temps, mais plus les chapitres passent plus j’aime. L’autrice parvient à associer à merveille grande et petite histoire, mais en ajoute sa touche avec tout ce qui peut tourner autour de son héroïne : ses sentiments pour son mentor et sa passion pour la peinture dont elle veut faire son métier. Cela donne une lecture très riche, dynamique et qu’on ne peut plus lâcher une fois débutée.

Dame Irène est vraiment un personnage singulier. Son histoire est parfaitement rendue et assez juste historiquement mais surtout elle propose de réfléchir sur des questions fortes quant à notre vision du monde, de la vie, de l’amour. J’ai été frappée par son destin et sa force de caractère.

Ainsi, elle se marie à merveille avec Arte, quoique celle-ci soit bien plus naïve et ait été bien plus protégée de la noirceur du monde. Ensemble, elles forment un très beau duo, dont j’ai aimé l’aboutissement dans le portrait réalisé par celle-ci. La voir travailler dessus, suivre la réflexion derrière celui-ci est passionnant. Ce portrait permet de l’asseoir dans son métier de portraitiste, élément qui revient à nouveau sur le devant de la scène, notamment lors d’une nouvelle scène de dissection organisée pour les artistes. J’aime vraiment énormément la façon dont l’autrice associe tous ces éléments, aussi bien ceux inventés pour la narration de l’histoire d’Arte, que ceux empruntés au contexte de l’époque, tout se marie à merveille !

Reste l’épineuse question des sentiments d’Arte pour Leo. Dame Irène tente de la pousser dans une direction qui n’est pas forcément celle souhaitée par notre héroïne. Cela donne lieu à des moments assez savoureux plein de rougeurs et de doubles sens, mais la fraîcheur d’Arte met vraiment du baume au coeur lors de ces moments-là.

Dans un style parfaitement maîtrisé, l’autrice continue à nous proposer une histoire solide mélangeant vérité historique et fiction. Je suis fan de cet arc avec Irène et de ce qu’il révèle sur Arte artiste et Arte femme.

Tome 13

Bon sang quel tome ! Jamais je n’aurais imaginé un tel scénario quand j’ai commencé à la série. L’autrice m’a vraiment retourné et en même temps, c’est tout à fait cohérent avec le récent développement de l’univers depuis l’arrivée de la princesse.

Arte a fini son portrait. Elle est appelée par le cardinal, son commanditaire, mais quand celui-ci lui demande de devenir Peintre de la cour de Castille pour espionner son amie, elle refuse. En conséquence de quoi, elle se retrouve emprisonnée au Podestat. Voilà comment nous nous retrouvons avec une couverture où Arte est dans une cellule, la pauvre.

J’ai été frappée par l’accélération du tempo politique de ce tome. Les manipulations du Cardinal prennent une sacré ampleur et Arte est la victime de tout ça. On est rudement frappé par l’injustice de la société de cette époque et par le fonctionnement atroce de la justice quand un puissant dépose plainte. Un sentiment de colère et de peur m’a envahie rapidement pour ne plus me quitter.

Mais j’ai aussi été profondément émue par la façon dont l’autrice montre le soutien sans faille des amis d’Arte pour cette dernière. C’est surtout le cas de Leo, qui est frappé de stupeur après ce qui arrive. Alors qu’on voyait enfin affleurer doucement à la surface ses sentiments pour Arte, ce rebondissement vient tout chambouler. Heureusement qu’il sait frapper à la bonne porte.

Les manigances qui suivent sont rocambolesques, dignes des meilleurs films de capes et d’épées. C’est rapide, sobre et efficace, mené de main de maitre par Caterina et sa servante. J’ai adoré ! Cependant, le dénouement est vraiment tragique, l’autrice ne nous épargne pas.

