Livres - Mangas / Manhwa / Manhua

Solitude d’un autre genre de Kabi Nagata

Titre : Solitude d’un autre genre

Auteur : Kabi Nagata

Éditeur vf : Pika (Graphic)

Année de parution vf : 2018

Nombre de pages : 152

Histoire : Kabi Nagata, 28 ans, souffrant de dépression et de troubles alimentaires, vit encore chez ses parents, et n’a pas trouvé sa place dans la société. Après de nombreux échecs et petits boulots, elle réalise ce qu’elle souhaite vraiment faire : dessiner des mangas ! En parallèle de ses débuts artistiques, elle se sent terriblement seule et réalise qu’elle n’a aucune expérience sexuelle. Elle désespère d’avoir quelqu’un ne serait-ce que pour la prendre dans ses bras. Elle décide alors, pour le bien de sa création artistique mais aussi pour elle-même, d’avoir recours à une prostituée afin de trouver ce “doux nectar” dont les autres semblent jouir en secret…

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Mon avis :

J’ai entendu parler de Solitude d’un autre genre (My Lesbian Experience With Loneliness) dès sa sortie américaine comme un titre phénomène. J’étais assez curieuse à l’annonce de sa sortie en français mais un peu déçue des choix fois par Pika de changer autant le titre ainsi que de le proposer en sens de lecture français dans une édition coûteuse qui allait forcément limiter la diffusion de ce titre. Par contre, je salue vraiment l’initiative d’avoir ajouté un article de Karyn Poupée à la fin, une autrice que j’apprécie et qui apporte un éclairement très intéressant sur la société japonaise.

Mais quand est-il de mon expérience de lecture ? Solitude d’un autre genre est un titre au format assez particulier. Il a été d’abord publié sur le site internet Pixiv, avant de sortir en version papier au Japon en juin 2016. Du coup, l’intérieur est tributaire de cette publication atypique et l’on se retrouve avec un découpage très formaté, pas très agréable pour le lecteur habitué à la fluidité et au dynamisme de la narration des mangas. Ce fut donc un premier frein.

Le deuxième frein est clairement venu de l’histoire elle-même. Celle-ci n’a rien de réjouissant. Nous sommes dans la tête d’une jeune femme mal dans sa peau depuis l’adolescence, alors forcément ça n’a rien de réjouissant. En soi, je le comprends et je l’accepte vu que c’est le concept. Le soucis c’est que c’est raconté de façon très plate et chirurgicale, ce qui m’a empêchée de ressentir la moindre émotion. La narration manque complètement de rythme, ça tourne en rond et on s’ennuie. L’autrice rabâche ses problèmes qui sont certes poignants mais c’est fait de façon bien trop lourde ici. De plus, ce qui a attiré le lecteur, bien souvent, c’est l’accroche comme quoi à 28 ans, elle va connaître pour la première l’amour physique dans les bras d’une prostituée. Or, le sujet est expédié en un chapitre et encore on n’y apprend rien de plus, vu qu’elle y ressasse son mal être.

Quant au dernier frein, ce furent les dessins. Je les trouves tout sauf agréables à regarder et quand même quand j’achète un manga, c’est pour que les dessins me plaisent un minimum ou du moins pour qu’ils me touchent. Ici, il aurait pu n’y avoir que le texte, ça aurait été pareil. Je suis très déçue. Ils n’apportent rien.

C’est vraiment dommage tout ça. Pourtant, il y a quand même des choses que j’ai apprécié comme la question du poids social et surtout du poids de la famille au Japon (mais c’est valable aussi ailleurs) quand on se cherche aussi bien personnellement, que sexuellement, ou professionnellement. J’ai également aimé la façon très bancale et maladroite dont elle se cherche sexuellement. Ça fait bien plus réel que tous les beaux discours hyper carré et réfléchit sur la sexualité, le genre, et tout ça. Ici, on sent quelqu’un de simple, qui ne connait rien à la question, mais qui s’interroge vraiment.

La fin est assez brutale, elle, et reste très ouverte, ce que je comprends vu que ce n’est que le récit d’un moment de vie. De plus, une suite est sortie en 2 tomes : My Solo Exchange Diary, qui apportent peut-être une histoire plus creusée que celle-ci, du moins, je l’espère pour le lecteur. Moi, je vais m’arrêter là. Cette lecture n’était pas faite pour moi.

11 commentaires sur “Solitude d’un autre genre de Kabi Nagata

  1. Bon, je suis rassurée où se rejoint sur nos avis
    « Le soucis c’est que c’est raconté de façon très plate et chirurgicale, ce qui m’a empêchée de ressentir la moindre émotion. La narration manque complètement de rythme,  » Totalement, puis il manque des liens aussi pour comprendre comment elle en est arrivée là.
    « C’est vraiment dommage tout ça. Pourtant, il y a quand même des choses que j’ai apprécié comme la question du poids social et surtout du poids de la famille au Japon (mais c’est valable aussi ailleurs) » ah voilà toi aussi, certains points sont valides ailleurs.

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  2. Cela ne donne pas très envie. C’est très difficile de donner un avis négatif sur une lecture. Je me sens un peu coupable parfois, surtout quand plusieurs autres avis sont enthousiastes. Après, on ne peut pas tout aimer, c’est comme ça. Tu as très bien argumenté. Merci pour cet avis.

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    1. Merci. Effectivement, c’est pas facile parce qu’en général on cherche à être honnête et pas à démolir la série. Alors je suis ravie que tu trouves que j’ai bien argumenté, ça me rassure 🙂
      Après, c’est sûr, il en faut pour tous les goûts, on n’a pas tous les mêmes sensibilités.

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