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Fruits Basket (édition perfect) de Natsuki Takaya

Titre : Fruits Basket (édition perfect)

Auteur : Natsuki Takaya

Éditeur vf : Delcourt-Tonkam

Années de parution vf : 2018

Nombre de tomes vf : 12 (réédition terminée)

Histoire : Tohru, orpheline de seize ans, a décidé d’être totalement indépendante. Elle installe une grande tente au milieu d’un terrain en friche. Malheureusement, le terrain appartient aux Sôma, une famille maudite, dont les membres se transforment en l’un des douze animaux du zodiaque chinois à chaque fois qu’ils sont trop fatigués ou approchés de près par une personne du sexe opposé ! Tohru est la première à percer leur secret…

Mes avis :

Tome 1

Que d’émotions ! Comme pas mal de gens j’avais découvert la série à l’époque de sa sortie, je devais être collégienne ou lycéenne alors et après avoir lu le tome 1 auquel je n’avais pas trop accroché, j’avais mis la série en pause. Mais après être tombée sur un article dithyrambique, j’avais vite repris la série et dévoré les tomes manquants. Fruits Basket est depuis l’un de mes plus beaux souvenirs de lecture.

J’étais donc toute impatiente de redécouvrir avec ce que Delcourt annonçait comme une édition « perfect » et je dois dire que de ce côté-là, je suis un brin déçue. Je vais donc commencer par vous parler de celle-ci. Le format plus grand est agréable, le papier est de qualité, les jaquettes sont belles. MAIS l’impression n’est pas toujours terrible, il faut bien faire attention à l’exemplaire qu’on choisit, la traduction a à peine été remaniée par endroit et surtout je suis très déçue de ne pas avoir au sein du tome toutes les pages couleurs datant de la publication mais d’avoir en quelque sorte un bout d’artbook à chaque fois au début. De plus, il faut bien reconnaitre que tenir en main deux tomes, ce n’est pas très facile lors de la lecture ^^

Heureusement, la série, elle, vaut vraiment le coup ! J’ai éprouvé un plaisir immense à retrouver l’univers, l’ambiance et les personnages de la série. J’ai ressenti une énorme bouffée d’émotion dès les premières pages et j’ai versé plus d’une larme au fil des pages. Alors certes, le dessin est encore malaisé au début, il n’est franchement pas très joli par moment, mais il s’améliore déjà bien au fil des pages de ces deux tomes de l’ancienne édition.

Justement, venons-en à l’histoire, c’est celle d’une jeune fille qui n’a pas eu une vie facile et qui du jour au lendemain va se retrouver à habiter chez le garçon le plus populaire de son lycée. Celui-ci lui a tendu la main quand elle avait besoin d’aide et cache un lourd secret de famille. Jusque là rien de révolutionnaire mais l’histoire est très bien racontée, avec une narration super bien maitrisée. Natsuki Takaya nous embarque dans son histoire fantastique en moins de deux, et on en vient à trouver normal quelque chose de complètement dingue. Elle mélange quotidien banal et moments surréalistes avec une grande facilité. Elle joue aussi avec les codes, passant de scènes romantiques et/ou pleines d’émotion digne des meilleurs shojos, à des scènes pleines d’humour qu’on peut retrouver dans des shonen comme Ranma 1/2, pareil pour les combats ridicules auxquels se livrent Yuki et Kyo. Elle ajoute même une pointe de mystère savamment distillé avec la malédiction qui pèse sur les membres de la famille Soma. Cela donne une histoire fraiche, qui sort du lot des shojos publiés chez nous.