Cette brusque accélération dramatique du scénario fut vraiment un chouette moment de lecture. J’ai adoré les imbrications du personnel avec le politique et le judiciaire dans une ville où les injustices sont légions et l’Eglise toute puissante. L’affrontement silencieux entre Caterina et le Cardinal fait froid dans le dos mais est malheureusement tout à fait réaliste, car les descriptions de la justice du Podestat sont justes. L’autrice utilise donc à merveille le cadre de son récit pour toujours lui donner plus de consistance, ne s’arrêtant pas juste à une artiste femme sur le point de réussir, elle montre un autre aspect encore de cette époque. C’est glaçant, c’est injuste, ça donne envie de ruer dans les brancards car on était enfin arrivé à un très beau moment dans l’histoire avec la carrière professionnelle d’Arte qui prenait forme et une romance qui s’annonçait. Je ne suis que tristesse…

La seule question que je me pose en refermant ce tome, c’est est-ce que ce brusque virage prit par l’histoire engage la série vers son dernier arc ? Si c’est le cas, je compte sur l’autrice pour nous le soigner et permettre enfin à Arte de connaitre le bonheur et la reconnaissance qu’elle mérite.

Tome 14

Récit féministe en pleine renaissance artistique italienne, Arte continue de nous charmer avec son histoire extrêmement solide, ses références de qualité et surtout ses personnages très humains.

Après la débâcle subie par l’héroïne dans le tome précédent, rien ne pouvait plus être pareil. C’est avec une tonalité douce-amère que se poursuivent donc les aventures d’Arte. Partie sur les routes avec sa princesse pour fuir la justice florentine, Arte doit tout abandonner pour repartir de zéro, une chose tout sauf facile.

J’ai été touchée par la sobriété de la mise en scène choisie par l’autrice pour nous conter ce revirement soudain dans la vie de son héroïne. On ressent toute l’apathie de cet instant pour elle, toute sa dureté et sa violence subite. C’est assez terrible. Heureusement l’autrice offre tout de même de jolis au-revoir tout au long du tome aux êtres qui furent chers pour elle à Florence, que ce soit son maître ou ses différents amis. Cependant, cette sobriété s’est également accompagnée pour moi d’un léger manque d’émotion. J’ai trouvé LA fameuse scène des adieux un peu fade, avec un dessin figé et un manque d’émotion, celles-ci étant bien trop contenues et sous-entendues pour moi. J’aurais aimé une autre issue que celle proposée même si celle-ci est très belle aussi j’en convient.

Un pan de la vie d’Arte se referme donc ici, avec soudaineté. Je ne m’attendais pas du tout à ça et je suis bien triste de quitter tout ce petit monde. L’autrice offre tout de même une belle évolution à son héroïne, montrant tout ce qu’elle a accompli, les liens qu’elle a tissés et la stature qu’elle a gagné. Le discours encore maladroit de la jeune Arte qui voulait abandonné son statut et ses apparats de femme pour juste être une artiste a bien changé, il s’est affiné et fait moins caricatural. Elle a compris qu’elle pouvait être les deux : femme et artiste, ce qui me plaît.

Elle part donc pour une nouvelle vie, mais l’autrice lui offre une dernière étape pour dire au-revoir à celle qu’elle était et accueillir la nouvelle personne qu’elle est désormais. J’ai beaucoup aimé ces retrouvailles inattendues, là aussi, avec sa mère, un personnage fort singulier qu’on a du mal à cerner mais qui est d’une grande force de caractère. C’est un peu le propre du titre de montrer des femmes de poigne et elle s’y inscrit parfaitement. A travers elle, on découvre ce que ça signifie vraiment d’être noble à l’époque, comment fonctionnent ces familles en interne, le lien entre les différentes villes, etc. J’aime déjà beaucoup le personnage, j’espère qu’on restera un petit temps avec elle et que l’autrice lui offrira l’occasion de montrer les émotions que je sens couver en elle.

Ce n’est donc pas avec euphorie cette fois que j’ai retrouvé et suivi Arte mais plutôt avec une pointe de mélancolie bien scotchée à moi. Je trouve le tournant de l’histoire culotté. L’autrice ose faire table rase pour aller vers l’inconnu, ce n’est jamais simple après tant de tomes, c’est donc une jolie gageure. J’ai du coup d’autant plus hâte de voir ce que va être la nouvelle trajectoire de notre héroïne artiste peintre confirmée désormais.

