This is not love thank you de Nojin Yuki

Titre : This is not love thank you

Auteur : Nojin Yuki

Éditeur vf : Soleil (shojo)

Année de parution vf : 2018 à 2020

Nombre de tomes vf : 5 (série terminée)

Histoire : Sara ne rêve que du grand Amour, comme dans les films ! En découvrant le beau Tsubasa en train de faire pleurer une camarade, elle s’emporte à tort. Celui-ci se confie alors à elle. Leur amitié naissante laisse progressivement place à des sentiments nouveaux et purs… du moins, c’est ce que croyait Sara ! Ridiculisée par Tsubasa, elle jure qu’il s’en mordra les doigts et tombera amoureux d’elle !

Mes avis :

Tome 1

J’ai eu envie de lire une petite romance lycéenne classique et sympa, et This is not love thank you, avec son titre m’a de suite tapé dans l’oeil. Si le titre ne révolutionne pas le genre, il est très agréable à suivre de part les personnalités décalées et hautes en couleur des personnages.

Izumi, l’héroïne, est une fan hardcore de films romantiques et elle rêve de trouver un petit copain comme dans ceux-ci, ce qui n’est bien sûr pas possible dans la réalité. Par un concours de circonstance, elle va quand même se rapprocher de l’idole de sa classe et de fil en aiguille, leur amitié va évoluer vers quelque chose de plus pour elle, sauf que celui-ci cache bien son jeu. Le beau Kujo est en fait un grand blasé de l’amour, à cause d’un traumatisme de son enfance, ça a même tendance à le faire fuir. Il va donc se nouer une espèce de jeu de chat et de la souris très savoureux entre les deux qui m’a beaucoup amusée.

En effet, j’ai beaucoup aimé la double personnalité de Kujo, beau garçon, attentionné envers sa petite amie devant les autres, et garçon au caractère exécrable qui débine toutes les personnes romantiques devant Izumi. J’ai aussi bien accroché avec cette dernière car sous ses dehors de fan de romance, c’est quand même quelqu’un qui a les pieds sur terre et qui défend les valeurs qui comptent pour elle.

Le duo fonctionne très bien. Ils sont comme chien et chat. Et en même temps, dès ce premier tome, on sent le rapprochement se faire. D’ailleurs, elle a vite en venir à lui lancer le défi de tomber amoureux d’elle, et lui va se prendre au jeu, venant l’asticoter sans arrêt. On apprend au passage assez vite l’origine de son trauma et c’est franchement très amusant et donc prometteur pour la suite. La romance part donc sur de bons rails.

That is not love thank you, est donc un titre frais, léger et amusant qui m’a fait passer un bon moment. Je n’en attendais pas grand-chose et j’ai été surprise par les personnalités cocasses des héros et les rebondissements que cela a pu apporter. On sent que l’autrice maîtrise bien son histoire. Elle sait où elle veut aller et a trouvé le bon rythme et le bon ton. Les dessins n’ont rien d’extraordinaires mais j’aime bien l’expressivité qu’elle offre aux personnages et la douceur qu’elle insuffle à certaines scènes clés. Ce titre est donc une bonne découverte.

Tome 2

Ce deuxième tome confirme tout le bien que je pense de cette série juste trop mignonne. L’autrice gère encore à merveille son histoire, elle ajoute toujours au bon moment les ingrédients pour pimenter celle-ci tout en en gardant ce qui en fait la spécificité, c’est très agréable.

Dans ce tome, Kujo continue à se dévoiler. Maintenant qu’on sait que son traumatisme lui vient de sa rencontre avec la fameuse « Diana » quand il était petit, tout devient plus savoureux. J’aime le voir jaloux et attentionné à la fois. J’aime le voir maladroit. Sa relation avec son ami Inukai est aussi amusante, parce que ce dernier fait tout pour le pousser à révéler ses sentiments, mais ce n’est pas aussi simple.

Du côté de Izumi, elle fait une rencontre lorsqu’elle va à la fête d’un autre lycée. Au début, je trouvais ce garçon assez charmant, je l’avoue. J’aimais bien leur complicité et les petits moments qu’ils passaient ensemble, mais j’ai été déçue par la tournure que ça a pris au final, même si la dose de réalisme que ça insuffle n’était pas désagréable, elle.

Du coup, entre un Kujo qui s’éveille à l’amour sans s’en rendre compte et une Izumi un peu ballottée entre l’un et l’autre, cela donne encore un tome très addictif à lire.

Tome 3

Je pensais le triangle amoureux définitivement derrière nous, mais non, l’autrice le relance à merveille dans la première partie de ce tome, qui redonne une belle place à Ooya qui recolle à l’image que j’avais eu de lui au début. J’ai donc beaucoup aimé cette valse des sentiments. Tout en sachant très bien comment ça allait se terminer, ça ne m’a pas empêchée de le soutenir à fond. L’autrice sait vraiment nous faire apprécier ses personnages en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Alors oui, les rebondissements sont vus, revus et archis vus mais ça fonctionne bien sur moi ici.

La seconde partie m’a un peu plus agacée, parce que j’ai eu l’impression qu’on avançait pour ensuite faire à nouveau du sur place. En effet, Izumi parvient enfin à se déclarer et à toucher Kujo, mais celui-ci est tellement empêtré dans sa maladresse et surtout son trauma d’autrefois, qu’ils ont du mal à passer à l’étape suivante. J’espère que leurs amis seront encore là pour les épauler et les pousser dans la bonne direction dans le prochain tome.