Pour ce qui est des personnages, je n’avais pas aimé l’héroïne lors de ma première lecture autrefois, je l’avais trouvée trop cruche et naïve, pour ne pas dire trop cul cul. Avec cette relecture, je vois combien j’ai eu tort. Sachant ce qui va se passer ensuite et à quoi font référence bien des éléments déjà distillés ici, je comprends mieux combien le personnage de Tohru est riche et complexe. Je suis vraiment tombée sous le charme de cette jeune fille tellement courageuse et aimante. Sa relation avec sa mère est superbe, l’une des plus belles qu’on peut lire dans un manga. De même, son amitié avec Uo et Hana est extrêmement touchante, on sent qu’elles sont énormément soudée, comme une vraie famille. En ce qui concerne les Soma, on n’a que commencé à les découvrir. Shigure est comme un grand frère protecteur et rigolo. Yuki est le garçon plein de faille qui se veut parfait à l’extérieur et qui a le coeur sur la main mais qui est terriblement maladroit dans ses relations avec les autres. J’aime sa relation de rivalité avec Kyo et leur complexe d’infériorité mutuel. Kyo est bien sûr mon coup de coeur, il est abîmé par la vie et maladroit avec les autres mais tellement chaleureux aussi. Je suis fan de ses petits moments avec Tohru. Quant aux autres membres qu’on a croisé, Kagura est aussi follement drôle que dans mes souvenirs, Momiji toujours aussi mignon et Hatori fait le bon pendant de Shigure. Son histoire m’a fait verser plus d’une larme.

Je sors donc encore chamboulée par cette nouvelle lecture de Fruits Basket des années plus tard. J’avais déjà relu la fin il y a quelques mois donc ça m’aide bien. Cette lecture est différente parce que je sais ce qui va se passer ensuite mais ça ne m’a pas empêchée de ressentir beaucoup d’émotions et d’être très touchée par toute la subtilité de Natsuki Takaya. Celle-ci a vraiment fait une grande oeuvre ici.

Tome 2

Encore beaucoup d’émotions et tellement de dialogues qui font mouche dans ce nouveau double tome. Je reste vraiment scotchée de voir à quel point Natsuki Takaya a su gérer sa série dès le départ. La narration est toujours aussi fluide, l’univers s’élargit avec la présentation de nouveaux personnages/membres de la famille Soma. Il y a toujours un très bon équilibre entre émotion, humour, action et mystère et des pans de celui-ci se dévoilent tandis que de nouveaux apparaissent. Connaissant la suite, c’est assez bluffant de voir déjà des éléments qu’on ne comprend qu’une dizaine de tomes plus tard, ça prouve bien qu’elle avait déjà pensé à tout avant de se lancer, ou du moins aux grandes lignes de son histoire et qu’elle n’a pas improvisé au fur et à mesure comme le font tant d’auteurs maintenant. Son histoire est riche, complexe mais étonnamment bien menée.

Dans ce deuxième tome, il y a toujours une vraie joie de vivre chez les personnages, une vraie volonté d’aller de l’avant surtout malgré leurs blessures respectives. Que ce soit Tohru, Yuki, Kyo, Momiji ou même Shigure, chacun a vécu des choses douloureuses mais avance quand même. C’est très touchant. J’ai beaucoup aimé découvrir un petit peu Shigure, un personnage que j’adore, mais qui est bien plus complexe que le rôle de guignol qu’il veut bien se donner. J’ai aussi été très touchée par l’histoire du jeune Momoji, qu’on rencontre dans ce tome, et qui a vécu la pire des ruptures dans son enfance. Décidément le passé des Soma n’est vraiment pas simple. On fait également la rencontre d’autres membres de leur famille ici avec Haru (le boeuf), Ayame (le serpent) Akito (le terrible chef de famille) ou encore la mère de Ritsu. On sent bien que pour eux aussi ce n’est pas simple et on reviendra forcément vers eux pour découvrir ce qui leur est arrivé.

C’est toute la force de cette histoire, découvrir une grande famille qu’on aurait pu croire unie de part leur secret mais qui en fait cache bien des faiblesses et des horreurs, que ce soit Yuki qui semble avoir été traumatisé dans son enfance, son frère Ayame qui regrette de n’avoir rien fait, Shigure qui semble prisonnier de quelqu’un, Haru qui peut changer brusquement de personnalité ce qui n’a rien de normal, ou encore Kyo qui est rongé par la culpabilité. Et Tohru apparait là-dessus avec sa joie de vivre, son courage et son grand coeur, pour tous les guérir malgré sa récente perte, c’est très beau à voir. Je comprends le regard doux et bienveillant que ses amies et surtout les adultes de la famille Soma portent sur elle. Elle représente leur espoir.

Vous l’aurez compris, je reste conquise par cette série qui est toujours aussi excellente à lire à chaque tome. Ça fourmille de nouvelles informations à chaque fois, le temps y passe vite mais l’émotion reste intacte.