Tome 15

Encore un tome puissant, qui chamboule et émeut, mais qui en apprend également beaucoup sur l’Histoire, la culture et l’a société d’alors. C’est passionnant !

J’ai vraiment été saisie d’une grosse émotion dans la première grosse moitié de ce tome consacré à la relation de femme à femme d’Arte et sa mère. L’autrice se glisse dans quelque chose de très intime et le raconte avec beaucoup de justesse. On entre dans les coulisses de cette relation mère-fille si complexe mais émouvante faite de trop de non-dits mais qui va enfin s’épanouir c’est superbe. A travers elle, on apprend plein de choses sur le rôle des femmes à cette époque, leur façon d’établir des liens avec leurs enfants, leur époux, leur domesticité, ce que cela leur coûte de diriger une maison et plus prosaïquement leur rapport à l’argent. C’est passionnant et assez juste si j’en juge d’après mes souvenirs de fac. Bravo à Kei Ohkubo pour cette vulgarisation toute en émotion, reposant sur Arte et sa mère qui renoue à travers cette dernière rencontre. C’est exactement ce que j’aime dans la série, ce mélange d’Histoire et d’émotion.

La suite, bien que plus courte ensuite, est à l’aune de cela. On poursuit le voyage d’Arte mais à vitesse grand V maintenant qu’elle a pu faire ses adieux. On grille donc les étapes pour directement se retrouver en Espagne avec les tensions et vendettas qui rongent le royaume et son roi présenté comme faible. A nouveau, l’autrice nous plonge en pleine tambouille historique avec beaucoup de justesse et de véracité. Elle nous relate ce qu’est la vie à l’époque en Espagne, la façon dont le roi est perçu dans sa propre cour, le rejet des étrangers qui y est fort, ou encore comment se passe une présentation à celui-ci. Arte a encore mis les pieds dans un sacré panier de crabes et j’ai hâte d’en voir les conséquences et développements dans les prochains tomes.

En effet, ce 15e tome ne fait que relancer la série dans une nouvelle direction, avec une Arte définitivement reconnue comme artiste peintre de renom, donc une femme indépendante. Les quelques pistes lancées m’intriguent que ce soient la place qu’elle doit se tailler dans ce nouveau milieu hostile, le poids de son art dans la Cour d’Espagne ou la relation qu’elle va nouer avec le beau Guido qui doit l’accompagner. Pitié pas de romance entre eux par contre, non !

J’avais peur d’un essoufflement de la série après les derniers événements. C’est au contraire un second souffle peut-être encore plus puissant que le premier qui s’annonce car jusqu’à présent nous avions surtout suivi la construction d’Arte l’apprentie, alors que désormais nous allons suivre l’évolution d’Arte l’artiste reconnue. J’ai très hâte d’assister à son envol et encore plus dans ce milieu très politisé, ce qui me manquait peut-être un peu avant.

Tome 16

Quel plaisir comme toujours de retrouver Arte et ses amis. C’est un univers devenu tellement familier qu’il a un effet un peu doudou sur moi.

Un souffle d’aventure souffle à nouveau dans la série avec ce nouveau volume. Huit ans ont passé depuis qu’Arte a quitté Florence. Déjà ! Et elle n’a plus qu’une idée en tête : revenir pour revoir Leo, et ce, alors qu’elle n’a aucune nouvelle de lui et que la situation politique est des plus instables.

J’ai beaucoup aimé ce mélange entre histoire politique et personnelle. Avec un talent certain, Kei Ohkubo nous raconte de manière très simple et essentielle ce qui agite l’Italie et ses voisins à cette époque. Ce contexte qui est pour beaucoup dans les aventures que vont vivre nos héros va ainsi prendre beaucoup de place au final ici et pourtant, on ne connaît aucun de ces grands personnages au final, mais nos héros, comme le peuple, sont directement impactés par ce qui se passe.