That is not love thank you continue à être une belle petite romance lycéenne qui tient ses promesses même au bout de 3 tomes. L’histoire reste classique mais avance bien grâce à des rebondissements bien gérés et des personnages humains donc attachants. Les deux derniers tomes devraient être dans la même lignée.

Tome 4

Tout classique qu’il soit, ce shojo sur fond de romance lycéenne me fait vraiment passer un bon moment à chaque fois, tant je trouve la maladresse des personnages touchantes.

L’amour et surtout les relations amoureuses n’ont rien d’inné, ça s’apprendre à coup de tentatives et d’erreurs, ce que l’autrice a parfaitement compris. Dans ce tome, les personnages sortent enfin ensemble après bien des péripéties, mais ce n’est pas fini pour autant. Ils commettent chacun des erreurs qui poussent l’autre à s’inquiéter parce qu’ils ne savent pas encore bien communiquer et être honnête, mais c’est normal à ce stade et à cet âge-là. Donc c’est touchant de les voir patauger, surtout Kujo qui est partagé entre ses sentiments présents et son envie de vengeance passée. Ce nouvel amour peut-il réussir à lui faire oublier ses désillusions d’autrefois. Peut-il enfin pardonner ? Oui, cet élément de l’intrigue est un peu grossier, voire totalement irréaliste, mais c’est amusant de tout de même le héros tiraillé ainsi. Il est d’une maladresse folle et l’autrice le met parfaitement en scène grâce à ces pensées, souvent en décalage avec celles de Sara, que l’on peut entendre. Ça donne une lecture fraiche et dynamique malgré les petites tuiles qui leur tombent dessus.

Au passage, j’aime assez que l’autrice ne s’éparpille pas. Elle développe son couple mais reste sur son idée de base : celle d’un héros qui porte un passé trop lourd dont il n’arrive pas à se débarrasser. Du coup, les perturbations subies par le couple naissant sont en lien avec ce passé. L’autrice ne rajoute pas encore une intrigue qui viendrait alourdir la trame, elle préfère creuser l’existante ce qui me plait beaucoup. Ainsi, j’ai trouvé l’apparition du jeune frère de Kujo, qui a lui aussi dû subir les conséquences des actions de sa frère, logique. C’est normal qu’il intervienne ici, même si c’est pour semer la zizanie de manière assez drôle et pétillante.

En tout cas, tout cela conduit petit à petit à la construction du couple Sara-Kujo, qui découvre les incertitudes qui peuvent naitre dans une relation récente. Ils tâtonnent, doutent, se trompent, reviennent en arrière mais au final avancent et c’est adorable de les voir ensemble. Mon coeur de fleur n’a pas résisté pendant ce tome et la fin où ils franchissent vraiment un cap me laisse frustrée de ne pas avoir le prochain (et dernier ?) tome sous la main !

Tome 5

Il y a des autrices qui parfois trouvent le bon rythme et surtout le bon moment pour mettre un terme à une jolie série, c’est le cas Nojin Yuki  dans This is not love, thank you. Parfois, je suis frustrée quand des séries s’arrêtent si tôt, mais ici on a fait le tour de ce qu’elle avait à dire tout en ayant eu le temps de s’attacher aux personnages et à leur couple, alors je suis satisfaite.

Après bien des péripéties, le couple était bel et bien formé, même si pas encore très solide à cause du secret que cachait Tsubasa et qui venait polluer leur relation sans que Sara le sache vraiment. Les incertitudes du garçon sur les sentiments de cette dernière étaient compréhensible mais il n’offrait rien à sa dulcinée pour réparer ce faux pas, ce qui empêchait leur relation d’évoluer. J’ai donc apprécié que ce dernier tome soit consacré à la révélation de son secret et à sa gestion. C’était d’ailleurs assez amusant, comme souvent dans les shojos, de voir tous les tours déployés pour repousser le moment où la vérité allait sortir, pour ensuite lâcher celle-ci bien brutalement. J’ai bien ri et ça correspondait totalement à l’esprit un peu grinçant de la romance.

Car même si on est dans un shojo assez classique, depuis les débuts, la mangaka joue avec ses codes en nous présentant un garçon qui était amoureux depuis toujours de la fille. Celle-ci étant même un brin garçon manqué par certains côtés ce qui était vraiment rafraichissant. Jusqu’au bout, on se sera placé du point de vue de Tsubasa et j’ai apprécié de voir ainsi la romance différemment. Bien sûr, ça n’a pas empêché l’autrice d’exagérer un peu trop certains points, comme la relation de Tsubasa à sa famille et les moqueries incessantes de ceux-ci, mais c’est vraiment un point de détail qui ne m’a pas gênée lors de ma lecture.

J’ai donc été touchée de bout en bout par cette petite romance simple et mignonne aux héros un peu différents de d’habitude, apportant un humour grinçant à notre vision des romances lycéennes. C’était rafraichissant. Le format court a parfaitement convenu, tout a été traitée sans laisser de sensation de manque. Le final me convient à merveille et j’ai aimé les quelques petits bonus savoureux qu’on a eu ensuite. Je suivrai l’autrice.

(Merci à Sanctuary pour cette lecture)

Ma note : 14,5 / 20