Tome 3

Encore un tome très fort dans lequel Natsuki Takaya nous transporte dans une histoire toujours plus sombre et lumineuse à la fois. C’est toujours aussi beau et tendre malgré les dures réalités que les personnages traversent. Ils ont tous heureusement quelqu’un sur qui compter pour prendre soin d’eux et c’est très touchant.

On revient d’abord sur la triste histoire d’Hatori qui me retourne le coeur à chaque fois, mais lui semble bien avoir tourné la page et être prêt pour aller de l’avant. Il peut compter sur Shigure et Ayame pour cela, qui sont vraiment de bons amis pour lui malgré leur côté fou fou et excentrique. Ce trio est vraiment très soudé et ça fait plaisir à voir.

Mais les gros morceaux de l’histoire arrivent ensuite. Tout d’abord avec la découverte de l’histoire de la petite Kisa, le tigre de la famille Soma, qui est juste adorable. Avec elle, Natsuki Takaya revient sur un sujet qui lui est cher : la harcèlement scolaire. Elle en parle avec beaucoup de force, de sobriété et de justesse, montrant à quel point il est important dans ses moments-là de s’ouvrir à nos proches et de ne pas avoir honte. C’est un moment très fort dans l’histoire où l’on revient en particulier sur le difficile passé de Yuki, qui sait montrer que lui aussi a changé et digéré son passé.

L’autre moment qui m’aura arraché des larmes dans ce double tome, c’est bien sûr la découverte de la vraie forme de Kyo, qui est aussi puissante que dans mon souvenir. Tout part du retour de son maître/père adoptif, qui est bien décidé à ne pas laisser Kyo se morfondre dans ses problèmes. Il a compris les sentiments de ce dernier pour Tohru et est bien décidé à s’en servir. La mise en scène est riche et puissante et j’ai fini le chapitre complètement lessivée mais le sourire aux lèvres grâce à la beauté de leur relation père-fils.

Décidément Natsuki Takaya a le chic pour parler de sujet complexe avec beaucoup de force et de bienveillance, apportant toujours une note d’espoir, ici personnifiée par Tohru. Avec Kisa, on a parlé de harcèlement, avec Kyo de stigmatisation et de rejet parental et familial, des sujets vraiment délicats mais nécessaires. Pour finir, on termine le tome sur une note un peu plus légère mais toujours sérieuse avec un Yuki qui ayant assisté à tout ça a décidé lui aussi d’aller de l’avant et de se rapprocher de son frère qu’il connait si peu. Ayame a beau être épuisant, sa relation très complexe avec son frère, faite de lourds regrets, me touche beaucoup et j’ai aussi été émue en le lisant.

La mangaka a encore frappé juste chez moi dans ce tome probablement charnière dans l’histoire. Elle gère toujours aussi bien sa narration, l’arrivée de nouveaux personnages, l’introduction de sujets lourds, la conservation des mystères autour de la malédiction. Malgré son côté sombre, elle n’oublie de nous faire rire, sourire et de nous attendrir. C’est vraiment un bonheur de la relire dans cette édition qui s’agrémente d’ailleurs à partir de ce tome de petits marque-pages tout mignons sur les personnages. Je regrette juste de ne pas pouvoir avoir celui de Kyo qui n’était dispo que pour les gens étant allés à la Japan Expo, ce qui est fort injuste.

Tome 4

Ce tome fait un peu une pause après les lourdes histoires des trois premiers volumes. On découvre d’autres membres de la famille Soma mais peu de choses sont dévoilées sur eux et surtout l’autrice réinsère pas mal de moments du quotidien de Tohru et ses amis.

Ainsi après avoir rencontré Hiro, l’agneau des Douze et amoureux maladroit de Kisa, dont l’histoire était somme toute celle assez banale d’un garçon trop mature pour son âge qui s’était senti impuissant face à la détresse de son amie, c’est l’histoire d’Arisa qui est au coeur de la première moitié de ce tome. On découvre ainsi son passée de yankee et par la même occasion on revoit encore quelle belle âme était la mère de Tohru. Celle-ci est vraiment un très beau personnage.