On assiste ainsi au trépas du père de Leo dans un moment des plus touchants et symboliques. Florence est désormais assiégée mais résiste vaille que vaille. L’Empereur est en conflit et l’envie d’Arte de revenir à Florence n’est pas excellente pour sa sécurité. La guerre a donc une influence directe sur ce retour mouvementé qu’elle va vivre.

J’ai aimé la suivre dans un nouveau décor, avec un quatuor de gardes du corps qu’elle ne connaît ni d’Eve ni d’Adam mais qui vont l’accompagner et l’aider. C’est émouvant de voir comment elle tourne la page sur sa vie précédente à la cour et s’embarque tellement facilement dans cette nouvelle aventure, se montrant à nouveau très proche, rapidement, de ce nouvel entourage. J’ai aimé leur dynamique, leurs aventures en mer et surtout leur leader, Guido, qui apporte un nouveau regard sur Arte et nous montre qu’au final, la jeune femme est restée la même malgré l’ascension fulgurante qu’elle a connue. C’est toujours quelqu’un qui a le coeur sur la main, qui est simple, qui s’adapte facilement et qui est ouvert aux autres. J’adore !

Après ce tome m’a fait l’impression d’un gros tome de transition où au final on replaçait le cadre mais où on avançait pas tellement. Arte quitte un nouveau poste pour retrouver Leo, on a déjà vécu ça. Le contexte géo-politique vient tout bouleverser, on a déjà connu ça. Certes, c’est confortable de retrouver notre héroïne, de la voir accomplie comme artiste et sûre d’elle en tant que femme, prenant les décisions qui s’impose, mais ça se lit bien trop vite !

Tome 17

Voilà quelque chose qui ne change pas, c’est toujours un vrai plaisir de retrouver Arte et de la suivre dans ses aventures historico-romantique dans l’Italie agitée de la Renaissance.

Avec ses gardes du corps, Arte s’est lancée sur les routes pour aller retrouver Leo dans une Florence agitée pour les guerres, qui est l’un des rares bastions qui résiste. Exit la peinture, exit les intrigues de cour, nous sommes dans un tout autre type d’intrigue désormais, et j’avoue que le changement me plaît, cela montre un récit beaucoup plus riche et complexe que juste la destinée d’une jeune noble voulant peindre des tableaux.

Dans ce tome, j’ai beaucoup apprécié découvrir encore et toujours de nouvelles facettes de notre héroïne. Toujours aussi douce et naïve, elle montre aussi une belle force dans l’adversité, et cela sera noté par les hommes qui l’entourent. Guido, le chef de ses gardes du corps, avait pas mal de doutes sur elle, mais il va peu à peu découvrir avec bonheur la femme complexe qu’elle est et il va ainsi s’attacher à elle. J’ai beaucoup aimé ces dynamiques relationnelles qui vont naître dans ce tome entre elle et lui, mais aussi entre elle et les autres gardes. Arte avait une vision un peu romantique de ce voyage, confrontée à la réalité, elle change et ce n’est pas plus mal.

Parcourir l’Italie à ses côtés est un beau moment. L’autrice nous montre bien le danger que c’est d’effectuer un tel voyage à l’époque et tout ce que cela engendre. Il n’y a pas partout des routes toutes tracées, parfois on ne trouve pas d’auberge où dormir, on n’est pas toujours très bien accueilli, on n’a pas de nouvelles fraîches comme à notre époque, etc. Tout est bien plus dur et compliqué, c’est très bien rendu ici. C’est donc un bonheur de voir un tel réalisme dans une série que je n’aurais jamais imaginée prendre une telle tournure et gagner une telle force quand j’ai débuté. Comme l’héroïne, elle a bien grandi.

L’émotion est donc d’autant plus forte quand dans les derniers chapitres, Arte retombe sur des gens qu’elle a connu à Florence, qui en sont partis à cause de la guerre et qui nous relate ce qu’il s’est passé. On découvre alors les dynamiques de population que ce moment charnière a provoqué et l’émotion est à son comble quand revient la question de ce qu’est devenu Leo. Les échanges entre Guido et Arte sur l’importance de cet homme dans sa vie sont poignants et les retrouvailles d’Arte avec ses amis également. De beaux moments d’émotion très bien mis en scène par une autrice désormais au sommet de son art, qui maîtrise à la perfection développement de ses personnages, développement des relations et développement de l’histoire. Un régal !

Avec une belle justesse historique, Kei Ohkubo nous plonge totalement dans le destin immersif de cette jeune noble florentine, ex-criminelle, ex-peintre de cour, partie sur les routes retrouver l’amour de sa vie, non par égoïsme mais pour tenter de le rendre heureux. C’est terriblement naïf dans une époque aussi agitée mais aussi terriblement romantique et romanesque, ce qui nous serre le coeur et nous émeut. Arte n’en a pas fini de nous faire rêver. J’adore découvrir l’Italie de la Renaissance à ses côtés !

Tome 18

Après plusieurs lectures moyennes, il me fallait une valeur sûre et réconfortante, voilà ce qu’est devenue pour moi Arte et je ne le regrette pas loin de là, même quand on est face à un tome qui continue de nous faire ronger notre frein.

Cela fait déjà 2 tomes qu’Arte est partie à la rencontre de Leo et que l’autrice délaye leurs retrouvailles. Il faut dire qu’avec une Florence en guerre, pas facile d’approcher. Kei Ohkubo rend à merveille ce moment terrible de l’histoire de la cité, entre violences et famine. L’occasion parfaite pour rendre compte du passé tragique, lui aussi, de Leo.

Décidément j’aime beaucoup le talent de l’autrice pour nous faire patienter et tourner ainsi son histoire. Elle passe avec talent d’Arte qui attend avec une impatience durement maintenue, à un Leo blasé de tout mais qui n’a pas oublié la promesse faite à sa mère autrefois et fait tout pour suivre. C’est poignant des deux côtés. En peu de cases, peu de lignes, parfois sans aucun mot, l’autrice nous fait sentir les situations douloureuses dans lesquelles ils se trouvent et nous laisse imaginer la puissance de leurs futures retrouvailles, en espérant qu’elle ne leur complique pas trop la vie.

Du coup, même si c’est frustrant, j’ai aimé qu’elle profite de cette parenthèse temporelle, le temps qu’Arte puisse le rejoindre, pour nous conter le passé et l’enfance de Leo. Découvrir le jeune garçon qu’il était entre misère et désir inaliénable de vivre est poignant et vivifiant. On n’a connu que le Leo bourru, taiseux et un peu rugueux. On découvre le Leo jeune, maladroit, à la tristesse renfrogné, prêt à tout pour survivre. C’est superbe ! Le regard de ce Leo est captivant et pourtant quelle vie il a !

Le seul petit défaut de ce tome est que je trouve que l’autrice en fait un peu trop sur son passé, ou plutôt sur le maître qu’elle lui trouve. Je comprends qu’elle dépeigne une vie de misère où il vole, voit sa mère humiliée, en détresse, où lui-même s’abaisse à tout pour rester en vie. J’ai plus de mal avec la figure détestable de son maître derrière sa belle gueule et son beau sourire. Je le trouve exagérément sadique et malaisant. Je déteste ce qu’il fait de Leo en l’utilisant pour gagner le calme dans son atelier et en même temps j’adore le potentiel qu’il voit en lui et ce qu’il se promet de lui apprendre. Je suis très partagée face à cette nouvelle figure, ce qui sera moins le cas avec sa fille, clichée de la fille du maître attirée par le domestique mais qui ne veut pas l’avouer. Il y a du potentiel dans cette relation de chien excité-chat blasé qu’on connaît si bien, et surtout c’est très addictif à lire !

Tome d’attente qui aurait pu être frustrant, il se révèle en fait poignant et fascinant. Poignant grâce à une émotion simple toujours aussi finement écrite chez Arte et Leo. Fascinant car on prend plaisir à découvrir le passé du jeune Leo qui débute comme apprenti. Révéler ce que cache son attitude actuelle bourrue est une riche idée et permet de passer le temps, le temps qu’Arte arrive, et évite la téléportation souvent dommageable dans ce type d’histoire. Bien joué 😉

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