A côté de ça, on a droit à des moments plus calmes avec un Yuki en passe avec son fan club, un fan club un peu trop envahissant qui rend les chapitres où il est présent très lourds à lire. Mais le plus important, c’est que Yuki s’ouvre de plus en plus et s’intègre à la vie du lycée en acceptant de devenir le Président du Conseil des élèves. On sent ainsi se profiler une jolie évolution pour lui dans ce rôle. Toujours autour de Yuki, Natsuki Takaya continue à mettre l’accent sur sa relation compliquée avec son frère qui est sur la voie de la rédemption après l’avoir bêtement ignoré quand il était petit. C’est sombre, c’est fort, c’est plein de non-dits et c’est raconté avec tellement de délicatesse qu’on ne peut qu’être touché.

A côté d’eux, on rencontre Ritsu, le singe, qui est un personnage bien atypique. Si lui aussi est assez fatiguant à suivre et à lire, la mangaka en a fait un beau personnage. C’est un homme très timide qui ne s’assume pas dans son corps d’homme et qui s’habille souvent en femme parce que c’est ainsi qu’il se sent le mieux. J’aime beaucoup cette façon dont l’autrice aborde les questions de genre et la transsexualité (si c’est le bon terme).

Le tome est ainsi porté par une atmosphère plus légère que précédemment même si des sujets difficiles sont encore abordés. On sent toutefois que ce n’est qu’une petite bouffée de fraicheur avant d’entrer dans le noeud du problème. Ainsi la présence du mystérieux Akito se fait de plus en plus lourde et pesante en périphérie de l’histoire au fur et à mesure qu’on découvre l’ensemble de ses méfaits sur les membres de sa famille. Il n’est pas étranger à la détresse d’Hiro au début, ni d’Hatsuhuru et de Rinne qu’on doit encore rencontrer, ou encore de Yuki bien sûr. La discussion à la fin du tome sur l’avenir de chacun est bien là pour nous le rappeler. Déjà que la vie n’est pas facile en général, le poids de cette malédiction familiale pèse encore plus sur le devenir de ces jeunes qui aimerait tant s’en sortir pourtant.

On retrouve donc encore une fois chez Natsuki Takaya ce désir de parler de sujets actuels par le biais de cette histoire fantastique : famille éclatée, poids de la famille/du clan sur les plus jeunes, acceptation de son genre/sa sexualité, etc. C’est toujours aussi fort et puissant, et ça me va droit au coeur.

Tome 5

J’ai eu l’impression que ce tome partait un peu dans tous les sens pour essayer de balayer les histoires de l’ensemble des personnages introduits et les faire avancer. Si pour certains ce furent des moments plein d’émotions pour d’autres ce fut un peu trop brefs pour vraiment compter pour le moment.

Tout commence avec la découverte d’une partie du Comité des élèves dont Yuki est le président. Machi et Kakeru sont deux personnages intrigants mais qui disparaissent bien trop vite puisque ensuite on ne les voit plus du tout de tout le tome… J’en reparlerai donc une autre fois mais soyons sûrs qu’ils participeront grandement à l’émancipation de Yuki.

Nous continuons ensuite avec les histoires des deux amies de Tohru. J’ai été très touchée par le passé de victime de harcèlement scolaire d’Hana, dont j’ai littéralement adoré la famille tellement elle fut compréhensive vis-à-vis de son pouvoir et réactive vis-à-vis du harcèlement qu’elle subissait. Je l’ai moins été par celle d’Uo où on nous présente son coup de foudre réciproque avec Kureno. Tout est beaucoup trop rapide et excessif pour que ça sonne juste pour moi. Première petite déception ici.

L’autrice va ensuite revenir sur Kyo et sa famille si compliquée. C’est l’occasion de voir combien son maître est un vrai père pour lui contrairement à son père biologique. On découvre également combien Kyo s’est ouvert et adouci au contact de Tohru. Je fonds.

Toute l’autre moitié du tome est consacrée aux vacances d’été de nos bambins mais aussi des adultes Soma que l’on voit de plus en plus. Ainsi, j’ai été plus que contente de retrouver la génération de Shigure et Hatori. Je suis archi fan de l’histoire de ce dernier et du rapprochement entre lui et Mayu programmé par Shigure. Il me tarde de les voir évoluer. Du côté des jeunes, on les voit de plus en plus s’amuser ensemble à la plage et dans la nature et ça fait du bien de les voir presque comme des enfants normaux même s’ils ont des soucis différents de ceux des autres comme Tohru qui s’inquiète de parler de sa mère devant eux à cause de leurs problèmes familiaux, ou le sombre nuage qui se met à peser d’un coup sur eux quand Akito arrive. Mais on a aussi des moments plus légers comme lorsque Hiro apprend que sa mère est enceinte.

Fruits Basket continue donc à osciller entre doux moments de bonheurs simples et sombres problèmes familiaux qui continuent à hanter ses jeunes enfants. Ce tome est un peu un tome de transition au milieu de la pagaille que Shigure souhaite créer pour secouer le cocotier. J’attends beaucoup des suivants.

Tome 6

Quel tome, quel tome ! On pourrait le partager en deux parties : celle sur Akito et celle sur leur avenir mais dans chacune j’ai vraiment ressenti énormément d’émotions. J’ai été chamboulée et remuée dans tous les sens. Je me suis vraiment attachée à tous les personnages que l’autrice a créés.

La première partie est donc lourde et sombre, normal, il y est question d’Akito. On commence de mieux en mieux à saisir la personnalité si troublante du chef de la famille et l’emprise qu’il a sur les 12 + le chat. C’est glaçant de voir tout ce monde complètement à ses pieds qui n’ose pas se rebeller comme dans une secte. Seul Shigure, qui est un peu l’électron libre, essaie à sa façon de faire quelque chose mais c’est très compliqué. Celui qui aura ouvertement le courage de l’affronter ne sera pas celui qu’on croit, et les autres mêmes s’ils se soumettent, à leur façon, ils le font pour Tohru ce qui est extrêmement touchant. Heureusement, celle-ci reste le vrai rayon de soleil de la série, elle prend tout du bon côté et positive toujours. Pourtant, on sent bien, de plus en plus, poindre quelque chose de sombre en elle, qu’elle cache depuis longtemps et quand cela va sortir, je sens que l’on va bien souffrir nous aussi.

Heureusement cette partie, somme toute assez triste, se referme pour nous permettre de nous tourner vers l’avenir de chacun. Après la révélation d’Akito, Tohru a décidé de trouver comment briser la malédiction. Elle part donc en quête de réponses. Yuki, lui, a déjà en partie trouvé la sienne et il va aussi se battre pour ça. Pour Kyo, c’est plus compliqué, mais en comprenant enfin ses sentiments pour Tohru, il se trouve une raison de vivre, ce que Kagura a bien senti. Leur rendez-vous est une bouffée d’émotions. J’ai toujours du mal avec le sanglier mais je commence à mieux la comprendre. Tohru continue également à rencontrer les membres restants des Soma, cette fois c’est au tour de Rin, sûrement le personnage le plus réussi graphiquement pour moi dans sa ressemblance humaine avec son animal. Maintenant, à force de ne la voir que par bribes, j’attends énormément des prochains tomes pour elle, parce qu’elle est tellement à fleur de peau que je sens que son histoire va vraiment m’emporter.

Vous l’aurez compris, maintenant qu’on connait le passé de pas mal de personnages, on s’intéresse enfin à leur présent et leur devenir, mais aussi on parle de plus en plus de la malédiction de cette famille. On creuse les relations et les sentiments, tout devient plus exacerbé et souvent plus lourd, mais comme Tohru, on garde espoir.

Tome 7

Ce tome se hisse parmi mes préférés de la série tant j’ai fini en larmes à plusieurs reprises. La tragique vie des Soma n’a pas fini de nous émouvoir et quand on croit que c’est fini, il y en a encore.

Pendant ce tome, nous voyons Tohru poursuivre sa quête pour libérer les Soma de la malédiction. Au milieu de tout ça, elle tombe non seulement sur la petite soeur de Momiji, pour un moment d’une rare émotion – Momiji n’est pas un de mes personnages préférés pour rien -, mais aussi sur la belle Rin qu’il nous restait à découvrir. Le passé de Rin est juste terrible. Elle a été maltraitée par ses parents et les séquelles sont encore visibles. Du coup, elle a vraiment tout du cheval rétif qu’il va falloir apprivoiser. Haru avait réussi à le faire une fois, et ils ont vécu une romance tellement belle, mais c’est tout à refaire depuis l’horrible intervention d’Akito. Du coup, Rin est vraiment mal et à fleur de peau. J’ai été extrêmement touchée par son personnage et par la relation de confiance qu’elle commence à nouer avec Tohru. D’ailleurs, j’ai trouvé ce duo très amusant tellement il était improbable vu leurs personnalités, mais Rin voit en Tohru la mère qu’elle a perdue et elle n’est pas la seule.

En parallèle de tout ça, j’ai aussi été très émue de voir les sentiments de Tohru pour Kyo commencer à percer autant. Ils sont juste trop mignons tous les deux et c’est déchirant de ne pas pouvoir les voir ensemble. J’ai également apprécié de continuer à voir les adultes de la famille présents en soutien pour les jeunes. Hatori accourt dès que quelqu’un se sent mal, Shigure cherche à les orienter à sa manière, et même Kureno qu’on connait encore mal est là pour protéger Tohru quand c’est nécessaire. Ils sont top.

Je pourrais encore vous parler de plein de petits détails qui ont eu lieu dans ce tome et qui auront sûrement des conséquences dans les tomes suivants, mais j’ai déjà eu tellement d’émotions avec tout ça que je vais m’arrêter là. Quelle série terrible et merveilleuse à la fois pour parler des troubles familiaux mais aussi du bonheur qu’on peut se construire pour sortir d’une situation toxique.

Tome 8

Nous voilà à un tournant de l’histoire pour bien des personnages, du coup ce tome fut encore très douloureux à lire. Il n’y a pas à dire Natsuki Takaya n’épargne pas ses personnages ici et leur passif familial à chacun est vraiment lourd.

Il y a tout d’abord Yuki, un des personnages central de l’histoire, qui va enfin prendre son envol ici. En découvrant à nouveau son passé, j’ai fini en larme. Les abus psychiques qu’il a subis enfant sont juste atroces et l’autrice sait les aborder franchement et pourtant avec délicatesse, pour ne pas tomber dans un sombre mélodrame inepte. Non, ici tout a été pensé et ce qui fait écho à la situation de Yuki est terrible car cela reflète malheureusement ce qu’ont connu bien des enfants. Mais cela permet ensuite de découvrir un tout autre Yuki, quelqu’un d’ouvert, de franc et de drôle. J’adore sa relation amicale avec Kakeru et celle plus sentimentale qui se dessine avec la mystérieuse Machi. Avec le premier, il s’ouvre vraiment et met enfin des mots sur ce qu’il ressent pour Tohru dans un moment d’une rare intensité. Mais du côté des Douze, ça n’annonce rien de bon…

Dans le genre émotions fortes, l’autre gros morceau du tome, c’est le récit de la rencontre et du destin tragique des parents de Tohru. C’est une histoire qui m’avait énormément touchée la première fois et c’est encore le cas. Kazuya a beau être un personnage aux airs froids, sournois et énigmatiques, sa relation avec Kyoko est magique. J’ai adoré la redécouvrir enfant perdue trouvant son chemin grâce à lui et s’épanouissant dans leur relation, formant un couple terriblement touchant jusqu’au drame. C’est alors poignant de la voir s’effondrer, de voir combien Kazuya représentait tout pour elle, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que son enfant est là aussi et que pour elle, elle doit continuer à vivre. Magnifique !

Et tout cela, on le doit à Kyo. Kyo, qui s’interroge de plus en plus sur sa condition, au fur et à mesure que ses sentiments grandissent. Il se rend compte aussi des sentiments de Tohru et panique, car il aimerait avancer mais quelque chose dans son passé et dans son avenir le retient. Pauvre Kyo, il me fait vraiment de la peine.

 

Tome 9

Ça y est l’histoire s’accélère et Natsuki Takaya nous dessine révélations sur révélations dans ce tome dont on ressort complètement en vrac.

Elle frappe fort dès le début avec l’histoire de Kureno qui est déchirante. Avec lui, on découvre que la malédiction peu être rompue mais les conséquences pour ce dernier furent tragiques. Son destin est intimement mêlé à celui d’Akito et il n’arrive pas à s’en dépêtrer. D’ailleurs, l’autrice livre aussi une partie des secrets du Chef de famille des Sôma et c’est aussi bouleversant que l’histoire des autres membres. Lui aussi est la victime de ses parents, lui aussi souffre et a besoin qu’on l’aide, qu’on l’aime. La composition de ces pages était bouleversante et m’aura arraché bien des larmes, surtout que c’est implacablement lié avec tous les drames connus par les autres depuis le début.

La seconde partie du tome le montre bien avec la quête de vérité d’Isuzu qui tourne bien mal. Cette dernière est une jeune femme qui me fascine depuis le début. Elle se montre si forte devant les autres alors qu’elle est si fragile à l’intérieur. Seul Haru parvient à pénétrer ses défenses. Et ici, elle est allée trop loin. Heureusement que Kureno décide de braver les interdits pour la sauver. Celui-ci semble vraiment être à l’origine de ce qui va secouer la famille Sôma. Il fait des révélations à Tohru, il secoue Haru, il provoque Shigure, il protège et en même temps tranche dans le vif avec Akito. J’aime beaucoup son personnage. Il était nécessaire pour faire avancer l’histoire, surtout alors que l’échéance pour Kyo arrive si vite. Tohru s’en est bien rendue compte, ce qui la rend elle aussi fébrile.

L’histoire monte donc en intensité dans ce tome avec les secrets de la famille qui nous éclatent de plus en plus au visage au fur et à mesure que le drame sous nos yeux grandit. C’est terrible à voir et l’autrice le met superbement en scène avec toute la violence que ce drame nécessite. Je suis bouleversée mais j’adore ça !

Tome 10

Je ne m’attendais pas à être une nouvelle fois aussi bouleversée par cette histoire. Natsuki Takaya parle vraiment comme personne de deuil, de culpabilité et de séparation.

Pourtant, ça commençait tranquillement avec une première partie assez légère où l’on voyait la belle évolution de Yuki, son amitié avec Kakeru et son rapprochement avec Machi, ce qui m’a vraiment donné le sourire. Mais l’amertume de la tristesse n’est jamais bien loin avec cette autrice et très vite tout le monde est rattraper à la fois par son passé et par la malédiction.

Les révélations pleuvent encore par la suite. Tout commence à se dénouer, que ce soit la malédiction qui pèse sur les Douze, les sentiments complexes de Shigure, la personnalité tout aussi compliquée d’Akito et ses origines, ou encore les sentiments contrariés de Tohru et Kyo. Tout est train de prendre sens et c’est bouleversant. Ils sont tous pétris de culpabilité due soit à des erreurs passées, soit à des maltraitances psychologiques qu’ils ont subies. C’est terrible.

Du coup, forcément j’ai encore fini en larme et le cliffhanger qui clot le tome n’a rien arrangé. Ça y est nous avons atteint le point d’orgue de la série. La malédiction commence à se déliter, il est donc temps pour chacun de choisir sa voie.

Natsuki Takaya ne nous ménage pas. Quelle beauté dans le drame de ces pages !

Tome 11

Mais quel tome magnifique, parfait et plein d’émotions ! Je savais qu’on s’engageait dans la dernière ligne droite mais je ne m’attendais pas à être à nouveau aussi prise pour les aventures de nos amis.

Natsuki Takaya avait porté la tension à son comble dans le tome précédent. Il était donc temps de tout faire voler en éclat. Et comment attendu, l’élément déclencheur fut Tohru. Depuis sa rencontre avec eux, ils ont tous tellement changé, Kyo et Yuki les premiers, il était donc normal de les retrouver au centre du dénouement. Celui-ci est juste magique. Il regroupe tout ce que j’ai aimé dans la série : l’amour, l’amitié, le deuil, la séparation, la volonté de changer. On ne peut que finir complètement chamboulé, notamment dans la première partie du tome où le drame tant attendu se joue sous nos yeux horrifiés permettant enfin de dénouer une situation inextricable dont Akito est le personnage central. J’ai adoré l’évolution de celle-ci, c’est un personnage délicieusement complexe mais terriblement touchant qui a eu tout sauf une vie facile. Akito était donc parfait pour rencontrer Tohru qui est un peu sa némésis. C’est juste parfaitement écrit, surtout avec le parallèle de son histoire avec Kyo qui trouve son dénouement ici aussi. Le drame joue à fond et à chaque fois j’en ressors en larmes.

La suite est plus tranquille du coup, comme le calme après la tempête. On retrouve un ton plus léger malgré ce qui vient de se jouer. On sent tout le monde enfin libéré et soulagé, ce qui nous permet enfin de pousser un souffle libérateur. L’autrice en profite pour refaire un peu d’humour mais toujours avec beaucoup de douceur et de bienveillance, le tout pour pousser encore une fois les personnages à avancer parce que c’est encore nécessaire. Ça donne le sourire et en même un sentiment de tristesse nous habite aussi car il va bientôt être temps de les quitter. Ainsi si j’adore voir Yuki, Saki et Uo taquiner Kyo, je ne peux m’empêcher de me dire que malheureusement ce sera bientôt fini.

Heureusement l’autrice veut conclure sur une note positive, elle met donc joliment en scène ces longs au revoir auxquels on va assister, apportant une conclusion à chacun. Kureno a droit à son happy end doux-amer, Yuki trouve enfin celle qui sera unique à ses yeux, Kyo se libère du poids d’être le chat et affronte son père, etc. Il n’y a pas une évolution qui m’ait déplu, c’est dire si la mangaka a su prendre soin de ses personnages. Maintenant j’attends les derniers chapitres avec une certaine tristesse mais aussi avec le plaisir de les savoir enfin tous heureux. Une grande oeuvre !

Tome 12

Voilà, il est maintenant vraiment temps de tous les quitter, Natsuki Takaya aura fait durer le plaisir le plus longtemps possible pour donner une vraie conclusion à chacun. Je crois qu’elle n’a oublié personne et qu’elle a su montrer combien ils avaient tous grandi et tous ainsi trouvé leur part de bonheur. C’est extrêmement touchant, parce que malgré tous les drames qui ont eu lieu, au final c’est grâce à des émotions simples qu’on est le plus touché ici. Ce sont les petits riens qui font tout !

Ce dernier tome est à nouveau plus calme. Il permet enfin à Tohru et Kyo de se trouver, mais aussi à tous les autres couples. Mention spéciale à celui de Shigure et Akito qui aura mis tant de temps à se trouver ; et également à la très émouvante conclusion de celui de Kyoko et Kazuya, les parents de Tohru, qui m’aura encore arraché des larmes. La mise en scène toute simple de l’autrice est impeccable. Elle passe de l’un à l’autre l’air de rien mais l’émotion est toujours là. Le tout sans oublier rien, ni personne, même pas le Dieu à l’origine de la malédiction.

Celle-ci était vraiment un élément clé de l’histoire, un sujet un peu case-gueule comme souvent quand on introduit une dimension fantastique et pourtant, la conclusion de la malédiction est superbe, très juste et pleine de poésie. Elle s’en va comme elle est venue, apportant joie et tristesse à la fois d’un battement d’aile. On comprend alors parfaitement l’émotion qui les étreint tous et peut-être aussi la petite angoisse d’avoir perdu ce lien et de devoir avancer sans elle.

Du début à la fin, Natsuki Takaya, dans cette oeuvre, aura su créer des personnages complexes, jamais tout blanc ou tout noir, mais les produits de ce que la vie aura fait d’eux au début, sauf qu’à un moment donné ils ont décidé de lutter contre ça et c’est cette lutte qui est l’essence même de Fruits Basket. Après l’avoir lu adolescente, puis adulte, je peux dire que ce manga m’a émue à chaque fois comme rarement un titre a su le faire. Il fait donc partie de mon Panthéon personnel ^^

Note sur ce tome : la moitié de celui-ci est consacrée à l’histoire, puis la suite à des bonus (petites histoires en une page, interview, fiche des personnages, etc), qui sont des extraits de ce qu’on peut trouver dans les fanbooks de la série correspondant aux tomes 24 et 25 de l’ancienne édition.

Ma note : 18 / 20

3 commentaires sur “Fruits Basket (édition perfect) de Natsuki Takaya

  1. C’est beau tout cette passion <3.
    On a la même sensation, je n'ai bien sûr pas résisté à le feuilleter, et je me disais que ça ne devait pas être pratique à lire et rien de spécial niveau édition, niveau histoire j'imagine tout à fait le plaisir de les retrouver !
    C'est fou de se dire que tu l'as connu au collège/lycée et lisait déjà des mangas à cette période.

    Aimé par 1 personne

  2. J’ai commencé à lire le premier tome de cette nouvelle édition, c’est un régal de relire ce manga ! Par contre c’est vrai que le terme de Perfect Édition est abusif… c’est une édition double, c’est tout 😁

    Aimé par 1 personne

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